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Testachats lance une action en justice contre Ryanair

Testachats a décidé de passer à l’offensive contre la compagnie aérienne Ryanair. Notre action en cessation entamée en mai va être introduite devant le tribunal de l'entreprise à Bruxelles ce 25 juin. Le but est de dénoncer plusieurs pratiques commerciales trompeuses qui nuisent aux droits des consommateurs. Cette démarche judiciaire s’inscrit dans une série d’actions entreprises depuis plus d’un an contre la compagnie low-cost irlandaise.

Rédaction:
25 juin 2025
action en justice contre Ryanair

Action en justice de Testachats contre Ryanair : les demandes concrètes

L’action actuelle vise à rétablir la transparence des prix dans le processus de réservation.

4 pratiques principales sont dans le collimateur de Testachats.  

1. Des frais pour les bagages à main... pourtant inclus selon la Cour de justice

Testachats dénonce depuis mai 2024 les frais facturés par Ryanair pour un bagage à main de 10 kg, même lorsque celui-ci est de taille raisonnable. Une telle facturation est contraire à la jurisprudence européenne, la Cour de justice ayant jugé que ce bagage doit être inclus dans le prix du billet. 

Cette pratique empêche aussi les consommateurs de comparer les prix de manière claire, puisque le coût total ne se révèle qu’à la toute fin du processus de réservation. 

Découvrez notre enquête sur le prix des bagages à main supplémentaires par compagnie aérienne

Quels coûts pour les bagages à main ?

 

2. Un système de tarifs volontairement opaque 

Au début du processus de réservation, Ryanair propose aux passagers de choisir entre différents "bundles" ou lots de services (par exemple : Basic, Regular, Flexi Plus, Plus) sans avertir qu’il est possible d’acheter ensuite ces mêmes services séparément et à un moindre coût. 

Exemple typique : le bagage à main camouflé dans le tarif Regular 

Pour emporter un bagage en cabine, l’interface pousse les passagers à choisir l’option Regular, plus chère, qui inclut aussi l’embarquement prioritaire et un siège réservé. Ce que Ryanair ne précise pas clairement, c’est que ces services peuvent être choisis séparément, plus tard dans la réservation, et souvent à un prix plus avantageux

En procédant ainsi, la compagnie oriente artificiellement le choix du passager, et enfreint l’obligation légale d’afficher le prix des services optionnels dès le début, empêchant, une fois encore, une comparaison effective entre les différentes options.

3. Des messages marketing trompeurs 

Autre technique visée par l’action en cessation : l’usage de messages tels que « Plus que 4 sièges à ce prix », associés à un tarif barré et une nouvelle offre en rouge. 



Testachats a relevé plusieurs cas où les prix ont ensuite baissé, contredisant le message d’urgence et créant une pression artificielle sur le consommateur.

4. Des frais injustifiés pour s’asseoir à côté d’un mineur

C'était un des grands combats de Testachats : obtenir la suppression des frais injustifiés et non transparents réclamés par Ryanair pour qu’un adulte puisse s'assoir à côté d'un mineur dans l'avion.

En effet, à la base, chez Ryanair, des frais cachés s'ajoutaient dans le panier lorsqu’un adulte choisissait un siège pour pouvoir être assis à côté d’un mineur qu’il accompagne (+ 8 euros). L’imposition d’un tel supplément avait été déclarée illégale par le Conseil d’État italien en mars 2024, car elle exploite une situation évidente de nécessité (aucun parent ne laisserait son enfant mineur assis seul pendant un vol) et répercute le coût d’une obligation légale de sécurité qui incombe aux compagnies aériennes.

Imposer un surcoût dans ce cas relève d’une stratégie commerciale peu scrupuleuse.
Ryanair a très récemment modifié son processus de réservation en ligne afin d’assurer plus de transparence sur l’imposition de ce supplément, une victoire pour les consommateurs.

 

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Chronologie des actions menées contre Ryanair

Depuis début 2024, différents organes administratifs et judiciaires en Europe se sont prononcés à l’encontre de certaines pratiques commerciales de Ryanair. Testachats a, de son côté, multiplié les démarches pour alerter les autorités belges.

Voici la timeline complète des événements ayant conduit à cette nouvelle procédure en justice

  • 8 mars 2024 : Décision du Conseil d’État italien déclarant illégaux les suppléments facturés par Ryanair pour s’asseoir à côté d’un mineur. 
  • 29 mai 2024 : Première plainte de Testachats à l’Inspection économique pour les suppléments facturés par diverses compagnies aériennes dont Ryanair pour les bagages à main.
  • 11 juillet 2024 : Deuxième plainte de Testachats à l’Inspection économique pour les suppléments bagages et d’autres pratiques illégales. 
  • 5 novembre 2024 : Ryanair contraint de prendre des engagements auprès de l’Autorité italienne de protection des consommateurs pour améliorer les informations sur les conséquences financières d’un check-in en ligne tardif. 
  • 22 novembre 2024 : Décision de l’Autorité espagnole de protection des consommateurs condamnant Ryanair ainsi que Vueling, Easyjet, Norwegian et Volotea à une amende de 179 millions d’euros notamment pour les frais facturés pour les bagages à main et pour s’asseoir à côté d’un mineur. 
  • 13 décembre 2024 : Confirmation en appel administratif de la décision espagnole. 
  • 19 mars 2025 : Troisième plainte de Testachats à l’Inspection économique toujours pour les bagages à main et d’autres pratiques illégales. 
  • 15 mai 2025 : Citation transmise à l’huissier pour introduire une action en cessation contre Ryanair.
  • 25 juin 2025: Action en cessation de Testachats contre Ryanair introduite devant le tribunal de l’entreprise de Bruxelles.

Cette chronologie démontre l’entêtement de Ryanair à poursuivre des pratiques déjà jugées illégales dans plusieurs pays européens, malgré les multiples avertissements. 

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Ce que demande Testachats devant la justice

L’objectif de cette procédure est clair : mettre fin à la confusion et aux manipulations. Testachats réclame que : 

  • Le prix de chaque service optionnel (par ex. Bagage à enregistrer, siège réservé, embarquement prioritaire) soit affiché séparément et clairement au début du processus de réservation. 
  • Un bagage à main de poids et de dimensions raisonnables soit inclus dans le prix initial. 
  • Toute communication commerciale respecte les règles contre la publicité trompeuse. 

« Nous voulons que les prix soient clairement affichés, séparément pour chaque service, afin de faciliter la comparaison entre les compagnies » explique Julie Frère, porte-parole de Testachats. 

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Vos droits face aux pratiques trompeuses des compagnies aériennes

Si l’action aboutit, cela pourrait faire jurisprudence et contraindre d’autres compagnies à adopter plus de transparence. En attendant, restez vigilants lors de vos réservations et n’hésitez pas à : 

  • Comparer les prix sur base du coût total, options incluses
  • Prendre des captures d’écran du processus de réservation si vous soupçonnez une publicité trompeuse.
  • Témoigner auprès de Testachats si vous avez été confronté à ces pratiques. 
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Frais cachés en avion : comment repérer les suppléments abusifs ?

Le cas de Ryanair n’est pas isolé. De nombreuses compagnies aériennes appliquent des frais supplémentaires peu visibles, rendant la comparaison des prix difficile, voire impossible pour les consommateurs.  

Bagages à main, choix de siège, embarquement prioritaire : ces services, parfois essentiels, sont souvent ajoutés discrètement à la fin du processus de réservation. 

Testachats continue de surveiller le secteur aérien et de dénoncer ces pratiques abusives. Pour mieux comprendre l’étendue du problème et connaître les frais cachés pratiqués par d’autres compagnies, consultez notre enquête détaillée

Découvrez notre analyse complète sur les suppléments des billets d’avion

 

 

Cet article a été rédigé grâce au financement de l'Union européenne dans le cadre du projet Cicle X. Les opinions exprimées sont uniquement celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union européenne ou de l'EISMEA. Ni l'Union européenne ni l'organisme de financement ne peuvent être tenus pour responsables.

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