Variole du singe : symptômes, dangerosité et traitements

C'est quoi la variole du singe?

La variole du singe, aussi appelée variole simienne ou monkeypox, est causée par un virus appelé Mpox. Il s'agit d'une zoonose, autrement dit une maladie qui peut se transmettre des animaux aux humains. Ce virus est relativement proche du variola virus, responsable de la variole. Cette affection a pu être éradiquée dans les années 1980 grâce à la vaccination.

Les premiers cas de variole du singe remontent à 1958, lorsque des singes de laboratoire ont développé une maladie similaire à la variole, ce qui lui a valu son nom de "variole du singe". La première infection chez l'humain remonte à 1970, en République Démocratique du Congo.

Les cas d'infections au virus Mpox connaissent une recrudescence depuis plusieurs années. Si par le passé les infections se cantonnaient globalement en Afrique, elles se sont généralisées un peu partout dans le monde, faisant croitre les inquiétudes.

Les variants principaux de la variole du singe

Il existe deux variants principaux de la monkeypox :

• Le variant I (variant d'Afrique centrale), se rencontrait principalement dans les forêts humides de la République Démocratique du Congo. Le virus se transmettait souvent de l'animal à l'homme au travers des rongeurs. Un variant (Ib) a fait son apparition dans l'est du Congo fin 2023. Il se transmet le plus souvent d'un humain à un autre, particulièrement lors de rapports sexuels.
• Le variant II (variant d'Afrique de l'Ouest), qui s'est propagé un peu partout à travers le monde depuis le début de l'épidémie de 2022. Il se transmet le plus souvent d'un humain à un autre lors de rapports sexuels.

Comment se transmet le virus de la variole du singe?

Le virus Mpox se transmet principalement lors d'un contact rapproché avec un animal ou un humain infecté, ou avec une surface contaminée par le virus. La transmission peut donc se faire par :

• contact direct et prolongé de la peau avec une personne présentant des lésions de la peau, ou lors d'un rapport sexuel.
• des fluides corporels, qu'il s'agisse de la salive, de l'urine ou du sperme.
• gouttelettes, même si ce mode de transmission est moins efficace.
• contact avec une surface contaminée.

Dans le cas de la transmission de l'animal à l'humain, cela se fait le plus souvent au travers du sang, des liquides corporels ou au contact de lésions d'animaux infectés. En Afrique, plusieurs rongeurs (comme l'écureuil ou le rat) ont été identifiés comme des hôtes primaires du virus.

Dans le cas de la transmission entre humains, le virus se propage par gouttelettes, par voie respiratoire (en cas de contact prolongé), par les fluides corporels et par contact direct avec des lésions cutanées ou des objets contaminés comme la literie ou les vêtements. Il se propage le plus efficacement par contact sexuel. Le risque est accru pour les personnes ayant plusieurs partenaires sexuels.

Quels sont les symptômes de la variole du singe?

Les symptômes de la variole du singe sont assez similaires à ceux de la variole dite classique, bien que moins virulents. Ils se déclarent dans les 5 à 21 jours après l'exposition au virus. Ils évoluent en deux phases :

• La phase prodromique, pendant laquelle le patient peut présenter fièvre, maux de tête, maux de dos, douleurs musculaires, fatigue et gonflements des ganglions lymphatiques. Ce dernier symptôme est propre au virus monkeypox et le distingue de la variole classique.
• La phase aigue, durant laquelle des éruptions cutanées apparaissent, d'abord sur le visage avant de se propager au reste du corps. Elles évoluent comme suit : des taches (macules) deviennent des bosses (papules), puis des cloques (vésicules) et enfin des pustules. Elles se dessèchent et guérissent sans laisser de lésions durables. Certaines personnes présentent également de l'inflammation au niveau de la gorge ou de l'anus, mais sans lésions significatives de la peau.

Comment est posé le diagnostic?

À cause de sa ressemblance avec d'autres affections, comme la rougeole, le virus Mpox n'est pas toujours simple à diagnostiquer. Les doutes quant à une possible infection au virus de la variole du singe sont souvent éveillés par la combinaison des symptômes décrits précédemment et d'un lien épidémiologique. Par exemple, si le patient a récemment voyagé dans une zone où le virus est présent ou s'il a été en contact avec une personne atteinte du virus Mpox.

Si un médecin suspecte une infection, il prélèvera des échantillons au niveau de la gorge, de la salive, de l'anus ou des lésions de la peau. Un laboratoire sera ensuite en mesure de confirmer l'infection au virus Mpox dans les 24 heures.

Des tests sérologiques peuvent également permettre de détecter des anticorps contre le virus, bien qu'ils soient plus souvent utilisés pour des études épidémiologiques que pour un diagnostic clinique.

La variole du singe est-elle mortelle?

Le variant d'Afrique de l'Ouest, en cause lors de l'épidémie de 2022, présente un taux de mortalité inférieur à 1 %. Quant au variant Ib d'Afrique centrale, son taux de mortalité tourne autour de 0,6 %.

À titre de comparaison, le taux de la mortalité de la variole classique varie de 1 % à 10 %, selon la souche du virus et la qualité des soins de santé. Comparée à la variole, la dangerosité de la variole du singe est donc moindre. Chez les personnes en bonne santé, cette affection évolue généralement de manière bénigne. Des complications graves ne sont toutefois pas à exclure, notamment :

• une pneumonie ;
• une septicémie ;
• une encéphalite ;
• des infections oculaires pouvant entraîner une perte de la vue.

Existe-t-il des traitements pour guérir de la variole du singe?

Aucun traitement viral spécifique pour lutter contre la variole du singe n'est disponible pour le moment.

Les traitements visent surtout à réduire la gêne occasionnée par les symptômes. Les patients peuvent donc recevoir des antipyrétiques, des analgésiques ou des médicaments contre les démangeaisons.

L'utilisation d'antiviraux, comme le tecovirimat, n'a que peu d'influence sur l'évolution de la maladie. En Belgique, ils ne sont utilisés que pour la recherche ou les cas d'infections très sévères.

Peut-on se faire vacciner contre la variole du singe ?

Un vaccin contre la variole du singe est commercialisé sous les noms Imvanex® et Jynneos®. Au départ développé contre la variole classique, ce vaccin permet également de lutter contre le virus Mpox. La protection est d'environ 80 %, ce qui signifie que vous pouvez quand même contracter le virus même après la vaccination.

La vaccination contre la variole du singe en Belgique

Actuellement, ce vaccin n'est pas disponible en Belgique, même pour les personnes prévoyant de voyager en Afrique.

Une campagne de vaccination a été lancée en Belgique en 2022. Elle visait les groupes à risque, principalement les hommes homosexuels et les travailleuses du sexe. Ils étaient vaccinés préventivement afin de limiter la propagation du virus. La vaccination était gratuite.

Le gouvernement flamand a mis un terme à cette campagne en 2023 et aucune autre campagne n'est à l'ordre du jour pour le moment. Une décision notamment motivée par la diminution du nombre de cas. Sciensano, institut chargé de surveiller et d'évaluer les risques épidémiologiques, continue de suivre la situation de près.

Est-ce que le virus de la variole du singe est présent en Belgique ?

Aucune contamination au variant Ib n'a été déclarée en Belgique, et des cas de contamination au variant II surviennent sporadiquement au sein des groupes à risque. La situation épidémiologique est donc sous contrôle dans notre pays.

Les risques de contamination sont faibles pour la population, mais les autorités compétentes restent malgré tout vigilantes.

Comment éviter la variole du singe ?

Les mesures préventives les plus efficaces contre la variole du singe sont les suivantes :

• Évitez le contact rapproché et prolongé avec une personne présentant des symptômes du virus Mpox et sollicitez un avis médical rapidement si vous suspectez une infection.
• Évitez tout contact avec des animaux sauvages dans les zones endémiques du virus, particulièrement les rongeurs et les primates.
• Appliquez les mesures d'hygiène qui s'imposent, à savoir se laver régulièrement les mains et porter les protections adéquates si vous vous occupez d'une personne atteinte du virus.
• Isolez les personnes atteintes du virus et effectuez une mise en quarantaine des personnes de contact, et ce afin de limiter la propagation du virus.
• Si vous faites partie des groupes à risque, il est recommandé de vous faire vacciner.

Que faut-il retenir au sujet de la variole du singe?

Le virus Mpox reste un problème de santé qui nécessite une certaine attention et surveillance de la part des pouvoirs publics. Si la situation en Belgique est sous contrôle, il convient de rester vigilant et de maintenir des mesures préventives en place.

L'information du public est tout particulièrement importante. En informant correctement la population, elle peut aider à empêcher la propagation du virus et minimiser les répercussions sur la santé publique. Des campagnes d'information visant tant les groupes à risque que la population dans son ensemble peuvent promouvoir des pratiques sexuelles plus sûres, réduire les idées reçues, encourager la vaccination et le recours aux soins de santé si nécessaire.

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