News

Antibiorésistance: place aux mesures contraignantes

15 novembre 2017
antibiotiques

Le 18 novembre, journée européenne de sensibilisation aux antibiotiques, 13 organisations de consommateurs européennes mènent des actions pour intensifier la lutte contre l'abus d'antibiotiques dans l'élevage des animaux.

La résistance des maladies face aux antibiotiques est de plus en plus problématique. Certains titres lus dans les médias l'illustrent tels que «la gonorrhée est résistante à tous les antibiotiques existants». Conséquence: cette maladie est devenue intraitable. Dans l'état actuel des choses, certains types de patients courent un risque plus élévé d'attraper une infection bactérienne intraitable, p.e. ceux qui ont besoin d'une nouvelle hanche et certaines femmes subissant un accouchement plus complexe.

On estime qu'en Europe, 25 000 personnes meurent par an d'une infection bactérienne résistant à tous les antibiotiques.

À qui la faute? À la consommation excessive d’antibiotiques chez l’homme, mais aussi dans les élevages viandeux. Dans de nombreux pays, plus de la moitié des antibiotiques utilisés sont consacrés aux animaux, et de plus en plus de bactéries y deviennent résistantes. 

Belgique, grande consommatrice

La Belgique est grande consommatrice d’antibiotiques pour la production de viande. Elle se place nettement au-dessus de la moyenne européenne.

Les dernières données de l'Agence européenne des médicaments montrent que seuls quelques pays, dont Chypre et l'Espagne, font pire que la Belgique. Que les choses peuvent être différentes, des pays comme le Danemark et la Suède le prouvent. Dans ces pays, beaucoup moins d'antibiotiques sont consommés. 

L'autorégulation ne fonctionne pas

En réaction à ce mauvais score, notre pays a créé, en 2012, l’AMCRA, un centre de connaissance dont la mission a été de mettre en place un usage raisonné des antibiotiques. 

Le centre a notamment formulé l’objectif de baisser de 50% l’usage global des antibiotiques d’ici 2020. Mais cette ambition se reposait sur une simple autorégulation, et si on a pu enregistrer une légère diminution en 2014, la tendance est à nouveau à la hausse.

Nous pouvons faire mieux

Constatant l’échec de l’autorégulation, le gouvernement a changé son fusil d’épaule et a instauré des mesures contraignantes en 2016, telles que l’interdiction de l’usage d’antibiotiques critiques pour l’homme chez les animaux. Ces mesures ont donné de bons résultats.

Nous jugeons toutefois que même si les objectifs pour 2020 sont atteints, ces mesures ne sont pas encore suffisantes. Le risque est bien réel de voir la Belgique toujours faire partie du peloton de queue européen. D’autant que les autres pays entreprennent eux aussi des actions pour améliorer leur situation. Il est temps de resserrer nos objectifs initiaux et de définir des mesures contraignantes supplémentaires. C’est la seule manière d’éviter qu’un véritable « superbug » ne voie le jour.