Réponse d’expert

Quelle est la qualité de l'air près de chez vous? Un aperçu de la qualité de l'air en Belgique

05 février 2025
Les taux de pollution de l'air en Belgique

05 février 2025
La qualité de l'air en Belgique est-elle bonne ? Quels sont les principales substances responsables de la pollution de l'air ? Découvrez les mesures prises par la Belgique pour améliorer la qualité de l'air, les dangers de la pollution pour votre santé et l'environnement, et ce que vous pouvez faire pour aider à lutter contre la pollution de l'air.

La qualité de l’air en Belgique

La pollution et ses effets sur la santé et l'environnement sont devenus des enjeux cruciaux de la société moderne. Qu'en est-il en Belgique et où en est la qualité de l'air dans notre pays ?

Si chacune des trois Régions possède son propre organisme en matière d'environnement (Institut scientifique de service public en Wallonie, Bruxelles Environnement - IBGE à Bruxelles et Vlaamse Milieumaatschappij (VMM) en Flandre), une initiative fédérale permet de rassembler toutes les données pour avoir une vue d'ensemble sur le territoire belge. Il s'agit de la Cellule Interrégionale de l'Environnement, Celine/Ircel.

"Elle surveille et informe sur la qualité de l’air en Belgique. Elle collecte des données via un réseau de stations automatiques réparties sur tout le territoire qui mesurent des polluants tels que l'ozone troposphérique, le dioxyde d'azote, le dioxyde de soufre, les particules en suspension et le benzène. La cellule publie des rapports annuels de l’état de la qualité de l’air en Belgique", résume notre experte environnement Carine Deschamps.

Vous pouvez ainsi trouver des informations publiées quotidiennement sur son site, comme le top 10 des endroits où les concentrations sont les plus élevées en Belgique.

Où en est la qualité de l'air en Belgique ?

"En analysant les mesures des années précédentes, on peut constater que la qualité de l’air en Belgique s’est progressivement améliorée au cours des trois dernières décennies. Les 25 dernières années, les concentrations moyennes annuelles de plusieurs polluants ont progressivement diminué dans l’air belge. Cela fait quelques années que la Belgique respecte globalement les valeurs limites européennes de qualité de l’air sur l’ensemble du territoire", constate Carine Deschamps.

Attention toutefois : il convient de souligner que les normes européennes sont bien moins sévères que les normes établies par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). La population reste donc exposée à une pollution supérieure à une ou plusieurs valeurs recommandées par l'OMS.

Si des nouvelles normes européennes devraient voir le jour d'ici 2030 pour plusieurs polluants (particules fines, dioxyde d’azote et dioxyde de soufre), elles restent moins contraignantes que celles de l'OMS...

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Qu'est-ce que la pollution de l'air et comment se forme-t-elle ?

Concrètement, la pollution de l'air désigne "la présence de substances nocives ou toxiques dans l'atmosphère en quantités suffisantes pour nuire à la santé humaine, aux écosystèmes et au climat. Ces substances peuvent être d'origine naturelle ou anthropique".

Elle se forme par l'émission de substances toxiques ou nocives dans l'atmosphère. On distingue :

  • Les polluants primaires, directement émis dans l'air.
  • Les polluants secondaires, qui se forment par réactions chimiques entre les différentes substances et d'autres composants atmosphériques.

Les polluants peuvent également être classifiés selon leur source :

  • La pollution naturelle, comme les éruptions volcaniques (cendres, dioxyde de soufre), les feux de forêt (particules fines, monoxyde de carbone) ou encore les émissions de composés organiques volatils par les plantes et les arbres.
  • La pollution anthropique, c'est-à-dire due aux activités humaines, comme le transport (oxydes d'azote (NOₓ), du CO, CO₂, hydrocarbures, particules fines et particules de suie appelées aussi Black Carbon), le chauffage (particules fines, Black Carbon, du méthane CH4 et des hydrocarbures volatils), l'industrie (dioxyde de soufre SO₂, oxydes d'azote NOx, CO₂ et composés organiques volatils), l'agriculture (le méthane CH4, le CO² et l’oxyde nitreux N₂O, de l'ammoniac NH3, des oxydes d’azote NOx, des composés organiques volatils) ou encore l'incinération des déchets.

Une fois émis dans l'atmosphère, ces substances peuvent interagir avec d'autres et, par réaction, former des polluants secondaires. "Par exemple, les oxydes d'azote et les composés organiques volatils réagissent en présence de lumière solaire et de chaleur pour former de l'ozone troposphérique, un composant clé du smog", illustre Carine Deschamps.

Pollution causee par industries

Les polluants peuvent également se déplacer sur de grandes distances, leur permettant de toucher des régions très éloignées de leur zone d'émission.

Les différents types de pollution de l'air en Belgique

Comme indiqué précédemment, la tendance en Belgique est plutôt favorable puisqu'on constate une diminution des polluants dans l'air sur les dernières décennies. Les émissions de particules fines ont diminué de plus de 25 % depuis 2000, et les émissions de NOx ont été réduites de moitié. "Mais la Belgique devra faire de gros efforts à l’avenir pour se rapprocher des valeurs de l’OMS, notamment pour les particules fines qui engendrent beaucoup de problèmes de santé", rappelle notre experte environnement.

Le dioxyde d'azote (NO₂)

Du point de vue des normes européennes, l'air en Belgique ne serait pas de mauvaise qualité en ce qui concerne le dioxyde d'azote. Mais encore une fois, ces normes sont beaucoup trop laxistes par rapport aux risques que ce polluant représente pour la santé.

Prenons l'exemple d'Anvers, Gand, Bruxelles et Charleroi. La concentration dans ces quatre villes est inférieure à la norme européenne de 40 µg/m³. Mais celle recommandée par l'OMS est de... 10 µg/m³. Cette norme n'est respectée que dans les stations de surveillance les plus rurales en Flandre et au sud du sillon Sambre-et-Meuse.

La diminution des émissions de dioxyde d'azote est notamment due aux normes d'émission plus strictes pour les voitures et la diminution du nombre de voitures diesel dans les zones de basses émissions (LEZ).

Les particules fines (PM10 et PM2,5)

Les particules fines sont de plusieurs types, et on distingue notamment les particules dont le diamètre est inférieur à 10 µm et celles dont le diamètre est inférieur à 2,5 µm.

"Comme pour les concentrations en NO₂, les concentrations en particules fines sont en diminution constante et respectent presque déjà la concentration prévue pour 2030.  Mais elles sont toujours au-delà des recommandations de l’OMS. Seules certaines mesures rurales relevées dans les Ardennes respectent les recommandations OMS", glisse encore Carine Deschamps.

anvers pollution quaite air

En ce qui concerne les PM2,5, la Flandre est la région la plus touchée. Le maximum en la matière est atteint dans les communes proches de Bruges, mais les deux autres grandes villes de la région, Gand et Anvers, ne sont pas épargnées. "Cette pollution est due non seulement au trafic routier intense en Flandre, mais aussi aux émissions des diverses activités de ces zones densément peuplées, sans oublier les épandages agricoles et la présence d’entreprises, comme du côté du port de Zeebruges", analyse notre experte environnement.

Du côté de Bruxelles, les zones du centre et aux alentours du canal de Willebroeck sont les plus touchées. 

En Wallonie, ce sont également  les grandes villes qui sont à nouveau les plus concernées, mais avec des niveaux bien moins élevés qu’en Flandre. Plus globalement, tout ce qui se situe au sud du sillon Sambre-et-Meuse est plus préservé.

En ce qui concerne les PM10, ce sont là encore les grandes villes flamandes qui sont les plus concernées, alors que le taux le plus bas a été mesuré à Saint-Hubert. Des pics localisés ont aussi été observés en Wallonie, comme à Marchienne-au-Pont.

L'ozone (O3)

La formation de l'ozone dans l'atmosphère dépend fortement des conditions météorologiques. "Elle dépend des concentrations de NOx et de composés organiques volatils dans l’air, combinées à un temps chaud et ensoleillé persistant", détaille Carine Deschamps.

De ce fait, la diminution des émissions d'oxydes d'azote (NOx) et de composés organiques volatils (COV) au cours des dernières décennies à l'échelle européenne entraine des pics d'ozone moins nombreux et moins intenses.

Paradoxalement, les grandes villes sont moins touchées par des pics d’ozone, notamment parce que le monoxyde d’azote produit par le trafic automobile détruit une partie de l’ozone formé. C'est donc Anvers qui s'en sort le mieux. Les zones les plus touchées sont la Hesbaye et les Ardennes.

Le dioxyde de soufre (SO₂)

La fin de l’industrie du charbon et la régression de celle de la sidérurgie ont permis de faire drastiquement baisser les niveaux de pollution en SO2 en Belgique.

Les composés organiques volatils (COV)

Dans cette catégorie, on retrouve le benzène, le méthane, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les dioxines, les furanes, etc. Il s'agissait principalement de gaz à effets de serre issus de l'agriculture (déjections dans l'élevage intensif), du brûlage des végétaux et des processus industriels.

L'ammoniac (NH3)

Cette substances est principalement issue du secteur de l'agriculture, puisqu'elle est produite par les déjections animales et les engrais azotés. Plus de 90 % des émissions d'ammoniac sont dues à l'agriculture.

Dans l'atmosphère, il peut se recombiner avec des oxydes d'azote et de soufre pour former des particules fines.

Le monoxyde de carbone (CO)

Lors de la combustion incomplète de combustibles carbonés (bois, essence, charbon, gaz naturel, kérosène, etc.), on crée du monoxyde de carbone.

Il est principalement produit par le trafic routier, mais il peut également être libéré lors de feux de forêt.

Le Black Carbon

C'est l'un des principaux composants des plus petites particules fines (PM2,5). On l'appelle également "suie" et il provient principalement des processus de combustion (fossiles, biocarburants, biomasse, etc.).

Les concentrations les plus élevées sont généralement observées dans les zones où le trafic routier est plus dense, ou dans celles où la combustion de biomasse est la plus importante.

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Les conséquences de la pollution de l'air sur la santé et l'environnement

Les conséquences sur la santé

La pollution de l'air a des répercussions importantes sur la santé de la population. Pour vous donner une idée, sachez qu'environ 900 personnes meurent prématurément chaque année en Région bruxelloise à cause de la pollution de l'air.

Les populations les plus vulnérables sont les enfants, les personnes âgées, et les personnes souffrant de maladies respiratoires ou cardiovasculaires.

Les conséquences à court terme sur votre santé

Si vous êtes exposé à des pics de pollutions de l'air extérieur, vous courez des risques à plusieurs niveaux.

  • Conséquences respiratoires, comme des irritations des voies respiratoires, des crises d'asthme, des essoufflements ou une respiration sifflante.
  • Conséquences cardiovasculaires, comme une augmentation du rythme cardiaque et de la pression artérielle, ou des douleurs thoraciques.
  • Conséquences pour les yeux et la peau, comme des irritations des yeux ou des irritations cutanées.

Les conséquences à long terme sur votre santé

  • Problèmes respiratoires, comme de l'asthme, des bronchites ou des infections respiratoires.
  • Maladies cardiovasculaires, notamment des crises cardiaques ou des AVC.
  • Cancers, des poumons mais aussi d'autres formes comme le cancer du sein ou de la vessie.
  • Répercussions sur le développement des enfants et nourrissons.
  • Affaiblissement du système immunitaire.

Pour découvrir en détail les répercussions de la pollution de l'air sur votre santé, consultez notre dossier complet sur le sujet.

Les dangers de la pollution de l'air pour votre santé

Les conséquences sur l'environnement

Les répercussions de la pollution sur l'environnement sont tout aussi graves que celles sur notre santé. Elles concernent tant la qualité de l'air, que les écosystèmes, le climat, les sols ou encore les eaux.

"Par exemple, les émissions de dioxyde de carbone, de méthane, et d'autres gaz contribuent à l'effet de serre, entraînant un réchauffement global de la planète. Les oxydes de soufre et d'azote réagissent avec l'eau, l'oxygène et d'autres produits chimiques dans l'atmosphère pour former des acides sulfurique et nitrique. Ces acides retombent sur la terre sous forme de pluies acides qui peuvent causer l’acidification des sols et des eaux causant la mort de plantes, arbres et organismes aquatiques", poursuit notre experte environnement.

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Les mesures contre la pollution de l'air en Belgique

Que fait le gouvernement pour améliorer la qualité de l'air ?

Les pouvoirs publics ont mis et mettent encore des choses en place pour favoriser une réduction des émissions des polluants, et ainsi permettre d'augmenter la qualité de l'air.

La transition vers des transports durables

Les mesures en la matière peuvent se décliner de plusieurs manières.

D'une part, il s'agit de réduire les émissions provoquées par les véhicules motorisés, l'une des principales sources de pollution de l'air en Belgique. Pour les réduire, les pouvoirs publics ont mis en place des normes plus strictes des émissions de CO₂ et d'autres polluants. Ils proposent également des incitants fiscaux pour adopter les véhicules électriques.

Bruxelles pollution trafic routier voitures emissions

Des zones de basses émissions (LEZ) ont également vu le jour à Bruxelles, Gand ou encore Anvers.

D'autre part, il s'agit de promouvoir les transports publics et actifs (vélo, trottinette, marche à pied, etc.). Des investissements sont réalisés dans les infrastructures de transport public pour améliorer leur accessibilité et leur efficacité, ainsi que des initiatives pour rendre les tarifs plus attractifs.

L'encadrement des activités industrielles

Des réglementations ont été instaurées concernant les émissions industrielles. "Des seuils d'émission plus bas ont été imposés pour les oxydes d'azote (NOx), le dioxyde de soufre (SO₂), et les particules fines (PM). Les entreprises doivent régulièrement mesurer et déclarer leurs émissions, et des contrôles fréquents sont effectués pour assurer le respect des normes", indique à ce sujet notre experte environnement.

Les pouvoirs publics subventionnent également les technologies propres, comme des équipements de filtration avancés, des systèmes de recyclage des déchets et des solutions pour réduire la consommation énergétique.

La gestion de la pollution domestique

Pour améliorer cet aspect du problème, il convient par exemple d'améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments. En Belgique, plusieurs programmes visant à améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments résidentiels et commerciaux ont été lancés.

Les pouvoirs publics proposent également des primes énergétiques. Elles couvrent une gamme variée de travaux, incluant l’isolation, le chauffage, le double vitrage, les panneaux solaires, afin d'aider les particuliers dans leur démarche.

Le contrôle de l'utilisation des engrais et produits phytosanitaires

Désormais, l'utilisation de produits phytopharmaceutiques est interdite sur l'ensemble des espaces publics.

La surveillance et la sensibilisation

Des stations de surveillance, gérées par l'IRM et Celine/Ircel, contrôlent en permanence la qualité de l'air sur le territoire et fournissent des données essentielles pour évaluer l'efficacité des politiques environnementales.

Enfin, des campagnes de sensibilisation visent à faire comprendre aux citoyens l'importance des enjeux en matière de pollution et de qualité de l'air. Ces campagnes visent à informer le public sur les sources de pollution, les comportements à adopter pour réduire les émissions et les risques sanitaires associés à la pollution de l'air.

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Nos conseils aux consommateurs pour les aider à améliorer la qualité de l’air

Pour parvenir à respecter les normes de l'OMS en matière de pollution, ce sont tant les pouvoirs publics que les citoyens qui vont devoir œuvrer pour réduire les émissions de polluants.

"Tout en gardant à l’esprit que la plupart des sources de pollution de l’air extérieur échappent totalement au contrôle des individus et nécessitent une action concertée des politiques au niveau local, national et régional et des responsables qui travaillent dans des secteurs tels que l’énergie, les transports, la gestion des déchets, l’urbanisme et l’agriculture", rappelle encore notre experte environnement.

Réduire ses émissions personnelles

Le premier conseil que nous pouvons vous donner est évidemment de réduire vos propres émissions.

Par exemple, pour réduire les émissions de particules fines, vous pouvez opter pour des systèmes de chauffage alternatifs, plus performants et moins polluants car si le logement est chauffé au fioul ou au bois, leur combustion émet alors beaucoup de polluants dans l’air. Les équipements fonctionnant aux énergies naturelles (solaire, géothermie…) sont les moins polluants. Les pompes à chaleur, qu’il s’agisse de pompes air-air, air-eau ou géothermiques, récupèrent quant à elle la chaleur extérieure et la renvoient dans le logement pour le chauffer. Mais il existe bien d'autres solutions encore comme la biomasse, les chaudières thermodynamiques ou à condensation.

Pour réduire les émissions de dioxyde d'azote, la clé se situe surtout au niveau du transport. Il ne s'agit pas forcément d'abandonner la voiture, mais de par exemple opter pour une citadine légère, un véhicule hybride/électrique et non un véhicule lourd du type SUV. Un entretien régulier et l’adoption de l’écoconduite permettront de limiter la pollution de votre voiture.

L'idéal reste de privilégier, dès que possible, les transports en commun ou encore le covoiturage

Mesures de protection contre la pollution de l'air

  • Éviter de marcher le long de routes très fréquentées aux heures de pointe. Privilégier les rues où le trafic est moins dense. S’éloigner de la chaussée à l’arrivée d’un véhicule particulièrement polluant.
  • Porter au besoin un jeune enfant pour qu’il ne se retrouve pas au niveau des émissions de gaz d’échappement.  Eviter de placer la poussette derrière un pot d’échappement. 
  • Éviter de rester dans les zones à risque comme les carrefours, par exemple à proximité de véhicules à l’arrêt au feu rouge
  • Rechercher des endroits moins pollués pour faire de l’exercice à l’extérieur
  • En cas de pic de pollution, limiter les déplacements à pied ou en vélo et même à bord d’une voiture, surtout à toit ouvrant.  Ne pas faire fonctionner la ventilation extérieure
  • Essayer d’emprunter des pistes cyclables séparées de la circulation.
  • En général, il est recommandé aux cyclistes et aux piétons d'éviter autant que possible les "anneaux urbains" et les "canyons de rue" encombrés de voitures.
  • Dans les villes disposant d’une station de surveillance de la qualité de l’air, suivre le niveau de pollution atmosphérique en étant conscient de ses effets sur les enfants pour déterminer quand et comment il faudra agir pour les protéger (par exemple en évitant de sortir)
  • Réagir aux messages officiels d’information sur la pollution à l’ozone en évitant de sortir dehors ou de faire de l’activité physique pour les personnes à risque Les détenteurs d’un smartphone peuvent également demander via son téléphone d’être informé grâce à sa géolocalisation si tel ou tel indice est atteint, afin d’agir en conséquence.

Utiliser des masques et des filtres de protection

Les masques ne permettent pas d'arrêter tous les polluants, mais ils stopperont les plus grosses particules. Ce ne sont toutefois pas les plus dangereuses. Il faut davantage se méfier des plus petites particules qui pénètrent dans notre système respiratoire.

Quant aux masques dits "antipollution", la plupart arrêtent des particules mais ne protègent pas contre les polluants gazeux. De plus, leur efficacité dépend notamment du bon ajustement au visage et de leur entretien. 

Surveiller et réagir aux niveaux de pollution appropriés

Lorsqu'un pic de pollution est annoncé, ne prenez pas cette information à la légère et apprenez à bien réagir en fonction. "On parle de pic de pollution lorsqu’une quantité trop élevée d’un ou de plusieurs polluants est mesurée dans l’air, ce qui peut présenter un risque immédiat pour la santé et l’environnement", précise Carine Deschamps.

La cellule Celine/Ircel peut alerter sur différents seuils :

  • Seuil d'information, qui signifie un niveau de concentration de polluants dans l’atmosphère au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la santé humaine des personnes sensibles.
  • Seuil d'alerte, qui signifie un niveau de concentration de polluants dans l’atmosphère au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la santé de l’ensemble de la population ou de dégradation de l’environnement.

En cas d’épisode de pollution aux particules (PM10), au dioxyde d’azote (NO2) et au dioxyde de soufre (SO2), les personnes sensibles et vulnérables doivent éviter les zones à fort trafic routier aux périodes de pointe. Il convient également de privilégier les activités sportives d’intensité modérée. L'ensemble de la population doit réduire, voire reporter, les activités sportives intenses.

En cas d’épisode de pollution à l’ozone, les personnes sensibles et vulnérables doivent éviter les sorties durant l’après-midi lorsque l’ensoleillement est maximum et les activités sportives intenses en plein air. Elles peuvent maintenir les activités peu intenses à l’intérieur et la population générale peut maintenir des activités sportives intenses à l’intérieur.

Initiatives et organisations locales œuvrant pour un air plus pur

Un peu partout en Belgique, des initiatives voient le jour avec comme objectif d'améliorer la qualité de l'air (AirCasting, CurieuzenAir, Filter Café Filtre, Le réseau des Sentinelles de l'air, Les chercheurs d'air, mouvements pour les villes sans voiture, etc.). Elles vont généralement au-delà de la simple sensibilisation et influencent aussi les politiques publiques. En les soutenant et en participant à leurs efforts, chaque citoyen belge peut contribuer à un air de meilleure qualité.

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Les requêtes de Testachats en matière de qualité de l'air

"La pollution atmosphérique est un problème de santé publique. En diminuant les niveaux de pollution atmosphérique, les pouvoirs publics peuvent réduire la charge de morbidité imputable aux accidents vasculaires cérébraux, aux cardiopathies, au cancer du poumon et aux affections respiratoires, chroniques ou aiguës, y compris l’asthme", résume notre experte environnement. Des conséquences qui ont également un coût économique qu'il faut supporter.

En tant qu'organisation de défense des consommateurs, nous formulons les requêtes suivantes en matière de pollution et de qualité de l'air :

  • Réviser et renforcer les limites de pollution. Nous demandons une révision des normes européennes de qualité de l'air pour qu'elles soient alignées avec les recommandations plus sévères de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). À défaut, les pouvoirs publics belges devraient publier des normes nationales plus strictes que les normes européennes. 
  • Renforcer la surveillance. Le réseau de surveillance de la qualité de l'air doit être amélioré. Il faudrait davantage de stations de mesure et des technologies avancées pour une détection plus précise des polluants.
  • Investir dans les transports publics et favoriser leur utilisation. Il faut augmenter les investissements dans les transports publics écologiques (bus électriques, trains, tramways) et encourager l'utilisation des vélos et des transports en commun par des politiques de subventions et d'incitation.
  • Réduire la circulation automobile. Des zones à faibles émissions devraient être instaurées dans plus de centres-villes. Il faudrait également limiter la circulation des véhicules les plus polluants et encourager le covoiturage.
  • Établir des zones sensibles. Nous militons pour la création de zones de protection autour des écoles, hôpitaux, et maisons de retraite où les niveaux de pollution doivent être particulièrement bas.
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