Valeur nutritionnelle des Kinder Bueno : comment les fabricants trompent les consommateurs

24 juillet 2019
24 juillet 2019

[Mise à jour: 28 juillet 2023]

Les fabricants de certains en-cas ont tendance à indiquer la valeur nutritive d’une seule barre ou d’un seul biscuit, alors qu’une véritable portion en contient deux, voire plus. Cette pratique trompeuse crée une image trop positive de la valeur nutritive de ces produits. L'emballage du Kinder Bueno en est un bel exemple.

La réalité cachée derrière les friandises

La valeur nutritionnelle d’un produit est exprimée en portions. Ce sont les fabricants qui déterminent eux-mêmes les portions à consommer. Résultat : elles sont très souvent très éloignées de ce que les consommateurs mangent réellement.

Kinder Bueno : le parfait exemple d'une information trompeuse

L'emballage de Kinder Bueno en est le parfait exemple. Il affiche la valeur énergétique par barre individuelle, or un snack contient deux barres. Le fabricant semble s’être permis cette liberté, car chaque barre est emballée individuellement, mais se vend dans un même paquet. D'autres comme Twix sont dans le même cas, alors que KitKat a depuis adapté ses portions. 

Comment les fabricants déterminent-ils les valeurs nutritionnelles ?

Il n'existe aucune recommandation officielle à ce sujet, que ce soit au niveau belge ou européen. Chaque fabricant peut donc lui-même définir la quantité contenue dans chaque portion. Leur définition semble donc souvent irréaliste, voire trompeuse.

Le problème avec l'emballage individuel des Kinder Bueno & cie

Cette pratique est malhonnête et trompeuse. Les portions affichées ne correspondent pas aux portions réellement consommées par les consommateurs. S’ils ne prêtent pas suffisamment attention à la taille des portions, ils pourraient avoir une impression faussée du produit qu’ils consomment en matière de calories, de graisses saturées, de glucides et de sel.

Les conséquences derrière les informations trompeuses sur les valeurs nutritionnelles 

Influence sur notre perception des produits

Les cas les plus flagrants concernent les en-cas sucrés, comme les barres chocolatées et les produits emballés individuellement. Les informations concernent régulièrement un seul biscuit, alors que les consommateurs mangent généralement les deux contenus dans un emballage.

Il s'agit donc d'une forme de malhonnêteté intellectuelle. Hélas, les acheteurs sont régulièrement induits en erreur par ce qu'on appelle les Produits Pinocchio.

Besoin de transparence en matière de valeurs nutritionnelles

Pour parvenir à un étiquetage transparent, les portions doivent être identiques, réalistes, et ne plus tromper le consommateur. L'immobilisme au niveau européen n'encourage pas les pouvoirs publics belges à agir en la matière. En France, des recommandations officielles existent. Pour les repas scolaires, des portions recommandées sont ainsi clairement définies, par aliment et en fonction de l'âge. Un premier pas dans la bonne direction, et un bon exemple à suivre.

Conclusions et solutions envisagées

Les portions recommandées sur les emballages par les fabricants devraient mieux refléter la consommation réelle.

Des changements nécessaires au sein de l'industrie agroalimentaire

Parvenir à l'uniformité dans le domaine agroalimentaire est un défi de taille, et ce à plusieurs titres. Tout d'abord, parce que les habitudes alimentaires varient d'un pays à l'autre. Ensuite, parce que nos besoins énergétiques varient selon notre sexe, notre âge ou encore notre activité physique. Bref, il n'est actuellement pas encore possible de définir une portion standard.

Malheureusement pour le consommateur, les informations rencontrées sont donc opaques. Une portion peut être exprimée sur la base du poids, d'une image, d'un adulte ou d'un enfant, d'un seul biscuit ou du contenu complet d'un emballage, etc. Bref, une situation confuse qui appelle d'urgence à une standardisation en la matière.  

Comment les consommateurs peuvent-ils se protéger de ces informations trompeuses ?

Nous estimons qu’il s’agit d’une pratique commerciale trompeuse au sens de l’article VI.97 du code de droit économique. En juillet 2019, nous avions demandé à la société d’ajuster ces portions : notre courrier était resté sans réponse. Nous avons réitéré l'opération en juillet 2023. L'objectif étant de faire évoluer les choses de manière à mieux protéger les consommateurs.

Dans sa réponse à notre demande, Ferrero dit ne pas être d’accord avec Testachats. Le groupe estime que ses pratiques d’étiquetage sont conformes à la législation européenne. Malheureusement, en l’absence de définition officielle des portions au niveau européen et belge, ce sont les fabricants qui déterminent eux-mêmes les portions à consommer et, par conséquent, leur valeur nutritive. Une situation que nous déplorons. Testachats souhaite que les portions recommandées sur les emballages reflètent la consommation réelle.

Enfin, il est clair que l'imagination des fabricants étant sans limite, d'autres cas dont nous n'avons pas conscience existent à l'heure actuelle. Si vous en rencontrez, n'hésitez pas à nous en avertir. Pour se faire, rien de plus : prenez une photo et postez-la dans les commentaires de notre publication Facebook.