Le cancer du sein en 6 questions

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Outre les facteurs héréditaires, le mode de vie et les facteurs hormonaux, il y a encore bien d’autres facteurs censés augmenter le risque de cancer du sein : antennes émettrices ou GSM, antitranspirants contenant de l’aluminium, soutiensgorge (sans ou avec armature) etc. Mais aucune de ces allégations n’est prouvée de manière convaincante.
Les implants mammaires n’augmentent pas non plus le risque de cancer du sein, mais accroissent légèrement le risque de développer un type rare de cancer des glandes lymphatiques (BIA-ALCL). Il semble également que le travail en équipes de nuit puisse constituer un facteur de risque pour le cancer du sein, mais cela doit encore être confirmé par d’autres études.
Il est par contre bien établi que l’irradiation de la cage thoracique (radiothérapie) pour traiter une autre sorte de cancer augmente le risque de
cancer du sein, surtout chez les femmes soumises à cette thérapie à un très jeune âge. N’en déduisez pas pour autant qu’il faille s’inquiéter quand on doit passer une mammographie : la quantité de rayons auxquels on est exposé pendant cet examen est plusieurs fois inférieure à celle d’une radiothérapie.
Si vous constatez un changement à vos seins, n’hésitez donc surtout pas à les faire examiner.
Le cancer du sein ne touche-t-il que les femmes âgées ?
Les femmes plus jeunes sont également touchées, mais beaucoup plus rarement.
Une grosseur dans le sein est-elle toujours le signe d'un cancer ?
80 à 90 % des grosseurs ou des épaississements du sein se révèlent ne pas être des cancers après un examen plus approfondi.
L'avortement augmente-t-il le risque de cancer du sein ?
L'avortement n'affecte pas le risque de cancer du sein. La pilule contraceptive a un léger effet.
Le cancer du sein est-il héréditaire ?
Dans certaines familles, le cancer du sein est plus fréquent que prévu. Environ 15 à 20 % des femmes atteintes d'un cancer du sein ont une mère, une sœur ou une fille atteinte d'un cancer du sein. On parle alors de "cancer du sein familial".
Une vie saine garantit-elle que vous n'aurez pas de cancer du sein ?
Le fait de contrôler son poids, notamment par une alimentation équilibrée et variée, et de faire suffisamment d'exercice contribue à réduire le risque de cancer du sein.
Chez les femmes, le cancer du sein est de loin le cancer le plus fréquemment diagnostiqué, représentant environ 30 % de tous les nouveaux diagnostics de cancer. Bien que la toute grande majorité des cancers du sein se manifestent chez des femmes de plus de 50 ans (avec un âge moyen de 63 ans), les jeunes femmes peuvent également être atteintes, quoique bien plus rarement.
En 2018, on n’a enregistré que 7 cancers du sein sur 1 000 chez les femmes de moins de 31 ans. L’âge au moment du diagnostic joue néanmoins un rôle considérable dans les chances de survie. Les femmes entre 45 et 54 ans ont plus de 90 % de chances d’être encore en vie 5 ans après le diagnostic. Pour les femmes plus jeunes et celles entre 55 et 64 ans, ces chances sont à peine moins importantes.
Mais, à partir de 65 ans, on constate une baisse jusqu’à 83 % et même jusqu’à 72 % pour les plus de 75 ans. Le stade auquel le cancer se situe au moment du diagnostic a également une grande influence sur les chances de survie. Plus la tumeur est grosse et plus il y a de métastases qui se sont propagées aux glandes lymphatiques ou à d’autres organes, plus le pronostic est négatif.
Mais le cancer du sein touche aussi les hommes. Les hommes possèdent en effet aussi du tissu de glandes mammaires. Dès lors, chez eux également, des cellules normales
peuvent commencer à se multiplier de manière incontrôlée et devenir des cellules cancéreuses. Mais chez les hommes, c’est environ 100 fois moins fréquent que chez les femmes. Chez les hommes, les chances de survie 5 ans après le diagnostic sont généralement un peu moindres que chez les femmes.
Ce qui explique pourquoi en Belgique toutes les femmes entre 50 et 69 ans sont invitées tous les deux ans à passer gratuitement une mammographie (une radiographie du sein). Mais certains symptômes peuvent quand même être annonciateurs d’un cancer, comme le montre l’infographie ci-contre. Certains de ces symptômes peuvent aussi n’être que des changements normaux dus au cycle menstruel.
Mais, si les symptômes persistent plus d’un mois, mieux vaut consulter votre généraliste ou votre gynécologue pour un examen plus approfondi. Ne remettez pas la consultation à plus tard sous prétexte que vous ne ressentez aucune douleur, car le cancer du sein est généralement indolore à un stade précoce. Votre médecin vous invitera alors à passer une mammographie et/ou une échographie (imagerie au moyen d’ondes sonores), éventuellement suivie d’une biopsie. Dans ce cas, un petit morceau de tissu est prélevé ou aspiré avec une aiguille pour vérifier s’il est bénin ou malin. S’il s’agit d’une lésion maligne, d’autres examens peuvent chercher à déterminer la présence de métastases à d’autres endroits de l’organisme.
L’hormone féminine œstrogène stimule la croissance des tissus du sein, et peut donc contribuer au développement de certains types de cellules cancéreuses. Plus longtemps on est exposé à des œstrogènes au cours de sa vie, plus ce risque est élevé. La production d’œstrogènes est réduite avant et après la période de fertilité, ainsi que pendant la grossesse.
Si vous avez vos premières règles avant 12 ans, si votre ménopause n’intervient qu’à un âge avancé, si vous n’avez pas d’enfants ou si votre première grossesse n’intervient qu’après 30 ans, vous courez donc un risque un peuplus élevé.
Allaiter a par contre un effet protecteur. Mais l’avortement n’a pas d’influence sur le risque de cancer du sein. D’autre part, la pilule anticonceptionnelle et le
traitement hormonal de substitution (THS) contre les troubles de la ménopause contiennent également des œstrogènes. Il n’y a toutefois pas lieu de paniquer. En chiffres absolus, le risque de cancer du sein n’augmente que très peu. Avec une pilule contenant des œstrogènes et des progestagènes, il s’agit de 1 cas supplémentaire de cancer du sein pour 7 690 utilisatrices. Ce risque augmente avec la dose et la durée de la thérapie, et diminue quand on l’arrête.
Pour la pilule comme pour le THS, il est important de bien envisager avantages et inconvénients avec votre médecin, et notamment le risque légèrement accru de cancer du sein, surtout si vous présentez un risque supérieur de développer ce cancer.
Dans certaines familles, le cancer du sein est plus fréquent que la normale. 15 à 20 % environ des femmes avec un cancer du sein ont une mère, une sœur ou une fille atteinte de la même affection. On parle alors de ‘forme familiale de cancer du sein’. Mais ce risque accru n’est lié directement que chez 5 à 10 % des patients à une anomalie de l’ADN, un ‘défaut génétique’, transmis de génération en génération. Cela ne signifie pas pour autant que tous les membres de la famille présentant cette anomalie développeront automatiquement un cancer du sein, mais bien que le risque est supérieur par rapport à la population générale.
Les anomalies génétiques les plus connues touchent les gènes BRCA1 et BRCA2, mais elles peuvent aussi se présenter dans d’autres gènes (PALB2, TP53, CHEK2, ATM, PTEN, CDH1, STK11 p.ex.). Pour les autres formes familiales de cancer du sein, aucune anomalie dans un de ces gènes n’a toutefois pu être mise en évidence. Sans doute s’agit-il d’anomalies dans d’autres gènes, pas encore identifiés, en combinaison avec des facteurs environnementaux auxquels plusieurs membres de la famille sont exposés.
Inversement, le fait qu’un parent ait un cancer du sein ne signifie pas automatiquement qu’il s’agisse d’une forme familiale de ce cancer. Si cela vous inquiète, établissez l’arbre généalogique de votre famille et indiquez-y qui a eu un cancer du sein et à quel âge. Sur cette base, votre médecin pourra décider de l’utilité de vous faire passer des tests génétiques.
Beaucoup de produits alimentaires ont la réputation d’aggraver le risque de cancer du sein ou de sa récidive (la viande rouge et la charcuterie par exemple), ou au contraire de le réduire (régime méditerranéen, produits laitiers, beaucoup de légumes, de fruits et de fibres par exemple). Mais, jusqu’ici, aucune de ces allégations n’est suffisamment étayée pour pouvoir les confirmer ou les démentir avec certitude.
Il en va d’ailleurs de même avec les vitamines et les suppléments alimentaires, surtout populaires auprès des patients en traitement pour un cancer du sein ou en post-traitement pour éviter une récidive. Certains de ces suppléments peuvent même potentiellement se révéler dangereux, en interagissant avec les médicaments et en réduisant leur efficacité.
Il semble ainsi que le curcuma pourrait diminuer l’efficacité de l’hormonothérapie lors d’un cancer du sein. Les patients souffrant d’un cancer du sein et désireux de prendre ces suppléments feront bien d’interroger d’abord leur médecin traitant à ce sujet.
Par contre, il est prouvé à suffisance que l’alcool augmente le risque de cancer du sein. Plus la consommation quotidienne d’alcool est élevée, plus le risque est important. En Europe occidentale, 5 % environ des cancers du sein peuvent être attribués à une consommation d’alcool. Ce facteur de risque – qui ne dépend que de vous - est cependant moins connu chez les femmes que, par exemple, le risque d’une forme familiale de cancer du sein, auquel vous ne pouvez rien.
Un autre facteur ‘prouvé’ de risque est le surpoids chez les femmes après la ménopause. L’obésité serait responsable d’environ 8 % des cas de cancer du sein. Maintenir son poids sous contrôle, notamment avec un régime varié et équilibré, et bouger suffisamment, contribuent à réduire le risque de cancer du sein ou de récidive après un cancer du sein.
Il y a de plus en plus d’indices montrant que le risque de cancer du sein est plus élevé chez les fumeurs (actifs ou passifs), surtout chez les femmes d’une famille où le cancer du sein est plus fréquent que la normale et chez les femmes qui commencent à fumer à un jeune âge. Ceci doit encore être confirmé par des recherches supplémentaires.
Attention : une vie super saine n’est pas une garantie de ne jamais développer de cancer du sein. Un quart seulement des cas de cancer du sein seraient liés à des facteurs qu’on peut soi-même maîtriser. Les facteurs sur lesquels on n’a aucune prise sont donc nombreux, comme le sexe, l’âge, la couleur de peau, la densité du tissu mammaire ou l’hérédité. Mais un style de vie sain contribue également, quoi qu’il en soit, à prévenir nombre d’autres cancers et de maladies.