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Retour du VRS en Belgique : pour qui le médicament Beyfortus est-il recommandé ?

Sciensano vient d'effectuer un rappel aux parents afin de protéger leurs bébés du VRS. Ils présentent en effet de plus grands risques de développer des complications s'ils sont infectés par ce virus respiratoire. Petit rappel du fonctionnement du Beyfortus, de son prix et de notre avis sur l'approche choisie en Belgique.

Expertise:
Rédaction:
01 octobre 2025
Bébé hospitalisé à la suite de complications à cause du VRS

C’est quoi le VRS et qui sont les personnes à risque ?

Octobre marque le début de la saison du VRS, c’est-à-dire le virus respiratoire syncytial. Il est à l'origine d'une infection très courante et contagieuse des voies respiratoires (supérieures).

S’il n’est généralement pas dangereux, il représente tout de même une menace pour certains publics à risque comme les prématurés, les nourrissons de moins de 2 ans (mais principalement de moins de six mois), les personnes âgées et les personnes qui souffrent de problèmes de santé (affections pulmonaires ou cardiaques, obésité, diabète, affections rénales chroniques, immunité réduite, etc.).

Comment se protéger du VRS?

Quels sont les dangers du VRS ?

La plupart des adultes et des enfants qui contractent le VRS présentent des symptômes similaires à ceux d'un simple rhume : nez bouché, écoulements nasaux, toux sèche, éternuements, légère fièvre ou encore maux de gorge. Dans les 2 à 8 jours, l'infection disparait d'elle-même sans qu’un traitement spécifique ne soit nécessaire.

En revanche, chez ces personnes à risque, le VRS peut s’attaquer aux voies respiratoires inférieures (trachée, bronches, bronchioles, alvéoles) et provoquer des complications aiguës (bronchiolite ou même pneumonie).

Ainsi, ce sont près de 14 500 enfants de moins de 5 ans qui contractent chaque année ce virus en Belgique, pour un peu plus de 3 000 hospitalisations. Dans les cas les plus graves, le VRS peut provoquer la mort. Au niveau mondial, il s’agit de la deuxième cause de décès chez les nourrissons (100 000 décès/an).

Il représente également un danger plus grand chez les personnes âgées ou qui ont d’autres problèmes de santé.

Pourquoi la Belgique conseille le Beyfortus aux nourrissons ?

À l’occasion du retour saisonnier du VRS, Sciensano a lancé un rappel pour inviter les parents à protéger les nourrissons. "Les bébés nés entre le 19 février et le 1er octobre peuvent recevoir le nirsévimab. Le nirsévimab n’est pas un vaccin, mais un anticorps qui offre une protection rapide contre le virus", indique l’organisme sur son site web.

Selon Sciensano, le Beyfortus a permis d’éviter "environ 4 000 hospitalisations d’enfants l’an dernier, soit une baisse d’environ 40 %". Il ajoute que "si davantage de parents font immuniser leurs enfants, 1 500 hospitalisations supplémentaires pourraient encore être évitées".

Depuis 2024, le Beyfortus (nom commercial du nirsévimab) est remboursé en Belgique sous certaines conditions. Alors que le prix d’une dose est d'environ 777 €, les parents qui peuvent bénéficier d’un remboursement ne devront débourser que 12,1 € (voire 8 € si vous bénéficiez d'une intervention majorée). Notez que si la maman a effectué le vaccin Anrysvo durant sa grossesse, la prise du Beyfortus par le nourrisson n'est pas nécessaire.

Les conditions de remboursement sont à retrouver ici.

Notre avis sur l'approche choisie par la Belgique dans la lutte contre le VRS

Selon nous, la Belgique n'a pas opté pour l'approche idéale en ce qui concerne la lutte contre le VRS. Pour protéger les nourrissons contre le VRS, deux options sont disponibles :

  • le médicament Beyfortus.
  • le vaccin Abrysvo (administré à la maman durant la grossesse).

Or, le médicament est a priori bien plus coûteux pour l'INAMI que le vaccin. Le prix que les citoyens paient pour la vaccination contre le VRS reste partiellement secret. Idéalement, il aurait fallu évaluer les deux produits ensemble et décider de leur remboursement. En examinant les coûts et les avantages du médicament et du vaccin dans le cadre d'une seule évaluation, des coûts auraient pu être évités

Le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE) a par ailleurs publié les résultats d'une analyse à ce sujet.

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