41 paires de lentilles de contact sous la loupe de Testachats : des prix jusqu’à trois fois plus élevés pour des lentilles identiques

Dans l’ensemble, des résultats rassurants

Pour son dernier test, l’organisation de consommateur.ices a analysé 41 paires de lentilles souples dans des magasins d'optique. L'échantillon comprenait des lentilles de grandes marques telles que CooperVision, Acuvue, Alcon, Bausch & Lomb et Menicon, mais aussi des marques propres à des chaînes de magasins d'optique, telles que Hans Anders, Alain Afflelou et Pearle.

Dans l'ensemble, les résultats sont rassurants : les lentilles de contact testées ont obtenu des résultats bons à excellents. 80% des lentilles (33 sur 41) ont obtenu une note finale égale ou supérieure à 75 %, les plaçant dans la catégorie des lentilles de qualité supérieure. La grande majorité des produits testés dépasse largement les normes en vigueur en matière de qualité.

Prix élevé ne rime pas toujours avec meilleure qualité

Le test révèle que les lentilles les plus chères ne sont pas nécessairement de meilleure qualité. L’échantillon testé ne démontre pas de lien entre le prix et la qualité des lentilles, tant pour les lentilles mensuelles, bihebdomadaires et journalières.  

En outre, Testachats remarque que des lentilles strictement identiques sont parfois commercialisées sous plusieurs marques, à des prix très différents, parfois deux à trois fois plus chers. Les lentilles journalières en somofilcon A (14 mm) coûtent 0,83 € par jour pour les deux yeux sous une marque, et 2,60 € sous une autre, soit plus du triple du prix. Le prix des lentilles mensuelles en comfilcon A, pour les deux yeux, varie entre 9,33 € et 23,33 € par mois selon les marques, soit du simple au double.

« Si vous êtes satisfait.e de vos lentilles, nous vous conseillons de vérifier si elles ne sont pas commercialisées à un prix inférieur sous une autre marque », explique Julie Frère, porte-parole de Testachats. « Vous pouvez le faire en suivant le guide d'achat de Testachats. Mais attention, que vous achetiez vos lentilles en ligne ou en magasin, des contrôles réguliers de la vue restent essentiels pour détecter précocement les complications, même si vous n'avez pas de symptômes », conseille-t-elle.

Conseils lacunaires en magasin

Testachats a également examiné la qualité du service de 24 magasins d'optique. Cinq « clients mystères », adultes, myopes et portant des lunettes, ont demandé des conseils sur les lentilles de contact. Les résultats sont inquiétants : les conseils sur l'hygiène des lentilles de contact réutilisables étaient insuffisants, et, dans trois magasins d'optique, le vendeur a déclaré que l’étui pouvait être rincé sous le robinet. L'eau du robinet n’étant pas stérile, cette méthode peut être à l’origine d’infections oculaires. Dans quatre magasins, les vendeur.ses n'ont pas donné de conseils corrects sur la marche à suivre en cas d'inflammation. Il est pourtant essentiel d’arrêter immédiatement de porter des lentilles et de jeter les lentilles, l’étui et la solution d’entretien, puis d’en utiliser de nouvelles après guérison. 

Dans cinq magasins d'optique, aucun rendez-vous de contrôle n’a été proposé 1 à 2 semaines après l'achat, alors que ce suivi est pourtant essentiel pour vérifier si les lentilles sont bien adaptées, si la vue est toujours bonne et s'il n'y a pas de signes de complications. Et lorsqu’un contrôle était proposé seuls onze magasins d'optique offraient un service de qualité suffisante. 

Testachats exige des améliorations

L’organisation de consommateur.ices a formulé plusieurs recommandations afin d’améliorer la qualité du service et de l'information fournie aux consommateur.ices. « Une formation agréée pour tous.tes les vendeur.ses dans les magasins d'optique garantirait qu'ils et elles disposent des connaissances de base. Nous plaidons également en faveur d'une directive nationale pour l'examen préliminaire et le contrôle des lentilles de contact, similaire à ce qui existe déjà aux Pays-Bas », plaide Julie Frère, porte-parole de Testachats.

L’organisation a transmis ses résultats et ses recommandations au ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, au SPF Santé et aux associations professionnelles Fedoptica, BFO et APOOB. Ces deux dernières reconnaissent le problème des différences de qualité et du suivi des consommateur.ices, et plaident en faveur de la reconnaissance de la profession d'optométriste et d'une meilleure formation en matière d’accompagnement des porteur.ses de lentilles.