Psychothérapeute, psychologue, coach... Quelle est la différence ?

La psychologie clinique est une profession de la santé mentale agréé par les pouvoirs publics depuis 2016. Pour pouvoir exercer cette profession, il faut avoir suivi la formation universitaire en psychologie clinique de cinq ans, ainsi qu’un stage professionnel d’un an. Ceci donne accès à un visa et à un agrément pour l’exercice de cette profession. Découvrez ici si une personne se prétendant psychologue peut effectivement exercer cette profession. 

Un tel agrément par les pouvoirs publics va de pair avec certaines obligations de la part d’un soignant. Les psychologues cliniciens sont ainsi soumis à la loi Droits du patient. Les psychologues cliniciens sont également soumis au code de déontologie de la Commission des psychologues. En cas de non-respect de ce code de la part d’un psychologue, vous pouvez introduire une plainte auprès de la Commission des psychologues.

Un psychologue n’est pas forcément un psychothérapeute. La formation pour devenir psychologue clinicien est une formation de base. Elle offre les instruments standard permettant d’appréhender des problèmes psychiques. Beaucoup se spécialisent ensuite en psychothérapie afin de pouvoir traiter des problèmes plus complexes (comme les troubles alimentaires et de l’anxiété) et les questions existentielles.

Les consultations auprès d’un psychologue clinicien ne font l’objet d’aucun remboursement général. Des consultations auprès d’un psychologue clinicien conventionné font par contre l’objet d’une compensation de la part de l’assurance maladie sous certaines conditions. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre mutuelle. Elle peut parfois vous proposer une intervention. 

Les psychiatres ont une formation médicale. Ils suivent une formation en médecine (6 ans d’étude), avant de se spécialiser en psychiatrie (6 années d’études supplémentaires). 

Contrairement aux psychologues, les psychiatres sont autorisés à prescrire des médicaments en tant que médecins. Ce qui ne signifie en aucun cas qu’ils traiteront systématiquement chaque problème ou trouble psychique à coup de médicaments. Un traitement chez un psychiatre peut également consister en des interventions non médicamenteuses, comme des recommandations et un accompagnement.  

Là encore, n’oubliez pas qu’un psychiatre n’est pas forcément un psychothérapeute. Pour pouvoir exercer la psychothérapie, une spécialisation est requise.
Les consultations auprès d’un psychiatre sont partiellement remboursées par l’assurance maladie. 

Soyez très prudent dans le choix d’un psychothérapeute. Il y a quelques années, les pouvoirs publics ont pris des mesures visant à réguler plus sévèrement le droit à exercer la psychothérapie. Cependant, un arrêt de la Cour Constitutionnelle stipule que toute personne active avant le 1er septembre 2016 en tant que psychothérapeute peut poursuivre ses activités. Quelle que soit sa formation... 

D’ailleurs, tout ce qui se prétend « psychothérapie » n’en est pas forcément. Par définition (et d’après la loi), la psychothérapie est basée sur un cadre de référence scientifique. Des « thérapies » telles que les PNL (Programmes neurolinguistiques) et l’EFT (Emotional Freedom Therapy, aussi appelée « tapping ») sont des pseudosciences et non de la psychothérapie.

Qu’est-ce que la psychothérapie ?

• La thérapie comportementale part du principe que les actions et pensées d’une personne sont en grande partie liées à ses acquis. L’attention se porte dès lors essentiellement sur l’apprentissage de nouveaux comportements.
• Les thérapeutes orientés psychanalyse et psychodynamique essaient de mettre à jour des processus inconscients à l’aide d’entretiens.
• La thérapie systémique se concentre sur les relations avec les membres de la famille ou d’autres personnes de l’entourage. Il arrive fréquemment que des proches soient impliqués dans les sessions.
• Un psychothérapeute dont le travail est centré sur le patient fera pleinement preuve d’empathie, d’acceptation (accepter le patient et le laisser s’accepter pour qui il est) et de sincérité (pas de fausse empathie, p. ex.), afin de permettre au patient de prendre conscience de ses propres besoins.

Chercher un psychothérapeute fiable

• Le thérapeute reste muet, avare ou évasif face à des demandes d’informations concernant sa formation, son affiliation à une association professionnelle, sa méthode de travail, le prix d’une consultation, etc. ? Soyez dans ce cas sur vos gardes.
• Vérifiez la formation préalable du thérapeute. Une formation en tant que psychologue clinicien, orthopédagogue clinicien ou médecin présente l’avantage que ces métiers sont agréés par les pouvoirs publics. Ils sont entre autres liés par la loi « Droits des patients ». Tout psychothérapeute devrait au moins être bachelier en orientation psychosociale (comme bachelier en psychologie appliquée) ou médicale.
• Ne vous adressez qu’à quelqu’un qui a suivi une formation en psychothérapie auprès d’un institut lié à une université. N’hésitez pas à contacter l’institut de formation pour vérifier si la personne auprès de qui vous voulez suivre une thérapie y a réellement effectué sa formation.

Attention : coach n’est pas un titre protégé. N’importe qui peut s’autoproclamer en tant que tel. Même ceux qui n’y connaissent absolument rien... 

Beaucoup de coaches ont malgré tout suivi une (courte) formation de coach. Un coach avec une solide formation peut être utile pour des personnes saines d’esprit qui recherchent des méthodes d’épanouissement de soi-même. Le but du coaching n’est par contre pas de soigner les maladies psychiques. Ce n’est pas pour rien que la International Coaching Federation, une autorité dans le domaine du coaching, insiste sur le fait que les coaches doivent orienter les coachés chez qui ils remarquent des troubles psychiques vers des soins de santé mentale.

Ce qui n’a pas empêché de nombreux coaches de se prétendre aptes à traiter de graves problèmes de santé comme le burn-out lors de notre enquête de 2018, alors qu’ils n’y étaient absolument pas formés.  « J’ai moi-même souffert d’un burn-out », a proclamé un coach sur cinq. Toute expérience personnelle est indubitablement enrichissante. Elle ne vous apprendra par contre en rien comment traiter les autres de manière scientifiquement responsable.