Test Achats demande la prolongation du tarif social

Dans le contexte des prix records pour l’énergie, le gouvernement a étendu le groupe cible du tarif social. Cette mesure avait été appelée de ses souhaits par l’organisation de consommateurs déjà début 2020, pour venir en aide aux ménages lourdement affectés par la crise sanitaire. Aujourd’hui, quelques 900 000 ménages en bénéficient. Si rien n’est fait, cette mesure devrait prendre fin le 31 mars 2022. Au vu des prix toujours très élevés de l’énergie, Test Achats appelle le gouvernement à prolonger la mesure. A défaut, de nombreux ménages basculeraient vers une précarité énergétique bien réelle. L’organisation rappelle également sa demande de mesures urgentes pour venir en aide aux personnes ne bénéficiant pas du tarif social, telle qu’une baisse de la TVA sur une tranche incompressible de la consommation et des mesures structurelles afin d’alléger la facture (www.test-achats.be/energyguide/petition) comme 40.000 personnes l’ont déjà soutenu
Une mesure nécessaire
Le tarif social correspond à un tarif avantageux pour l’électricité et/ou le gaz naturel. Il est identique dans toute la Belgique, quel que soit le fournisseur d’énergie ou le gestionnaire de réseau. Au vu des prix records de l’énergie, le gouvernement a décidé d’élargir le groupe cible du tarif social, qui bénéficie aujourd’hui à quelques 900 000 ménages. Cette mesure doit prendre fin au 31 mars 2022. Certains fournisseurs déclarent déjà qu’ils n’accepteront pas que les personnes ayant pu bénéficier du tarif social « récupèrent » leur ancien contrat, ce qui les contraindra à conclure un nouveau contrat aux tarifs actuels, très élevés.
Risque réel de précarité énergétique
Il est impossible de prédire quels seront les prix de l’énergie au mois d’avril. Mais si l’on se base sur les prix actuels, la fin du bénéficie du tarif social peut représenter jusqu’à un sextuplement de facture de gaz. Prenons l’exemple d’une famille namuroise avec une consommation moyenne, ayant conclu un contrat fixe chez Engie de 3 ans en avril 2020, donc jusqu’en avril 2023. Avec le tarif social, celle-ci paie 24,24 c€/kWh pour l’électricité et 2,96 c€/kWh pour le gaz. Si elle avait gardé son précédent contrat, elle aurait payé respectivement 27,75 c€/kWh et 5,56 c€/kWh. Si elle devait renouveler son contrat sur base des tarifs de janvier pour le même contrat fixe de 3 ans, celle-ci paierait aujourd’hui 50,74 c€/kWh pour l’électricité (soit 1776€ par an au lieu de 850) et 16,85 c€/kWh pour le gaz (soit 3920 € par an au lieu de 700). Il s’agit d’un doublement de la facture d’électricité et presqu’un sextuplement de la facture de gaz (en comparaison avec le tarif social Q1 2022).
Test Achats demande sa prolongation … et d’autres mesures
« La situation actuelle exige de prolonger l’extension du tarif social pour éviter que de nombreux ménages ne basculent vers une précarité énergétique » réagit Julie Frère, porte-parole de Test Achats. « Nous demandons au gouvernement d’adopter sans tarder la prolongation de cette mesure afin de rassurer les nombreux ménages concernés. Plus largement, nous invitons le gouvernement à étudier le coût de l’ancrage structurel de l’extension du tarif social sur base d’un critère de revenu ». « Nous rappelons par ailleurs que de nombreuses familles, issues de la classe moyenne, et ne pouvant bénéficier du tarif social ou du chèque énergie, sont aujourd’hui laissées pour compte par notre gouvernement. A côté de la prolongation du tarif social élargi, nous demandons que d’autres mesures urgentes soient adoptées pour leur venir en aide, telle qu’une baisse temporaire de la TVA sur une tranche incompressible de consommation ».
Depuis le début de la crise, Test Achats a lancé un numéro special pour tous les consommateurs à la recherche d’informations et de solutions : 0800 50 222.
Accès presse