Baromètre Test Achats : le pouvoir d’achat a baissé en 2021

Le grand sondage annuel de Test Achats montre que les ménages belges ont plus difficilement fait face aux dépenses en 2021 qu’en 2020. En cause, le douloureux cocktail pandémie + flambée des coûts de l’énergie + forte inflation. L’organisation de consommateurs rappelle sa demande de mesures urgentes pour aider les ménages à payer leur facture d’énergie.
Un repli en 2021
Changement de tendance. Depuis sa création en 2018, le baromètre des consommateurs qui sonde un échantillon représentatif de quelque 4000 belges, n’avait cessé de grimper : de 50,8 en 2018 à 56,1 en 2020. En 2021, il s’affiche pour la première fois à la baisse et atteint 53,7. Le sondage réalisé en décembre par Test Achats dernier montre donc que l’année dernière, les ménages ont plus difficilement payé leurs produits et services qu’en 2020.
Ce repli s’explique par quatre grandes raisons. La première, c’est la crise liée à la pandémie qui a continué à peser lourdement sur la partie de la population n’ayant pas retrouvé une activité professionnelle "normale". D’après le sondage de Test Achats, 8 % des ménages ont subi une perte importante de leurs revenus en raison de la pandémie l’an dernier, et 16 % ont été impactés plus légèrement (perte inférieure à 25 %). La deuxième, c’est évidemment la flambée des prix de l’énergie qui a démarré en octobre 2021. La hausse des prix de toute une série de produits et services qui, conjuguée à l’envolée du coût de l’énergie, a fait s’envoler le taux d’inflation : de + 0,26 % en janvier à + 5,71 % en décembre 2021 est la troisième cause principale de cette baisse de l’indice Test Achats. Enfin, une certaine reprise de la consommation par rapport à 2020 où des achats et des dépenses n’avaient pas été possibles en raison des restrictions et confinements explique également l’augmentation des difficultés auxquelles certains ménages ont été confrontés.
Davantage de ménages en grande difficulté
La proportion de ménages ayant de graves difficultés financières a augmenté en 2021. Elle passe de 3,3 % à 4,7 %, ce qui représente une hausse de près de 50 % et près d’un ménage sur 20 en Belgique. Tandis que la part des familles n’ayant aucune difficulté financière, elle, s’est contractée de 50 à 46 %. Le constat demeure : les parents isolés avec enfants et les très grandes familles sont ceux dont l’indice reste le plus faible, et donc la difficulté à assumer les charges la plus importante. Entre 2020 et 2021, l’indice a particulièrement chuté pour les jeunes vivant seuls (- 5 points).
Les Belges ont aussi pu mettre moins d’argent de côté l’an dernier. Leur capacité d’épargne et d’investissement a légèrement chuté, la part de ceux qui ont eu assez difficile ou très difficile à le faire passant de 55 à 58 %. Le pouvoir d'achat est le plus élevé dans le Brabant flamand, suivi de la Flandre occidentale et de la Flandre orientale. Liège, Namur et le Hainaut se situent au bas de l'échelle.
L’énergie et la mobilité plombent les budgets
Les plus fortes augmentations en un an concernent la mobilité (+ 7 %), le logement (+ 2 %) et l’alimentation (+ 2 %). Lorsqu’on se focalise sur les dépenses que les Belges jugent à la fois difficiles à assumer et importantes pour le bien-être du ménage, ce sont celles liées à la maison qui arrivent en premier plan. Dans le domaine « logement », ces sont les postes de l’électricité, du gaz et de l’eau (+ 8 %) qui accusent la plus forte augmentation, suivis du mazout (+ 4 %). “Les résultats de notre sondage pour l’année 2021 sont d’autant plus inquiétants que la situation s’est fortement détériorée depuis fin 2021. Les prix de l’énergie ont poursuivi leur envolée, ainsi que ceux du mazout et des carburants. Nous rappelons notre demande au gouvernement d’adopter aussi bien des mesures urgentes (baisse de la TVA, élargissement et prolongation du tarif social, etc) que structurelles (nettoyer la facture d’énergie, isoler et rénover le bâti, envisager un service universel, etc) afin de venir en aide aux ménages et de mieux les prémunir contre les prix élevés de l’énergie, qui risquent de s’inscrire dans la durée” commente Julie Frère, porte-parole de Test Achats.
Pessimistes pour 2022
Plus de 43 % des sondés s’attendent à une détérioration de leur situation financière en 2022 (ils n’étaient que 30 % un an auparavant), 48 % d’entre eux pensent qu’elle stagnera et seulement 9 % escomptent une amélioration (contre 14 % un an plus tôt).
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