Communiqué

Cornflakes avec sucres ajoutés, mais aussi « riches en vitamine D » : Testachats et d’autres organisations de consommateurs demandent que l’Europe adopte enfin des profils nutritionnels

20 janvier 2025
profil nutritionnel

20 janvier 2025
Il y a 16 ans, le 19 janvier 2009, la Commission européenne aurait dû élaborer des profils nutritionnels pour protéger les consommateurs contre des allégations trompeuses.  Ces profils nutritionnels auraient dû définir des exigences nutritionnelles globales auxquelles les aliments doivent satisfaire s’ils veulent se prévaloir d’allégations de santé ou nutritionnelles. Un produit très riche en sucre ne pourrait par exemple par indiquer qu’il est « riche en calcium ». Mais ces fameux profils nutritionnels n’ont toujours pas été adoptés, ce qui fait que de très nombreux produits mettent en avant certains bienfaits alors qu’ils sont globalement malsains. A l’heure où la malbouffe et l’obésité gagnent encore du terrain partout en Europe, Testachats et le BEUC demandent que l’Europe fasse enfin de ces profils nutritionnels une priorité.

« 16ème non-anniversaire »

En 2006, l’Union européenne a adopté un règlement sur les allégations nutritionnelles et de santé, imposant à la Commission européenne de mettre en place des profils nutritionnels d’ici 2009. Un profil nutritionnel définit la quantité maximale de sucre, de graisses ou de sel qu’un produit peut contenir pour pouvoir se prévaloir d’allégations de santé ou nutritionnelles. Concrètement, cela veut dire qu’un produit très riche en sucre ou en graisses saturées ne devrait pas pouvoir indiquer qu’il est également « riche en vitamines » ou qu’il contient un « taux élevé de fibres ». 

Mais nous sommes en 2025, soit 16 ans après la date limite fixée pour la Commission européenne, et ces profils nutritionnels n’existent toujours pas. Résultat : des dizaines de produits dans les supermarchés belges continuent de mettre en avant des allégations santé dans leur marketing alors qu’ils sont globalement malsains. 

 

Beaucoup de fibres, de vitamines et de protéines, mais aussi beaucoup de sucres et de graisses

Tout le monde connaît les céréales Kellogg’s Frosties, qui indiquent sur le devant de l’emballage qu’elles sont riches en fer et en vitamine D. À l’arrière, c’est un peu plus clair : il s’agit de flocons de maïs enrobés de sucre, enrichis en vitamines et en fer. Par portion (officiellement de 30 grammes), vous consommez 2,5 µg de vitamine D, mais surtout 11 grammes de sucre ! Le sucre est d’ailleurs le deuxième ingrédient le plus utilisé dans ces céréales. Le Nutri-Score D que le produit obtient n’est bien sûr pas mentionné...

 

Les biscuits Schtroumpfs de Jules Destrooper sont un autre exemple de produit bien connu qui se présente comme beaucoup plus sain qu’il ne l’est réellement. Avec « source de fibres » indiqué sur l’emballage, on pourrait penser que c’est une collation saine. Mais une boîte de deux biscuits contient également 6 grammes de sucre, ce qui explique pourquoi ces biscuits obtiennent un Nutri-Score D.

 

 

Il ne s’agit d’ailleurs pas toujours de biscuits : même le Saucisson d’Ardennes de la marque Marcassou se présente comme particulièrement sain en indiquant sur le devant qu’il est une « source de protéines ». Cela exploite bien l’engouement actuel pour les protéines, mais il existe des moyens plus sains d’obtenir votre dose quotidienne de protéines. En effet, cette saucisse est composée, en plus des protéines, à 32 % de graisses, dont 12 % de graisses saturées.

 

 

« Mettre en avant un aspect prétendument positif alors que le produit est globalement malsain nous paraît trompeur et dangereux, à l’heure où le surpoids et l’obésité gagnent encore du terrain partout en Europe » estime JPh. Ducart, porte-parole de Testachats. « La mise en place de profils nutritionnels devrait permettre d’interdire ce genre de pratiques trompeuses. Toute la législation existe déjà, il ne manque plus que le courage politique pour qu’elle soit mise en oeuvre. Avec notre organisation européenne coupole, le BEUC, nous demandons à la nouvelle Commission européenne d’en faire une      priorité. »

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