Superaliments: sains, mais pas miraculeux

Un terme marketing
Inventé par le marketing, le terme de "superfood" regroupe des aliments à la mode et souvent chers. On les décrit comme riches en minéraux, vitamines et antioxydants. En réalité, ils n’en contiennent pas plus que certaines denrées classiques.
S'il est vrai que certains aliments (ou superaliments, comme beaucoup les appellent aujourd’hui) peuvent vous aider à rester en bonne santé à condition de les inclure dans un régime alimentaire varié et équilibré, aucune denrée n’est miraculeuse ou ne permet de guérir une maladie, comme on l’entend parfois.
Il est donc plus raisonnable d’atteindre les cinq portions quotidiennes de fruits et légumes que de chercher à manger sa poignée de supergraines.
Aussi des conséquences sociales
Venus d’Amérique du Sud (baies d’açaï, acerola...), d’Asie (curcuma, grenade...) ou d’ailleurs, bon nombre de superaliments sont inconnus chez nous. Ils proviennent du régime traditionnel de populations autochtones et sont devenus très tendance sur le marché européen, entre autres.
Lorsque ces aliments exotiques sont à la mode, leur prix flambe et cette augmentation affecte grandement les populations locales qui, vu son coût, ne peuvent alors plus consommer sa nourriture traditionnelle. C’est ce qui s’est passé il y a quelques années avec la demande accrue de quinoa.
Ces engouements fugaces affectent aussi l’agriculture des pays d’origine. Ceux-ci vont alors se concentrer sur une monoculture. Au début du boom de l’avocat, par exemple, des forêts furent brûlées pour en produire. Sans oublier que cet intérêt soudain peut disparaître aussi vite.
Pensez-y avant d’acheter. D’autant que cette mode vous coûtera cher, alors que vous pouvez vous en passer. Pour chaque superaliment existent plusieurs alternatives issues de notre régime alimentaire classique. Privilégiez-les.