Virage à 180° de l'Agence européenne des médicaments

L'Europe a décidé que les résultats de toutes les études sur les médicaments devaient être rendus publics. Or, l'Agence européenne des médicaments semble opter pour une interprétation très restrictive de cette publicité. De quoi inciter le BEUC, notre organisation faîtière européenne, à la rappeler à l'ordre.
La transparence sur tous les résultats de toutes les études cliniques est une des exigences de notre Mémorandum. Et récemment, l'Europe a approuvé un règlement faisant de cette exigence une réalité. Hélas, l'interprétation qu'en fait l'Agence européenne des médicaments (EMA) ne va absolument pas dans la bonne direction.
Les bonnes intentions de l'Agence européenne des médicaments
L'EMA travaille depuis un petit temps déjà sur une nouvelle politique de transparence. Un changement plus que nécessaire après les lourdes remontrances adressées par le médiateur européen au sujet de son attitude fermée. L'année dernière encore, nous avions loué cette institution pour sa vision progressiste et son esprit d'ouverture. Le BEUC, notre organisation faîtière européenne, soutient même l'EMA dans le procès intenté à son encontre par les sociétés AbbVie et Intermune, celles-ci souhaitant préserver coûte que coûte le caractère confidentiel de leurs données.
Espoirs déçus ?
Si la société Abbvie a jeté l'éponge récemment, une bonne chose a priori, il semble hélas que l'EMA ait depuis lors opéré un virage à 180°. Concrètement, à en juger par ses intentions actuelles, les rapports ne seront pas publiés dans leur intégralité. Le contenu public serait défini par les sociétés, en concertation avec l'EMA. De plus, les rapports en question ne seraient lisibles que sur écran et non imprimables ni téléchargeables. Tout sauf respectueux du consommateur donc !
Rappel à l'ordre
Avec d'autres organisations de défense des consommateurs, nous exigeons que l'EMA définisse sa politique conformément à l'esprit de la nouvelle réglementation. La transparence peut en effet sauver des vies et constitue un droit fondamental ! Comme la médiatrice européenne, notre organisation faîtière européenne, le BEUC, a dès lors adressé un courrier à l'EMA afin de la rappeler à l'ordre. Gageons que notre appel sera entendu comme il se doit.