Tirez le meilleur parti de votre consultation

Les études donnent à penser que la première réponse est préférable, car une bonne relation avec votre médecin peut être bénéfique pour la santé. Le diagnostic de votre médecin sera d’autant plus aisé à poser que vous serez sincère sur vos symptômes et votre mode de vie. Bref, une bonne relation est profitable au patient comme au médecin.

Voici les huit conseils du docteur Dirk Devroey, professeur de médecine généraliste à la VUB.

Choisissez le bon médecin

Devroey: "Un bon médecin, cela varie d’une personne à l’autre. Chaque patient à des besoins propres. Cherchez donc le médecin qui vous convient, chez qui vous vous sentez bien. N’allez que chez un seul médecin, ou en tout cas au même cabinet médical. Cela vous évitera de répéter chaque fois vos informations personnelles."

Présentez tout votre contexte

Devroey: "Un bon médecin entame la toute première consultation par une discussion approfondie sur les raisons de votre visite et vos antécédents médicaux, et complète systématiquement votre dossier. Ce contexte est essentiel pour poser les bons diagnostics. Dès lors, rapportez à votre médecin vos maladies passées et actuelles, vos allergies, vos médicaments, vos interventions chirurgicales, vos examens préventifs, vos vaccinations, et vos maladies héréditaires éventuelles."

"Faites-lui également part des changements. Un cancer vient d’être diagnostiqué chez un membre de la famille ? Signalez-le à votre prochaine visite. Enfin, il y a une série d’aspects importants qui ne sont pas strictement médicaux : votre travail, votre situation familiale, si vous buvez, fumez ou prenez des drogues… Tout cela constitue une information utile."

Soyez cohérent

Devroey: "Tenez-vous-en aux principaux symptômes et à ceux qui y sont éventuellement associés. Ne combinez pas des problèmes sans rapport entre eux, au risque de mettre votre médecin dans l’impossibilité de les aborder efficacement dans le temps imparti. Par exemple, s’il est effectivement utile de signaler en même temps une douleur à la poitrine et un essoufflement, mieux vaut consacrer deux consultations distinctes à une douleur à la poitrine et à un ongle incarné."

"Votre récit doit respecter la chronologie : quand et comment le symptôme est apparu, comment la situation a évolué, si vous aviez déjà présenté le problème auparavant et comment il avait été traité à l’époque, et ce que vous avez vous-même déjà fait pour le résoudre. Votre médecin doit aussi absolument savoir si vous avez pris de vous-même un médicament ou cherché un autre traitement."

Ne dissimulez pas

Devroey: "Mes patients ont plus souvent tendance à minimiser ou à dissimuler leurs symptômes qu’à les exagérer. Ils ont peur de devoir s’absenter au travail, de perdre leur job ou de manquer une promotion, ou encore ils imaginent la quantité de travail qu’ils devront rattraper par la suite. Mais si leur récit ne tient pas debout, si leurs symptômes ne correspondent pas à l’examen, leur médecin devra en rediscuter avec le patient. Dès lors, épargnez-vous à tous deux du temps et de l’énergie, et soyez sincère."

Google, mais sans exagérer

Devroey: "Pour ce qui est de Google, je plaide pour le juste milieu. Avoir des patients disposant de certaines connaissances médicales facilite notre travail, mais réfuter les théories que les patients ont été pêcher chez Dr. Google prend aussi beaucoup de temps. Si vous voulez chercher des informations sur votre santé, n’allez pas sur n’importe quel site pour cela. Vériffiez toujours si les sources sont scientifiquement correctes et vérifiées, et n’exagérez pas vos recherches."

Exprimez vos attentes

Devroey: "Votre médecin doit savoir ce que vous attendez de lui. Et si vous n’êtes pas d’accord avec le traitement qu’il propose, mieux vaut le lui faire savoir d’emblée. Il ne sert à rien que le médecin prescrive un médicament ou un régime si vous n’avez quand même pas l’intention de collaborer."

Voir un autre médecin ?

Devroey: "Si vous décidez de votre propre chef de consulter un autre médecin, celui-ci va devoir tout reprendre à zéro. Le nouveau médecin devra en effet commencer par collecter une série d’informations et ordonner de nouveaux examens. On risque donc de perdre un temps précieux, ce qui retardera d’autant le commencement du traitement approprié."

"Il peut évidemment arriver que ce soit votre médecin qui propose lui-même de prendre une deuxième opinion. Dans ce cas, il transmettra votre dossier, pour que son confrère puisse prendre en compte le travail déjà effectué. Si vous tenez vous-même à une seconde opinion, dites-le sans détour à votre médecin, pour qu’il puisse relayer toutes les informations utiles."

Notez ce que vous risquez d’oublier

Devroey: "Il peut être utile d’emporter une petite liste, pour être certain de ne rien oublier. Remettezla au médecin avant d’entamer la discussion. Limitez au strict nécessaire les notes que vous prenez pendant la consultation, comme les expressions compliquées, les noms de spécialistes ou des aspects de votre régime ou de votre programme de traitement. Ne notez pas l’intégralité de ce qui est dit."