Testachats rassurée quant à la reprise de VOO par Orange, mais inquiète pour l’avenir du marché des télécoms
Au moment de l’annonce de l’intention de Orange de racheter Voo, Testachats avait exprimé de fortes inquiétudes. L’organisation craignait en effet de voir disparaître un opérateur sur une grande partie du marché télécoms francophone, avec pour conséquence, une hausse de prix. La reprise, telle que validée par la Commission européenne, et qui prévoit le maintien de trois opérateurs, rassure l’organisation de consommateurs. Celle-ci exprime néanmoins des craintes quant aux nombreuses consolidations en cours dans le marché des télécoms.
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Maintien de 3 opérateurs
La Commission européenne a approuvé la reprise de VOO par Orange après presque un an et demi. L'approbation s'est accélérée ces dernières semaines après qu'Orange et Telenet ont signé deux accords de partage de leurs réseaux respectifs pour les 15 prochaines années. L'un des deux accords garantit que Telenet sera autorisé à utiliser le réseau d'Orange (actuellement celui de VOO) en Wallonie et dans une poignée de communes à Bruxelles. Cela signifie que pour les consommateurs de ces régions, rien ne changera. Au mieux, ils auront toujours le choix entre trois opérateurs, à savoir Orange (câblo-opérateur), Telenet (qui loue le réseau d'Orange) et Proximus qui possède également son propre réseau dans ces régions. Tout au long du processus qui a duré un an et demi, Testachats a toujours été en contact étroit avec la Commission européenne. « La Commission européenne partageait nos inquiétudes quant à l'impact négatif sur la concurrence d'une reprise sans conditions. Il n'a finalement pas été nécessaire de mettre en place de conditions, puisque Orange et Telenet ont eux-mêmes trouvé une solution satisfaisante dans le cadre de leurs accords » explique Julie Frère, porte-parole de Testachats.
Pas de perte de concurrence
La principale préoccupation de Testachats concernant ce rachat était que le marché des télécoms en Wallonie et dans une partie de Bruxelles devienne encore moins concurrentiel. En effet, la disparition d'un fournisseur aurait très probablement entraîné une hausse des prix. L'accord entre Orange et Telenet remédie à cette situation, puisque Telenet reprendra en quelque sorte le rôle d'Orange sur ce marché. On ne sait pas encore exactement la façon dont ils vont procéder, avec quels abonnements, quelles offres groupées et à quels prix. Mais étant donné que les consommateurs wallons sont sensibles aux prix, Telenet devra proposer une offre adaptée s’il souhaite se positionner.
Consolidation et peu d'alternatives
« Bien qu'il n'y ait pas de perte directe de concurrence à la suite de cette reprise, nous entrevoyons un avenir plutôt sombre en ce qui concerne les prix déjà élevés de nos abonnements et forfaits télécoms » explique julie Frère, porte-parole de Testachats. « A côté du rachat de VOO par Orange, Mobile Vikings a été incorporé au groupe Proximus l'année dernière et ce dernier prévoit d'ajouter EDPnet à son portefeuille. Dans un avenir proche, nous serons coincés avec trois opérateurs nationaux, ayant leurs propres réseaux fixes et mobiles et qui veulent se partager complètement le gâteau. Les petits devront être très forts afin d’être compétitifs » craint-elle.
L'IBPT doit garantir de meilleures conditions d'accès à la fibre optique
Cette situation ne facilite pas la tâche de Citymesh/DIGI et d'autres parties intéressées pour attaquer le marché belge avec une offre pointue et compétitive. Testachats attend donc du régulateur, l'IBPT, qu'il procède à une nouvelle analyse du marché et qu'il revoie les conditions d'accès à l'Internet fixe. En particulier, les prix de gros pour l'accès aux réseaux en fibre optique doivent absolument permettre un réseau ouvert, juge l’organisation.
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