L'empreinte écologique des sacs pour faire ses courses

Pourquoi une étude?
Vous partez faire quelques courses au supermarché, on vous propose différentes sortes de sacs à provisions : en plastique (comme ceux vendus aux caisses des grandes surfaces), en papier recyclé brun, en toile de jute ou encore en coton (bio ou non). Sincèrement, lequel allez-vous choisir pour que votre empreinte écologique soit la moins lourde possible (si l'on considère une seule utilisation) ? Y a-t-il des sacs que vous éviteriez absolument ?
La réponse n'est pas aussi évidente qu'il pourrait y paraître au premier abord. « Certainement pas le plastique ! », vous exclamez-vous peut-être très vite. Ou « le plus naturel possible et de préférence bio, donc celui en coton... »
Une réponse claire à un problème complexe
Nous nous sommes, nous aussi, posé la question. Et nous avons eu envie d'essayer d'apporter une réponse pertinente et utile aux centaines de milliers de consommateurs qui font leurs courses en supermarchés et qui s'intéressent aux impacts environnementaux des choix qu'ils posent au quotidien.
Sachet en papier, sac en coton... Comment faire le meilleur choix ?
Différentes initiatives et mesures politiques ont déjà été prises au sein de l'Union européenne pour restreindre l'utilisation de certains types de sacs, notamment en plastique. La question des alternatives écologiques aux sacs en plastique à usage unique n'a cependant pas encore trouvé de réponse universelle. Ainsi, une étude espagnole sur le transport des fruits et légumes dans la péninsule a révélé qu'en comparaison directe, les caisses en plastique réutilisables sont préférables à celles en carton à usage unique (Abejón et al. 2020). Une autre a conclu que si l'interdiction des plastiques à usage unique réduisait la pollution marine plastique, elle augmentait par ailleurs des émissions qui mènent à une toxicité aquatique marine (Herberz et al. 2020).
Des analyses plus fines sont donc toujours nécessaires, en prenant notamment en compte les alternatives locales des différents sacs de courses. Avec l'aide d'autres associations européennes de consommateurs, nous avons donc collecté et analysé pas moins de 96 échantillons de sacs de supermarchés au total. Les résultats de notre enquête vont vous étonner, voire vous laisser carrément pantois. Vous ne regarderez sans doute plus jamais vos sacs de courses du même œil.
Pour quantifier les impacts environnementaux des différents sacs, et déterminer les meilleures alternatives et celles qu'il vaut mieux éviter car leur empreinte est élevée, nous avons analysé chaque sac en incluant toutes les étapes de son cycle de vie (ACV), soit de « sa naissance à sa mort » pourrait-on dire : depuis l’extraction des matières premières qui le composent jusqu’à son élimination/recyclage final, en passant par sa fabrication (colorants, encre des slogans écrits dessus, pays d’origine et transport, utilisation de matériaux recyclés ou compostables, etc.). Nous avons retenu les indicateurs d’empreinte carbone les plus pertinents ici comme, par exemple, la toxicité pour l’humain, l’écotoxicité sur les eaux douces ou l’encore l’épuisement des ressources en eau.
Nous avons ensuite soumis chaque sac à un scénario précis : un trajet avec 10 kg / 20 l de courses (soit un ou deux sacs, en fonction de leur volume). Une fois identifié le contenant le ‘moins pire’ pour la planète (= le sac en plastique réutilisable PEBD), nous avons calculé combien de fois il faut utiliser les alternatives pour faire aussi bien que ce sac.
Le vainqueur : le sac réutilisable en plastique PEBD (LDPE en anglais) recyclé.
Les sacs étudiés pour la Belgique ont notamment été collectés auprès de Carrefour, Cora, Delhaize, Intermarché, Lidl et Match pour les supermarchés.
De nombreux impacts écologiques examinés
L'analyse de cycle de vie (ACV), encadrée par des normes ISO au niveau international, est une méthode d'évaluation des impacts environnementaux qui associe toutes les étapes de vie d'un produit ou d'un service. Elle permet de quantifier les conséquences environnementales des activités humaines. Elle débute par l'extraction des matières premières et se termine par le traitement des déchets générés (ici quand le sac n'est plus utilisé). Les impacts environnementaux associés aux intrants nécessaires à la transformation des matières premières et au transport des sacs, et aux extrants que la fabrication génère - généralement des émissions dans l'atmosphère, de l'eau et des déchets - sont également pris en compte.
Différentes catégories d'impacts environnementaux ont été analysées, comme le changement climatique, l'écotoxicité sur l'eau, l'eutrophisation des eaux douces, des océans et des sols (le fait d'apporter trop d'éléments nutritifs, qui déséquilibrent l'écosystème), la toxicité pour les humains (effets cancérigènes ou non), l'épuisement des ressources minérales, fossiles et renouvelables, la formation de polluants photochimiques comme l'ozone et de particules fines. Les catégories les plus importantes pour toutes les catégories de sacs sont la toxicité humaine, effets cancérigènes, la toxicité humaine, effets non cancérigènes et l'écotoxicité des eaux douces. L'épuisement des ressources en eau est très important pour les sacs en coton et en jute.
Le coton est particulièrement gourmand en eau.
La plupart des sacs de notre étude proviennent d'Asie. Leur transport du lieu de production à l'endroit où ils sont utilisés est pris en compte. Pour les sacs produits en Europe, on considère qu'ils sont distribués par camion sur 1 500 km. Pour les sacs asiatiques, on considère qu'ils sont transportés par camion du lieu de production au port le plus proche pour transiter vers l'Europe (1 500 km sur ce continent), puis qu'ils naviguent 16 000 km, et enfin qu'ils parcourent encore 1500 km par camion une fois en Europe.
Pour que l'analyse soit possible, il faut que les différentes alternatives soient comparables entre elles. Il est donc crucial d'utiliser une unité fonctionnelle réaliste et adaptée pour comparer des sacs de différentes dimensions. Comme il existe plusieurs alternatives pour transporter les courses du supermarché à la maison, l'unité fonctionnelle doit prendre en compte un scénario d'achat. En l'occurrence, transporter des courses d'un volume de 20 litres et d'un poids de 10 kilos, une fois, lors d'un seul trajet.
Seuls les sacs nécessaires pour remplir l'unité fonctionnelle ont été achetés (plus d'un pour les sacs de petit format). Ils ont été achetés neufs et utilisés une seule fois, puis gérés comme des déchets. Certains sacs sont cependant conçus pour être réutilisés de nombreuses fois : nous présentons donc également le nombre de réutilisations nécessaires jusqu'à ce que l'impact environnemental soit inférieur, ou la performance égale, au scénario de base (avec le sac le moins polluant, celui en PEBD réutilisable).
Analyse des matériaux et des volumes
Les sacs peuvent être en différentes matières : plastique PEBD ou polypropylène, coton, jute, papier, polyester ou matériaux multiples (métal, plastique) dans le cas du chariot de courses à roulettes. Nous avons également regardé les matériaux secondaires (colle, encre/teinture, matériaux recyclés ou bio, mode de fabrication comme le tissage pour les poignées par exemple).
Ils présentent aussi différentes contenances. Nous avons dû calculer le nombre de sacs nécessaire pour transporter en une seule fois les courses (d'un volume de 20 litres et d'un poids de 10 kilos). Pour mesurer leur volume, les sacs ont été remplis de polystyrène jusqu'à ce qu'ils atteignent leur capacité maximale. Nous avons ensuite mesuré le volume de billes de polystyrène. Le nombre de sacs nécessaire variait entre de un à deux.Les différents plastiques
- Le polyéthylène est un polymère (grosse molécule) d’éthylène issu de la pétrochimie, donc un dérivé du pétrole. C’est la matière plastique la plus utilisée et la plus courante. Il est très répandu parce qu’il présente l’avantage d’être bon marché et d’être facile à manipuler et à transformer. Il s’est également rapidement imposé pour sa bonne résistance tant physique que chimique.
Il existe deux variantes au polyéthylène qui sont le PEHD et le PEBD. Ce sont les matériaux les plus utilisés pour fabriquer des sacs plastiques par exemple.
- PEHD pour PolyEthylène à Haute Densité (High Density PolyEthylen - HDPE, en anglais). Ce plastique est semi-rigide de par sa structure linéaire. Ce matériau est transparent et plus cassant que le PEBD. On le reconnaît parce qu’il se froisse facilement et qu’il est bruyant quand on le touche. Il est principalement utilisé pour faire des bidons et des bouteilles (de produits chimiques ou d’entretien notamment) des jouets, des boîtes de conservation, de la vaisselle de cuisine, etc.
- LDPE ou PEBD polyéthylène à basse densité (Low Density PolyEthylene en anglais). Ce matériau, souple et extensible, possède une plus faible résistance mécanique que le PEHD. Il se détend et se perce facilement. Doux au toucher, il ne fait pas de bruit quand on le froisse. Il sert notamment à la fabrication de film d’emballage, de sachet et de flacon souple pour des denrées cosmétiques. L’avantage du polyéthylène est qu’il se recycle entièrement.
- Le polyester est une matière artificielle synthétique dérivée du pétrole, très utilisée dans l’industrie textile. Le polyester représente 70 % des fibres textiles synthétiques utilisées dans les vêtements, mais aussi des sacs de course. D'après le WWF, il faut environ 1,5 kg de pétrole pour produire 1 kg de polyester. Le polyester est en effet obtenu par synthèse chimique de deux composants du pétrole : l’acide téréphtalique et l’éthylène glycol. La production de cette matière chimique synthétique, assimilée au plastique, génère un tas d’émissions toxiques pour l’environnement
- Le polypropylène (PP) est un plastique de grande consommation souvent utilisé pour la fabrication de récipients alimentaires ou de sacs.
Chaque emballage en plastique doit posséder un logo en triangle avec trois flèches. Ce logo (cercle de Möbius/Moebius) indique que le produit est recyclable (ce qui, paradoxalement, ne veut pas dire qu’il sera recyclé). Ce symbole et le chiffre qui l’accompagne indiquent la nature du plastique dont est constitué le contenant ou l’emballage.
Les résultats de toutes les étapes de l'ACV - Analyse de Cycle de Vie, qui représente la somme des impacts de la production, de la distribution et de la fin de vie pour toutes les catégories de sacs - montrent que les différents sacs de courses en plastique de type PEBD (à usage unique, réutilisable, avec matière recyclée, biosourcé, etc.) offrent les impacts les plus faibles dans toutes les catégories, sauf celles de « toxicité humaine, effets non cancérigènes » et « épuisement des ressources minérales, fossiles et renouvelables ». Le sac en plastique compostable réutilisable obtient également des résultats intéressants pour toutes les catégories d'impacts écologiques (deux utilisations suffisent).
Si le consommateur a la possibilité de choisir un sac en PEBD avec un pourcentage de matériaux recyclés (on trouve souvent 80 %), celui-ci aura évidemment encore une meilleure performance environnementale que son équivalent sans matière recyclée. Par contre, s'il s'agit de choisir entre un sac PEBD et un sac en papier, qu'ils soient durables ou non, il faut tenir compte du fait que le sac en papier devra être utilisé 8 fois pour égaler le sac en plastique PEBD en tenant compte de tous les aspects environnementaux. Il faut deux sacs dans chaque cas, la différence d'impact n'est donc pas due au nombre de sacs utilisés.
Le sac en jute, bien que friand en eau, obtient, lui, les meilleurs scores pour la catégorie « toxicité humaine, effets non cancérigènes ».
Le jute : meilleur score pour la catégorie
« toxicité humaine - effets non cancérigènes ».
Mais il fait moins bien que les sacs en PEBD, polyester, papier ou encore en plastique compostable pour le reste, excepté par rapport au polypropylène pour la catégorie « changement climatique », mais la différence est minime. Un sac à provisions en jute doit dès lors être utilisé 36 fois pour constituer une meilleure solution qu'un sac en PEBD (celui à usage unique). S'il est en jute composite, deux sacs sont nécessaires pour atteindre l'unité fonctionnelle, qui doivent alors être utilisés 68 fois pour avoir un impact environnemental moindre que les sacs en PEBD.
Le sac en polyester atteint le meilleur score en ce qui concerne « l'épuisement des ressources minérales, fossiles et renouvelables ». Les plus mauvais résultats sont obtenus par le coton bio et le trolley. Un sac en coton biologique, cancre de la classe ? Comment est-ce possible ? Il a plus d'impact sur l'environnement que le coton conventionnel, sa production nécessite en effet 30 % d'espace de culture en plus par kilo. Résultat des courses : le sac en coton ordinaire doit être utilisé 104 fois, et le sac en coton biologique 154 fois, pour arriver à la cheville du sac plastique PEBD (à usage unique). Mieux vaut donc choisir un sac en polyester ou en polypropylène.
Enfin, le 'trolley' (ou caddie à roulettes, ou cabat, ou chariot) est le moyen de transport des courses qui présente le plus grand impact environnemental si l'on considère une seule utilisation. Il est cependant le plus résistant et le plus pratique pour les personnes à mobilité réduite ou qui vont habituellement à pied au supermarché. Cette alternative a la plus grande empreinte carbone toutes catégories, excepté pour « l'utilisation des sols », où le trolley n'arrive pas à détrôner le sac en coton bio. D'après notre analyse, pour que le chariot à roulettes ait moins d'impact sur la planète que le sac en PEBD, il faut l'utiliser 709 fois. Si on considère qu'un consommateur fait ses courses deux fois par semaine, le trolley doit etre utilisé pendant environ 7 ans (certaines personnes l'utilisent toutefois plus de deux fois par semaine).
Quelques nuances importantes
Ces résultats surprenants doivent bien sûr être nuancés. Le sac le plus « light » pour la planète est avant tout celui... qu’on n’achète pas, bien sûr ! Le mieux est donc d’utiliser ceux que l’on a déjà, et même si ce ne sont pas les meilleurs élèves dans notre classement. Utilisons-les aussi « jusqu’à la corde », c’est-à-dire bien au-delà des chiffres donnés ici. Enfin, on n’oublie pas de bien les trier quand ils sont vraiment en bout de course (sac bleu/PMC pour les plastiques, collecte de papier/carton pour les sacs en papier).
Le cas du trolley est aussi interpellant et mérite quelques explications : ses composants en métal et en plastique alourdissent terriblement son empreinte, au point qu’il faut l’utiliser pendant 7 ans, à raison de deux fois par semaine. Ok. Mais par ailleurs, il est majoritairement utilisé par des personnes qui font leurs courses à pied plutôt qu’en voiture, ce qui allège bigrement l’empreinte carbone générale de ces consommateurs. Consommateurs qui en outre, n'achètent jamais d'autres types de sacs du tout, puisque leurs achats vont directement dans le caddie.
Tout est donc relatif. Ainsi, notre enquête montre aussi que la plupart des sacs examinés sont fabriqués en Asie. Nous avons jugé intéressant d'évaluer également les impacts environnementaux des différentes alternatives si toutes étaient produites en Europe. Ce scénario permet de voir si ce sont les matériaux des sacs qui posent problème ou s'ils pourraient constituer une bonne solution aussi à condition d'être produits sur notre continent. Dans ce cas, les paramètres relatifs aux besoins énergétiques et aux distances parcourues sont modifiés. L'impact carbone généré par le transport est beaucoup plus faible. Globalement, pour la plupart des catégories analysées, l'impact environnemental associé à la consommation d'énergie en Europe correspond à 10 % de l'impact en Asie. De manière générale, si l'on ne considère que les sacs produits hors Europe, s'ils étaient produits ici, il serait possible de réduire les impacts environnementaux totaux jusqu'à 36 % sur le cycle de vie.
Par ailleurs, notre analyse n'inclut pas l'éventuelle mauvaise gestion des déchets en fin de vie. Dans nos scénarios, tous les sacs sont gérés correctement, c'est-à-dire qu'ils finissent en recyclage, mise en décharge ou à l'incinération. Mais on sait bien que dans la réalité, des déchets vont rester au sol, dans la nature, sans aucun type de traitement, ou seront exportés vers d'autres pays, parfois sous prétexte de faux recyclage notamment, ce qui entraîne d'autres impacts environnementaux (formation de microplastiques, p.ex.), impacts qui n'ont pas été pris en compte dans notre étude.
La Commission européenne reconnaît la menace que représente l'utilisation du plastique pour l'environnement et développe des stratégies pour réduire son usage de façon significative. L'un des objectifs est que d'ici à la fin de 2025, la consommation annuelle moyenne par personne ne dépasse pas 40 sacs de caisse en plastique léger.
- Le consommateur fidèle à ses sacs : vous faites partie des clients super organisés, qui ne manquent jamais d'emporter leurs sacs au supermarché ? Voici celui qui va devenir votre futur compagnon de courses. Avec 3 utilisations seulement, le sac en polyester (idéalement avec des poignées en nylon et/ou du matériel recyclé) offre de meilleurs résultats que le sac en PEBD, et a moins d'impacts environnementaux que le sac en polypropylène dans toutes les catégories que nous avons inspectées. Si le sac en polyester comporte une part de matériaux recyclés ou des poignées en nylon (ils sont généralement plus grands et un seul sac est nécessaire pour transporter tous ses achats, alors que les autres sacs en nécessitent 2), le nombre de réutilisations nécessaires est plus faible, ne nécessitant que 2 utilisations. Le sac en polypropylène peut également constituer une bonne option: 3 ou 4 utilisations, selon le type de fabrication du sac, suffisent pour avoir un impact environnemental moindre qu'un sac en PEBD.
- Le consommateur distrait : vous êtes à la caisse et, comme souvent, vous vous rendez compte que vous avez oublié vos sacs de courses réutilisables à la maison ou dans le coffre de la voiture. Devant vous, il y a, en vente, des sacs en PEBD, en polypropylène et des sachets en papier : que choisir pour bien faire ? Optez pour des sacs réutilisables en plastique PEBD, et si possible contenant des matériaux recyclés, c’est la moins pire solution. Vous pouvez aussi jetez un oeil autour de vous pour voir s'il n’y a pas de caisses en carton à disposition : elles sont vouées à être jetées, autant les utiliser (et ça ne coûte rien).
Le sac réutilisable en PEBD recyclé, l'allié du client distrait.
Des profils différents selon les régions belges
L’interdiction d’utilisation des sacs en plastique à usage unique dans les commerces est réglée au niveau régional. Il existe donc trois législations différentes, qui varient quelque peu. En Wallonie et à Bruxelles, les sacs en plastique à usage unique, même compostables, sont désormais interdits. En région flamande, ils sont payants. Les sacs réutilisables en PEBD ou compostables doivent avoir une épaisseur de > 50 µ (microns) à Bruxelles et en Flandre, et > 60µ en Wallonie.
Plus précisément, les sacs en plastique (compostable ou non) sont autorisés si :
- En Flandre:
Ils ne sont pas mis à disposition gratuitement s'ils sont en plastique léger et à usage unique, soit d’une épaisseur inférieure à 50 microns et supérieure ou égale à 15 microns.
- En Wallonie:
Ils ne sont pas en plastique à usage unique. L’AGW du 6 juillet 2017 autorise les sacs de caisse en plastique réemployable. Il détermine les critères selon lesquels un sac peut être considéré comme réemployable:
- épaisseur minimale de 60 microns
- peut être réutilisé au minimum 20 fois pour le même but
- nettoyable ou réparable en cas de besoin
- le point de vente doit permettre la réutilisation du sac
- A Bruxelles:
S’ils sont réemployables. La législation précise les exigences pour qu’un emballage soit considéré comme réemployable : ses propriétés physiques et ses caractéristiques lui permettent de supporter plusieurs trajets dans des conditions d’utilisation normalement prévisibles. Il faut y ajouter le fait que seuls les sacs d'une épaisseur supérieure ou égale à 50 microns sont réputés réemployables.
- Si vous avez déjà des sacs réutilisables, n'en achetez pas d'autres juste parce qu'ils ont moins d'impact dans notre enquête. Réutilisez toujours le même sac jusqu'à ce qu'il ne tienne plus : c'est le meilleur moyen de réduire l'impact environnemental par utilisation.
- Vos sacs sont sales ? Un petit coup de chiffon humide et il n’y paraîtra plus. Evitez surtout de les passer à la machine à laver, traitement qui risque de libérer des microparticules de plastique dans les eaux usées.
- Vous n’avez pas (encore) de sac en coton ou en jute ? Alors mieux vaut vous en passer. Les sacs en jute et en coton, qu'ils soient ordinaires ou bio, sont à éviter. Les alternatives comme le polyester et le polypropylène (PP) présentent des impacts environnementaux bien moindres (toutes catégories environnementales confondues). Comme les sacs en coton ou en jute n'apportent pas non plus d'avantages en termes d'utilisation, évitez-les. Le coton bio est, tout particulièrement, un mauvais plan car sa culture nécessite d'avantage de terrain.
Vous êtes vous-mêmes commerçant ?
- Mettez toujours plusieurs solutions à disposition des clients. Cesser de commercialiser des sacs à usage unique en obligeant les consommateurs à racheter constamment un sac réutilisable (parce qu'il l'oublie à la maison), engendre des impacts environnementaux bien plus importants que si le consommateur n'achetait que des sacs à usage unique.
- Fournir uniquement des sacs en papier peut également être une mauvaise pratique: dans le cas d'un supermarché, cela oblige par exemple le consommateur à transporter ses produits surgelés dans un sac qui ne résistera peut-être pas jusqu'à son retour à la maison. Et même s'il arrive chez lui, la réutilisation du sac sera pratiquement impossible.
- Expliquez: communiquez sur les impacts environnementaux des différentes alternatives pour que le consommateur puisse faire un choix éclairé, en connaissance de cause. Ne communiquez que des informations véridiques, inutile de dire que votre sac est 'durable', 'verte' ou 'écologique' s'il a plus d'impacts environnementaux que les autres solutions.