Les consommateurs belges sur la voie de la durabilité malgré les obstacles
Les Belges se montrent globalement engagés dans des comportements durables, mais des obstacles persistent. C’est ce que révèle le Consumer Sustainable Behavior Index (CSBI), un indice international qui évalue les habitudes de consommation responsable à travers plusieurs dimensions : alimentation, énergie, mobilité, achats et gestion des déchets.

Des résultats globalement positifs
Cette enquête sur les comportements durables des consommateurs a été menée dans 8 pays (Autriche, Belgique, Canada, Espagne, Italie, Portugal, Slovénie et USA) avec 1011 répondants en Belgique.
Selon les résultats, la Belgique obtient un score moyen global, (52) avec des résultats supérieurs à la moyenne dans deux domaines : la gestion de l’eau et de l’énergie à la maison, ainsi que les déplacements et la mobilité.
L’un des enseignements majeurs des résultats de cette étude concerne le rôle du niveau d’éducation : les personnes disposant d’un niveau d’études élevé obtiennent un score moyen de 54 contre 51 pour celles ayant un niveau faible ou moyen. Autrement dit, plus on est informé et sensibilisé, plus on agit de manière durable.
Des comportements responsables déjà bien ancrés
Dans leur vie quotidienne, de nombreux Belges adoptent déjà des gestes durables :
- Réduction de la consommation de viande : 40 % des consommateurs de viande tentent d’en réduire la quantité, même si 43 % ne cherchent pas à le faire. Seuls 2 % se déclarent végétariens et 2 % végans.
- Lutte contre le gaspillage alimentaire : 43 % des répondants affirment réduire leurs déchets alimentaires « beaucoup », et 23 % « (quasiment) complètement ».
- Mobilité : 43 % déclarent marcher, utiliser le vélo ou les transports publics dans leurs trajets quotidiens.
- Voyages en avion : 43 % essaient d’éviter de prendre l’avion autant que possible.
- Efficacité énergétique : 50% (dont 37 % déclarent suivre souvent le comportement consistant à avoir une maison bien isolée, et 13 % déclarent le suivre presque toujours), et 41 % disent adopter régulièrement des comportements économes en énergie.
- Consommation raisonnée : 37 % réduisent la surconsommation « beaucoup » et 33 % « quelque peu ».
- Produits durables et réparables : 53 % privilégient les produits de qualité, conçus pour durer et être réparés.
- Réutilisation et réparation : 71 % (dont 41 % déclarent suivre souvent le comportement consistant à réutiliser les produits aussi longtemps que possible, et 30 % déclarent le suivre presque toujours) et 32 % les réparent souvent plutôt que d’en acheter de nouveaux.
Les déchets, priorité numéro un pour les Belges
Interrogés sur ce qu’ils considèrent comme le plus important pour la durabilité, les Belges placent la gestion des déchets en tête, suivie par l’eau et l’énergie domestique, puis l’alimentation, la mobilité et enfin les achats non alimentaires.
Les experts consultés dans le cadre de l’étude ne partagent pas tout à fait ce classement : selon eux, l’alimentation reste le levier le plus puissant pour agir sur la durabilité, alors que les Belges la classent seulement en troisième position.
Un niveau d’information en progression
Près de 42 % des répondants se disent bien ou très bien informés sur les questions de durabilité — une proportion en hausse par rapport aux enquêtes précédentes.
Le domaine de la gestion des déchets est celui où les Belges se sentent le mieux informés (59 %), tandis que la consommation de produits et services reste à la traîne (41 %).
Fait intéressant : plus les répondants se sentent bien informés, plus leur score de comportement durable est élevé. L’accès à l’information apparaît donc comme un moteur essentiel du changement.
Près d’un répondant sur deux (46 %) estime adopter des comportements durables « beaucoup » ou « (quasiment) complètement ». La gestion des déchets est encore une fois la dimension la plus valorisée (67 % de comportements jugés durables), tandis que la mobilité reste le point faible (43 %). De plus, 60 % des Belges considèrent qu’avoir un comportement durable est « très » ou « extrêmement important ».
Des freins bien identifiés : le coût et le manque d’options
Si les intentions sont là, la mise en pratique se heurte encore à plusieurs obstacles :
- Le coût est cité comme le principal frein par une majorité de Belges.
- Le manque d’informations vient ensuite, suivi du manque d’infrastructures (notamment pour le recyclage ou la mobilité), du manque de choix durables sur le marché, et enfin du manque de temps.
Ces freins varient selon les domaines:
- Dans l’alimentation, les Belges évoquent avant tout le coût et le manque d’alternatives durables.
- Dans la mobilité, c’est le manque d’infrastructures et les prix élevés qui posent problème.
- Pour l’eau et l’énergie, le coût reste le principal facteur limitant (pour 35 % des répondants).
Conclusion: entre conviction et pragmatisme
En résumé, les Belges se montrent de plus en plus conscients de l’impact de leurs choix, et disposés à agir. Les comportements les plus ancrés concernent la gestion des déchets et les économies d’énergie, tandis que la mobilité et la consommation alimentaire restent des axes d’amélioration. Mais pour transformer cette conscience en action généralisée, l’information, la disponibilité de solutions durables et surtout leur accessibilité financière apparaissent comme des leviers incontournables.Vers le haut de la page