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En tant qu'outil de rénovation le certificat PEB fait peser une trop grande responsabilité sur les ménages

20 mai 2022
certificat PEB

Le certificat PEB qui initialement ne servait qu'à comparer la consommation d'énergie de différents logements, devient un outil destiné à inciter les consommateurs à rénover. Il est crucial que ce document devienne plus complet, concret et utile et que l'on offre aux consommateurs davantage de soutien et de conseils. De nombreux points d’interrogation demeurent…

Lorsque le certificat PEB a été rendu obligatoire pour les logements proposés à la vente ou à la location, le chiffre de consommation, auquel était associé un code couleur et/ou un label énergétique (A, B, C, D, etc.), donnait une idée de l'efficacité énergétique d'un logement ou au contraire, de son manque d’efficacité. De cette façon, les consommateurs pouvaient comparer les habitations afin de faire leur choix.

Le certificat PEB devient un instrument de gestion

Ce certificat PEB devient de plus en plus un instrument de gestion pour les gouvernements régionaux dans la poursuite des objectifs liés à l'efficacité énergétique des logements. Il suffit de penser à la décision du gouvernement flamand d'obliger les acheteurs à travailler à l'obtention du label énergétique D dans un délai de cinq ans lors de l'achat d'une maison à partir de 2023. Bruxelles prévoit de rendre un certificat PEB obligatoire pour chaque logement existant, donc hors transaction immobilière, avec un calendrier de rénovation lié à celui-ci. 

Quoi qu'il en soit, toutes les régions visent des logements à énergie quasi nulle d'ici 2050. Cela se traduit par un label A en Flandre et en Wallonie, et un label C+ à Bruxelles.

Nous souscrivons à la tendance vers des logements moins énergivores. Cette évolution est une nécessité quand on sait que dans l'Union européenne, les logements belges ont la quatrième plus grande consommation d'énergie par m² et constituent le deuxième parc immobilier le plus vétuste.

Il est dans l'intérêt de chaque famille de vivre dans un logement économe en énergie afin de mieux se protéger contre la hausse des prix des énergies. Dans le même temps, la transition vers davantage d'énergies renouvelables doit être poursuivie afin de préserver le climat. Ce point de vue a déjà été abordé dans nos publications.

Mais il est alors nécessaire de fournir au consommateur un outil approprié pour l’aider à mettre son logement « aux normes » et de soutenir davantage les familles.

Cinq points d’amélioration

Nous proposons 5 points pour rendre le certificat PEB plus concret et plus utile pour le consommateur :

  1. Le certificat devrait contribuer à empêcher les installateurs de surdimensionner les systèmes de chauffage, comme nous le voyons trop souvent. Sur la base des informations recueillies, le certificat pourrait donner une indication correcte de la capacité requise pour le chauffage de la maison. Cela éviterait au consommateur de payer trop cher inutilement.
  2. Le certificat ne devrait pas seulement permettre de comparer la consommation d'énergie par m², comme c'est le cas actuellement, mais aussi de comparer rapidement la consommation totale d'énergie des habitations. Par exemple, les grandes maisons qui ont un bon rendement énergétique au m² peuvent se retrouver avec une facture énergétique élevée.
  3. La consommation d'énergie mesurée devrait être moins théorique et davantage liée à la consommation réelle et au comportement réel des ménages dans les foyers.
  4. Les recommandations formulées dans le certificat PEB devraient tenir compte des coûts des travaux à réaliser. Cela fait complètement défaut à Bruxelles et en Wallonie. Dans le certificat flamand, un début de solution a été trouvé, mais les prix indicatifs ne tiennent pas compte des caractéristiques spécifiques de chaque logement.
  5. Les informations utiles du certificat devraient également parvenir à la partie qui rénove, ce qui n'est souvent pas le cas actuellement. Et les Régions doivent pouvoir donner toutes les garanties sur la compétence technique et les aptitudes sociales des experts en énergie ou des certificateurs qui établissent le certificat.

Vous pouvez en savoir plus sur nos exigences et nos critiques dans notre dossier : “Le certificat de performance énergétique : tirez-en le maximum”. 

VERS NOTRE DOSSIER SUR LE CERTIFICAT PEB

Trop de responsabilité sur le consommateur, plus de soutien et d'accompagnement nécessaires

Le certificat PEB, avec son objectif d'habitation à énergie quasi nulle d'ici 2050, fait peser une lourde responsabilité sur les ménages. Rénover une maison existante de manière à obtenir le label requis est souvent une tâche difficile et coûteuse. Certains propriétaires ne devront-ils pas supporter des coûts déraisonnables ou disproportionnés pour mettre leur logement en conformité avec les normes requises ? Toutes les familles peuvent-elles faire face à cet effort ? Ne devrait-on pas fournir davantage de soutien et de conseils ? Que se passe-t-il si une famille ne parvient pas à améliorer son logement ? Qu'en est-il des contrôles et des sanctions éventuelles ? Ces questions appellent une réponse de la part des Régions.