Nanoparticules: le consommateur doit être correctement informé

L’organisation de consommateurs UFC Que Choisir a recherché la présence de nanoparticules dans 16 produits alimentaires et cosmétiques.
Résultat ? Sur ces 16 produits, seuls 3 (cosmétiques) affichaient clairement cette présence, alors que tous en contenaient. Une situation illégale que nous jugeons inacceptable ! Les fabricants sont en effet tenus d’informer les consommateurs, pour les produits et compléments alimentaires ainsi que pour les cosmétiques, du caractère nano d’une substance en affichant [nano] après le nom de l’ingrédient présent sous forme de nanoparticules.
Des produits vendus en Belgique
Nous avons vérifié la présence des produits incriminés sur le marché belge.
En ce qui concerne les cosmétiques, au moins 5 des 6 produits incriminés sont également disponibles sur le marché belge:
- Crème solaire Lavera SPF 30
- Cold cream stick lèvres d’Avène
- Dentifrice triple protection + blancheur d’Aquafresh
- Déodorant Sanex Natur protect 48 h
- Gloss effet 3D 33 brun poetic de Bourjois.
Pour ce qui est des produits alimentaires, au moins 1 des produits testés se retrouve également en Belgique:
- M&M’s Peanut.
Nous interpellons les autorités
Nous appelons les autorités à effectuer les contrôles nécessaires sur les produits en question afin de vérifier l’état de la situation en Belgique. Un courrier officiel sera adressé à l’Afsca pour les produits alimentaires et au SPF Santé Publique pour les cosmétiques.
Par ailleurs, nous déplorons le fait que la mention du caractère nano d’une substance ne soit pas obligatoire pour les médicaments et autres produits . Sur les 4 médicaments analysés par l’organisation française, aucun ne mentionnait la présence de nanoparticules alors que tous en contenaient. Nous estimons pourtant que le consommateur a le droit d’être correctement informé, quelle que soit la catégorie de produit concerné.
Principe de précaution
Pour rappel, l’Organisation mondiale de la Santé recommande l’application du principe de précaution pour les nanoparticules dans les biens de consommation courants et attire l’attention sur la vulnérabilité des enfants.
En 2006 déjà, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) avait classé le nanodioxyde de titane comme cancérogène possible pour l’homme par inhalation en milieu professionnel. Menées sur des rats, les études n’offrent pas de certitude quant à la transposition des résultats sur l’homme, mais elles soulèvent la nécessité de poursuivre la recherche afin d’en avoir le cœur net.