Maladie de Crohn : causes, symptômes et traitements
La maladie de Crohn n'est pas des simples à diagnostiquer ou à traiter. Nous passons en revue les causes possibles de cette maladie, les traitements existants, et ce que vous pouvez mettre en place au niveau de votre mode de vie.
Sur cette page
- C’est quoi la maladie de Crohn?
- Quelles sont les symptômes de la maladie de Crohn?
- Quelles sont les causes de la maladie de Crohn?
- Comment la maladie de Crohn est-elle diagnostiquée?
- Quels sont les traitements existants contre la maladie de Crohn?
- Peut-on guérir de la maladie de Crohn?
- Les idées reçues sur la maladie de Crohn
C’est quoi la maladie de Crohn?
La maladie de Crohn est une forme de maladie inflammatoire de l’intestin (MII). Chez les patients atteints de cette maladie, certaines parties du tube digestif sont chroniquement enflammées. Toutes les parties du tube digestif peuvent être affectées, de la bouche à l’anus. Mais certains organes sont plus concernés que les autres, notamment la dernière partie de l’intestin grêle et des sections du gros intestin.
Le plus souvent, l’inflammation ne touche pas l’ensemble du tube digestif. Les sections saines et malades alternent, et les zones enflammées sont disséminées.
La maladie peut apparaître et se développer à tout âge mais elle est le plus souvent diagnostiquée entre 18 et 35 ans.
Quelle est la fréquence de la maladie de Crohn ?
Selon le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE), près de 15 000 personnes en Belgique souffrent de la maladie de Crohn. La prévalence se situe aux environs de 1 personne sur 500 à 650.
Selon un article paru récemment dans The Lancet, près de 15 patients sont diagnostiqués chaque année en Europe par tranche de 100 000 personnes.
Dans certaines régions du monde, par exemple l’Asie et l’Amérique du Sud, la maladie de Crohn progresse. Cette augmentation de cas pourrait s’expliquer par des changements dans le mode de vie et l’exposition à la pollution.
Vers le haut de la pageQuelles sont les symptômes de la maladie de Crohn?
Chez la plus grande partie des patients, les symptômes sont alternativement sévères et maîtrisés.
Lors d’une poussée, la maladie s’accompagne généralement de crampes abdominales, de diarrhée avec du sang et du mucus, de fatigue, de vomissements, d’une perte de poids. L’inflammation provoque souvent une légère fièvre.
Près d’un patient sur cinq développe des abcès, des fissures et/ou des plaies autour de l’anus. Certains patients développent aussi des "fistules", des petits passages qui se forment dans la paroi intestinale en raison de l’inflammation. Les selles ou le pus peuvent exploiter ces passages pour se retrouver, par exemple, dans le vagin ou la vessie, ou s’écouler par les ouvertures autour de l’anus. Des infections peuvent aussi apparaître dans ces zones.

En raison de l’accumulation de tissu cicatriciel dans les intestins, les patients peuvent également développer des sténoses intestinales (rétrécissements) qui peuvent provoquer des douleurs abdominales aigües après avoir mangé. Dans certains cas, il arrive même que l’intestin se bloque complètement.
Jusqu’à 50 % des patients souffrant de la maladie de Crohn développent aussi une inflammation en dehors du tube digestif. Ces inflammations touchent le plus souvent les articulations, la peau et les yeux.
Ces symptômes peuvent perturber fortement la vie. Il n’est dès lors pas étonnant que plus de 70 % des patients rapportent des troubles psychologiques comme du stress, de l’anxiété ou des symptômes de dépression. Certains patients signalent aussi une fatigue chronique. Toutefois, il est important de noter que certaines personnes touchées par cette maladie ne présentent que peu de symptômes ou des symptômes assez vagues. Il arrive qu’un diagnostic erroné soit posé si les symptômes ne sont pas très prononcés.
Vers le haut de la pageQuelles sont les causes de la maladie de Crohn?
On pense généralement que la maladie de Crohn résulte d’un dérèglement du système immunitaire, qui s’attaque à la muqueuse intestinale. Cette maladie est parfois qualifiée d’auto-immune mais il n’y a pas unanimité sur la question.
Quoi qu’il en soit, la maladie de Crohn est une maladie à médiation immunitaire. La cause de cette réponse immunitaire n’est pas claire. Toutefois, on suppose généralement que cette cause est multifactorielle. La maladie est presque certainement le résultat d’une combinaison de multiples facteurs.
La maladie de Crohn est-elle héréditaire ?
Les chercheurs ont identifié plus de 200 variations génétiques qui influencent le risque de développer la maladie de Crohn, ce qui indique une certaine prédestination génétique.
En raison de cette prédisposition génétique, certains patients hésitent à avoir des enfants. Mais le risque de transmettre la maladie à ses enfants est faible : seulement 5 enfants sur 100 peuvent la développer si l’un des parents est atteint. Jusqu’à 30 enfants sur 100 peuvent développer la maladie de Crohn si les deux parents sont atteints.
Microbiome intestinal
Le microbiome intestinal (ou flore intestinale) est constitué des bactéries, des virus et des champignons naturels qui vivent dans l’intestin.
Des recherches ont montré des changements dans la composition et la fonction du microbiote intestinal chez les personnes atteintes de la maladie de Crohn, par rapport aux personnes en bonne santé. Ce déséquilibre du microbiome intestinal peut contribuer au développement de la maladie.
Infection
Une infection par un virus, une bactérie ou un champignon pourrait aussi être un facteur déclenchant de la maladie de Crohn.
Les autres facteurs de risque
Parmi les autres facteurs, citons encore :
- Tabagisme. Les fumeurs sont 40 à 70 % plus susceptibles de développer la maladie de Crohn que les non-fumeurs. En outre, le tabagisme est associé non seulement à un risque accru de développer la maladie, mais aussi à une apparition plus précoce, à des poussées plus fréquentes, à un besoin accru de traitement immunosuppresseur et de chirurgie, ainsi qu'à un risque accru de récidive de la maladie après une intervention chirurgicale.
- Régime alimentaire. Une alimentation pauvre en fibres et riche en graisses saturées est associée à un risque accru de développer la maladie de Crohn.
- Médication. La prise d'antibiotiques, d'aspirine, d'AINS (anti-inflammatoires tels que l'ibuprofène) et de la pilule contraceptive peut potentiellement augmenter le risque de développer la maladie de Crohn.
Il n’y a qu’un faible lien entre ces facteurs et la maladie, et la relation de cause à effet n’a pas été démontrée. Certaines personnes ont un régime alimentaire parfaitement sain mais développent quand même la maladie de Crohn. De nombreuses questions sont toujours sans réponse.
Vers le haut de la pageComment la maladie de Crohn est-elle diagnostiquée?
En cas de suspicion de maladie de Crohn, votre médecin généraliste vous renvoie vers un gastro-entérologue (spécialiste des maladies digestives). Dans un premier temps, vos symptômes sont examinés en détail. Différents types d’examens peuvent ensuite être réalisés : des examens physiques (par exemple un examen de l’anus), une analyse de sang, une analyse de selles, une colonoscopie (examen interne des intestins).
Lors d’une colonoscopie, on prélève de petits échantillons de tissus dans l’intestin pour un examen plus approfondi (biopsie). Dans certains cas, une échographie ou une IRM est pratiquée. Le médecin cherche, dans le sang et dans les selles, des signes pouvant indiquer une inflammation. Par exemple un taux élevé de calprotectine (une protéine) dans les selles ou un taux peu élevé de fer dans le sang.
Avant de diagnostiquer la maladie de Crohn, le médecin cherche d’autres explications possibles aux symptômes. Plusieurs autres affections peuvent induire des symptômes comparables, par exemple :
- Colite ulcéreuse (CU), une inflammation chronique du gros intestin (côlon) qui provoque des ulcères et une inflammation. Comme la maladie de Crohn, la CU fait partie des maladies inflammatoires de l’intestin (MII).
- Inflammation intestinale due à une infection par une bactérie ou un parasite.
- Cancer du côlon.
Quels sont les traitements existants contre la maladie de Crohn?
La maladie de Crohn ne se guérit malheureusement pas. Un traitement approprié permet toutefois de réduire l’inflammation et les symptômes, et aussi de prévenir l’apparition de nouvelles inflammations. Le traitement est axé sur l’élimination de l’inflammation dans la paroi intestinale.
On fait une distinction entre :
- le traitement d’induction, dont l'objectif est de calmer l’inflammation ;
- le traitement d’entretien, dont l'objectif est de prévenir une nouvelle poussée.
Plusieurs médicaments permettent de traiter la maladie de Crohn. Le choix du médicament dépend de la localisation, de l’étendue et de la gravité de l’inflammation, de l’évolution prévue et de la réponse aux médicaments administrés précédemment. Malheureusement, il faut parfois du temps pour trouver un médicament ou une combinaison de médicaments suffisamment efficaces pour contrôler les symptômes.
Il est par ailleurs fréquent que des médicaments cessent d’agir après un certain temps. Il faut alors trouver un autre traitement.

Il faut parfois du temps pour trouver un médicament ou une combinaison de médicaments efficaces.
Les médicaments pour traiter la maladie de Crohn
1. Les corticostéroïdes
En cas de poussée, on prescrit souvent des corticostéroïdes aux patients atteints de la maladie de Crohn. Ils aident à contrôler l’inflammation. Ils peuvent être administrés par voie orale, rectale ou intraveineuse.
Les corticostéroïdes sont destinés à une utilisation à court terme (de quelques semaines à quelques mois) pour supprimer une poussée. Ils n’ont pas d’effet positif démontré en tant que traitement d’entretien.
On distingue les corticostéroïdes systémiques (par exemple prednisone, prednisolone, méthylprednisolone) et les corticostéroïdes à effet local dans les intestins (budésonide). Les corticostéroïdes systémiques provoquent souvent plus d’effets secondaires.
2. Les immunosuppresseurs classiques
Ces médicaments suppriment le système immunitaire. Autrement dit, ils diminuent son agressivité. L’inflammation dans les intestins est ainsi ralentie. Ils se présentent sous forme de comprimés ou d’injection.
L’efficacité de ces médicaments n’apparaît qu’après 6 à 12 semaines. Ils sont principalement utilisés comme traitement d’entretien à long terme pour prévenir de nouvelles poussées.
Ils peuvent également être prescrits pour empêcher l’organisme de produire des anticorps contre les "anti-TNF", aussi appelés inhibiteurs du TNF, des médicaments biologiques fréquemment utilisés pour traiter la maladie de Crohn (voir plus bas).
La prise de ces médicaments nécessite des analyses de sang régulières pour vérifier que les taux de globules blancs, de globules rouges et de plaquettes ne sont pas trop bas. Il faut aussi contrôler régulièrement le fonctionnement du foie si on prend ces médicaments.
L'azathioprine, le méthotrexate et le mercaptopurine sont des exemples de médicaments appartenant à cette acétgorie.
3. Les inhibiteurs du TNF
TNF est l’abréviation de Tumor Necrosis Factor (facteur de nécrose tumorale), une protéine qui stimule les réactions inflammatoires.
Dans les maladies inflammatoires de l’intestin, par exemple la maladie de Crohn, le système immunitaire produit un surplus de cette protéine. En bloquant le TNF grâce à la prise de médicaments, il est possible de réduire l’inflammation. C’est l’action des inhibiteurs du TNF.
Ce sont des médicaments biologiques. Leur substance active est un type de protéine produite par des cellules vivantes cultivées en laboratoire.
Ces médicaments sont souvent administrés sous perfusion, ce qui implique de se rendre à l’hôpital à des intervalles de quelques semaines. Mais aujourd’hui, il est aussi possible de se les injecter soi-même à l’aide d’une seringue préremplie ; ces injections sous-cutanées doivent être pratiquées toutes les deux semaines.
Malheureusement, ces médicaments sont très chers. Ils ne sont normalement proposés et remboursés que si les autres traitements sont insuffisants.
Un exemple ?
- 6 seringues préremplies de 120 mg coûtent 1 980,88 €, soit 330 € par seringue.
- La dose d’entretien de la formule sous-cutanée de Remsima est de 120 mg toutes les 2 semaines.
- Coût mensuel : au moins 660 €.
Humira (adalimumab)
- 6 seringues préremplies de Humira (6 x 40 mg) coûtent 1 360,40 €, soit 227 € par seringue.
- Après le traitement d’induction, la posologie recommandée est de 40 mg toutes les 2 semaines par injection sous-cutanée.
- Coût mensuel : au moins 454 €.
En Belgique, l’assurance maladie obligatoire rembourse ces médicaments sous certaines conditions. Les inhibiteurs du TNF sont aussi utilisés dans le traitement de diverses autres affections comme la polyarthrite rhumatoïde, l’arthrite psoriasique, la spondylarthrite ankylosante (maladie de Bechterew) et le psoriasis.
4. Les produits biologiques
Outre les inhibiteurs du TNF, on utilise d’autres médicaments biologiques pour traiter la maladie de Crohn. Le védolizumab, l’ustekinumab et le risankizumab sont des exemples connus. Comme l’adalimumab et l’infliximab, ce sont des anticorps monoclonaux obtenus à partir de cellules de hamster ou de souris génétiquement modifiées. Toutefois, ils ne ciblent pas les mêmes substances que le TNF. Concrètement, ils bloquent l’action d’autres substances.
Ces médicaments sont aussi très chers. Vu leur coût, ils ne sont actuellement autorisés en Belgique que comme traitements de deuxième intention, quand un autre traitement ne fonctionne pas ou plus. Chez nous, ils sont remboursés sous certaines conditions. Au niveau du budget, comptez :
- pour l'Entyvio (védolizumab), c'est 2 785,54 € pour 6 seringues préremplies 108 mg (à raison d'une dose d'entretien de 108 mg toutes les 2 semaines, soit au minimum 929 €/mois*.
- pour le Stelara (ustekinumab), c'est 1 406,06 € pour un stylo prérempli 90 mg, à raison d'une dose d’entretien de 90 mg toutes les 8 semaines, soit au minimum 703 €/mois*.
- pour le Skyrizi (risankizumab), c'est 2 024,29 € pour un on-body injector de 360 mg, à raison d'une dose d’entretien de 360 mg toutes les 8 semaines, soit au minimum 1 012 €/mois*.
*Prix en mai 2025
5. Les inhibiteurs de la Janus kinase (JAK)
C’est un nouveau type de médicament. Il bloque l’enzyme Janus kinase, qui joue un rôle important dans les processus inflammatoires de l’organisme. En bloquant ces enzymes, les inhibiteurs réduisent la réponse immunitaire hyperactive observées dans les maladies inflammatoires comme la maladie de Crohn.
Au stade actuel, un seul inhibiteur de la Janus kinase a été approuvé par l’Agence européenne des médicaments pour le traitement de la maladie de Crohn : l’upadacitinib (Rinvoq), approuvé en 2019. En Belgique, une boîte de 28 comprimés (de 15 mg) coûte 822,50 €. Une boîte permet un traitement d’entretien pendant environ un mois, quand tout se passe bien. Ce médicament est remboursé en Belgique sous certaines conditions.
Il doit être utilisé avec grande prudence car il y a un risque relativement élevé d’effets secondaires graves : crise cardiaque, infections graves et parfois mortelles, cancer.
L’Agence européenne des médicaments précise que ce médicament, comme tous les autres inhibiteurs de JAK, ne doit être administré qu’à certains patients si aucun autre traitement n’est disponible. Par exemple :
- si vous êtes âgé de 65 ans ou plus ;
- si vous présentez un risque accru de problèmes cardiovasculaires majeurs ;
- si vous présentez un risque de cancer ;
- si vous fumez ou si vous avez fumé pendant une longue période dans le passé.
6. Les médicaments à base d’acide 5-aminosalicylique (préparations à base de 5-ASA)
Ce type de médicament est utilisé depuis plusieurs décennies pour traiter les maladies inflammatoires de l’intestin. Mais il ne semble pas bien fonctionner chez les patients souffrant de la maladie de Crohn. Il peut aussi provoquer de graves effets secondaires, notamment des troubles rénaux et pulmonaires.
7. Les autres médicaments utilisés contre la maladie de Crohn
On prescrit à certains patients un traitement antibiotique. Ce traitement n’est pas efficace contre la maladie de Crohn mais il peut être utile si le patient a développé une infection bactérienne.
Dans certains cas, on prescrit aussi des médicaments qui aident à soulager des symptômes de la maladie de Crohn, comme le lopéramide pour traiter la diarrhée.
Les opérations chirurgicales dans le cadre de la maladie de Crohn
Selon le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE), jusqu’à la moitié des patients (de 30 à 50 %) devront subir une intervention chirurgicale dans les dix ans suivant le diagnostic initial, et près de 20 % des patients devront subir plus tard une seconde opération.
Quelques exemples d’interventions chirurgicales fréquemment pratiquées :
- Chirurgie visant à élargir un rétrécissement de l’intestin (stricturoplastie). Lors de cette opération, l’intestin n’est pas enlevé mais simplement étiré et réparé pour permettre aux aliments et aux selles de passer à nouveau correctement.
- Drainage chirurgical d’un abcès. Le chirurgien pratique une ouverture pour permettre aux liquides, comme le pus et le sang, de s’écouler du corps. L’objectif est de soulager les symptômes et de prévenir d’autres complications.
- Chirurgie visant à ôter les parties malades de l’intestin (résection). Les extrémités saines sont ensuite reconnectées.
Pour les patients souffrant de la maladie de Crohn, la chirurgie est élective dans la plupart des cas. Mais la maladie peut provoquer des complications aigües (perforation, hémorragie massive, obstruction complète de l’intestin par exemple) qui nécessitent une intervention chirurgicale d’urgence (dans 6 à 16 % des cas).
Qu’est-ce qu’une stomie ?
S’il a fallu ôter une partie de l’intestin et si l’anus et/ou le rectum sont gravement enflammés, les patients devront parfois subir une stomie. C’est une ouverture artificielle dans la paroi abdominale par laquelle les selles peuvent s’évacuer. Les selles sont collectées dans un sac fixé à la peau. Une stomie peut être temporaire ou définitive. Une stomie temporaire permet aux intestins de guérir. S’il a fallu enlever une grande partie du côlon, une stomie permanente s’impose.

L’importance d’un mode de vie sain
Outre les médicaments et les interventions chirurgicales, la prise en charge de la maladie de Crohn nécessite aussi l’adoption de différents changements dans le mode de vie.
La maladie de Crohn et la nutrition
Certains patients éprouvent des difficultés à s’alimenter correctement à cause d’une inflammation aux intestins. Ils évitent certains aliments qui déclenchent trop de symptômes. La nature exacte de ces aliments déclencheurs peut varier d’un patient à l’autre.
Une personne qui évite trop d’aliments peut souffrir de carences en nutriments importants, comme les vitamines et les minéraux. C’est fréquent chez les personnes atteintes de la maladie de Crohn. Les carences nutritionnelles les plus fréquentes sont le fer, la vitamine D et la vitamine B12. Un diététicien peut aider à avoir une alimentation aussi saine et équilibrée que possible et à éviter des carences, en tenant compte des symptômes du patient.
Dans certains cas, il est nécessaire de prendre (temporairement) des compléments nutritionnels pour éviter des carences.
En cas d’inflammation très sévère, ou avant une intervention chirurgicale, le patient pourra être obligé de passer partiellement ou totalement à une alimentation liquide pendant un certain temps pour donner aux intestins une chance de se rétablir.
Contrairement à une idée assez répandue, un patient souffrant de la maladie de Crohn peut consommer une grande quantité de fibres. Si la consommation de beaucoup de fibres n’aggrave pas les symptômes, il n’est pas nécessaire de la limiter, sauf si le patient souffre d’un rétrécissement de l’intestin (sténose) car il faut alors faire attention aux risques d’obstruction intestinale.
Maladie de Crohn et alimentation
L’activité physique
L’activité physique est importante pour tout le monde, à la fois pour la santé physique et la santé mentale. Chez les personnes atteintes de la maladie de Crohn, l’exercice physique peut aussi aider à prévenir les poussées.
Arrêter de fumer
Le tabagisme est mauvais pour tout le monde. Arrêter le tabac est encore plus important en cas de maladie de Crohn. Il semble en effet que le tabagisme puisse l’aggraver. Les fumeurs atteints par la maladie souffrent davantage de complications comme des sténoses, des fistules, des abcès. De plus, ils répondent moins bien aux médicaments et ont des poussées plus fréquentes.
Suivi du traitement
Le traitement de la maladie de Crohn commence par une détection précoce et la surveillance étroite de l’inflammation dans les intestins. Ces deux étapes sont importantes pour prévenir des complications graves. Des études montrent qu’une inflammation persistante, même s’il y a peu ou pas de symptômes, peut toujours avoir des conséquences sérieuses.
Les médecins doivent donc réaliser des contrôles réguliers : endoscopie (examen par caméra), scanners (IRM ou CT scan), analyses de sang et de selles (comme la protéine C réactive et la calprotectine fécale). Ces examens sont essentiels après l’adaptation d’un médicament.
Ces contrôles donnent au médecin des informations claires sur l’efficacité du traitement. Il peut ainsi être ajusté rapidement, si nécessaire.
Une surveillance étroite de l’inflammation aide à prévenir des complications graves comme le cancer colorectal, les sténoses, les fistules et les abcès. Cette surveillance augmente aussi les chances de guérison de la muqueuse intestinale. Il y a par conséquent moins d’hospitalisations, moins de poussées et moins d’interventions chirurgicales.
Vers le haut de la pagePeut-on guérir de la maladie de Crohn?
Il n’existe pas de traitement curatif, mais un traitement peut aider à diminuer ou à contrôler les symptômes.
Les patients atteints de la maladie de Crohn ont-ils une espérance de vie plus courte ?
Certaines études suggèrent que les personnes atteintes de cette maladie vivent en moyenne quelques années de moins que les personnes non atteintes. Mais il n’est pas certain que ce soit toujours vrai aujourd’hui.
Les options thérapeutiques étaient beaucoup moins nombreuses dans le passé. Et donc, avec tous les nouveaux traitements disponibles, il n’est pas sûr que les anciennes données soient toujours correctes.
Vers le haut de la pageLes idées reçues sur la maladie de Crohn
Les personnes atteintes de la maladie de Crohn présentent-elles un risque plus élevé de cancer du côlon ?
Selon la BMJ Best Practice, les personnes touchées par cette maladie présentent un risque un peu plus élevé de développer un cancer du côlon. Le risque absolu reste toutefois faible. Les patients qui souffrent de la maladie depuis plus de 8 ans et les personnes touchées qui ont une maladie colique prédominante sont plus à risque.
Quelle est la différence entre la maladie de Crohn et le syndrome de l’intestin irritable ?
La maladie de Crohn est une véritable affection inflammatoire qui peut endommager l’intestin. Le syndrome du côlon irritable (SII) est un trouble fonctionnel sans inflammation : l’intestin réagit de façon excessive mais n’est pas endommagé.
Les probiotiques sont-ils efficaces dans le traitement de la maladie de Crohn ?
Les probiotiques sont des micro-organismes vivants (comme certaines bactéries et certaines levures) qui seraient bénéfiques pour l’intestin. Ils sont disponibles sous forme de compléments alimentaires. Il existe aussi des aliments riches en probiotiques. Il n’est pas prouvé scientifiquement que les probiotiques aident à traiter la maladie de Crohn.
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