Les filtres des cigarettes font plus de tort que de bien
L'effet des filtres des cigarettes sur la santé
Les fumeurs ont pris l’habitude depuis des années de consommer des cigarettes avec filtre, pensant qu'elles étaient moins dommageables pour la santé que les cigarettes sans filtre. Il n’existe pourtant aucune argumentation scientifique qui permette d’encourager leur utilisation.
Les filtres ne réduisent pas les effets de la cigarette sur la santé
Les filtres des cigarettes créent un faux sentiment de sécurité. Le fumeur croit à tort que le filtre réduit les effets toxiques de la fumée du tabac. Or, c'est tout le contraire : bien que le filtre bloque une partie des particules de goudron et de la nicotine, la modification du mode de combustion augmente la formation d'importantes substances cancérigènes.
De plus, les fumeurs inhalent plus fréquemment et/ou plus profondément la fumée pour compenser la réduction par le filtre de la nicotine absorbée.
Absence de bénéfices pour la santé publique
Plutôt que de protéger contre le cancer du poumon, les filtres ont surtout favorisé, au fil des années, la transformation du type de cancer du poumon.
L'impact environnemental des filtres de cigarettes
L’impact négatif des filtres ne se limite pas à la santé mais concerne aussi, dans une large mesure, l'environnement.
Les mégots de cigarettes : un fléau pour la planète
Selon des estimations mondiales, 4,5 trillions de mégots de cigarettes finissent chaque année dans l'environnement. Cette forme de pollution est également un problème majeur dans notre pays. Les comptages effectués en Flandre par l'OVAM (Openbare Vlaamse Afvalstoffenmaatschappij) montrent que les mégots de cigarettes représentent 41 % des déchets sauvages flamands.
Il est évident que les filtres des cigarettes dégradent l'environnement. La décomposition des filtres de cigarettes est très lente et donne naissance à des microplastiques, de petites particules de plastique dont l'effet sur les humains, les animaux et l'environnement soulève de grandes questions.
Des études montrent également que les résidus toxiques des mégots de cigarettes ont plusieurs effets négatifs sur les organismes aquatiques, la germination et la croissance des plantes, ainsi que sur certains oiseaux chanteurs qui utilisent des mégots pour faire leur nid. Les microplastiques et les substances nocives peuvent dès lors s'infiltrer dans la chaîne alimentaire, avec toutes les conséquences qui en découlent.
Les alternatives biodégradables ne sont pas la solution
Selon le Conseil supérieur de la Santé, les alternatives biodégradables ne sont pas non plus une bonne idée. Même si elles peuvent éliminer une partie du problème des microplastiques, des sous-produits toxiques continueront d'être libérés dans l'environnement. En outre, les fumeurs pourraient même être plus enclins à jeter leur mégot par terre en raison de l'image "verte" trompeuse qui en émane.
Recommandations du Conseil supérieur de la Santé
Pour contrer les effets néfastes des filtres de cigarettes sur la santé et l'environnement, le Conseil supérieur de la Santé recommande leur interdiction.
L'interdiction générale des filtres de cigarettes : une étape nécessaire
Les cigarettes avec filtre offrent une sensation plus agréable en bouche, réduisent l'irritation des voies respiratoires et empêchent le tabac de pénétrer dans la cavité buccale. Moralité : elles incitent davantage à fumer que les cigarettes sans filtre.
Les études suggèrent dès lors qu'une interdiction des filtres rendrait la cigarette moins attrayante. Elle pourrait donc réduire indirectement le nombre total de cigarettes fumées.
Avec la suppression du filtre dans les cigarettes
- les effets néfastes du tabagisme sur la santé ne connaîtraient pas d’aggravation globale
- le nombre total de cigarettes fumées pourrait diminuer
- un problème environnemental évitable pourrait être en partie résolu
Mesures nationales et européennes
Pour ces raisons, le Conseil supérieur de la Santé recommande une interdiction générale des filtres, conformément à l'avis de l'Organisation mondiale de la Santé.
A l’image des sacs en plastique jetables, il faudrait considérer les filtres comme des produits synthétiques à usage unique difficilement dégradables.
Conscient du caractère international de cette question, le Conseil supérieur de la Santé plaide pour la mise en œuvre de cette interdiction tant au niveau national qu'international, et donc européen.
Enfin, le Conseil supérieur de la Santé est et reste le défenseur d'un avenir sans tabac : l'engagement en faveur de la prévention et du sevrage tabagique doit rester un axe prioritaire dans la protection de la santé publique.
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