Comment détecter et prévenir le cancer du côlon à un stade précoce?

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C'est quoi le cancer du côlon et est-ce fréquent?
Le cancer du côlon, aussi appelé cancer colorectal, apparaît lorsque des cellules du côlon commencent à se multiplier de façon incontrôlée et forment une tumeur maligne. Il commence généralement par l’apparition de polypes sur la paroi intérieure du côlon. Ces renflements de la muqueuse sont le plus souvent bénins et ne provoquent pas de symptômes. Dans certains cas, ils se transforment lentement et progressivement en cancer. Le processus peut prendre jusqu’à une dizaine d’années. Vers le haut de la pageLes symptômes et les facteurs de risque du cancer du côlon
Les symptômes
Dans un premier temps, le cancer du côlon ne provoque généralement pas de symptômes évidents. Et donc, il peut passer inaperçu. Mais il y a quand même certaines plaintes qui peuvent indiquer la présence éventuelle de la maladie, surtout si elles se prolongent dans le temps. Il est important de savoir que les symptômes énoncés ci-dessous surviennent souvent chez des personnes qui ne sont pas atteintes d’un cancer et qu’ils peuvent aussi avoir d’autres causes. En résumé, aucun symptôme n’indique avec certitude que la personne est atteinte d’un cancer colorectal.
Les symptômes du cancer du côlon peuvent varier, en fonction de la localisation de la tumeur, de sa taille et de la propagation ou non du cancer.
Si vous ressentez un ou plusieurs symptômes et s’ils persistent, il est recommandé de consulter un médecin pour en déterminer les causes. Le risque qu’il s’agisse d’un cancer est toutefois peu élevé. Dans la plupart des cas, le problème est beaucoup moins grave.
Les facteurs de risque
Plusieurs facteurs de risque sont associés au cancer colorectal. Mais si ces facteurs peuvent augmenter le risque de développer la maladie, ils ne provoquent pas automatiquement un cancer. Et donc, une personne présentant ces facteurs de risque n’est pas d’office atteinte d’un cancer du côlon. Certains sujets présentant des facteurs de risque ne le développeront jamais alors que d’autres sans facteurs de risque seront atteints d’un cancer colorectal.
Outre les facteurs héréditaires et les antécédents familiaux ou médicaux, il y a aussi l’âge qui est le principal facteur de risque. La grande majorité de cas est diagnostiquée après 50 ans. Le cancer du côlon peut aussi résulter de facteurs liés au mode de vie. Une alimentation malsaine (pauvre en légumes, en fruits et en fibres ; riche en graisses saturées, en viande rouge et transformée) peut contribuer à l’apparition d’un cancer du côlon. D’autres facteurs jouent un rôle important comme la consommation excessive d’alcool, le surpoids, l'obésité, le tabagisme ou le manque d’exercice physique.
L’incidence et la mortalité du cancer du côlon en Belgique et en Europe
Le cancer du côlon est l’un des cancers les plus fréquents et l’une des premières causes de décès par cancer. Selon la base de données de l’ECIS (European Cancer Information System), le cancer colorectal était en 2020 le troisième cancer le plus diagnostiqué chez les hommes (derrière le cancer de la prostate et le cancer du poumon) et le deuxième cancer le plus diagnostiqué chez les femmes (derrière le cancer du sein) dans les 27 pays de l’Union européenne.
Mais si les taux d’incidence sont en hausse, les taux de mortalité sont en baisse. Cela peut s’expliquer par la mise en place de programmes de dépistage et l’amélioration des traitements. On constate toutefois d’importantes différences entre les pays. Elles sont dues en partie à des variations dans les dépenses en soins de santé et dans la qualité du dépistage, du diagnostic et des traitements.
En Belgique, une personne sur vingt développera un cancer du côlon au cours de sa vie, ce qui correspond à un risque moyen de 5 %. La maladie est un peu plus répandue chez les hommes (55 %) que chez les femmes (45 %), et elle touche essentiellement des personnes âgées de plus de 50 ans.
Au contraire de ce que l’on observe dans d’autres pays européens, aux États-Unis, en Australie et en Chine, le nombre de cas chez des personnes de moins de 50 ans n’augmente pas en Belgique pour le moment. Le risque de contracter un cancer colorectal dans cette tranche d’âge reste très faible (environ 1 cas sur 1 000).
Vers le haut de la pageComment détecter le cancer du côlon à un stade précoce?
Quand ce cancer vient de se développer, il n’y a souvent pas de symptômes. Ce qui implique que très souvent, la maladie n’est détectée qu’à un stade avancé. Pour éviter cette détection tardive et pour détecter le cancer à un stade précoce, les autorités organisent depuis une dizaine d’années une campagne de dépistage dans la population âgée de 50 à 74 ans.
L’importance du dépistage et d’un diagnostic à un stade précoce
Le dépistage est l’examen systématique de personnes qui ne présentent pas de symptômes d’une maladie ou d’une affection particulière (mais qui présentent des risques). L’objectif consiste à détecter des cas potentiels à un stade précoce. Le dépistage est organisé pour identifier la maladie à un stade précoce, quand le traitement est souvent plus efficace, avec un meilleur pronostic.
Le but du dépistage n’est pas seulement d’identifier des individus qui sont peut-être déjà malades, mais aussi de prendre des mesures préventives pour prévenir la maladie ou la traiter à un stade précoce. Les programmes de dépistage peuvent être mis en place au niveau de la population (des groupes sont systématiquement invités à y participer) ou à un niveau individuel (les personnes vérifient leur propre état de santé et demandent un dépistage si elles l’estiment nécessaire).
Il est important de rappeler qu’un dépistage n’est pas un diagnostic en soi mais plutôt un moyen de détecter des cas potentiels d’une maladie. Si un test de dépistage montre un résultat anormal, il peut mener à des tests de suivi pour confirmer le diagnostic.
Le dépistage de la population pour le cancer du côlon
Le dépistage s’adresse aux personnes en bonne santé, sans symptômes et présentant un risque normal par rapport à la maladie concernée. Pour les personnes présentant un risque élevé, en raison de prédispositions héréditaires ou d’un fardeau familial par exemple, d’autres contrôles ou des contrôles réguliers peuvent être conseillés. Il est par exemple recommandé aux personnes présentant un risque familial ou génétique accru de cancer colorectal de procéder directement à une colonoscopie, sans effectuer au préalable un test de dépistage régulier. Cet examen peut déjà être recommandé à un âge précoce.
En Belgique, le dépistage du cancer du côlon se fait via un dépistage de la population. C’est un programme de dépistage systématique. Son objectif consiste à détecter et traiter le cancer colorectal avant l’apparition de symptômes. Ce cancer progresse souvent lentement, et donc, les symptômes n’apparaissent qu’au moment où la tumeur s’est déjà bien développée. Plus le cancer est à un stade avancé, plus le pronostic sera mauvais. Pour cette raison, il est important de pratiquer régulièrement un dépistage, de découvrir et d’enlever les polypes à un stade précoce.
Les autorités proposent ce dépistage parce qu’il peut éviter de nombreux cas de cancer du côlon et diminuer la mortalité due à cette maladie.
Le dépistage de la population est organisé dans les trois Régions du pays : en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre. Toutes les personnes âgées de 50 à 74 ans sont invitées à effectuer une analyse de selles tous les deux ans (il n’y a aucun intérêt supplémentaire à pratiquer cette analyse plus souvent).
Le dépistage est gratuit et simple à réaliser. Il se fait sur base volontaire et n’est donc pas imposé. Il n’est pas conseillé aux personnes atteintes d’un cancer du côlon (jusqu’à dix ans après le diagnostic), qui ont réalisé une analyse de selles au cours des deux dernières années, qui ont passé une coloscopie (ou colonoscopie) au cours des dix dernières années ou qui ont subi une coloscopie virtuelle (colonographie par tomodensitométrie) au cours des quatre dernières années. Souvent, l’analyse de selles n’est pas un bon dépistage non plus pour les personnes à hauts risques (par exemple une maladie héréditaire avec risque accru de cancer du côlon). Dans leur cas, il est conseillé de pratiquer directement une endoscopie du côlon au lieu d’une analyse de selles. Le médecin peut proposer à ces profils un dépistage à un âge plus précoce (à partir de 40 ans) et plus fréquent.
L’âge auquel on commence à proposer le dépistage reste pour le moment fixé à 50 ans parce qu’une étude récente du Belgian Cancer Registry indique que le cancer colorectal est beaucoup moins fréquent dans la tranche 45-49 ans que chez les 50-55 ans, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Et pour les personnes âgées de plus de 74 ans, des directives européennes affirment qu’il n’est pas scientifiquement démontré que les avantages d’un dépistage seraient plus importants que les inconvénients. Un inconvénient possible chez les personnes plus âgées est que certains cancers évoluent si lentement qu’ils n’ont pas d’effet sur la santé, même s’ils ne sont pas traités. Un dépistage permet de détecter et de traiter ces cancers avec des méthodes invasives qui, chez les sujets plus âgés, peuvent provoquer un risque accru de complications et nuire à la qualité de vie.
L’analyse de selles
Pour le dépistage de la population en Belgique, on utilise le test immunochimique de recherche de sang occulte dans les selles (RSOSi). Si vous faites partie du groupe cible, vous recevez une invitation par courrier. Cette invitation contient un folder informatif, un kit de prélèvement avec mode d’emploi pour prélever un échantillon de vos selles à domicile, un formulaire de réponse et une enveloppe spéciale pour envoyer l’échantillon au laboratoire. Ce labo effectue un test sur l’échantillon pour détecter la présence éventuelle, dans les selles, de sang non visible à l’œil nu. S’il y a du sang, cela peut indiquer la présence éventuelle de polypes ou d’un cancer du côlon.
L’analyse de selles peut produire trois résultats :
- Pas d’anomalie. Aucun sang n’a été trouvé dans les selles. Il n’est donc pas nécessaire de procéder à un examen de suivi. Dans ce cas, vous recevrez une nouvelle invitation dans deux ans. Il est recommandé de procéder à une analyse de selles tous les deux ans. Certains polypes peuvent être si petits qu’ils ne provoquent pas de perte de sang, mais ils peuvent croître lentement et déclencher plus tard des pertes de sang. En pratiquant une analyse tous les deux ans, on peut détecter des lésions qui n’auraient pas été vues lors du test précédent.
- Anomalie. L’analyse a détecté une quantité de sang supérieure à la normale dans les selles. Cela peut avoir plusieurs causes (hémorroïdes, inflammation de l’intestin ou fissure anale par exemple) et ne signifie pas automatiquement qu’il y a des polypes ou qu’un cancer colorectal s’est développé. Des examens complémentaires doivent être pratiqués. Une coloscopie peut détecter et enlever les polypes. Ces polypes peuvent être un signe avant-coureur d’un cancer du côlon. Il n’est pas utile de réaliser une nouvelle analyse de selles. Vous pouvez prendre vous-même rendez-vous pour une colonoscopie chez le gastro-entérologue de votre choix, ou passer par votre médecin traitant pour obtenir un rendez-vous.
- L’échantillon n’a pas pu être analysé, par exemple parce que le prélèvement n’a pas été bien fait.
La colonoscopie
Si l’analyse de selles révèle une anomalie, un gastro-entérologue procède à une colonoscopie pour détecter la présence éventuelle de saignements, de polypes, d’inflammations et d’excroissances. Lors de cet examen, il peut aussi réaliser une biopsie et enlever les polypes si cela est possible.
La colonoscopie peut aussi produire trois résultats :
- Pas de polypes ou de cancer colorectal. Ce type de cancer se développe très lentement. Si le spécialiste ne trouve rien lors de la colonoscopie, suivez ses conseils. Vous ne recevrez pas d’invitation au dépistage pendant dix ans. Parce qu’il faut en moyenne dix ans pour qu’un polype se transforme en tumeur maligne. Après ce délai, vous recevrez à nouveau une invitation si vous faites partie de la tranche d’âge 50-74 ans.
- Polypes détectés. Le médecin enlève le(s) polype(s). Dans certains cas, il enlève un polype ou un petit morceau de tissu du côlon pour un examen plus approfondi en laboratoire (biopsie). Suivez ses conseils. Il vous recommandera de prévoir une nouvelle coloscopie (après cinq ans par exemple) parce qu’il est important de savoir si de nouveaux polypes apparaissent et grossissent. Dans ce cas aussi, vous ne recevrez plus d’invitation à un dépistage pendant dix ans.
- Cancer colorectal détecté. Le spécialiste vous explique le traitement qui vous convient le mieux. Le traitement dépend de l’état d’avancement du cancer.
Avantages et inconvénients du dépistage du cancer du côlon de la population
À nos yeux, il est essentiel que le public cible du dépistage de la population soit informé correctement et de façon objective sur ses avantages et ses inconvénients. Ainsi, chaque personne invitée peut choisir en toute connaissance de cause de participer, ou pas, au dépistage.
Les avantages
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Les inconvénients
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Comment prévenir le cancer du côlon ou réduire le risque ?
Vous souhaitez prendre vous-même des mesures pour diminuer le risque d’être atteint d’un cancer du côlon ? Même si des modifications dans le mode de vie et un dépistage régulier peuvent réduire ce risque, il n’est malheureusement pas possible de le prévenir complètement. Des personnes ayant un mode de vie très sain peuvent aussi être atteintes par cette maladie.
Le rôle de l’alimentation et du mode de vie
Essayez d’adopter et de maintenir un mode de vie sain. Il est important de souligner qu’il n’a jamais été prouvé clairement et sans équivoque qu’une des mesures décrites ci-dessous permettait d’écarter le risque de cancer colorectal.
Le dépistage
La participation au dépistage permet de détecter un cancer du côlon à un stade précoce et de réduire le risque d’une issue défavorable. Vous souhaitez en savoir plus sur le cancer du côlon ? Découvrez ici notre dossier sur le cancer colorectal, les symptômes, les causes et les traitements possibles.
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