Les bracelets connectés mesurant votre saturation en oxygène sont-ils utiles?

Outre la fréquence cardiaque et la tension artérielle, la teneur en oxygène dans le sang est une importante fonction vitale. Un médecin mesurera cette teneur en oxygène au moyen d’un appareil médical, une sorte de "pince" à placer sur le doigt. Cette technologie fonctionne à base de lumière infrarouge et est désormais utilisée dans certains bracelets connectés. Nous pouvons conclure de notre test portant sur cinq appareils que de tels objets peuvent tout au plus fournir une indication, mais pas de réponse précise.
Appareils domestiques pas forcément précis
Notre corps veille constamment à l’équilibre de la saturation en oxygène ou teneur en oxygène de notre sang, notamment par le biais du système respiratoire. Chez les sujets sains, une valeur de 95 à 99% est normale. Si ce chiffre descend en-dessous des 90%, on parle de désaturation ou hypoxémie. Si la saturation en oxygène descend davantage, sous les 80%, vos organes peuvent être endommagés.
Aux soins intensifs par exemple, un oxymètre (de pouls) est important pour déterminer l’apport en oxygène d’un patient. Toutefois, des appareils à usage domestique existent depuis des années, même s’ils ne sont pas toujours certifiés et donc pas nécessairement fiables. Les patients atteints de maladies pulmonaires les utilisent, par exemple, pour savoir quand ils doivent prendre davantage de médicaments ou contacter leur médecin. Les objets connectés, quant à eux, ne sont pas certifiés sur le plan médical.
Cinq objets connectés au banc d’essai
Dix personnes entre 18 et 55 ans ont essayé cinq de ces "wearables": Garmin Venu, Garmin Vivoactive 4, Honor Band 5, Huawei Watch GT2 et Huawei Watch GT2e. Les différents relevés ont à chaque fois été comparés à ceux d’un appareil de référence validé par le corps médical.
Dans les grandes lignes, les mesures étaient correctes à 95-100%. Mais pour obtenir de meilleurs résultats, mieux vaut procéder à plusieurs mesures successives, car il existe parfois une marge d’erreur sur les mesures individuelles. Les deux montres Huawei, par exemple, semblent relativement capricieuses.
La Honor Band 5 a parfois échoué à effectuer une mesure correcte chez certains testeurs et le placement au poignet a dû être adapté. Chez les testeurs présentant le type de peau le plus foncé, les capteurs (via les faisceaux lumineux rouges et infrarouges) n'ont pas arrivé de mesurer la saturation, et même avec un poignet poilu les mesures n'étaient pas faciles.
Un oxymètre ne remplace pas le médecin
En résumé, les capteurs de ces bracelets ne remplacent pas les oxymètres validés par le corps médical. En outre, on peut se demander si le poignet est bien un endroit indiqué pour mesurer la saturation en oxygène, étant donné que cet endroit est beaucoup plus sensible aux perturbations et mauvais relevés. La couleur de peau d’un utilisateur, sa pilosité, le placement de la smartwatch et la température corporelle peuvent influencer les relevés.
Aux Etats-Unis, l’épidémie de COVID-19 a déclenché une véritable ruée sur les oxymètres. Selon les critiques, les relevés des oxymètres des wearables non médicaux sont tout simplement trompeurs, en cette période où de nombreuses personnes sont à l’affût d’une confirmation de signes possibles de contamination. La saturation en oxygène n’est en effet révélatrice qu’en combinaison avec des symptômes tels que l’essoufflement, la toux, la fièvre, les maux de tête ou la fatigue, soulignent les médecins. Une faible teneur en oxygène n’est guère révélatrice.
Vous souffrez de ces symptômes? Dans ce cas, consultez un médecin et n’utilisez votre bracelet connecté que pour des fins non médicales.