Vins belges

Le secteur viticole en Belgique a clairement le vent en poupe. Notre pays a beau être jeune sur le plan viticole, il n’en connaît pas moins une progression constante. La raison pour laquelle les vins belges ont fortement progressé au cours de la dernière décennie est due, entre autres, aux conditions climatiques de plus en plus favorables, à l'augmentation permanente des vignobles avec des "terroirs" appropriés, à de nouveaux cépages cultivés et mieux établis, ainsi qu'à l'expertise et à la professionnalisation du nombre croissant de viticulteurs belges.
Croissance spectaculaire de la viticulture belge
En une dizaine d'années, la superficie des vignes et la production de vin dans notre pays ont connu une croissance spectaculaire, atteignant une production record de 3 millions de litres en 2022, soit le double de l'année précédente.
Il s'agit principalement de vins mousseux (45%) et de vins blancs (35%). Le vin rouge (12%), le vin rosé (4%) et le vin mousseux rosé (4%) prennent une part moins importante. Si le vin rouge veut vraiment prendre pied en Belgique, le changement climatique devra se poursuivre pour que les cépages rouges puissent encore mieux prospérer dans nos contrées.
Nombre croissant de viticulteurs en Belgique
Selon les chiffres du SPF Economie, quelque 259 viticulteurs cultivaient plus de 802 hectares de vignes en Belgique en 2022. Bien que la Flandre et la Wallonie produisent presque la même quantité, le nombre de viticulteurs en Flandre est plus élevé qu'en Wallonie (157 contre 102).
Hormis les viticulteurs professionnels et semi-professionnels, notre pays compte un très grand nombre de viticulteurs amateurs passionnés. Les viticulteurs belges vendent principalement leur vin sur place et vivent de l’œnotourisme. Néanmoins, vous pouvez déjà trouver beaucoup de vins chez le détaillant en vin ou via les boutiques en ligne, mais dans les grandes surfaces et les restaurants aussi, les bouteilles noir-jaune-rouge commencent à pointer le bout du nez.
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Cependant, le succès et l'importance économique de la viticulture belge ne doivent pas non plus être exagérés. Malgré la forte croissance de ces dernières années, les superficies et la production viticoles belges restent, en termes absolus, un secteur modeste par rapport à la superficie viticole et aux volumes de production réalisés dans les pays traditionnellement viticoles comme la France, l'Italie, ou l'Espagne.
Rendements relativement faibles dans les domaines viticoles belges
La Belgique se balance au bord de la frontière la plus septentrionale où l'on peut produire du vin. Les rendements moyens sont relativement faibles, de 30 à 50 hectolitres par hectare, et la majorité des vignobles sont très petits (30 ares en moyenne). De plus, en Belgique, nous ne bénéficions pas (toujours) des conditions climatiques favorables qu'ont l'Italie ou l'Espagne, qui permettent à ces pays d'obtenir des rendements de production bien plus élevés.
La viticulture belge aidée par le réchauffement climatique
D'autre part, le changement climatique génère une forte impulsion. Une étude américaine suggère qu'avec deux degrés de réchauffement climatique, plus de la moitié des régions viticoles actuelles pourraient disparaître. La frontière où le vin peut être produit se déplace progressivement vers le nord, ce qui facilite la production de vin de bonne qualité au bon endroit dans nos régions. Les microclimats locaux et la géographie de la région jouent un rôle important à cet égard. La culture du raisin sur les pentes exposées au sud est parfaitement possible dans les régions plus septentrionales.
La superficie des vignobles en Belgique devrait augmenter régulièrement dans les années à venir. Toutefois, des conditions climatiques erratiques telles que le gel printanier tardif, les périodes de sécheresse, les pluies excessives et les tempêtes de grêle restent des risques majeurs pour la viticulture belge.
Faible consommation des vins belges
La production est donc encore relativement limitée en volume, même si l'on considère la consommation de vin au niveau national. Bien que les Belges se disent ouverts au vin produit localement, seuls trois pour cent d'entre eux boivent régulièrement du vin produit dans notre pays. Outre l'offre limitée de vins belges dans les supermarchés, le prix de revient plus élevé est un autre obstacle qui freine quelque peu les amateurs de vins belges. Pour les vins de 10 à 15 euros par bouteille, on reviendra souvent à un vin français ou italien classique. Nos vins mousseux flirtent également avec le prix du champagne.
Cependant, le prix ne diminuera pas de sitôt. D'une part, les viticulteurs belges doivent pouvoir en tirer un revenu (compte tenu des accises et du coût de la main-d'œuvre élevés), et d'autre part, l'ampleur de la viticulture belge est trop limitée. L'augmentation de la production, qui pourrait entraîner une baisse du prix de vente tout en procurant une marge bénéficiaire suffisante au viticulteur, n'est possible que si la surface des vignobles peut augmenter de manière significative. Et la Belgique ne dispose pas d'une source infinie d'espace potentiel pour la viticulture.
Des perspectives de croissance pour la viticulture belge
Les producteurs de vin belges devront veiller à développer leur propre identité et à ne pas imiter les grands vins français ou italiens dans leur marketing. Si la qualité et l'histoire du vin sont attrayantes (par exemple, un produit régional de qualité), la viticulture belge pourra continuer à se développer. L'appel, parrainé par le gouvernement et les groupes d'intérêt, à acheter de préférence des vins "locaux" hors ligne et en ligne va certainement stimuler la popularité des vins belges.
La viticulture belge est répartie dans toutes les provinces (à l'exception du Luxembourg), mais le Hainaut et le Limbourg dominent la production de vin. Ils représentent environ la moitié de la production de vin belge, tandis que Liège, la Flandre occidentale et le Brabant flamand suivent de loin.
Notre pays a officiellement été reconnu pays producteur de vin par l’Union européenne en 1997. En Belgique, le vin est classé comme VQPRD ("Vin de Qualité Produit dans une Région Déterminée" ou "Vin de Qualité à Appellation d'Origine Contrôlée"). Cette classification répartit les régions viticoles belges en régions de qualité selon les règles européennes, en régions avec Indication Géographique Protégée (IGP) et Appellation d’Origine Protégée (AOP). Elle a le même objectif que l'AOP (Appellation d'Origine Protégée) et l'IGP (Indication Géographique Protégée) françaises, à savoir promouvoir et protéger les appellations de produits agricoles et alimentaires de qualité.
Les AOP sont l'équivalent de l'AOP en France et doivent répondre à des conditions extrêmement strictes : origine de la zone définie, nature des raisins pouvant être utilisés, rendement maximal à l'hectare, taille, vinification, etc. Le deuxième niveau est celui des IGP, semblables aux IGP en France, et devant répondre à des exigences un peu moins strictes. Cette dénomination désigne un produit dont les caractéristiques sont étroitement liées à l'aire géographique dans laquelle au moins sa production ou sa transformation a lieu.
En Belgique, il existe actuellement 9 AOP/IGP reconnues par l'UE pour le vin, à savoir
- AOP : Hagelandse wijn (1997), Haspengouwse wijn (2000), Côtes de Sambre et Meuse (2004), vin Heuvellandse wijn (2005) et Maasvallei Limburg (2017 ; la seule appellation d'origine transfrontalière (Belgique et Pays-Bas) en Europe). Pour les vins mousseux, il existe le Vin mousseux de qualité flamand (2005) et le Crémant de Wallonie / Vin mousseux de qualité de Wallonie (2008)
- IGP : Vin de Pays des Jardins de Wallonie (2004) en Vlaamse Landwijn (2005).
Hageland
Le Hageland est une région vallonnée du Brabant flamand située entre Louvain, Aarschot, Diest et Tirlemont. C'est l'une des premières véritables régions viticoles de Belgique, avec une surface sablonneuse et ferrugineuse et des collines ondoyantes. Des exemples de domaines viticoles sont Kluisberg, Meerdael et Ten Kapittelberg.
Haspengouw
Cette région est située au sud du Limbourg, dans la région dite "fruitière" autour de Saint-Trond et de Borgloon. Le sol est constitué de limon et de marne sur une base calcaire. Les vignobles sont relativement dispersés, les différences locales sont donc importantes. Parmi les domaines viticoles, on peut citer Clos d'Opleeuw,Wijnkasteel Genoels-Elderen et Gloire de Duras.
Heuvelland
Les vignobles de Flandre occidentale sont principalement situés sur les pentes abruptes du Monteberg, du Kemmelberg, du Vidaigneberg, du Rodeberg et du Zwarteberg. Ces monts sont assez isolés dans le paysage, de sorte qu’ils sont affectés par le temps et le vent. Le sol est constitué d'une alternance de sable et d'argile sur une base ferrugineuse. Le domaine viticole le plus connu est peut-être celui de l'Entre-Deux-Monts.
Côtes de Sambre et Meuse
Les vignobles sont situés dans une région géographique très étendue dans les vallées autour de la Sambre et de la Meuse. Les pentes raides et la chaleur dégagée par les rivières sont idéales pour les vignobles. Le sol est constitué d'une couche peu profonde d'argile ou de limon avec un sous-sol de chaux, de sable ou de schiste. Le Château Bon Baron, le Domaine du Chenoy et le Domaine du Ry d'Argent sont des exemples de domaines viticoles.
Maasvallei Limburg
La Maasvallei Limburg est l'appellation d'origine la plus récente en Belgique (2017). Elle est unique en Europe parce que transfrontalière. Elle couvre les Limbourg néerlandais et belge. Aldeneyck est un domaine viticole réputé.
Deux groupes d'intérêt sont également actifs dans le secteur. Du côté flamand, la VZW Belgische wijnbouwers a été fondée en 2009, tandis que du côté wallon, l'Association des Vignerons de Wallonie a été portée sur les fonts baptismaux en 2012. Fin 2016, elles ont créé le label "100% Belgian wine / Vin 100% belge" qui garantit que le vin n'est pas seulement mis en bouteille en Belgique, mais aussi que les raisins ont été cultivés ici avec nous, et que tout le processus de production a eu lieu en Belgique.
Groupes d'intérêt du secteur vitivinicole belge
Deux groupes d'intérêt sont également actifs dans le secteur. Du côté flamand, l'ASBL Belgische wijnbouwers a été fondée en 2009, tandis que du côté wallon, l'Association des Vignerons de Wallonie a vu le jour en 2012.
Fin 2016, ils ont créé le label "100% Belgian wine/Vin 100% belge" qui garantit que le vin est non seulement mis en bouteille en Belgique, mais aussi que les raisins ont été cultivés chez nous et que tout le processus de production s'est déroulé en Belgique.
Bien que tous les cépages doivent légalement descendre de la vitis vinifera, on utilise de nombreux raisins hybrides ou résistants, adaptés à notre climat belge. Ils poussent mieux sur un sol calcaire ou en grès avec du fer, présentant un bon équilibre hydrique.
En Belgique, ce sont les cépages typiques des climats frais qui sont cultivés : auxerrois blanc, chardonnay, dornfelder, müller-thurgau (rivaner), pinot blanc, pinot gris, pinot noir et riesling.
Toutefois, on cultive également des variétés hybrides, obtenues par croisement de cépages résistants adaptés. Ces hybrides sont plus productifs, résistent mieux à toutes sortes de maladies et de parasites, et nécessitent donc moins de pesticides. Le Regent est un exemple de cépage rouge largement utilisé en raison de son bon rendement dans les climats humides, mais de nombreux autres hybrides ont également vu le jour.
Parmi ces nouveaux cépages cultivés, épinglons l'acolon, un croisement entre le donfelder et le lemberger. Il s'agit d'un cépage précoce et très coloré, souvent utilisé pour les vins d’assemblage. Le johanitter, le solaris et le pinotin sont également quelques exemples de variétés hybrides.
Le divico, cultivé plus récemment, est un cépage résistant très prometteur pour notre climat. Il est arrivé sur le marché en 2015. Il s'agit d'un croisement entre le gamaret suisse et le bronner allemand, tous deux connus pour leur faible taux de pourriture et leur bonne résistance aux maladies.
Une jeune culture avec une longue histoire
En Belgique, le vin a toujours été une histoire d'essais et d'erreurs, de l'Antiquité au Moyen Âge et à l'ère nouvelle. L'histoire de la viticulture belge remonte probablement aux Romains qui ont introduit la culture du vin en Gaule. La viticulture elle-même ne s'est vraiment développée qu'au Moyen Âge, du 8e au 9e siècle, sous l'influence de la dynastie franque avec Clovis et Charlemagne. Les premiers viticulteurs étaient des évêques et des moines, qui cultivaient le vin principalement pour le culte. L'abbaye Saint-Pierre de Gand comptait ainsi un vignoble.
À partir du XIIe siècle, la viticulture s'est professionnalisée. Initialement plantées autour des églises et des monastères, les vignes ont été progressivement implantées sur les pentes ensoleillées de la Meuse, essentiellement dans la région liégeoise. Au XIVe siècle, chaque région et chaque ville avait son propre vignoble : Bruges, Dinant, Gand, Huy, Louvain, Tongres, Tournai, etc. Les nobles seigneurs du château ont également découvert le prestige et le potentiel commercial du vin, qui était vendu dans les foires. Certains vins (notamment les vins mousseux) ont même été exportés.
Déclin des vignobles
À partir de la fin du XVIe siècle, les vignobles belges ont malheureusement disparu pour la plupart d’entre eux. Il y avait plusieurs raisons à cela. En temps de pauvreté, les vignes étaient utilisées comme bois de chauffage et le processus de vinification, de la récolte au vin final, prenait trop de temps (3 ans) pour être rentable. De plus, les hivers dans notre région ont été trop rigoureux (la "petite période glaciaire") pour produire une bonne récolte. C'est pourquoi les gens se sont tournés vers la culture des légumes et des céréales. En même temps, ils ont découvert le houblon, à même d’améliorer le goût de la bière. Tous ces facteurs ont fait que seuls quelques vignobles ont survécu. De plus, la plupart des vignobles restants ont été détruits par diverses guerres de religion ou par un refroidissement global causé par une éruption volcanique. Les tentatives ultérieures pour relancer la viticulture ont échoué en raison de la propagation du phylloxéra, puis des deux guerres mondiales et de la crise des années 1930.
Relance de la viticulture belge
Ce n'est que dans les années 1960 que la petite viticulture a été relancée ici et là dans notre pays, d'abord à Huy (avec Charles Legot, Clos Bois Marie) et à Borgloon (Jan Bellefroid, Domein Cohlenberg). Par la suite, la viticulture s'est étendue au Brabant et au reste de la Flandre (par exemple Maurice Fol, Jos Boyen, le sénateur Daems).
La crise de l'agriculture et de la fruiticulture a incité certains pionniers à se lancer dans l'aventure du vin. Grâce à eux, notre pays peut désormais s'enorgueillir de plusieurs domaines viticoles de renom.
Le secteur viticole en Belgique a clairement le vent en poupe. Notre pays a beau être jeune sur le plan viticole, il n’en connaît pas moins une progression constante. La raison pour laquelle les vins belges ont fortement progressé au cours de la dernière décennie est due, entre autres, aux conditions climatiques de plus en plus favorables, à l'augmentation permanente des vignobles avec des "terroirs" appropriés, à de nouveaux cépages cultivés et mieux établis, ainsi qu'à l'expertise et à la professionnalisation du nombre croissant de viticulteurs belges.
Croissance spectaculaire de la viticulture belge
En une dizaine d'années, la superficie des vignes et la production de vin dans notre pays ont connu une croissance spectaculaire, atteignant une production record de 3 millions de litres en 2022, soit le double de l'année précédente.
Il s'agit principalement de vins mousseux (45%) et de vins blancs (35%). Le vin rouge (12%), le vin rosé (4%) et le vin mousseux rosé (4%) prennent une part moins importante. Si le vin rouge veut vraiment prendre pied en Belgique, le changement climatique devra se poursuivre pour que les cépages rouges puissent encore mieux prospérer dans nos contrées.
Nombre croissant de viticulteurs en Belgique
Selon les chiffres du SPF Economie, quelque 259 viticulteurs cultivaient plus de 802 hectares de vignes en Belgique en 2022. Bien que la Flandre et la Wallonie produisent presque la même quantité, le nombre de viticulteurs en Flandre est plus élevé qu'en Wallonie (157 contre 102).
Hormis les viticulteurs professionnels et semi-professionnels, notre pays compte un très grand nombre de viticulteurs amateurs passionnés. Les viticulteurs belges vendent principalement leur vin sur place et vivent de l’œnotourisme. Néanmoins, vous pouvez déjà trouver beaucoup de vins chez le détaillant en vin ou via les boutiques en ligne, mais dans les grandes surfaces et les restaurants aussi, les bouteilles noir-jaune-rouge commencent à pointer le bout du nez.
Vous voulez en savoir plus sur le vins ? Ne manquez pas de lire nos dossiers sur le vin, le vin mousseux et le vin biologique.
Nous avons analysé des vins blancs belges et les avons fait déguster par un jury. Découvrez quels sont les meilleurs dans notre tests des vins.
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