Communiqué

Testachats et 14 autres organisations disent non à la disparation de la notice papier pour les médicaments

03 avril 2025
notice papier

03 avril 2025
La notice papier est un outil essentiel de santé publique, jugent Testachats et 14 autres organisations représentant les patient.e.s, les pharmacien.ne.s, mutualités, médecins généralistes, mais aussi les familles ou les personnes âgées. Grâce à celle-ci, les patient.e.s ont un accès immédiat à des informations fiables, ce qui est essentiel pour une utilisation sûre du médicament. Pourtant, sa disparation est aujourd’hui sérieusement envisagée au niveau européen. Les organisations appellent le gouvernement, et en particulier le Ministre Frank Vandenbroucke, à s’opposer fermement à cette mesure.

Une notice papier menacée

La Commission européenne envisage sérieusement de remplacer la notice papier des médicaments par une version numérique. Testachats, rejoint par l’APB, OPHACO, GBO, Solidaris, les Mutualités Chrétiennes et les Mutualités Libres, la LUSS et le VPP, UNIA, Okra et Enéo, le Gezinsbond, Altéo et Kom op Tegen Kanker, craint que cette mesure ne porte préjudice à de nombreux patient.e.s vulnérables. La notice papier permet en effet aux patient.e.s d’avoir un accès immédiat à des informations fiables, ce qui est essentiel pour une utilisation sûre du médicament. Son remplacement par une notice numérique (ePI) rendrait la mise à disposition d’informations sur les médicaments dépendante de l'accès à Internet, aux smartphones et aux compétences numériques. Certaines personnes âgées, en situation de handicap, à faible revenu ainsi que les habitants des régions reculées s’en verraient directement impactés. Rappelons que, selon le dernier Baromètre de l'inclusion numérique, 5 % de la population belge (âgée de 16 à 76 ans) n'a pas accès à internet et 16 % ne l'utilisent pas. Ce pourcentage grimpe à 21 % dans les ménages à faibles revenus.  40 % des Belges sont considérés comme vulnérables sur le plan numérique.   

En outre, les alternatives numériques n'atteignent pas encore suffisamment de patient.e.s. Une enquête représentative menée par Testachats en 2022 a montré qu'à peine une personne sur dix recherche des informations en ligne sur un médicament, tandis que huit personnes sur dix préfèrent consulter la notice papier et souhaitent la conserver, même si un code QR est disponible.

Enfin, les organisations jugent que la suppression des notices papier aurait pour effet de transférer le coût et la charge pratique (impression, encre et utilisation d’internet) de l'industrie pharmaceutique vers les pharmacien.ne.s et les patient.e.s. Or, elles estiment que les entreprises pharmaceutiques doivent jouer leur rôle social.

 

Une notice numérique complémentaire

Pour les organisations à l’origine de la mobilisation contre la disparition de la notice papier, il est certain que la notice numérique présente divers avantages, tels qu'une meilleure lisibilité pour les malvoyants et un accès plus rapide à des informations actualisées. Toutefois, ces avantages ne doivent pas se faire au détriment des droits fondamentaux des patient.e.s. Pour autant que les garanties en matière de protection des données soient suffisantes, les organisations estiment que la notice numérique a toute sa place à côté de la version papier. 

 

Appel au gouvernement

Les 15 organisations exhortent notre gouvernement, et en particulier le Ministre Vandenbroucke, à réaffirmer clairement son refus de voir disparaitre la notice papier.   « Nous pensons que la notice papier obligatoire est cruciale pour une politique de santé inclusive qui prend en compte les besoins des patient.e.s vulnérables et moins aguerri.e.s au numérique  » affirment-elles. Elles ont écrit au Ministre en ce sens, et espèrent que leur appel sera entendu. 

 

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