Test Achats appelle les gouvernements à protéger les consommateurs des hausses de prix de l’énergie

Des prix qui explosent
Depuis des mois, Test Achats observe les hausses de prix sur le marché de l’énergie, avec les augmentations que cela induit sur la facture d’énergie des ménages qui ont opté pour des tarifs variables et pour ceux dont les contrats fixes arrivent à échéance. Ces hausses de prix sont confirmées par le régulateur fédéral de l’énergie, la CREG, dans son dernier rapport.
En 2 ans de temps (de août 2019 à août 2021), la CREG calcule que la hausse annuelle s’élève en moyenne pour ces ménages à 133€, si l’on tient compte d’une consommation de 3.500 kWh/an d’électricité et 23.260 KWh/an de gaz. Cette hausse est d’autant plus significative si l’on compare les tarifs à un an d’intervalle. Entre le mois d’août 2020 – pendant la pandémie alors que les tarifs étaient au plus bas suite à l’activité réduite et à la demande d'énergie faible – et le mois d’août 2021, la hausse enregistrée est de 181€. Mais l'impact pourrait être encore plus important si l'augmentation se poursuit en automne et en hiver. Et bien qu'il soit impossible de prédire l'évolution des prix de l'énergie, il semble de plus en plus qu'une baisse des prix soit peu probable dans les mois à venir. La hausse de prix réelle pourrait donc être beaucoup plus élevée.
Conseils aux consommateurs
A l’attention des consommateurs, Test Achats a l’habitude de considérer qu’il est préférable de choisir un contrat variable lorsque les prix de l'énergie sont élevés pour pouvoir profiter plus rapidement d’une baisse des prix. Mais rien ne dit qu’ils ne vont pas continuer à augmenter.
Si l’on ne veut pas prendre de risque, il vaut mieux privilégier les contrats fixes. Mais, au vu des prix élevés du moment, il sera particulièrement important de suivre l’évolution des tarifs sur le marché pour résilier et passer rapidement à un autre contrat si, d’aventures, les prix devaient malgré tout baisser. Moyennant un mois de préavis, on peut toujours changer de contrat sans frais.
Pour ceux qui voudraient maintenir un contrat variable, Test Achats recommande d’anticiper leur facture de décompte potentiellement plus élevée en augmentant légèrement les factures d’acompte mensuelles et de vérifier que le contrat conclu figure toujours parmi les plus compétitifs du marché. Test Achats met à disposition de tous un outil pour ce faire: www.testachats.be/energyguide.
Appel aux gouvernements
Cette situation risque d’aggraver un peu plus la situation de précarité énergétique dans laquelle se trouve déjà 1 ménage sur 5 en Belgique. Ce qui amène Test Achats à tirer la sonnette d’alarme. L’organisation de consommateurs demande aux différents gouvernements compétents d’adopter rapidement des mesures pour faire face à la situation actuelle. On sait que la Ministre de l’Energie étudie la piste d'élargir les conditions pour bénéficier du tarif social d'énergie et d'en prolonger les effets, ce que Test Achats salue. Elle rappelle également sa revendication, soutenue par plus de 115 000 personnes, d’une TVA à 6% sur une tranche sur une tranche jugée incompressible de la consommation, celle nécessaire à couvrir les besoins fondamentaux.
“Plus globalemenent, nous réitérons notre demande de ne pas traiter la facture comme une feuille d’impôt” réagit Julie Frère, porte-parole de l’organisation. “Aujourd’hui, seuls 30% de la facture d’électricité et 55% de la facture de gaz concernent l’énergie à proprement parler. Le reste est constitué de taxes et de frais de transport. Cela nuit à la transparence pourtant nécessaire à la bonne compréhension de la facture et essentielle pour ne pas payer son énergie inutilement trop cher. Cela place également la facture belge d’électricité parmi les plus chères d’Europe depuis des années”.
Au vu de l’élaboration de la stratégie européenne pour le climat, notamment des quotas d’émission de CO2, et des investissements conséquents qui vont devoir être consentis, Test Achats souligne l’importance de s’attaquer structurellement au problème des prix afin que ceux-ci demeurent supportables pour les ménages. “Nous demandons qu’après un débat démocratique, le financement du renouvelable et l’investissement dans les infrastructures soient financés par l’impôt en fonction des revenus des contribuables, ou par un Fonds Climat, et non plus par le biais de la facture d’énergie de manière forfaitaire ou en fonction de la consommation” conclut Julie Frère.
Accès presse