Culottes menstruelles


Les culottes menstruelles connaissent ces dernières années un succès commercial croissant, tant en magasins que sur internet. En théorie, elles seraient plus faciles à utiliser, plus sûres et plus écologiques que les tampons et serviettes hygiéniques classiques.
Pas de substances chimiques
Des articles alarmants ont évoqué, par le passé, la possible présence de substances nocives dans les protections hygiéniques classiques. Nous avons donc voulu vérifier cela il y a quelques années. Nous avons effectivement retrouvé dans certains tampons et serviettes hygiéniques de très faibles traces de substances chimiques (pesticides, glyphosate, dérivés chlorés). Mais les quantités de ces substances indésirables étaient tellement minimes qu’elles ne présentaient aucun risque pour les utilisatrices.
Aucun risque de syndrome du choc toxique
Les tampons et cup menstruelles présentent un faible risque de syndrome du choc toxique. Cependant, s'il s'agit d'un phénomène très rare, il est ausssi très grave. Il est dû à l’irruption de certaines toxines dans le système sanguin. Il se caractérise par un accès de fièvre (38,9°C ou plus), des vomissements, un sentiment de malaise accompagné de maux de tête, de la diarrhée et une irritation cutanée ressemblant à un coup de soleil. Cette affection est généralement provoquée par un mauvais usage du tampon ou de la cup, par exemple une utilisation trop longue. Mieux vaut dès lors en changer toutes les 2 à 4 heures. Et ne les conservez jamais en place plus de 8 heures. Lavez-vous aussi systématiquement les mains avant et après ce remplacement.
Moins de déchets…
Les protections hygiéniques classiques entraînent une grande quantité de déchets. A cet égard, les cup et les culottes menstruelles pourraient tous deux constituer une option intéressante à cet égard.
… mais des résultats décevants
En pratique, la plupart des culottes menstruelles se révèlent insuffisamment absorbantes pour pouvoir véritablement constituer une alternative valable. Nous avons testé 7 culottes menstruelles. Dans ce dossier, nous vous expliquons :
Le concept est très simple : plutôt qu'une serviette ou qu'un tampon hygiénique, vous portez pendant vos règles un sous-vêtement spécial que vous remplacez matin et soir.
Les culottes sont constituées de plusieurs couches, de sorte que vous n’avez pas à vous inquiéter d’une sensation d’humidité ou de fuites.
Hélas, notre test montre que changer de culottes menstruelles deux fois par jour est insuffisant pour la plupart des modèles, surtout en cas de règles abondantes. Voyez ici quels sont les modèles les plus absorbants.
Découvrez les résultats du test
Les culottes menstruelles sont constituées d’une couche étanche à l’extérieur, d’une ou plusieurs couches absorbantes et d’une couche douce et respirante à l’intérieur. Pour conserver toutes ces couches intactes, il est important de les laver et de les sécher correctement.
Comment laver une culotte menstruelle
Après chaque usage, le sous-vêtement doit d’abord être rincé à l’eau froide, jusqu’à ce que l’eau redevienne claire. Après quoi, il peut être lavé en machine avec le reste de votre linge. Choisissez un programme à 30°C, et n’utilisez pas d’adoucissant ou d’agent blanchissant. Cela risquerait en effet d’endommager la couche absorbante.
Comment sécher une culotte menstruelle
Faites toujours sécher vos culottes menstruelles à l’air libre. Ne les mettez pas au sèche-linge. Ne perdez pas de vue qu’il faudra un certain temps avant que le sous-vêtement soit complètement sec, surtout sa couche absorbante. Pour pouvoir le réutiliser rapidement, placez-le dans un endroit chaud, bien aéré. Ne repassez pas les sous-vêtements.
Le sèche-linge ne convient pas aux sous-vêtements menstruels. Un point ennuyeux, car le séchage à l’air peut prendre beaucoup de temps.
Nous avons examiné sous toutes les coutures 7 culottes menstruelles différentes. Notre test en laboratoire a scruté plusieurs aspects :
- Sensation d’humidité
- Elasticité et taille : neufs et après plusieurs lavages
- Absorption : neufs et après plusieurs lavages
Nos constatations
Comme n’importe quels vêtements, les culottes menstruelles subissent des changements après avoir été beaucoup portées et lavées. On distingue donc facilement à l’œil nu les sous- vêtements neufs de ceux déjà utilisés. Toutefois, la différence n’est certainement pas plus marquée qu’avec d'autres vêtements. L’élastique de certains slips est cependant un peu moins serrant au bout d’un certain temps. On se réjouit aussi de constater que quasi aucun modèle ne donne de sensation d'humidité.
La capacité d’absorption est en revanche décevante pour quasi tous les modèles. Aucun d’eux n’est à la hauteur de ce que promet son emballage. La plupart des produits annoncent une absorption équivalente à celle de 3 ou 4 tampons. Ils ne précisent hélas pas à combien de gouttes ou de ml de sang cela correspond.
Dès lors, nous nous sommes basés sur 2 gouttes, ce qui correspond à 6-9 ml de sang. Avec une capacité d’absorption de 3 tampons, une culotte menstruelle devrait donc pouvoir absorber 22,5 ml (ou 3 x 7,5 ml). En pratique, certains modèles ne parviennent même pas à capter 6 ml. Mais d'autres aussi absorbent tout au plus 10 ml, soit un peu plus qu’un tampon de deux gouttes. Largement insuffisant pour tenir 12 heures. Dès lors, évitez de les utiliser les jours où vos règles sont les plus abondantes.
Notre avis sur 7 culottes menstruelles
(Cliquez au bas de la fiche pour passer au modèle suivant)
Pas l'option la moins chère…
Si vous pensiez que la culotte menstruelle constitue une économie par rapport aux tampons et aux serviettes hygiéniques, détrompez-vous. Elles sont en moyenne la protection hygiénique la plus chère du marché.
Une culotte coûte en moyenne 29,36 €, mais les prix vont de 10 à 55 € pour une unité. Sachant qu’il en faut quand même plusieurs pour toute la durée du cycle, que la machine à laver doit tourner et qu’il vaut mieux les remplacer après deux ans, cela représente un coût annuel d’environ 98 €.
A titre de comparaison :
- Tampons avec applicateur : 87 €/an
- Tampons sans applicateur : 61 €/an
- Serviettes hygiéniques : 80 €/an
La solution la moins chère est de loin la cup menstruelle. Son coût annuel ne dépasse pas 2 €.
...ni la plus écologique non plus
Pour beaucoup, le choix d'une culotte menstruelle est dicté par des considérations environnementales. C’est assez logique. Les tampons et serviettes hygiéniques classiques engendrent beaucoup de déchets. Nous avons calculé les coûts et les déchets pour chacune des protections hygiéniques, sur toute la période de fertilité (38 ans en moyenne), en nous basant sur 13 cycles de 4 jours par an.
Pour les produits jetables, nous avons retenu 28 unités par cycle, pour les sous-vêtements 10 modèles par cycle (avec remplacement après deux ans) et, pour la cup, un exemplaire par cycle (et remplacement après 10 ans).
Bien que les culottes soient nettement plus respectueuses de l’environnement que les tampons et les serviettes, c’est à nouveau la cup menstruelle qui l’emporte. Alors que les culottes sont considérablement plus chères… Dès lors, si vous souhaitez contribuer à la préservation de l’environnement, la cup menstruelle nous semble préférable.