Testachats détecte des PFAS dans 64 sur 229 produits de consommation courante

Des substances risquées …

Les PFAS sont des composés chimiques artificiels produits et utilisés par l’industrie, pour leurs propriétés imperméabilisantes, anti-graisses, anti-salissantes, etc. Nous y sommes exposés surtout via notre alimentation et les boissons, via l’air que nous respirons mais également via les nombreux objets que nous utilisons dans notre vie quotidienne comme les emballages alimentaires ou les textiles.  Nous sommes aussi susceptibles de les inhaler, par exemple via des particules de poussière provenant de la détérioration des produits de consommation de la maison qui contiennent ces substances comme les tissus d’ameublement, les textiles et ustensiles de cuisine. Enfin, les PFAS sont transmis au fœtus par le cordon ombilical et aux bébés par le lait maternel. Dans une moindre mesure, les PFAS peuvent également pénétrer dans notre corps par contact prolongé avec la peau.

Les études scientifiques montrent qu'une exposition chronique à certains PFAS peut entraîner une perturbation des niveaux d'hormones, de la reproduction et de la croissance, un affaiblissement du système immunitaire et une réduction de la réponse immunitaire aux vaccins. Certaines de ces substances peuvent également perturber les fonctions hépatiques et pulmonaires. Des niveaux élevés de certains PFAS sont associés à certains types de cancer. Le PFOA et le PFOS ont ainsi été interdits. Mais il existe des milliers d'autres PFAS couramment utilisés, dont certains seront interdits à partir de 2026.

… largement utilisées

Pour vérifier l’ampleur de leur présence dans les produits de consommation courante, Testachats ainsi que 8 autres organisations de consommateurs ont analysé 229 produits. Parmi ceux-ci, des textiles de cuisine, tels que des nappes ou tabliers de cuisine, des textiles de maison, tels que des coussins, mais aussi des produits de santé, tels que des fils dentaires, sous-vêtements menstruels, ou encore des produits en contact avec les aliments, dont des sacs papier de pop-corn pour micro-ondes, des papiers de cuisson, etc. Résultat ? Des PFAS ont été détectés dans 64 des 229 produits achetés.  Dans presque toutes les catégories, Testachats a retrouvé des produits contenant des PFAS. Les seules exceptions concernaient les protections de matelas imperméables et les gants de cuisine. Mais bonne nouvelle, dans toutes les catégories, l’organisation a aussi retrouvé des produits qui ne contenaient pas de PFAS.  Autrement dit, les PFAS ne sont pas indispensables dans la fabrication de tous ces produits. « Les résultats montrent clairement que l'utilisation des PFAS n'est pas obligatoire dans la production de tous les produits puisque l’on trouve des produits sans PFAS dans chaque catégorie de produits » réagit Julie Frère, porte-parole de Testachats. 

Plus de contrôles et un encadrement légal 

Testachats a détecté des seuils de PFAS supérieurs aux normes actuelles et à venir dans certains produits. L’organisation demande dès lors aux autorités nationales de procéder à plus de contrôles et de faire respecter la réglementation en vigueur.  

Outre les contrôles, un meilleur encadrement légal est jugé urgent par l’organisation.  « Nous pensons que l’utilisation des PFAS devrait être interdite dans tous les produits pour lesquels leur utilisation n’est pas essentielle. Des substances et techniques alternatives existent déjà pour certaines classes de produits comme les cosmétiques, et sont déjà utilisées par certains fabricants » rappelle Julie Frère, porte-parole de Testachats. « Les fabricants devraient indiquer en toute transparence si leur produit contient ou non des PFAS. S’ils travaillent avec une solution alternative, celle-ci doit être claire et les données relatives à la santé et à la sécurité environnementale doivent avoir fait l'objet d'une recherche adéquate » complète-t-elle.

La France vient d’adopter des mesures visant à interdire les PFAS dans plusieurs catégories de produits, ce qui est un pas dans la bonne direction.  Mais le dossier exige à tout le moins une approche européenne, raison pour laquelle Testachats demande aux pays membres de l’UE d’avancer urgemment dans ce dossier.