Aperçu des pays et régions viticoles

Afrique du Sud
Histoire
Forte d’une tradition viticole de plus de trois siècles, l'Afrique du Sud est l’un des plus anciens pays viticoles du Nouveau Monde. Ce n'est qu’après l'abolition de l’apartheid et la fin du boycott commercial international en 1990 que le pays a percé comme producteur de vin à l’échelle internationale. En honorant la tradition d’une part et en appliquant des techniques viticoles modernes de l’autre, le pays est souvent considéré comme la passerelle entre l’Ancien et le Nouveau Monde. L'Afrique du Sud est actuellement classée au 8e rang des plus grands producteurs de vin au monde, avec un volume de production estimé à 10,4 millions en 2020.
Climat et géographie
Bénéficiant d’un climat méditerranéen tempéré propice à la viticulture, l'Afrique du Sud est le seul pays viticole africain notable. Le climat est plus frais que ne le suggère sa situation méridionale, en raison de l'influence des océans et du Gulf Stream plus froid provenant du pôle sud.
L'Afrique du Sud ne connait pas de chaleurs estivales extrêmes, et ses hivers sont doux et pratiquement sans gel. Comme les précipitations annuelles sont suffisantes (entre mai et août surtout), l'irrigation n'est pas nécessaire. Les différentes chaînes de montagnes, les vallées étendues et l'arrière-pays chaud et désertique, auxquels s’ajoutent une large variété de sols et de nombreux microclimats, favorisent par ailleurs un large éventail de styles de vin. En raison de sa situation dans l’hémisphère sud, la saison des vins commence en septembre, et les vendanges ont lieu aux environs de février.
Cépages
L’Afrique du Sud cultive en majorité des cépages français. Si, jusqu'il y a quelques décennies, on y produisait principalement du vin blanc, on observe depuis quelques années un revirement notable. Les cépages blancs couvrent actuellement environ un peu plus de la moitié des vignobles. Le chenin blanc, également appelé “steen” par les locaux, est le cépage le plus cultivé et offre toute la gamme des vins blancs, du sec au doux et du mousseux au muté. Le sauvignon blanc des régions fraîches jouit d'une bonne réputation internationale. Les autres variétés blanches communément utilisées sont le colombard, le chardonnay et le muscat d'Alexandrie ou “hanepoot”. Le viognier est l'une des variétés de blanc dont la plantation a considérablement augmenté ces dernières années. Les cépages les plus importants pour le vin rouge sont le cabernet sauvignon, la syrah (shiraz), le merlot et le pinotage. Le pinotage, croisement du pinot noir avec le cinsaut (hermitage), est la spécialité de l’Afrique du Sud.
Législation et régions viticoles
Une réglementation ou des lois imposant des restrictions aux viticulteurs et garantissant l'individualité des vins ont longtemps fait défaut. À la suite de l’instauration d’une législation sur les vins dans les années 1970, les vins devaient désormais être pourvus d’un sceau de certification. Celui-ci garantit l'exactitude des informations figurant sur l'étiquette, notamment l'origine, le cépage et le millésime.
On compte 6 régions viticoles dont les vins peuvent mentionner sur l’étiquette l’appellation d’origine sud-africaine reconnue “Wine of Origin” (WO) :
- la célèbre Coastal Region (avec des districts réputés tels que Stellenbosch, Paarl, Darling, Franschhoek, etc.) ;
- Breede River Valley (Worcester et Robertson) ;
- Olifants River ;
- Klein Karoo ;
- Cape South Coast (Walker Bay et Overberg) ;
- Boberg.
On a en outre procédé en 1993 à une classification supplémentaire comprenant cinq unités géographiques :
- Western Cape (de loin la plus importante) ;
- Northern Cape ;
- KwaZulu-Natal ;
- Limpopo ;
- Eastern Cape.
Histoire
L’histoire viticole de l’Argentine remonte à la colonisation de l’Amérique du Sud par les « conquistadors » espagnols au 16e siècle. Au cours du 20e siècle, l’économie et la viticulture s’y sont peu à peu dégradées. Ce n’est qu’à partir de 1990 que l’Argentine connaît une économie de marché propice au renouveau de la qualité de la production viticole et de l’exportation du vin. Ajoutez à cela d’importants investissements et apports de connaissances étrangers, et vous obtenez une véritable révolution. En raison de son excellent potentiel viticole, la qualité et les exportations n’ont eu de cesse d’augmenter ces dernières années, faisant du pays une valeur sûre dans le monde du vin. Pour le moment, l’Argentine occupe la 5e place du classement mondial des pays producteurs de vins.
Climat et géographie
Les vignobles argentins se situent principalement dans l’ouest du pays, au pied de la Cordillère des Andes. Le climat continental sec et ensoleillé avec saisons marquées convient parfaitement à la viticulture. L’importante hauteur à laquelle se situent les vignobles, à savoir en moyenne 900 mètres au-dessus du niveau de la mer, s’avère particulièrement bénéfique. En journée, les raisins se voient gratifiés d’un généreux soleil avant que les nuits en altitude ne les rafraîchissent, l’irrigation étant en permanence assurée par l’eau provenant de la fonte des neiges des Andes. Les rendements plutôt élevés s’expliquent également par la richesse des sols.
Cépages
Pour un pays viticole non européen, l’Argentine connaît une implantation étonnement variée, surtout comparée au pays voisin qu’est le Chili. Le criolla fait partie des raisins les plus implantés, une variété originaire des premiers pieds de vigne introduits par les Espagnols. Il est principalement utilisé pour la consommation locale. Les variétés pour vin rouge sont les plus nombreuses, le malbec tenant le haut du pavé. Bien que ce raisin soit d’origine française, il peut être considéré comme le raisin “national” argentin. L’on rencontre aussi d’importantes plantations de bonarda, de cabernet sauvignon, de syrah, de merlot et de tempranillo. La carte de visite des variétés de raisins blancs argentins n’est autre que le débordant d’arômes torrontés. Parmi les autres variétés, citons le Pedro Ximénez, le chardonnay, le sauvignon blanc, le sémillon et le viognier.
Législation et régions viticoles
L’Argentine dispose d’un label DOC (Denominación de Origen Controlada). Seules deux appellations d’origine ont actuellement droit à ce statut : Luján de Cuyo et San Rafael, situés tous deux dans la principale province viticole Mendoza. D’autres origines de vins de qualité peuvent être mentionnées grâce au terme IG (Indicación Geográfica).
Les régions viticoles argentines sont divisées en trois régions génériques :
- La région Norte (nord) comprenant entre autres les provinces de Salta (région viticole la plus élevée) et de Catamarca ;
- La région Cuyo (centre) comprenant entre autres les provinces de Mendoza (environ 75 % de la production argentine), de San Juan et de La Rioja ;
- La région de Patagonie (sud) comprenant entre autres les provinces de Neuquén et de Río Negro.
Histoire
L’histoire viticole de l’Australie remonte à la fin du 18e siècle, lorsque des pieds de vigne importés y ont été plantés pour la première fois. Si la production de vins principalement fortifiés était destinée dans un premier temps à l’exportation vers les colonisateurs britanniques, elle a progressivement évolué à partir des années 1950 pour devenir une production hyper moderne de vins rouges et blancs secs. Ce n’est donc que ces dernières décennies que l'Australie a conquis une place de choix sur la scène viticole internationale. Peu d’autres pays ont vu leur superficie de vignobles et leurs exportations de vins croître autant que ce pays viticole relativement jeune. L'Australie n'est peut-être pas le plus grand pays viticole du monde (fin 2020, l'Australie se classait au 6e rang mondial en termes de production de vin), mais le pays est connu pour son savoir-faire en matière de vinification innovante, et la qualité de ses vins est plus que significative.
Climat et géographie
Dans les grandes lignes, le climat peut être subdivisé en 3 types : la côte septentrionale tropicale (climat pluvieux avec périodes de sécheresse), le centre et l’ouest secs (désert et steppes) et le sud-est tempéré (climat méditerranéen). La viticulture y est dès lors concentrée dans cette dernière partie, où le climat tempéré, auquel s’ajoute l’influence des montagnes et des océans, produit les circonstances idéales pour la viticulture.
Cépages
Il existe plus de 100 cépages différents, principalement des variétés de qualité européennes (françaises). Le cépage blanc le plus important est le chardonnay. Le sémillon, le riesling et le sauvignon blanc comptent parmi les autres cépages utilisés. Principaux raisins rouges : shiraz, cabernet sauvignon, merlot, pinot noir et grenache. Tendance dans le monde viticole australien : les “duo blends”, un mélange entre deux cépages différents.
Législation et régions viticoles
Par rapport à la réglementation européenne, la réglementation australienne est particulièrement souple. Sous la pression de l’Europe, l’introduction des Geographical Indications (GI) a eu lieu par l’organe public AWBC (Australian Wine and Brandy Corporation), qui définit quelques régions viticoles sans imposer de règles en matière de viticulture et de techniques de vinification. Seule la règle des 85 % est d’application à l’export vers l’Europe et les USA : minimum 85 % du vin doivent correspondre à la région, au millésime et au cépage indiqués sur l’étiquette.
La majeure partie des régions viticoles d’Australie relèvent de la grande région générique “South Eastern Australia”. Six états se partagent la viticulture :
- La Nouvelle-Galles du Sud (autour de Sydney) ;
- Victoria (Melbourne) ;
- L’Australie-Méridionale (capitale viticole Adelaide) ;
- L’Australie-Occidentale (Perth) ;
- La Tasmanie;
- Le Queensland.
Chaque état est subdivisé en plus petites régions viticoles, dont 60 sont officiellement reconnues. Parmi ces dernières, citons Hunter Valley, Barossa Valley et Clare Valley.
Histoire
De nombreux pays des Balkans et d’Europe de l’Est ont une culture viticole historique remontant à l’époque romaine. Toutefois, ces régions n’ont plus eu la cote auprès des amateurs de vin à en juger par la faible part de marché en Belgique, et elles doivent fournir de nombreux efforts pour nous convaincre que leurs vins tiennent la route par rapport aux productions d’Europe de l’Ouest. L’ancien régime soviétique communiste qui obligeait les viticulteurs à acheminer leurs raisins vers une coopérative, où l’accent était mis sur la production de grandes quantités de vins quelconques plutôt que de vins de qualité reconnus, n’y est sans doute pas étranger. La chute du Rideau de Fer a boosté la prospérité économique et la viticulture dans la partie orientale de l’Europe.
Climat et géographie
Les conditions de base pour une viticulture à succès sont présentes dans la région des Balkans : heures d’ensoleillement nécessaires à la maturation des raisins, précipitations suffisantes au bon moment et types de sol appropriés. Les Balkans sont situés dans une ceinture climatique convenant à merveille pour la production de vins de qualité. En fonction de la région spécifique, il y règne plus au nord un climat continental tempéré, avec des étés chauds et des hivers froids. Le sud connaît un climat méditerranéen, marqué par des hivers courts et des étés particulièrement chauds. Différents microclimats sont présents grâce à la proximité de différentes mers, rivières et montagnes.
Cépages
Ce qui relie la viticulture des Balkans aux amateurs de vin aventureux et éveille leur intérêt, c’est l’énorme diversité, encore méconnue, des cépages indigènes. En Bulgarie, par exemple, épinglons le mavrud, en Grèce on trouve les variétés xinomavro et agiorgitiko et, en Croatie, certains cépages portent les noms de plavac mali et frankovka.
Importance dans le monde viticole
La Hongrie (2,9 millions d’hectolitres en 2020) est le pays d’Europe de l’Est à la culture viticole la plus riche. Elle est réputée pour deux types de vins mondialement célèbres : le vin doux Tokay et le puissant rouge Egri Bikavér. La Bulgarie (0,9 million d’hectolitres) a été le premier pays de tous les pays d’Europe de l’Est à se tourner vers l’export. Si la culture viticole grecque (2 millions d’hectolitres) était déjà célébrée durant l’antiquité, elle ne commence à reprendre du poil de la bête qu’au terme d’une longue période de déclin. La Croatie et la Macédoine développent elles aussi leur culture viticole à un rythme effréné. La Roumanie occupe la 12e place au classement mondial des pays producteurs de vins (3,6 millions d’hectolitres), ce qui la classe premier pays d’Europe de l’Est. La qualité de ses vins s’est nettement améliorée ces dernières années. A l’instar de la culture viticole turque, l’une des plus anciennes au monde.
Pour plus d'informations sur la Belgique viticole, nous vous renvoyons au dossier sur les vins belges.
Vers le dossier sur les vins belges
Histoire
Le Chili est, tout comme l’Argentine, l’un des pays viticoles les plus anciens du Nouveau Monde. Là encore, la viticulture a été introduite au 16e siècle par les conquistadors. Elle était principalement orientée vers la production de vins en vrac pour la population indigène. Le Chili a exporté du vin à plutôt grande échelle à la fin du 19e siècle vers une Europe à l’époque lourdement touchée par le phylloxéra de la vigne. La production et l’exportation connaissent une forte augmentation depuis la chute de la dictature en 1989 grâce à des investissements étrangers et à la modernisation des techniques de vinification et de commercialisation. Pour le moment, le Chili trône à la 8e place au classement mondial des pays producteurs de vin.
Climat et géographie
Le Chili est un pays très étendu regroupant différentes zones de climat, de paysages et de structures du sol. La viticulture se concentre dans le sud-est, où le climat méditerranéen modéré (journées chaudes, nuits fraîches et peu de précipitations) associé aux reliefs et océans lui assurent des conditions idéales. Le Chili bénéficie d’une protection naturelle optimale grâce au désert d’Atacama situé au nord, à la Cordillère des Andes à l’est, à l’océan Pacifique à l’ouest et à l’Antarctique au sud. Grâce à quoi le Chili a échappé au redouté “phylloxéra” qui décima la production mondiale au cours du 19e siècle. La plupart des vignobles se situent le long des vallées entre les montagnes côtières et les Andes au sud-est. Pour l’irrigation, l’on se sert encore ici et là des canaux installés par les Incas dans les Andes pour récolter l’eau de la fonte des neiges.
Cépages
La production dominante est celle du vin rouge (75 %) et près de 45 % des vins chiliens se composent de cabernet sauvignon. L’on y trouve aussi les variétés de rouge (équivalentes aux françaises) suivantes : merlot, carmenère, syrah, pinot noir, cabernet franc et malbec, le carmenère faisant figure de cépage emblématique chilien. Le sauvignon blanc, le chardonnay et le muscat d’Alexandrie représentent les principales variétés de blanc, suivies loin derrière par le sémillon, le riesling, le viognier et le gewurztraminer.
Législation et régions viticoles
Le Chili bénéficie d’une classification DO (Denominación de Origen) dotée d’un système en cascade, tout comme l’Australie et l’Afrique du Sud, par exemple. Les appellations d’origine régionales sont divisées en DO sous-régionales qui se composent à leur tour de zones plus petites, puis de districts ou “areas” encore plus petits. Le millésime, la variété de raisins et la provenance mentionnés doivent satisfaire à la règle des 75 %. Cela dit, la plupart des domaines appliquent un minimum de 85 %.
Les régions viticoles chiliennes sont divisées en cinq régions génériques :
- La région d’Atacama ;
- La région de Coquimbo incluant les vallées d’Elqui, Limari et Choapa ;
- La région d’Aconcagua incluant les sous-régions d’Aconcagua, Casablanca et San Antonio ;
- La région de Valle Central (90 % de la production des vins DO) comprenant les sous-régions de Maipo, Rapel, Curicó et Maule ;
- La région del Sur incluant les sous-régions d’Itata, Bio Bio et Malleco.
Histoire
On suppose que les premières vignes ont été plantées il y a plus de 3 000 ans le long de la côte sud-ouest de l’Andalousie. Pendant longtemps, les vins espagnols ont compté parmi les denrées les plus échangées de la Méditerranée et d’Afrique du Nord. Ils ont connu un déclin en raison de la guerre civile espagnole et de la Seconde Guerre mondiale. Si l’on se base sur la surface de plantation, l’Espagne est depuis des années et de loin le plus vaste vignoble du monde. Cependant, elle n’arrive qu’en troisième position en volume derrière l’Italie et la France, en raison des récoltes relativement faibles par hectare, s’expliquant par les nombreuses régions arides.
Climat et géographie
Le climat auquel sont soumis les cépages espagnols est très diversifié. Cette diversité s’explique d’ailleurs par l’influence de l’océan Atlantique au nord-ouest, de la mer Méditerranée à l’est et du Sahara au sud-est. Les raisins provenant du sud sont cultivés sur des terroirs semi-arides, alors que le nord profite de vignobles généreusement arrosés par les précipitations. Les haut-plateaux du centre de l’Espagne connaissent un climat continental aux hivers particulièrement froids et secs. Si la composition du sol est tout aussi variée, elle est généralement pauvre en matières organiques.
Cépages
Les nombreuses variétés de raisins cultivées en Espagne sont toutes indigènes, à l’exception de quelques variétés internationales. Chaque cépage s’est adapté à ces différentes conditions climatiques. Les principaux raisins sont le rouge tempranillo et le blanc airén. Le tempranillo est considéré comme la carte de visite de l’Espagne, tandis que l’airén est l’une des variétés les plus plantées au monde. Citons parmi les autres cépages le garnacha (grenache) et le bobal pour le rouge, et le verdejo ainsi que le viura (macabeo) pour les vins blancs.
Législation et régions viticoles
L’Espagne possède son propre label de qualité pour le vin, comparable à l’AOP en France. Si l’appellation Denominación de Origen (DO) indique la région d’origine, elle détermine aussi en grande partie la qualité. Les meilleures DO satisfont à des conditions encore plus strictes et reçoivent l’appellation d’origine DOP (Denominación de Origen Protegida), soulignant la qualité du vin ainsi que l’excellence de la tradition viticole. Il existe d’autres appellations pour les vins espagnols, telles que Vino de la Tierra, le Vino Comarcal et le Vino de Mesa. Les termes “crianza”, “reserva” et “gran reserva” sont utilisés pour désigner la durée de maturation en fûts de bois (“crianza” pour la moins longue, “gran reserva” pour la plus longue). Parmi les régions viticoles les plus populaires en Espagne, citons Rioja, Cataluña ou encore Castilla La Mancha.
Histoire
La viticulture en Alsace fut importée par les Romains, avant de se développer sous les Mérovingiens et les Carolingiens. Au Moyen Âge, les vins d’Alsace comptaient parmi les vins les plus prestigieux d’Europe. La viticulture a atteint son âge d’or au 16e siècle, avant que des guerres n’y mettent fin. La viticulture a retrouvé un second souffle après la Première Guerre mondiale. À partir de là, la région n’a plus produit que des vins exclusivement élaborés à partir de cépages sélectionnés. Après la Seconde Guerre mondiale, on est allé encore plus loin en délimitant le nombre de régions de production et en fixant des conditions strictes pour la vinification.
Climat et géographie
L’Alsace déploie ses charmes à l’extrémité nord-ouest de la France, à la frontière allemande, entre les Vosges à l’ouest et le Rhin à l’est. Il y règne un climat semi-continental marqué par un printemps chaud, un été sec et ensoleillé, un automne long et doux, et un hiver rigoureux. Grâce à leur situation sur les flancs des Vosges, les vignobles bénéficient d’un important ensoleillement et de très peu de précipitations. En raison des différents types de sols (granit, sols argileux et calcaires, lœss, ardoise, grès, marne, sol volcanique, etc.) et du climat clément, un large éventail de cépages différents peuvent y arriver lentement à maturation, permettant ainsi aux arômes de se développer correctement.
Cépages
L’Alsace produit principalement des vins blancs. Ces vins, aux arômes fruités caractéristiques, sont souvent élevés à partir d’un seul et même cépage (monocépages) et en portent généralement le nom. Les quatre raisins “nobles” sont le riesling, le muscat, le pinot gris et le gewurztraminer. Ces quatre cépages sont généralement admis dans les appellations grands crus, et sont aussi souvent utilisés pour la vinification des vins doux (dessert). Trois exceptions viennent cependant déroger à cette règle: les assemblages de cépages sont ainsi autorisés dans les appellations grands crus dans l’Altenberg de Bergheim et le Kaefferkopf tandis que le sylvaner est admis dans le Zotzenberg. On y trouve par ailleurs du pinot blanc pour les vins blancs, et du pinot noir pour les vins rouges.
Importance dans le monde viticole
L’appellation d’origine de base est l’Alsace, le nom d’une localité ou d’un vignoble pouvant être mentionné sur l’étiquette, en plus du nom du cépage. Des exigences plus strictes sont imposées aux vins AOC Alsace Grand Cru (51 régions).
Outre les vins blancs secs et doux caractérisant les vins d’Alsace, des vins mousseux (“crémant d’Alsace”) y sont également produits, principalement à base de pinot blanc ou encore de pinot gris, de pinot noir, de riesling ou de chardonnay.
Dans le système des indications de qualité, on connaît encore deux types de vins particuliers pour lesquels seuls les cépages “nobles” sont utilisés, à savoir les “vendanges tardives” et les “sélections de grains nobles”. La première sorte de vins est élaborée à partir de raisins en surmaturité, tandis que la seconde est produite à partir de raisins atteints de pourriture noble (botrytis). Ces vins doux (de dessert) ont un potentiel de conservation élevé grâce à leurs fortes teneurs en sucres résiduels, et sont principalement produits dans des millésimes exceptionnels. À l’exception des crémants, les vins d’Alsace sont toujours mis en bouteilles étroites et allongées caractéristiques (“flûtes d’Alsace”).
Histoire
L’histoire des vins de Bordeaux remonte au 1er siècle avant J.-C., lorsque les Romains s’emparèrent de la colonie gauloise “Burdigala” et introduisirent la viticulture. Durant les siècles qui suivirent, la viticulture connut quelques poussées, et surtout beaucoup de creux en raison des attaques dévastatrices de différents peuples et quelques siècles de guerres. Au milieu du 18e siècle, Bordeaux a connu sa “belle époque”. De nouvelles guerres et la redoutée catastrophe du phylloxéra ont mis un terme à cette prospérité. Il faudra attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que la production viticole trouve un second souffle.
Le millésime 2018 semble à nouveau être une bonne année, après une cuvée 2017 historiquement catastrophique depuis plus d’un demi-siècle, avec une production de 5,1 millions d’hectolitres. Le nombre élevé d’heures d’ensoleillement durant un été particulièrement long a contribué à une maturation extraordinaire des raisins.
Climat et géographie
Bordeaux est située sur l'océan Atlantique, en bordure de la Garonne, de la Dordogne et de la Gironde. En raison de cette proximité et de l'influence du Gulf Stream, le climat est tempéré et humide avec des précipitations suffisantes. En hiver et au printemps, il ne fait pas extrêmement froid et en été, les canicules sont rares. Cependant, les gelées tardives au printemps sont redoutées, car elles peuvent détruire en partie la récolte. Le sol est constitué de calcaire, de gravier, d'argile, de sable ou d'un mélange de ces éléments. Le substrat siliceux est important, étant donné qu’il permet un drainage parfait tout en conservant la chaleur, ce qui est important pour le cabernet sauvignon, un cépage à maturation tardive.
Cépages
Bordeaux est surtout connue pour ses vins rouges, souvent à la robe rubis et au nez de baies noires (mûres, cassis). Pour la production de vins de Bordeaux, six cépages principaux sont utilisés et mélangés (“assemblage”), à savoir trois rouges et trois blancs : cabernet sauvignon, merlot, cabernet franc, sauvignon blanc, sémillon et muscadelle. Les cépages complémentaires, ajoutés en petites quantités, sont le carménère, le malbec et le petit verdot pour le vin rouge et le colombard, le merlot blanc, le sauvignon gris et l’ugni blanc (dénomination française du trebbiano) pour les vins blancs.
Importance dans le monde viticole
Bordeaux est le cœur battant de la viticulture française, une véritable institution dans le monde du vin. La région de Bordeaux, subdivisée par les fleuves précités en une “rive gauche” et une “rive droite”, est encore et toujours l’une des principales régions viticoles de qualité au monde. Actuellement, la région compte plus de 60 appellations d’origine. Sur les vins les plus hautement qualifiés, la localité figure également en plus de la région. Parmi les appellations évocatrices, citons Pomerol, Saint-Émilion, Pauillac, Saint-Estèphe, etc. Juste en dessous se trouvent les appellations qui couvrent une sous-région comme Entre-Deux-Mers, Graves, Médoc, Libourne, etc. Enfin, il y a le Bordeaux Supérieur (maturation plus longue) et l'appellation de base Appellation Bordeaux Contrôlée. Traditionnellement, dans certaines régions, les vins sont également classés selon un système de classification. Au 19e siècle, des “crus classés” ont ainsi été attribués aux principaux domaines viticoles. Cette classification reflète principalement la gamme de prix des vins.
Histoire
La Bourgogne peut se prévaloir d’une longue tradition viticole, dans laquelle les moines ont joué un rôle de premier plan. Au 11e siècle, de nombreux monastères se sont installés dans la région et des “climats” se sont développés. Les climats sont d'anciennes parcelles de vigne (“clos”), souvent délimitées par un mur, avec un microclimat et un terroir spécifiques, et sont inscrits au patrimoine de l'Unesco depuis 2015.
Climat et géographie
La Bourgogne jouit d’un climat continental tempéré à frais avec des étés chauds, des automnes doux et des hivers rigoureux. En raison de l'étendue de la région, il existe de nombreuses variétés de sol et d'altitude. Les vignobles s’étendent principalement sur les coteaux de part et d’autre de la Saône. Ils sont stratégiquement situés sur les pentes ou derrière les murs d'un clos, ce qui les protège des températures glaciales et du vent. Les raisins sont principalement cultivés sur des sols calcaires ou argileux. Dans la région de Chablis, la craie leur procure une saveur minérale, alors que dans le Beaujolais, le sous-sol est principalement constitué de granit.
Cépages
La quasi-totalité des vins de Bourgogne sont des mono-cépages. Deux des cépages les plus célèbres au monde sont originaires de Bourgogne. Le pinot noir précoce, qui se développe dans les climats frais, est le plus souvent utilisé dans la production de vins rouges, tandis que le chardonnay, qui prospère sur les sols calcaires et crayeux (par exemple le vin de Chablis), est le cépage par excellence pour les vins blancs. Les autres cépages utilisés dans une moindre mesure sont le gamay pour le vin rouge et l'aligoté pour le vin blanc, cultivés respectivement dans le sud (entre autres le Beaujolais) et le nord de la région.
Importance dans le monde viticole
La Bourgogne est divisée en cinq régions viticoles : Chablis, la célèbre Côte d'Or (divisée en Côte de Nuits et Côte de Beaune), la Côte Chalonnaise, le Mâconnais et le Beaujolais. La dernière région appartient officiellement à la Bourgogne, mais en raison de l'identité propre des vins, elle est souvent considérée comme une région à part entière. La Bourgogne est une région viticole complexe avec des vignobles fragmentés (en raison de droits de succession historiques) avec une classification d'origine très précise. Quatre niveaux de qualité sont présents en Bourgogne : les appellations régionales, les appellations communales et, pour certains vignobles classés, l'adjonction “premier cru” ou “grand cru”. Parmi les autres appellations d'origine connues, citons entre autres Meursault, Pommard, Gevrey-Chambertin, Vougeot, Vosne-Romanée, Puligny-Montrachet, Mercurey, Pouilly-Fuissé et, bien sûr, Chablis. Les vins de Bourgogne ont souvent la réputation d’être chers, mais il y a certainement de beaux vins abordables à dénicher.
Histoire
L’histoire de la viticulture le long du Rhône remonte à plus de deux mille ans en arrière, probablement à l’époque des Grecs. La vallée du Rhône a toujours été une excellente voie de liaison. L’origine du nom “Côtes du Rhône” se situe dans le département du Gard, où c’était le nom au 17e siècle d’un district administratif aux vins célèbres. A l’époque déjà, un règlement avait été adopté pour protéger l’authenticité de la provenance des vins et garantir leur qualité, et les barriques étaient marquées au fer rouge des lettres “C.D.R.”. La notoriété s’est élargie au fil des siècles et a été officialisée par l’octroi de l’Appellation d’Origine Protégée (AOP) Côtes du Rhône en 1937.
Climat et géographie
La vallée du Rhône déploie ses charmes au sud-est de l’Hexagone et s’étend le long des rives du Rhône, sur près de 200 km, traversant ainsi 6 départements. La région est subdivisée en une partie septentrionale et une partie méridionale. Il existe des différentes marquées entre les deux régions en termes de sol, de climat et de cépages. La partie septentrionale, de Vienne à Valence, baigne dans un climat continental tempéré, la vallée est étroite, les coteaux sont abrupts et le sol se compose principalement de granit. La partie méridionale baigne dans un climat méditerranéen plus chaud, avec des étés très secs et souvent un mistral soutenu. Dans cette partie, la région est plus vallonnée et le sol se compose de différents substrats comme le sable, la chaux, l’argile et le grès.
Cépages
La majeure partie des vins produits sont des rouges. En raison des différences de conditions géographiques et en raison des dispositions légales pour l’appellation d’origine, les viticulteurs doivent opérer une sélection. Dans la région septentrionale du Rhône, on a essentiellement recours à la puissante syrah, riche en tanins, pour la production de vins rouges et au viognier, à la marsanne et à la roussanne pour les vins blancs. Dans la partie méridionale, se taillant la part du lion de la production viticole, le grenache noir est de loin la principale variété. Parmi les autres raisins importants pour le vin rouge, citons le carignan, le cinsault, la syrah et le mourvèdre, ce dernier étant fréquemment utilisé comme raisin de complément. Pour les blancs, on a principalement recours au grenache blanc, à la clairette et au bourboulenc.
Importance dans le monde viticole
De tout temps, la région a principalement livré des vins rouges plus légers et fruités, mais en matière de blancs, de rosés et de vins doux aussi, vous trouverez assurément votre bonheur. Les vins du Rhône peuvent être répartis en quatre catégories. La première d’entre elles porte le label de qualité Côtes du Rhône, un peu plus haut figurent les Côtes du Rhône Villages, complétés ou non par le nom d’une localité. Le top de la région est constitué par les “crus”, vins qui mentionnent uniquement le nom de la localité. Le plus connu d’entre eux est le Châteauneuf-du-Pape, mais les Gigondas, Vacqueyras, Beaumes-de-Venise, Rasteau, Vinsobres, Cairanne, Lirac et Tavel (les deux dernières régions sont principalement réputées pour leurs rosés) jouissent eux aussi d’une notoriété certaine. Les vins primeurs forment une catégorie à part (jeunes appellations), pouvant être commercialisés à partir du troisième jeudi de novembre, comme les Costières de Nîmes par exemple. Toujours au rayon des “célébrités”, épinglons les Vins doux naturels (VDN) ou les vins (de dessert) moelleux et fortifiés comme le Muscat Beaumes-de-Venise et le Rasteau.
Histoire
C’est dans cette région de renom que l’on trouve les plus anciens vignobles français. Ils existent depuis l’époque des Grecs, voici près de 2 600 ans. C’est sous les Romains que la viticulture a atteint son apogée dans la région. Après une longue période de déclin suite à la chute de l’Empire romain, le patrimoine viticole a retrouvé ses lettres de noblesse durant le Moyen Âge grâce aux Cisterciens et aux Bénédictins, qui ont construit de nombreuses abbayes dans la région. Il faudra attendre les années 70 et 80 du 20e siècle pour que l’image négative des “vins de masse” cesse d’être associée au Languedoc. La région mise de plus en plus sur la qualité plutôt que la quantité, entre autres en contrant la surproduction et en optant pour des variétés de raisins de qualité.
Climat et géographie
La plupart des vignobles se situent le long du littoral méditerranéen, où le climat est caractérisé par des hivers doux et des étés chauds et secs. Les précipitations, bien que rares, sont abondantes. La région est très diversifiée, avec des paysages et des terroirs variés, selon la situation proche de la côte ou plus retirée dans les collines. Le Languedoc est une région chaude, où le soleil fait augmenter la teneur en sucre des raisins. Les vignobles s’étendent souvent sur les hauteurs, où il fait plus frais et où les raisins peuvent arriver plus lentement à maturité.
Cépages
Ces dernières décennies, la viticulture a été restructurée en profondeur dans la région, avec le développement de variétés de vignes méditerranéennes. La région produit traditionnellement plus de vins rouges. Les cépages les plus fréquents, y compris dans les assemblages, sont le grenache noir, la syrah, le mourvèdre, le carignan et le cinsault pour les vins rouges, et le grenache blanc, le bourboulenc, le piquepoul, la marsanne et la roussanne pour les vins blancs.
Importance dans le monde viticole
Le Languedoc est la plus vaste région viticole de France, représentant à elle seule un tiers environ de la production viticole française. De tout temps, la région a fourni d’importantes quantités de vins de table (principalement rouges) pour la consommation quotidienne, particulièrement abordables et de qualité raisonnable. En raison de l’offre considérable de vin à bas prix, la région a été qualifiée au 19e siècle de “grenier à vins de la France”. Suite à l’apparition et à la concurrence des pays viticoles bon marché comme le Chili et l’Argentine, et à la demande croissante pour des produits de qualité, le Languedoc a été forcé de se réinventer. En raison de la législation rigoureuse, la qualité s’est fortement améliorée ces dernières décennies.
Les AOP (appellation d’origine protégée) les plus connues sont Languedoc (depuis 2007 en lieu et place des Coteaux du Languedoc), Corbières, Minervois et Faugères. Le Pays d’Oc bénéficie d’un certificat IGP (indication géographique protégée). Les Vins doux naturels (VDN) ou vins (de dessert) moelleux sont également réputés, principalement élaborés à partir de muscat et enrichis à l’alcool (pourcentage d’alcool de 15 à 18 %).
Histoire
La viticulture dans la région de la Loire est, elle aussi, probablement née pendant l'occupation romaine, lorsque la vigne y a été introduite. Au Moyen Âge, les moines ont continué à développer le vignoble et, plus tard, à la Renaissance, la Loire a offert une excellente opportunité d'exportation vers les Pays-Bas et les îles britanniques, pour ne citer que ces deux exemples. Par la suite, plusieurs guerres et l'épidémie de phylloxéra au cours du 19e siècle ont eu un impact dévastateur sur la viticulture, qui a ensuite connu un nouvel essor.
Climat et géographie
La Loire, qui s'étend du Massif Central au centre de la France jusqu'à l'océan Atlantique, est le plus long fleuve de France. En raison de l'étendue de la zone, la région de la Loire présente de grandes différences de climat et de composition des sols. L'ouest baigne dans un climat tempéré sous l'influence de l'océan Atlantique, l'est jouissant d’un climat continental. Dans le centre de la France, les étés sont généralement courts et chauds, avec des précipitations abondantes. Le type de sol peut varier, allant de vieilles roches de lave et de couches calcaires à des sols marneux avec de l'argile et du gravier.
Cépages
La région de la Loire est surtout connue pour ses vins blancs frais et fruités. Différents cépages provenant de diverses régions de France et de la Loire elle-même sont utilisés dans la région. Cette variété, conjuguée à la diversité climatique et géographique, se traduit par une grande diversité de vins. Ces derniers sont pour la plupart des monocépages ; le sauvignon blanc est cultivé principalement dans l'arrière-pays, le muscadet (ou melon de Bourgogne) est caractéristique du Pays Nantais tandis que le chenin blanc est le cépage le plus cultivé en Anjou-Saumur. Les cépages rouges comprennent le cabernet franc, le cabernet sauvignon, le gamay, le malbec (“cot”) et le pinot noir.
Importance dans le monde viticole
La région de la Loire est surtout connue pour ses impressionnants châteaux de la Renaissance et ses nombreux vignobles. Elle a été judicieusement surnommée le “Jardin de la France”. La vallée de la Loire est la troisième région viticole de France et produit principalement des vins blancs, mais aussi du vin rosé, du vin rouge et des mousseux (Crémant de Loire). En raison de sa situation septentrionale, la production de vin rouge est quelque peu délicate et les vins blancs ont tendance à contenir des taux d'alcool plus faibles et des acides plus frais que dans les régions plus chaudes.
La région est divisée en 4 grandes sous-régions, avec d'est en ouest : Centre (Loire Atlantique), Touraine, Anjou-Saumur et la région autour de Nantes (Pays Nantais). La région de la Loire compte plus de 60 appellations d'origine. Parmi les plus connues, citons entre autres Sancerre, Pouilly-Fumé, Anjou (rosé), Saumur (mousseux), Chinon, Bourgueil et Vouvray.
Histoire
En Italie, la viticulture remonte au 7e jusqu’au 5e siècle avant J.-C, lorsque les Grecs et les Étrusques y introduisirent les pieds de vigne. Par la suite, les Romains ont été les grands pionniers. Après l'effondrement de l'Empire romain, la viticulture a connu un déclin. Ce n'est qu'au 19e siècle que le vin s’est réellement mué en une marchandise. L’Italie est l’un des principaux pays producteurs et exportateurs de vin au monde. Depuis plusieurs années, l'Italie est même le plus grand producteur de vin au monde. En raison de l’omniprésence des vignobles et du large éventail de cépages indigènes, l’Italie est un pays viticole diversifié par excellence.
Climat et géographie
Contrairement à la plupart des pays producteurs de vin où la viticulture est concentrée dans quelques régions privilégiées, les vignobles sont omniprésents en Italie. Le pays compte 20 régions viticoles, du Piémont au nord à la Sicile au sud. Chaque région est unique et connaît ses propres climat et terroir, ce qui entraîne un large éventail de vins. Le nord et le centre, grâce à leur climat continental plus tempéré, produisent les meilleurs vins. Le sud chaud et méditerranéen est souvent marqué par des périodes de sécheresse, ce qui entraîne une récolte de qualité et de quantité variables.
Cépages
Aucun pays au monde ne possède autant de cépages originaux que l'Italie. D’ailleurs, nombre de ces cépages ne se trouvent qu’en Italie, ce qui contribue à la richesse du pays en tant que pays viticole. Les variétés indigènes les plus courantes sont le sangiovese et le montepulciano en rouge et le trebbiano en blanc. Parmi les autres cépages indigènes, épinglons par exemple le barbera, le nebbiolo, l’aglianico et le lambrusco. En Italie, les raisins blancs portent entre autres les noms d'albana, moscato bianco, verdicchio et malvasia. En plus des raisins indigènes, on y cultive également des cépages internationaux favoris comme le cabernet sauvignon et le chardonnay. Mais les préférences vont souvent aux nombreux cépages indigènes. Les vendanges s’étalent sur trois mois, ce qui entraîne là encore une grande diversité.
Législation et régions viticoles
En Italie, la classification des vins est calquée sur celle de la France. Du haut vers le bas, nous trouvons ainsi la répartition suivante :
- DOCG ou Denominazione di Origine Controllata e Garantita. C’est en 1992 que cette norme de qualité la plus élevée a été instaurée, le label étant uniquement délivré à des viticulteurs ou des producteurs individuels. Des prescriptions particulièrement strictes en matière de production sont de mise, ainsi que des récoltes maximales moins importantes et des temps de maturation plus longs que pour les autres vins.
- DOC ou Denominazione di Origine Controllata. Ces vins doivent satisfaire à des exigences déterminées en matière de production et sont produits dans des zones délimitées.
- IGT ou Indicazione Geografica Tipica. Ces vins proviennent d’une zone géographique spécifique, sans autre exigence de qualité.
- VDT ou Vino da Tavola. Les simples vins (de table) de base.
L'Italie est un pays viticole vaste et très diversifié, avec 20 régions viticoles reconnues, réparties dans toutes les régions, dont les plus importantes sont la Sicile, les Pouilles, la Vénétie et la Toscane. De plus, le Chianti est le vin qui, à lui seul, symbolise l'Italie.
Histoire
Bien que le Maroc soit un pays viticole méconnu, la viticulture y existe depuis des siècles. À l’époque romaine déjà, le Maroc était un pays viticole respecté. La viticulture moderne s’y est développée sous les influences françaises aux 19e et 20e siècles. Les Français utilisaient ces vins principalement pour renforcer leurs propres productions. Lorsque les Français se sont retirés d’Afrique du Nord et que le Maroc fut déclaré indépendant en 1956, la production viticole s’effondra, entre autres sous l’influence de l’Islam, qui interdit l’alcool. Les raisins à vin ont alors fait place aux raisins de table. Grâce au regain d’intérêt des Français, il est de nouveau question d’un revival en termes de quantité et de qualité des vins produits.
Climat et géographie
Au Maroc, la viticulture s’étend de la côte atlantique jusqu’aux monts Atlas. Les principaux vignobles se situent sur l’axe Rabat, Meknès et Fès, de l’ouest maritime à l’est plus sec. Le Maroc a beaucoup à offrir en termes de climat et de terroirs. Notamment les vignobles près de Fès, Meknès ainsi que les vignobles près des monts Atlas bénéficient d’un terroir particulièrement propice. En raison des conditions (altitude, quantité d’ensoleillement et températures clémentes avec étés chauds et nuits fraîches), la région se prête à merveille à la viticulture.
Cépages
Le climat nord-africain engendre des raisins très mûrs à surmûris, entraînant beaucoup d’alcool en raison de leur teneur élevée en sucre. Il n’est pas étonnant que la majeure partie des raisins plantés soient d’origine française, surtout pour les vins rouges comme le carignan, le cinsault, la syrah, le grenache, le cabernet sauvignon, le merlot, le cabernet franc et le mourvèdre. Dans les régions plus fraîches du littoral, on cultive également des cépages blancs, entre autres le muscat, le sauvignon blanc, le chardonnay, l’ugni blanc et le chenin blanc.
Législation et régions viticoles
La législation marocaine en matière de vin connaît un système de qualité basé sur le système français. La première appellation d’origine est l’AOG, Appellation d’Origine Garantie. Elle a des visées principalement géographiques et, actuellement, le Maroc compte 14 AOG. La deuxième appellation d’origine est l’AOC Maroc, Appellation d’Origine Contrôlée Maroc, imposant des exigences plus élevées à la viticulture. Outre les conditions traditionnelles parmi lesquelles le rendement par hectare et les cépages, des règles en matière d’application de l’irrigation sont également d’application pour l’AOC. Outre ces zones d’origine, de nombreux vins régionaux et autres vins de table (p. ex. Sais) sont produits.
Les régions autour de Meknès et Fès sont les principales régions viticoles et abritent la majeure partie de la production. Les appellations d’origine les plus connues sont Beni M’tir et Guerrouane. A l’est, c’est l’AOG Berkane la plus populaire.
Histoire
L’origine de la viticulture en Nouvelle-Zélande remonte aux immigrants d’Europe. Jusqu’aux années 70 du siècle dernier, la viticulture néo-zélandaise se pratiquait à une échelle relativement modeste et était plutôt insignifiante. Il faudra attendre 1990 pour que la première bouteille de vin trône sur les rayonnages des magasins, non pas en raison de la qualité, mais bien de l’interdiction d’alcool. Depuis, le pays rattrape son retard de manière remarquable. Ce n'est qu'au cours des dernières décennies que la Nouvelle-Zélande a gagné une place importante sur la scène viticole internationale. Peu d’autres pays ont vu leur superficie de vignobles et leurs exportations de vins croître autant que ces deux pays viticoles relativement jeunes. Si la Nouvelle-Zélande n'est peut-être pas le plus grand pays viticole à l'échelle mondiale (fin 2020, la Nouvelle-Zélande occupait la 14e place en termes de production de vin), le pays est bien connu pour son savoir-faire en matière de vinification innovante, et la qualité de ses vins est plus que significative.
Climat et géographie
La Nouvelle-Zélande compte parmi les pays viticoles les plus méridionaux au monde. Son étendue atteignant 1 600 kilomètres, les différences climatiques sont importantes. Le nord baigne dans un climat subtropical, le centre bénéficie d’un climat maritime tempéré tandis que celui du sud est continental. En raison des importantes différences climatiques, les régions viticoles varient fortement au niveau du terroir. En raison de la proximité de l’océan, de la protection naturelle des chaînes de montagne, de la composition unique du sol et des nombreuses heures d’ensoleillement, la Nouvelle-Zélande convient à merveille pour la viticulture.
Elle se compose d’une île du nord (North Island) et d’une île du sud (South Island). Alors que l’île du nord était autrefois la principale productrice de vin, la situation s’est récemment inversée. La plupart des vignobles se situent sur la côte est des deux îles.
Cépages
Plus de la moitié de la superficie des vignobles est occupée par des variétés blanches, bien que la culture de raisins rouges ait sensiblement augmenté ces dernières années. Le sauvignon blanc néo-zélandais passe dans le monde entier pour un digne représentant de ce cépage. Le chardonnay et le pinot noir y sont eux aussi dignement représentés. Le riesling en blanc, le merlot et le cabernet en rouge sont également cultivés.
Législation et régions viticoles
Les viticulteurs néo-zélandais ne subissent pas les contraintes d’une législation viticole stricte. Un nombre limité de règles standard n’est d’application que depuis les années 80. Les vins destinés à l’exportation sont soumis à une analyse chimique et à un test de dégustation (“Wine Export Certification”).
Au total, une dizaine de régions viticoles ont été délimitées, dont les plus connues sont : Gisborne et Hawke’s Bay sur l’île du nord, et Marlborough ainsi que Central Otago sur l’île du sud.
Histoire
La viticulture portugaise ne date pas d’hier. C’est principalement grâce aux Romains que la viticulture s’est généralisée au Portugal. Et c’est au début du 20e siècle que les premières régions viticoles ont reçu une appellation d’origine. Depuis l’entrée du Portugal dans l’UE en 1986, l’exportation de ses vins a le vent en poupe. Ce qui rend les vins portugais si particuliers est la combinaison du classique (utilisation d'une grande variété de cépages indigènes uniques) et du moderne (vinification technologique). Le pays se classe au 11e rang mondial avec environ 6,5 millions d'hectolitres en 2020.
Climat et géographie
Le Portugal bénéficie d’un climat modéré et principalement maritime. Le pays est plutôt étroit et très étiré du nord vers le sud. Ce qui explique l’importante différence de température et de précipitations entre les régions viticoles du nord et du sud. Pour ce pays d’Europe du Sud aussi, si la composition du sol est particulièrement variée, elle est généralement assez pauvre, avec peu de matières organiques.
Cépages
Le Portugal doit une partie de sa notoriété à ses cépages indigènes authentiques, aux noms généralement exotiques. Le tinta roriz, le touriga franca et le touriga nacional se partagent souvent la même parcelle pour la production des vins rouges. Au niveau des cépages blancs, on retrouve bien souvent des assemblages de différentes variétés indigènes comme le viosinho, le verdelho, l’arinto, le rabigato et l’antão vaz.
Législation et régions viticoles
Le Portugal dispose d’un système d’appellations d’origine contrôlée clair, développé à partir du modèle européen. Le pays présente quatre catégories de vins : DOP, IPR, Vinho Regional et Vinho de Mesa. Les régions viticoles avec appellation DOP les plus connues sont l’Alentejo, le Vinho Verde et le Douro.
Outre pour son porto et son madère, le Portugal (comptant 12 régions viticoles) a depuis gagné en popularité grâce à ses riches vins de table aux saveurs fruitées et épicées, provenant principalement de la vallée du Douro. En Alentejo, situé dans le sud, les vins produits sont plutôt souples et fruités.
Histoire
L’histoire de la viticulture américaine remonte au XVIe siècle, avec l’introduction de quelques cépages par des explorateurs. La viticulture connait son véritable essor deux siècles plus tard, sous l'influence des missionnaires espagnols et des viticulteurs italiens.
Au XIXe siècle, la Ruée vers l'or en Californie rend la viticulture extrêmement populaire, mais plus tard dans le siècle, elle est confrontée au désastre de l'épidémie de phylloxéra. La prohibition des années 1920 est également catastrophique pour l'industrie du vin.
Après la Seconde Guerre mondiale, l'industrie du vin se redresse lentement et une révolution technologique apporte ensuite innovation et raffinement dans les chais, à l’exemple du modèle européen.
En 1976, les vins californiens parviennent à battre les plus grandes maisons françaises lors de la dégustation professionnelle "The Jugement of Paris". Cette victoire place aussitôt les produits californiens sur la carte internationale du vin.
Aujourd’hui - en partie à cause du changement climatique – l’accent est mis particulièrement sur la viticulture durable.
Climat et géographie
Située sur la côte ouest des États-Unis, la Californie bénéficie d'un climat propice à la viticulture. La proximité des eaux froides de l'océan crée un mésoclimat unique. L'air marin froid et humide est aspiré dans les terres, rafraîchissant les vallées et protégeant les raisins de la chaleur excessive du soleil de midi.
Au nord de la Californie, les États de l'Oregon et de Washington bénéficient d’un climat plus frais, plus propice à d’autres cépages.
Le terroir de la côte ouest est très intéressant pour la viticulture. La composition du sol le long de la faille de San Andreas, qui traverse notamment San Francisco, est extrêmement variée et adaptée à la viticulture en raison des nombreux glissements de terrain historiques : beaucoup de couches de calcaire et de gravier, mais aussi des alternances de granit et d'ardoise.
Les principales régions de la côte ouest sont légèrement vallonées, avec des collines bordées de rivières et de leurs vallées. La Central Valley est la principale région viticole. Cette vallée fertile couvre une grande partie du centre de la Californie et est abritée par des chaînes de montagnes à l'est et à l'ouest.
Cépages
Toutes sortes de cépages sont cultivés aux États-Unis, en particulier les cépages européens traditionnels tels que le chardonnay, le sauvignon blanc (également appelé fumé blanc), le malbec, le torrontés, le pinot noir, le merlot et le cabernet sauvignon.
Le chardonnay reste le cépage le plus planté, mais les cépages rouges sont en augmentation, en particulier le cabernet sauvignon et le merlot.
En 2008, les États-Unis ont fait du zinfandel leur "raisin national", mais ce cépage est lui aussi originaire d'Europe. Il s'agit en fait du même cépage que le primitivo italien. Ce cépage rouge convient à tous les types de vins, du rosé très léger et légèrement sucré aux vins rouges très puissants et lourds, avec parfois plus de 15 % d'alcool.
Législation et appellations
La législation des pays viticoles du Nouveau Monde, et donc des États-Unis également, est radicalement différente de celle de l'Europe. Les vins doivent respecter des règles géographiques, mais pas hiérarchiques. En d'autres termes, les vins qui portent l’appellation Californie, par exemple, doivent provenir de cet État, mais les viticulteurs sont libres de choisir les raisins dont ils sont issus ou la manière dont ils sont élaborés.
Le seul terme reconnu aux États-Unis pour désigner une appellation est donc la délimitation géographique ou American Viticultural Area (AVA). Selon la règle de l'AVA, 85 % de ce qui figure sur l'étiquette doit également se retrouver dans la bouteille. Si on ne mentionne que l'État ou le comté, c'est la règle des 75 % qui s'applique.
Aux États-Unis, les vignobles occupent une grande superficie. Avec près de 400 000 hectares de vignes et une production d'environ 23 millions d'hectolitres d'ici 2022, les États-Unis sont le quatrième producteur de vin au monde, après l'Italie, la France et l'Espagne.
Tous les États produisent du vin sous une forme ou sous une autre, mais pas tous à la même échelle. Les principaux États producteurs de vin sont a Californie, Washington et l'Oregon sur la côte ouest, et New York sur la côte est.
C'est en Californie qu'on trouve le plus grand nombre de vignobles et de producteurs de vin ; cette région représente plus de 90 % de la production nationale de vin. La région viticole la plus connue de Californie est la Napa Valley. La Columbia Valley est la principale région viticole de l'État de Washington. Ces dernières années, les domaines particuliers sont de plus en plus souvent mentionnés sur l’étiquette.