Soins cosmétiques: voici les ingrédients sans risque et ceux qu'il vaut mieux éviter

Nous côtoyons, au quotidien, des dizaines d’ingrédients chimiques via les soins cosmétiques que nous appliquons sur notre peau (déo, shampoing, gel douche, crème solaire, etc.). Sont-ils sans danger ? Le point à l’aune des dernières connaissances scientifiques et nos différents outils pour vous aider en cas de doute sur un composant.

Certains d'entre nous en raffolent et les multiplient à l'envi, d'autres les utilisent avec parcimonie. Même si l'on se contente du strict minimum - le trio « déo - dentifrice - gel douche » -, les cosmétiques font partie de notre quotidien. Et l'on doit bien concéder qu'on ne se demande pas toujours ce qu'ils contiennent exactement. La liste des ingrédients est pourtant là, sur le produit ou sur son emballage. Mais elle est souvent longue comme un bras (parabens, octocrylène, triclosan, dioxyde de titane, etc.) et indéchiffrable pour le commun des mortels (que celui qui sait ce qu'est le pentaerythrityl tetra-di-t-butyl hydroxyhydrocinnamate lève la main).
Notre nouvel outil, facile et pratique
Nos experts se veulent rassurants : la majorité des ingrédients utilisés aujourd'hui en cosmétique sont sans danger. Certains sont toutefois fortement déconseillés (des perturbateurs endocriniens, par exemple) pour certaines franges de la population comme les bambins de moins de 3 ans, ou à éviter chez les enfants et les femmes enceintes (substances allergènes ou irritantes, entre autres).
Pour s'y retrouver, nous avons mis en place un nouvel outil qui permet au consommateur de vérifier si tel ingrédient cosmétique est, oui ou non, sans risque pour sa santé. Il est pensé pour faire la distinction entre un usager sans risque particulier et une personne plus fragile tel qu'un bébé, un jeune enfant ou une future maman, et il dissocie en outre les produits qui demeurent sur la peau (lait corporel, p.ex.) de ceux que l'on rince.
Vérifier la sécurité d'un ingrédient
Jusqu'à plus de 400 substances par jour
Tartiner notre peau de savon ou de crème est un geste bien souvent automatique. Et répétitif. Si l'on apprécie les produits de soin et de beauté, la quantité de substances que l'on accumule ainsi sur son corps peut atteindre des sommets vertigineux sans que l'on ne s'en rende compte.
Nous avons fait un coup de sonde, sans prétention scientifique, auprès de volontaires qui nous ont donné la liste des soins qu'ils utilisent. Certaines personnes dépassent allègrement les 400 ingrédients au bout d'une seule journée (sans pour autant que ça soit dangereux). Notre infographie permet de prendre conscience du nombre de substances que nous mettons sur différentes zones de notre corps.
Le « BMHCA » interdit en mars
De nouvelles évaluations scientifiques sont régulièrement réalisées, notamment au niveau européen. Elles amènent parfois à revoir la sécurité de certains composants. C'est ainsi que le butylphenyl methylpropional (BMHCA ou Lilial), inscrit sur la liste des fragrances allergènes à déclaration obligatoire à partir d’une certaine concentration, est interdit à partir de ce mois de mars 2022. La substance est considérée toxique pour la reproduction (« reprotoxique »). Les produits qui en contenaient doivent disparaître des rayons des magasins. En tant qu'association de défense des consommateurs, nous y veillerons.
Notre dossier sur les ingrédients cosmétiques tient toutes ces informations à jour. N'hésitez pas à l'utiliser quand vous avez un doute à propos d'un composé en particulier.
Faire preuve de bon sens suffit généralement pour éviter les substances potentiellement suspectes. Inutile de surfer sur les sites alarmistes qui hantent le web, et qui sont souvent de gros pourvoyeurs d'infox (informations trompeuses). N'oublions pas que certains cosmétiques sont par ailleurs essentiels pour la santé, le meilleur exemple étant le dentifrice qui protège des caries.
Découvrez tous nos conseils de précaution en page suivante.
- Geste plaisir ou moment zen, soin confort ou petite touche éclat qui dope la confiance en soi... Les cosmétiques ne sont pas vitaux, ce ne sont pas des médicaments et personne ne nous oblige à en utiliser. Mais nous sommes nombreux à les apprécier. À nous, en tant que consommateurs correctement informés, de trouver le juste équilibre entre bien-être et substances chimiques. Et d’utiliser notre sens critique face au matraquage du marketing beauté, notamment sur les réseaux sociaux.
- Certains produits ne sont pas futiles du tout et ne doivent pas être écartés : la crème solaire permet de se protéger contre le cancer de la peau et le dentifrice oeuvre à la santé buccale. Le shampoing permet d'éliminer les graisses, contrairement à l'eau seule. Utilisez nos comparateurs pour trouver les produits les plus sûrs.
- Les firmes cosmétiques détestent le « bashing » (comprenez la publicité négative). Elles sont donc constamment aux aguets et n’hésitent pas un instant à exclure tout ingrédient mis sur la sellette qui risquerait de nuire à leur réputation. Leur ADN est de vendre un maximum, pas que leurs produits prennent la poussière sur les rayons. On trouve donc de moins en moins (voire plus du tout) de substances potentiellement à risque dans les cosmétiques.
- Un bon nettoyage par le vide est utile, de temps en temps. Les connaissances scientifiques évoluent en permanence. Des substances que l’on croyait sûres hier peuvent être suspectes demain. Les firmes modifient très vite leurs formulations, à nous, de notre côté, de faire le tri régulièrement dans nos tiroirs pour ne pas utiliser d’anciens produits qui contiendraient des composés douteux. Vérifiez donc que vous n'avez plus de produits qui contiendraient par exemple du butylphenyl methylpropional (interdit en mars 2022) ou du hydroxyisohexyl-3-cyclohexene carboxaldehyde (HICC ou Lyral), banni en août 2021.
- Les cosmétiques bio/faits maison constituent-ils une bonne alternative ? Ils ne sont pas la panacée non plus (hygiène, prix, allergènes, expérience utilisateur).
- Et le dioxyde de titane (E171), cet ingrédient chimique (colorant) récemment mis sous les feux de la rampe en matière d'alimentation ? La plupart des dentifrices en contiennent de très petites quantités afin de les rendre plus blancs. Le dentifrice ne doit pas être avalé, mais rincé immédiatement après usage. Des études complémentaires sont nécessaires pour y voir plus clair. Les recherches actuelles portent sur l'inhalation de concentrations élevées (risque cancérigène chez le rat). Sur la peau, il n'y a pas de preuve de nocivité chez l'homme jusqu'à présent.