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​Notre test des composants des ustensiles de cuisine en plastique noir

Pratiques et répandus, les ustensiles de cuisine en plastique noir sont souvent fabriqués à partir de plastiques recyclés. Leur composition peut toutefois soulever des questions, notamment en matière de sécurité alimentaire. Nous avons analysé plusieurs produits pour évaluer les risques potentiels. Découvrez nos résultats et nos conseils pour cuisiner en toute sécurité.

Expertise:
Rédaction:
30 juillet 2025
ustensiles en plastique noir

Pourquoi tester les ustensiles de cuisine en plastique noir?

La démarche peut vous sembler surprenante. Pourquoi avons-nous décidé de cibler précisément les ustensiles de cuisine en plastique noir? Rassurez-vous, nous avons nos raisons.

Pourquoi cibler les ustensiles en plastique noir? 

Les ustensiles en plastique noir sont désormais présents dans de très nombreuses cuisines : légers, élégants et peu chers, ils ont su convaincre les consommateurs.

Mais ils se font aujourd’hui un peu plus discrets à la suite d’une prise de conscience : ces ustensiles ne sont pas sans danger. ”Derrière son look moderne et esthétique, le plastique noir dissimule une réalité complexe et potentiellement dangereuse. Sa couleur opaque masque fréquemment une composition hétérogène, résultant souvent de l'intégration de matériaux recyclés dont l'origine et la pureté sont difficiles à tracer”, explique Carine Deschamps, experte environnement chez Testachats. 

Pourquoi les ustensiles en plastique en noir représentent-ils un danger pour votre santé? 

Pour obtenir une teinte noire, les fabricants utilisent régulièrement des plastiques recyclés. Sur papier, c’est plutôt une bonne nouvelle, nous direz-vous. 

Mais le problème, c’est que le plastique noir utilisé pour fabriquer ces ustensiles provient souvent du recyclage d'anciens appareils électroniques comme des télévisions, des ordinateurs portables ou encore des télécommandes. Or, ces appareils contiennent des retardateurs de flamme et d’autres substances toxiques. Ces substances sont autorisées dans les objets électroniques, étant donné qu’il n'est pas prévu qu‘ils entrent en contact avec des aliments. 

”Il est difficile de distinguer un plastique recyclé provenant d'emballages alimentaires d'un plastique recyclé issu d'autres sources, comme des boîtiers électroniques ou des pièces automobiles. Ces plastiques non alimentaires peuvent contenir des substances chimiques qui ne sont absolument pas destinées à entrer en contact avec nos aliments“, continue notre experte, citant les retardateurs de flamme bromés, dangereux pour notre santé. 

Le problème du recyclage des déchets en plastique

L’approche en matière de recyclage de ces DEEE (déchets électriques et électroniques) pose question. L’Europe souhaite généraliser une économie circulaire, mais le recyclage des déchets plastiques peut, comme on le voit, entrainer des problèmes au niveau de la santé des consommateurs s’ils ne sont pas bien triés et tracés. 

”Les DEEE qui contiennent des substances toxiques ne devraient pas être autorisés à être recyclés en jouets ou en ustensiles de cuisine”, insiste notre experte. 

Mais ces plastiques sont compliqués à trier pour des raisons techniques. La couleur noire rend difficile, voire impossible, l'identification de l'origine du plastique. ”En revanche, un plastique transparent ou de couleur vive est généralement fabriqué à partir de plastique vierge ou de plastique recyclé alimentaire dont la traçabilité est plus facile à garantir.” 

Quels sont les dangers des ustensiles noirs pour votre santé? 

Ces ustensiles peuvent présenter des risques pour votre santé, que ce soit :

  • au contact d‘une poêle chaude;
  • au contact d‘aliments chauds;
  • par frottements lors de leur utilisation.

Il y a un risque de migration des substances chimiques indésirables depuis les ustensiles vers vos aliments. "La chaleur augmente la mobilité des molécules, favorisant leur migration. L'abrasion (par exemple, en raclant le fond d'une poêle) peut également libérer des particules de plastique et les substances qu'elles contiennent“, précise encore Carine Deschamps. 

Pourquoi avons-nous décidé de tester les ustensiles en plastique noir?

En 2024, la revue britannique Chemosphere a mené un test sur diverses catégories de produits en plastique noir, dont ces ustensiles. Elle concluait que les ustensiles de cuisine fabriqués en plastique noir étaient susceptibles de contenir des matériaux toxiques et cancérigènes.

L’étude révélait que sur les 203 produits en plastique noir analysés (ustensiles de cuisine, jouets, accessoires pour cheveux, etc.), 83% contenaient des retardateurs de flamme bromés toxiques. 

Tester les ustensiles de cuisine en plastique noir nous paraissait donc essentiel. Les résultats nous permettront non seulement de vérifier la conformité réglementaire de ces produits pour protéger la santé des consommateurs, mais aussi de donner des conseils aux consommateurs pour qu'ils puissent faire des choix éclairés et utiliser des produits sûrs. 

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Les substances dangereuses potentiellement présentes dans les ustensiles de cuisine en plastique noir

La composition des ustensiles de cuisine en plastique noir est une source majeure de préoccupation, notamment en raison des matériaux et pigments qui y sont incorporés.

Comme expliqué précédemment, une partie du plastique recyclé provenant de déchets électroniques peut contenir plusieurs substances dangereuses, comme des retardateurs de flammes bromés ou des métaux lourds. Le plastique noir est indétectable dans les filières de tri optique standard, ce qui conduit à des flux de matières premières recyclées mélangées et potentiellement contaminées. 

”Les plastiques recyclés peuvent dès lors contenir des niveaux plus élevés de produits chimiques toxiques que les plastiques vierges. De plus, le processus de recyclage lui-même peut créer de nouvelles substances chimiques toxiques“, détaille à ce sujet Carine Deschamps.

Les substances potentiellement présentes dans les plastiques recyclés non alimentaires

  • Les retardateurs de flamme (bromés et organophosphorés) sont fréquemment détectés, en particulier dans le plastique noir issu de déchets électroniques recyclés comme les TV, les coques d’ordinateurs etc.  
  • Les phtalates sont utilisés pour rendre les plastiques flexibles. Ce sont des perturbateurs endocriniens qui peuvent avoir des effets néfastes sur la reproduction et le développement.  
  • Les PFAS sont utilisées pour leurs propriétés de résistance aux graisses et à l'eau, y compris dans les revêtements antiadhésifs.
  • Les métaux lourds peuvent être présents dans des plastiques non alimentaires (plomb, cadmium, chrome, etc.). Ils sont toxiques même à faibles doses et peuvent s'accumuler dans l'organisme. 
  • Le noir de carbone. La couleur foncée du pigment noir facilite l'incorporation de différents matériaux plastiques sans que les différences de couleur ne soient perceptibles. Des colorants supplémentaires sont souvent ajoutés pour obtenir une couleur noire uniforme, ce qui rend encore plus difficile la détection des matériaux contaminés. L'Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (CIRC) classe le noir de carbone comme "peut-être cancérogène pour l'homme" (Groupe 2B), soulignant qu'il peut contenir des composés cancérogènes comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).  
  • Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sont présents dans le noir de carbone. Certains plastiques recyclés, notamment ceux issus de l'électronique ou de l'automobile, peuvent contenir des HAP, qui sont des contaminants connus et dont certains sont cancérogènes. 
  • Le styrène est libéré par le polystyrène.
  • Des nombreux additifs sont contenus dans les plastiques (stabilisants, ignifugeants, colorants) dont certains ne sont pas autorisés pour le contact alimentaire et peuvent être nocifs.

Les additifs préoccupants dans les plastiques vierges

On peut également trouver des substances préoccupantes pour la santé dans les plastiques neufs avec lesquels sont fabriqués les ustensiles de cuisine, comme:

  • le polyéthylène (PE)
  • le polypropylène (PP)
  • le polystyrène (PS) 
  • le polyamide (PA) 
  • le polyéthylène téréphtalate (PET)
  • le silicone

Et outre ces polymères de base, de nombreux additifs rentrent également dans la composition des ustensiles en plastique pour leur conférer certaines propriétés : flexibilité, résistance à la chaleur et durabilité. 

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​Les dangers de ces substances pour votre santé

L'ingestion répétée et à long terme de ces substances, même à très faibles doses, peut présenter des risques pour la santé. 

Effets cancérogènes, neurotoxiques et mutagènes 

L'exposition aux substances chimiques ci-dessous peut entraîner des conséquences graves pour la santé, notamment un risque accru de cancer et des troubles neurodéveloppementaux, des problèmes cognitifs, des troubles de la mémoire et des difficultés de concentration. 

  • Le brome, un composant des retardateurs de flamme, est connu pour être cancérogène et neurotoxique.
  • Le styrène (issu du polystyrène) peut avoir des effets cancérogènes et neurotoxiques. 
  • Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), qu‘on trouve dans le noir de carbone, sont cancérogènes.
  • Le benzène, un agent cancérogène, peut être créé pendant le recyclage du plastique.

Perturbations endocriniennes

Les substances dans cette catégorie affectent le système hormonal, la reproduction et le développement

  • les phtalates
  • les bisphénols (BPA, BPS, BPF)
  • les retardateurs de flamme bromés (BFRs)

Même à faibles doses, ils entraînent un large éventail d'effets néfastes sur la santé.

 

La présence généralisée des perturbateurs endocriniens dans les ustensiles en plastique noir, combinée à leur capacité à migrer, signifie que les pratiques culinaires quotidiennes pourraient contribuer à une exposition chronique. 

Autres effets sur la santé

Inflammation, dysfonctionnement d'organes, toxicité pour certains organes (reins, foie, système nerveux,... En plus des effets déjà décrits, la présence physique et l'accumulation de micro/nanoplastiques dans le corps humain représentent une menace nouvelle pour votre santé. 

Les microplastiques et nanoplastiques, une fois ingérés ou inhalés, ont été associés à l'inflammation des tissus, à la mort cellulaire et à des impacts sur les poumons et le foie. Ils sont également liés à un risque accru de crise cardiaque, d'accident vasculaire cérébral, et dans des cas graves, même de décès, et peuvent provoquer des dommages oxydatifs et de l'ADN. 

Qui sont les personnes les plus vulnérables?

Les fœtus, les nouveau-nés et les nourrissons sont particulièrement vulnérables à l'exposition aux substances chimiques dangereuses. Leur poids corporel plus faible, leur capacité réduite à métaboliser les produits chimiques, le développement continu de leurs organes et leurs régimes alimentaires restreints les exposent à un risque plus élevé. 

Les substances chimiques peuvent traverser la barrière placentaire et se retrouver dans le lait maternel. L'exposition pendant les périodes de développement sensibles peut altérer le développement avec des conséquences à vie.

La vulnérabilité accrue des enfants et des femmes enceintes à ces contaminants fait de l'utilisation des ustensiles de cuisine en plastique noir une priorité de santé publique, soulignant la nécessité de mesures de protection rigoureuses et d'une communication claire. 

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Comment les substances nocives sont-elles libérées?

Comme déjà brièvement expliqué précédemment, plusieurs facteurs jouent sur la libération des substances actives contenues dans les ustensiles en plastique noir. 

La chaleur 

”L'exposition à des températures élevées est un facteur majeur qui augmente significativement la libération de composés toxiques des ustensiles de cuisine en plastique“, explique Carine Deschamps.

Il peut s‘agir tant de la chaleur émise lors de la cuisson, d'un passage au micro-ondes ou même lors d‘un passage au lave-vaisselle. Dans toutes ces situations, la chaleur diminue la stabilité des ustensiles, ce qui permet aux substances chimiques nocives de s'échapper.

Un exemple? Les ustensiles en polyamide peuvent libérer des petites chaines de molécules, appelées oligomères, à des températures supérieures à 70°C. 

Vous l’aurez donc compris, il existe un conflit fondamental entre la conception de ces ustensiles et leurs conditions d'utilisation. ”Ils sont intrinsèquement destinés à être utilisés dans des environnements chauds. Or, la chaleur est le principal moteur du risque de migration chimique des plastiques dans les aliments”, résume notre experte. En d’autres termes, leurs conditions d’utilisation maximisent la libération de substances dangereuses... 

Les ustensiles en plastique noir sont fondamentalement inadaptés à leur usage principal. 

Les aliments gras et acides 

Les aliments gras et acides peuvent augmenter de manière significative la migration chimique des matériaux en contact avec les denrées alimentaires. 

Ils interagissent plus facilement avec les polymères plastiques et leurs additifs, facilitant leur transfert dans les aliments.   

L'usure et le vieillissement

Les ustensiles en plastique ont tendance à s'écailler, se fissurer, fondre et devenir cassants avec une exposition régulière aux casseroles chaudes ou au lave-vaisselle. 

Cette dégradation physique entraîne la libération de microplastiques (particules de moins de 5 mm) et de nanoplastiques (invisibles à l'œil nu, de 1 à 1000 nm) dans les aliments. 

Des études montrent que les ustensiles de cuisine en plastique peuvent ajouter des milliers de microplastiques à l'alimentation humaine chaque année. La libération de micro/nanoplastiques représente une "contamination invisible" qui est chronique et cumulative.   

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​Comment s’est déroulé notre test des ustensiles de cuisine en plastique noir ? ​

Nous avons analysé 17 ustensiles de cuisine en plastique noir (spatules, louche, pinces, etc.) achetés tant sur le web qu’en magasin. Le laboratoire s’est intéressé aux parties des ustensiles qui chauffent pendant l’utilisation et/ou entrent en contact avec les aliments.

Quelles substances avons-nous recherchées durant notre test?

Les produits dont la composition n'était pas clairement indiquée sur l'étiquette ont subi une spectroscopie à infrarouge (FTIR) pour permettre d'identifier la nature du matériau. C’est une étape essentielle puisque les substances recherchées par le laboratoire diffèrent en fonction de la nature du matériau de chaque produit. Certaines substances chimiques sont susceptibles de se retrouver dans certains matériaux et pas dans d’autres.

Nous avons déterminé cinq catégories de substances à contrôler en fonction du matériau : 

  1. Retardateurs de flamme bromés ou phosphorés.
  2. Phtalates, composés organiques volatils et semi volatils.
  3. Métaux lourds.
  4. Concentration en mélanine.
  5. Colorants azoïques et autres substances de la liste REACH.

 

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​Les résultats de notre test des ustensiles de cuisine en plastique noir

Les analyses que nous avons effectuées sont plutôt rassurantes. 

Les retardateurs de flamme bromés

Nous avons retrouvé une petite quantité de DBDPE (décabromodiphényléthane) dans la louche Boni.

Le DBDPE est une substance largement utilisée dans les produits électriques et électroniques pour réduire l'inflammabilité des matériaux. Elle est très persistante dans l’environnement. Autrement dit, elle se dégrade très lentement et reste longtemps dans la nature. Elle est également considérée comme potentiellement nocive pour les organismes aquatiques et les écosystèmes. Le DBDPE a aussi un potentiel de bioaccumulation, c'est-à-dire qu'il peut s'accumuler dans les organismes vivants. 

”Des études ont montré des effets préoccupants sur la santé humaine, comme des perturbations hormonales. Pour cette raison, cette substance sera bientôt réglementée, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle. Elle devrait être ajoutée à la liste des SVHC“, indique Carine Deschamps. C’est l’acronyme de Substances of Very High Concern, rassemblées sur une liste établie par l'ECHA (Agence européenne des substances chimiques).

Sa limite devrait logiquement être fixée à 0,1% (1000 mg/kg) dans le produit. La concentration trouvée dans la louche Boni est largement inférieure, à savoir 9.4 mg/kg.

”La détection simultanée de quantités mesurables de DBDPE couplée à des concentrations significatives d'Al et Si dans la louche Boni pourrait être la preuve de l'utilisation de plastiques issus d'un mélange de plastiques recyclés, notamment de déchets électriques et électroniques”, résume encore notre experte. 

Bref, même si les concentrations sont faibles, mieux vaut éviter ce produit.

Les phtalates et les composés organiques (semi-)volatils (COV et COSVs)

Nous avons contrôlé la présence de nombreux phtalates (DBP, DiBP, le DEHP, etc.) et d'autres substances organiques potentiellement dangereuses (certains HAP, amines aromatiques, etc.), mais les analyses indiquent que ces substances ne sont pas présentes à des concentrations supérieures à 0,1 % en masse. 

Les 17 produits respectent donc la réglementation européenne.

Les métaux lourds

Pour cette catégorie, nous avons retrouvé de l'aluminium (Al) et du silicium (Si) dans tous les produits.

Ces éléments peuvent représenter un danger s’ils proviennent de fibres céramiques à base d'aluminosilicate. Ces fibres figurent sur la liste européenne des substances extrêmement préoccupantes (SVHC). Une analyse supplémentaire a donc été demandée au laboratoire pour confirmer leur absence.

Elle a permis d‘établir que l’Al et le Si présents dans les produits testés ne représentent aucune préoccupation sanitaire particulière. 

Les substances inorganiques ou organiques extrêmement préoccupantes du règlement REACH 

REACH est le nom du réglement européen qui régit l’utilisation des substances chimiques. Il comprend notamment une liste de ”substances extrêmement préoccupantes” ou SVCH.

Ici encore, les résultats du test sont plutôt rassurants. Aucun des produits testés ne présentait des concentrations supérieures à 0,1 % en masse. 

Ils respectent donc tous la réglementation européenne en la matière.    

PFAS

Les substances per- et polyfluoroalkylées (ou PFAS) sont un problème désormais bien connu.

Les concentrations mesurées étaient inférieures aux limites réglementaires dans les échantillons testés. Les 17 produits respectent la réglementation européenne. 

Conclusion

Tous les produits analysés sont conformes à la réglementation européenne. Ils ne contiennent pas, ou contiennent en dessous des seuils de législation pertinents, de substances chimiques dangereuses souvent associées au plastique recyclé. 

 

 

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​Conseils pratiques

Par quoi remplacer les ustensiles de cuisine en plastique noir? 

Si vous désirez éviter les ustensiles en plastique noir, il existe plusieurs solutions. Vous pouvez opter pour des matériaux stables et inertes comme: 

  • L'acier inoxydable (inox). Il est durable, résistant à la corrosion, ne réagit pas avec les aliments et est recyclable. Qui plus est, il est simple à nettoyer. 
  • Le bois brut non traité et non vernis. C’est un matériau naturel et non réactif. Il n’abîme pas les revêtements des poêles et est durable si correctement entretenu (huilé régulièrement). Attention toutefois de ne pas le laisser tremper trop longtemps dans l'eau pour éviter qu'il ne se fende ou ne se déforme.
  • Le silicone. Il est à la fois flexible, résistant à la chaleur, antiadhésif et non réactif. Mais attention de bien choisir du silicone de qualité alimentaire étiqueté "100% platine" ou "platinium". 

Les ustensiles à éviter 

Nous vous conseillons d’éviter les ustensiles en plastique noir, et tout particulièrement ceux estampillés de la mention ”en plastique recyclé”. La probabilité est en effet grande de trouver des déchets électroniques recyclés et des contaminants indésirables dans leur composition. 

”En cas de doute, il est conseillé de choisir des plastiques de couleur plus claire, qui sont moins susceptibles de contenir des déchets électroniques recyclés.  Mais même les plastiques étiquetés ’sans BPA‘ peuvent contenir d'autres additifs préoccupants“, précise Carine Deschamps.

Minimiser l'exposition à la chaleur et aux aliments gras/acides 

Globalement, il convient d’éviter d’exposer vos ustensiles en plastique à la chaleur et à des températures élevées, surtout les noirs. 

Limiter aussi le temps de contact entre les ustensiles en plastique et les aliments chauds, gras ou acides. ”Ne laissez pas non plus tremper un ustensile noir dans des plats qui mijotent. Tout article en plastique endommagé, taché ou malodorant doit par ailleurs être remplacé immédiatement, car l'usure augmente le risque de migration de substances indésirables et notamment de microplastiques dans les aliment”, conseille notre experte. 

 

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​Les limites de la réglementation actuelle

Quelle est la réglementation actuelle en matière de plastiques dans l’alimentaire? 

Le sujet des matériaux qui entrent en contact avec les denrées alimentaires est complexe. La législation qui concerne cette matière existe mais elle présente actuellement des lacunes en ce qui concerne les ustensiles en plastique noir.

L'Union européenne a instauré en 2011 des réglementations strictes concernant les matériaux et objets destinés à entrer en contact avec les denrées alimentaires. Ce cadre législatif est particulièrement pertinent pour le sujet des ustensiles en plastique noirs. Il indique une liste avec les substances autorisées dans la fabrication des plastiques destinés à être en contact avec des aliments et, pour chaque substance autorisée, les limites de migration spécifiques (LMS). 

Ce règlement a été modifié en 2016 pour renforcer les exigences de sécurité pour les plastiques recyclés utilisés dans les applications de contact alimentaire. ”Il impose par exemple des processus de décontamination rigoureux pour empêcher la présence de substances chimiques dangereuses provenant des plastiques recyclés.  Ce sont les entreprises de recyclage qui effectuent la décontamination des granulés plastiques, ou des paillettes de plastique broyé, avant de les vendre aux fabricants de produits finis”, détaille Carine Deschamps. 

 En Belgique, c’est l’Afsca qui est chargée d'appliquer ces réglementations. 

Quelles sont les limites?

La réglementation actuelle n'est pas pleinement équipée pour gérer les défis complexes posés par la composition du plastique noir et ses voies de recyclage.

Il conviendrait d’interdire tout simplement le plastique noir pour les objets destinés à entrer en contact avec des produits alimentaires. Il faudrait également développer de nouvelles technologies de tri efficaces des plastiques provenant de déchets électriques et électroniques, ainsi qu‘un contrôle plus rigoureux du contenu recyclé pour ces articles. 

L’indépendance et la transparence devraient également être renforcées. Actuellement, en matière de plastiques recyclés, l’application de la réglementation repose fortement sur les données fournies par... les fabricants, ce qui peut ne pas toujours être suffisant. 

 

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