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Qu’est-ce qu’une erreur médicamenteuse et pourquoi la signaler ?

06 mars 2023
Qu'est-ce qu'une erreur médicamenteuse et comment la signaler ?

Trois Belges sur quatre ignorent que les effets secondaires des médicaments doivent être signalés. Les erreurs médicamenteuses elles aussi sont trop peu renseignées : un patient sur deux qui y a été confronté n’a strictement rien entrepris. Pourtant, le signalement de ces deux situations est essentiel au développement de médicaments plus sûrs.

Depuis les nouveaux vaccins contre le coronavirus, il est largement connu que les vaccins peuvent avoir des effets secondaires, et que ceux-ci doivent être signalés. Mais, en réalité, n’importe quel médicament peut entraîner un effet secondaire.

Or, un quart seulement des personnes interrogées lors de notre enquête savent que ces effets secondaires doivent être signalés à un médecin, à un pharmacien ou directement à l’Agence Fédérale du médicament et des produits de santé (AFMPS).

EN SAVOIR PLUS SUR LES EFFETS SECONDAIRES

Les erreurs médicamenteuses sont plus fréquentes qu’on ne le croit

En cas d’erreur médicamenteuse, rares également sont les gens à savoir comment réagir correctement. Même si plus d’une personne sur trois a déjà été confrontée à ce problème, près de la moitié des patients concernés n’ont strictement rien entrepris. Et même les trois-quarts, si l’erreur s’est produite au domicile. 

Il est pourtant important de réagir, même si vous ne subissez pas de séquelles. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les erreurs médicamenteuses sont une des principales causes de dommages évitables dans les soins de santé. En signalant des erreurs médicamenteuses, on contribue en effet à l’amélioration des médicaments. 

Que sont exactement les erreurs médicamenteuses ?

Il ne faut pas confondre erreur médicamenteuse et erreur médicale. Les erreurs médicamenteuses sont des accidents involontaires et évitables susceptibles de causer un dommage au patient ou lors desquels des médicaments sont mal utilisés. Cela peut être : 

  • des erreurs de prescription, par exemple un traitement plus long que recommandé ;
  • des erreurs lors de la délivrance du médicament, par exemple un autre médicament avec le même nom ;
  • des erreurs lors de la prise du médicament, par exemple si le patient prend une dose supérieure à la dose recommandée ;
  • d’autres erreurs, comme un dépassement de la date de péremption, une mauvaise conservation. 

En étant informée d’un maximum d’erreurs médicamenteuses, l’AFMPS peut tenter d’en trouver la cause et, si possible, faire en sorte d’éviter que le problème se reproduise. 

Le fabricant peut par exemple modifier l’emballage ou l’étiquetage de son médicament pour éviter toute confusion. Dans certains cas, on peut recommander aux prestataires de soins de donner des instructions plus claires. Une (plus grande) conscientisation du patient peut également éviter pas mal d’erreurs. 

Les erreurs médicamenteuses sont plus fréquentes qu’on ne le croit

Plus d’un répondant sur trois a déjà commis une erreur médicamenteuse. Dans un cas sur cinq environ, cette erreur s’est produite dans un contexte médicalisé, mais la plupart des erreurs ont eu lieu à domicile, du fait du patient lui-même ou d’un proche.

 

Les erreurs médicamenteuses peuvent avoir de graves conséquences

Notre enquête révèle que la plupart des erreurs médicamenteuses se produisant au domicile sont fort heureusement bénignes, mais certains cas peuvent quand même entraîner une hospitalisation ou le décès du patient. Seules 6 % de ces erreurs ont de sérieuses conséquences. 11 % entraînent de légers effets secondaires. Dans la plupart des cas, le patient ne s’aperçoit de rien. 

Dans un environnement médical comme un hôpital, le risque de sérieuses conséquences est plus important, parce que ces patients sont par définition généralement déjà affaiblis et parce que les médicaments qu’on leur administre sont plus puissants. Ce que confirment les chiffres : les conséquences ont été sérieuses pour pas moins de 35 % des patients, légères pour 24 % et ils ne sont que 41 % à n'avoir ressenti aucune séquelle. 

Le risque augmente avec le nombre de médicaments

Plus on prend de médicaments, plus le risque d’erreur est important. C’est justement pour cela qu’il est important de suivre à la lettre les indications du médecin et du pharmacien, surtout si on souffre d’une maladie chronique. Ce que disent faire une grande partie de nos répondants, même s’il reste manifestement une (grande) marge d’amélioration. 
 

Comment éviter les erreurs médicamenteuses chez soi

Voici en tout cas quelques conseils pour réduire le risque :

  • Conservez les médicaments des différents membres de la famille en des endroits distincts pour éviter toute confusion ;
  • Conservez les médicaments dans leur emballage d’origine, avec leur notice ;
  • Inscrivez sur l’emballage de chacun des médicaments les indications du médecin ou du pharmacien ;
  • Utilisez un pilulier, que vous préparez systématiquement pour toute la semaine ;
  • Réglez une alarme pour les moments où vous devez prendre le médicament ;  
  • Ne conservez pas les médicaments périmés ou en excédent, mais ramenez-les à la pharmacie ;
  • Ne cachez pas à votre médecin ou votre pharmacien les médicaments que vous prenez (éventuellement de votre propre chef). Evitez aussi les suppléments alimentaires ou les préparations traditionnelles à base d’herbes médicinales.

En cas de doute, consultez votre médecin ou la notice. Demandez éventuellement à votre médecin ou votre pharmacien pourquoi il est nécessaire de respecter ces instructions pour ce médicament. Signalez-lui également les effets secondaires, les réactions allergiques ou les erreurs médicamenteuses que vous observez.