Quand faut-il consulter un orthodontiste?

Quel est le rôle d'un orthodontiste?

Pourquoi se rendre chez un orthodontiste ?

Un orthodontiste a pour mission d'assurer un bon alignement des dents et des mâchoires. Il ne s'agit pas simplement de redresser les dents qui ne sont "pas droites", mais aussi que vos dents supérieures et inférieures s'alignent correctement lorsque vous fermez la bouche. Lorsque ce n'est pas le cas, on parle de malocclusion.

Quelle est la différence entre un dentiste et un orthodontiste ?

Il existe des différences importantes, tant dans la formation que les soins administrés, entre les dentistes et les orthodontistes.

Les dentistes généralistes

Les dentistes généralistes doivent suivre une formation universitaire de cinq ans. Ils veillent au bon entretien de votre dentition (traiter les caries, arracher des dents, dévitaliser, etc.). Ils sont formés à repérer les problèmes qui nécessitent l'intervention d'un orthodontiste, et à renvoyer les patients vers ces derniers. Certains dentistes réalisent également des soins orthodontiques, sans avoir suivi la spécialisation de quatre ans. Ils ont probablement alors acquis les connaissances nécessaires via des formations continues.

Le numéro INAMI des dentistes se termine par 001. Vous pouvez le trouver sur l'attestation de soins médicaux ou le document justificatif des soins de santé. Vous pouvez également le trouver sur le site web de l'INAMI.

Les orthodontistes

Les dentistes spécialistes en orthodontie, ou orthodontistes, sont des dentistes généralistes de formation qui se sont spécialisés. En plus de la formation initiale de cinq ans, ils ont suivi une spécialisation de quatre ans en orthodontie, pour optimiser la position des dents et des mâchoires.

Ils ne sont pas autorisés à réaliser des soins de dentisterie classiques.

Leur numéro INAMI se termine par 007. Vous pouvez le trouver sur l'attestation de soins médicaux ou le document justificatif des soins de santé. Vous pouvez également le trouver sur le site web de l'INAMI.

Quels problèmes nécessitent de consulter un orthodontiste?

Voici une liste qui reprend quelques catégories de problèmes dentaires pour lesquels un traitement orthodontique peut apporter une solution. Certaines personnes peuvent présenter plusieurs de ces problèmes en même temps.

L'encombrement ou chevauchement dentaire

On parle d'encombrement quand les dents n'ont pas assez de place et sont donc contraintes de se chevaucher.

L'espacement dentaire

À l'inverse, on parle d'espacement lorsque des écarts apparaissent entre les dents.

Les malocclusions dentaires de classe 2 ou rétrognathies mandibulaires

Dans ce cas-ci, les dents du dessus viennent se placer devant les dents du dessous, généralement à cause d'une trop grande mâchoire supérieure ou d'une mâchoire inférieure trop petite. On distingue alors le surplomb vertical (les dents du haut recouvrent en partie ou totalement les dents du bas), le surplomb horizontal (les dents supérieures sont en avant).

Les malocclusions dentaires de classe 3 ou prognathismes mandibulaires

Il s'agit du phénomène inverse de la catégorie précédente, à savoir les dents du dessous qui viennent se positionner devant les dents du dessus. On parle également d'occlusion inférieure ou de sous-occlusion.

L'occlusion inversée ou articulé croisé

Normalement, toutes les dents de l'arcade supérieure sont un peu plus à l’extérieur des dents de l'arcade inférieure. Si cela ne se produit pas, on parle d’un articulé croisé. Il peut s'agir de dents supérieures situées à l'arrière de la bouche (articulé croisé postérieur) ou à l'avant de la bouche (articulé croisé antérieur). 

L'occlusion ouverte ou béance

Lorsque vous refermez les mâchoires, seules les molaires se touchent (occlusion ouverte antérieure), ou à l'inverse seules les dents antérieures se touchent (occlusion ouverte postérieure).

Autres problèmes dentaires

Enfin vous pouvez également avoir besoin d'un orthodontiste si une dent ne parvient à sortir correctement, s'il manque une ou plusieurs dents, si vous avez des problèmes d'articulation de la mâchoire, à mâcher, des habitudes bucco-dentaires qui affectent négativement la croissance faciale et/ou le développement dentaire (succion du pouce, langue constamment entre les dents lors de la parole et de la déglutition, etc.),...

Quel est l’âge idéal pour une première consultation chez l’orthodontiste?

Il n'y a pas de réponse générale à cette question.

"Votre dentiste généraliste est la personne la mieux placée pour déterminer si vous avez besoin de consulter un orthodontiste", nous précise la Belgische Beroepsvereniging van Nederlandstalige Orthodontisten (association belge des orthodontistes néerlandophones). Les dentistes sont en effet formés pour repérer les patients qui pourraient avoir besoin d'un traitement orthodontique et pour déterminer à quel âge il est préférable qu'ils soient vus par un orthodontiste."

"Un traitement orthodontique précoce peut parfois être nécessaire, auquel cas il doit être mis en place avant l'âge de 9 ans si vous voulez bénéficiez d'un remboursement de l'INAMI. Si ce genre de traitement n'est pas nécessaire, le dentiste regardera quels dents de lait sont déjà tombées afin d'estimer le moment opportun pour une visite chez l'orthodontiste. Généralement, cette visite a lieu vers les 11-12 ans."

Attention : le délai d'attente pour un rendez-vous chez un orthodontiste peut aller de un an et demi jusqu'à deux ans. Il est donc préférable de demander à votre dentiste généraliste quelle est l'urgence du traitement. En général, il n'y a pas d'urgence tant que l'enfant est en pleine croissance. Pour les cas urgents, il est préférable que le dentiste généraliste contacte l'orthodontiste lui-même pour lui indiquer quel est le problème et pourquoi un rendez-vous urgent est approprié.

Quels sont les différents traitements d’orthodontie?

Pour procéder aux rectifications nécessaires, l'orthodontiste peut utiliser différents appareils. Voici une liste reprenant quelques-uns des appareils les plus fréquents. Notez que certains patients ont parfois besoin d'un traitement combiné, qui implique l'utilisation de plusieurs appareils différents, simultanément ou consécutivement.

Les appareils dentaires fixes

Ces appareils dentaires sont fixés de manière permanente et restent donc en place 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Les appareils dentaires multi-attaches

Ce sont sans aucun doute les plus connus du grand public. Ils visent à placer chaque dent individuellement au bon endroit. Ces appareils comportent des bagues (brackets, en anglais) ou plaquettes. Elles peuvent être métalliques ou en céramique.

Une bague est fixée sur chaque dent, et les bagues sont reliées entre elles par un fil de fer. Des élastiques ou des ressorts peuvent également être utilisés pour corriger le positionnement de groupes de dents.

Elles sont généralement fixées à l'avant, mais elles peuvent également être attachées à l'arrière des dents (on parle alors d'appareil dentaire lingual).

Les appareils dentaires d'expansion

Ces appareils sont destinés aux patients dont la mâchoire supérieure est trop étroite par rapport à la mâchoire inférieure. Il en existe plusieurs sortes, notamment le disjoncteur inter-maxillaire (hyrax), ou le quad'helix. Ils ne peuvent être utilisés que durant la croissance des enfants ou adolescents.

La charnière de Herbst

Cet appareil est utilisé pour corriger un surplomb vertical ou horizontal.

Il se compose de deux rails fixés en haut et en bas sur les dents postérieures. Ces rails sont également reliés par des charnières à deux tiges télescopiques. Elles vont pousser la mâchoire inférieure vers l'avant, et repousser la mâchoire supérieure vers l'arrière.

Les appareils dentaires amovibles

Ces appareils peuvent être enlevés et replacés par le patient, par exemple pour manger ou se brosser les dents.

Les plaques orthodontiques

Il s'agit d'une plaque en plastique placée contre le palais. Des fils métalliques placés autour des dents exercent une pression sur les dents. Les appareils à plaques sont souvent utilisés pour effectuer des corrections dentaires simples. Parfois, la plaque comporte une vis qui doit être vissée chaque semaine : dans ce cas, l'appareil est utilisé pour élargir la mâchoire. On parle alors d’une plaque d’expansion maxillaire.

Les activateurs ou bionateurs

Pour les décrire, on parle aussi d'appareil dentaire monobloc. Ce type d'appareil est utilisé pour corriger un surplomb (vertical ou horizontal). Il freine la croissance de la mâchoire supérieure et stimule celle de la mâchoire inférieure. Il ne peut donc être utilisé que durant la croissance des enfants ou adolescents.

Les appareils dentaires avec force extra orale

Ces appareils dentaires externes, ou casques orthodontiques sont nettement plus visibles. Ils sont également utilisés pour soigner les surplombs et inhibent la croissance de la mâchoire supérieure.

Ils peuvent également être utilisés pour créer de l'espace en déplaçant les molaires supérieures vers l'arrière. Il se compose d'un arc métallique interne et d'un arc métallique externe. L'arc interne est fixé aux molaires supérieures par des anneaux. L'arc externe sort aux coins de la bouche et est serré autour du cou et/ou sur la tête à l'aide d'une sangle.

Les aligneurs orthodontiques

Il s'agit d'une gouttière transparente et amovible qui, comme un appareil dentaire multi-attache, pousse ou tire vos dents au bon endroit. Des élastiques peuvent également être utilisés pour aider à déplacer la mâchoire. Ce type d'appareil est plus discret, mais est beaucoup plus cher. 

Les appareils dentaires de rétention

À l'issue de la phase active du traitement, vos dents auront tendance à vouloir retourner à leur place originelle. Les appareils de rétention permettent d'éviter un retour en arrière. Ils sont portés pendant plusieurs années, voire toute la vie. 

Il en existe plusieurs types, comme le fil lingual (ou attelle linguale), la plaque palatine amovible pour la contention, portée seulement pendant la nuit ou encore la gouttière de nuit.

La chirurgie buccale

Enfin, certains patients présentent une différence de position entre la mâchoire supérieure et la mâchoire inférieure si importante qu'elle ne peut pas être corrigée à l'aide des dispositifs susmentionnés. Dans ce cas, le traitement orthodontique sera combiné à une correction chirurgicale de la position de la mâchoire. Chez les adultes, ce sera plus souvent le cas que chez les enfants/adolescents, car ils ne peuvent plus bénéficier de la poussée de croissance. 

Les avantages et inconvénients des appareils dentaires et traitements orthodontiques

Les traitements orthodontiques ont la cote, tant auprès des enfants et adolescents que des adultes. L'Agence InterMutualiste estime que près de la moitié des Belges de moins de 18 ans ont recours à un l'orthodontie. Sont-ils pour autant toujours nécessaires, et quels en sont les avantages et inconvénients ?

Les avantages des traitements orthodontiques

Si l’on croit les sites web de nombreux orthodontistes, les traitements orthodontiques ne s'attaquent pas seulement au mauvais positionnement des dents et à l'alignement des mâchoires. Les bénéfices ne seraient pas uniquement esthétiques, mais permettraient aussi un meilleur fonctionnement de la bouche, une meilleure santé générale et de prévenir certaines pathologies. Parmi les avantages, ils avancent notamment :

• chez les enfants avec des dents en saillie, la réduction du risque de lésions dentaires (à la suite d'une chute ou d'un choc, par exemple) ;
• l'amélioration de l'hygiène bucco-dentaire. Une fois les dents bien droites, le brossage est plus efficace, ce qui prévient les caries et les infections ;
• la prévention de l'usure des dents. Les arcades dentaires s'emboîtent mieux les unes dans les autres ;
• la facilitation de certaines interventions dentaires ultérieures (implants, couronnes, etc.) ;
• l'amélioration la confiance en soi et l'estime de soi ;
• l'amélioration de la digestion, grâce à une meilleure occlusion lors de la mastication ;
• la prévention de plusieurs problèmes de santé : articulation de la mâchoire, maux de tête, maux d'oreilles ou encore contractures au niveau du cou et du dos. Ces problèmes de santé peuvent être dus à une mauvaise position de la bouche et de l'articulation de la mâchoire.

D'un point de vue purement scientifique, la plupart des affirmations ci-dessus n'ont pas été prouvées de manière convaincante. Il ne fait toutefois aucun doute que les traitements orthodontiques sont utiles chez les patients présentant des affections comme un bec-de-lièvre ou une fente palatine, par exemple. Les scientifiques s'accordent également sur leur utilité pour les patients avec des incisives saillantes (surplomb horizontal de plus de 3 mm pour une dent de lait, plus de 5 mm pour une dent définitive), car les traitements permettent de réduire les risques de lésions dentaires.

Mais les preuves sont insuffisantes pour toutes les autres affirmations. Cela est dû au fait que la qualité des études scientifiques disponibles est trop faible et/ou que les études existantes donnent des résultats contradictoires. D'autres études de meilleure qualité sont donc nécessaires pour étayer ou réfuter les affirmations susmentionnées.

Les inconvénients des traitements orthodontiques

Comme tout traitement médical, l'orthodontie peut présenter des risques et inconvénients pour les patients. Les études disponibles sur le sujet sont malheureusement de piètre qualité. Il est donc difficile de déterminer si certains risques sont plus fréquents avec ou sans traitements orthodontiques. Les complications graves sont heureusement rares. Parmi les risques possibles, citons notamment :

• caries, problèmes au niveau des gencives, décalcification (décoloration permanente de l'émail des dents provoquant des taches blanches) sur les dents. Ces problèmes sont dus à une mauvaise hygiène bucco-dentaire, et à la consommation de boissons et aliments sucrés. Ce risque existe même chez les personnes qui n'ont pas recours à l'orthodontie. Mais chez les personnes qui portent un appareil dentaire fixe, les morceaux de nourriture restent plus facilement coincés dans la bouche et il est souvent plus difficile de nettoyer correctement toutes les zones des dents. C'est pourquoi il est particulièrement important, pendant un traitement orthodontique, de se brosser soigneusement les dents au moins deux fois par jour avec un dentifrice contenant du fluor, et de préférence après chaque repas ou collation.
• si l'appareil orthodontique est endommagé, des morceaux peuvent s'en détacher et être avalés par les patients, pénétrer dans la trachée ou irriter les muqueuses (buccales). Pour cette raison, les aliments durs, coriaces ou collants doivent être évités.
• la diminution de la longueur des racines des dents, aussi appelée résorption radiculaire. Ce phénomène concerne à faible mesure tous les patients, et certains présentent des cas plus graves. Il n'a pas de conséquence à court terme, mais il réduit la durée de vie des dents concernés sur le long terme. Si la résorption radiculaire est trop importante pendant le traitement, l'orthodontiste peut décider de l'interrompre temporairement ou d'y mettre fin prématurément. Par ailleurs, l'absence de traitement peut également entraîner une résorption radiculaire. C'est par exemple le cas lorsque les canines permanentes de la mâchoire supérieure ont trop peu d'espace et se retrouvent enfermées. Elles peuvent endommager les racines des incisives en se frayant un passage.
• des douleurs ou de l'inconfort ou de la sensibilité au niveau des dents et des mâchoires sont fréquents et normaux dans les jours qui suivent la pose ou l’adaptation d'un appareil. Cette sensibilité devrait disparaître d'elle-même au bout de quelques jours. Des irritations et des plaies à l'intérieur de la bouche sont également normales au début du traitement, en particulier avec un appareil fixe. La cire orthodontique peut alors apporter un soulagement.
• le déplacement des dents après le traitement orthodontique. À l'issue de la phase active du traitement, vos dents auront tendance à vouloir retourner à leur place originelle. Les appareils de rétention réduisent le risque d’ un retour en arrière. Cependant, avec l'âge, la position des dents peut également changer pour d'autres raisons, telles que l'éruption des dents de sagesse, la croissance, le vieillissement, la respiration buccale, la pratique d'un instrument de musique ou certaines habitudes bucco-dentaires.
• l'augmentation de la durée initiale du traitement, ou l'échec du traitement à parvenir à l'objectif initialement fixé. Les raisons peuvent être diverses : la croissance est différente de celle prévue, la chute et la repousse des dents est plus lente que prévue, le patient ne porte pas l'appareil comme recommandé et/ou ne se rend pas aux examens réguliers, une mauvaise hygiène bucco-dentaire, des appareils cassés, etc.

Même si les risques liés aux traitement orthodontiques sont faibles, il est important que les patients sont correctement informés sur le sujet, ce qui n'est pas toujours le cas.

Comment savoir si le traitement proposé est vraiment nécessaire?

Comme expliqué précédemment, d'un point de vue purement scientifique, la nécessite d'un traitement orthodontique n'est prouvé de manière convaincante que pour un nombre limité d'anomalies dentaires. Donc pour la plupart des malocclusions, il n’y a pas de preuve convaincante d’effets indésirables en l’absence de traitement orthodontique. 

L'objectif principal de la plupart des soins orthodontiques est l'esthétisme. Si cela ne pose en soi pas de problème, les patients doivent tout de même être correctement informés de cet objectif principal. Un traitement orthodontique demande beaucoup d'investissement, tant en temps qu'en argent. Il est donc important que vous choisissiez un tel traitement pour les bonnes raisons.   

Les traitements orthodontiques, pas seulement esthétiques selon les professionnels du secteur

Cet avis n'est pas forcément celui de la Belgische Beroepsvereniging van Nederlandstalige Orthodontisten, pour qui le rôle de la plupart des soins orthodontiques ne doit être réduit à de l'esthétisme.

"De nombreux patients qui n'ont pas suivi de traitement à l'adolescence développent des problèmes plus tard dans leur vie, comme l'usure des dents", expliquent ses représentants. "Il est vrai qu'une anomalie dentaire ou maxillaire non traitée n'entraîne pas systématiquement de symptômes à long terme chez tous les patients. Mais les conséquences d'une mauvaise position de la mâchoire ou des dents sont impossibles à prévoir. Elles dépendent en effet d'un grand nombre de paramètres différents."

La BBNO voit plutôt les traitement orthodontiques comme une forme de prévention. "Avec des dents bien alignées, il est d'une part plus facile d'entretenir les dents et les gencives, et d'autre part de réduire l'usure des dents et des articulations de la mâchoire."

La BBNO souligne aussi les effets potentiellement bénéfiques sur le plan psychologique. "Nous rencontrons parfois des patients qui n'osent plus sourire parce qu'ils sont gênés par leurs dents. Le traitement peut donc influencer positivement leur confiance en eux."

Notre avis sur les traitements orthodontiques

Quant à la "nécessité" d'un traitement orthodontique, le point de vue des orthodontistes n’est pas supporté par des études scientifiques convaincantes.

Pour cette raison, nous plaidons pour l'instauration en Belgique d'un Index of Orthodontic Treatment Need, qui existe déjà dans d'autres pays. Il s'agit d'un score qui tient compte de plusieurs facteurs (gravité de l'anomalie dentaire, répercussions sur votre apparence) et permet d'estimer la nécessite d'un traitement orthodontique. Ce score pourrait également permettre d'adapter les remboursements de l'INAMI, avec un système progressif en fonction de la nécessité du traitement pour le patient.

Dans l'attente d'un système du genre, demandez conseil à votre orthodontiste la nécessite réel du traitement, et les conséquences à long terme de votre anomalie dentaire si elle n'est pas traitée.

Comment choisir son orthodontiste?

Il ne faut pas sous-estimer l'importance du choix d'un orthodontiste. Prenez le temps de bien y réfléchir et ne cédez pas à la pression ou à l'urgence. Dans le doute, n'hésitez pas à demander conseil à votre dentiste généraliste. Voici également quelques conseils pour vous aider.

Quelle est la formation et l'expérience du prestataire de soins ?

Comme expliqué précédemment, certains dentistes généralistes (numéro INAMI 001) pratiquent également des soins orthodontiques. En théorie, les dentistes spécialistes en orthodontie (numéro INAMI 007) sont mieux formés à ces prestations. Quant à savoir s'il y a bel et bien une différence dans la qualité des soins dispensés entre les deux, nous ne pouvons pas nous prononcer sur la question car, à notre connaissance, cela n’a pas encore été étudié.

En tant que patient, vous avez le droit de demander à un prestataire de soins de santé quelle(s) formation(s) il a suivie(s), et quelle est son expérience en la matière.

Quelle est la gamme de traitements proposés ?

Certains soins orthodontiques ne sont pas proposés chez tous les orthodontistes. C'est par exemple si vous voulez opter pour un appareil dentaire lingual. 

Si vous souhaitez opter pour un traitement bien spécifique, renseignez-vous auprès du cabinet pour savoir s'il est proposé.

Les informations reçues sont-elles claires ?

En moyenne, un traitement orthodontique dure de 2 à 3 ans. Il est donc capital que vous ayez confiance avec le prestataire (et ses assistants) chez qui vous recevrez vos soins. Vous devez pouvoir dialoguer clairement et facilement avec lui, et établir un lien de confiance. Il est important que vous osiez et puissiez poser des questions vous-même jusqu'à ce que vous ayez une bonne compréhension du traitement.

Si vous avez des doutes sur le plan de traitement proposé ou si l’information n’est pas claire malgré vos questions, demandez un deuxième avis à un autre orthodontiste (si le traitement n’est pas urgent).

Quelle est la réputation du prestataire de soins ?

Vous ne savez par vers qui vous tourner ? Demandez conseil à votre dentiste généraliste pour savoir les orthodontistes avec lesquels il a de bonnes expériences. Il pourra vous aider à choisir entre différents prestataires ou entre différents plans de traitement.

Si vous en avez la possibilité, tournez-vous également vers des proches qui ont déjà suivi un traitement orthodontique pour avoir leurs avis.

Quels sont les tarifs et les moyens de paiement ?

Le coût total du traitement est-il clair ? Avez-vous les informations nécessaires sur les délais des paiements et les remboursements possibles ?

Si le coût du traitement pose problème, n'hésitez pas à en parler et à discuter des possibles options d'étalement. Certains prestataires sont plus flexibles si vous avez des difficultés financières.

Pensez à l'aspect pratique

L'aspect pratique ne doit pas être sous-estimé. Vous serez amené à vous rendre régulièrement chez votre orthodontiste. Les trajets ne sont-ils pas trop longs ? Quels sont les délais d'attente ? Pouvez-vous facilement prendre rendez-vous après l'école ou le travail ? Posez-vous ces questions avant de faire votre choix.

J'ai consulté plusieurs orthodontistes mais chacun propose un traitement différent : comment choisir ?

Vous décidez de prendre vos renseignements auprès de plusieurs orthodontistes pour pouvoir comparer les prix et soins proposés. Problème : ils proposent tous des soins différents. Est-ce normal et que faire ?

Cette situation n'est pas rare. Pour un même problème orthodontique, il existe plusieurs approches et traitements. La littérature scientifique ne fournit pas de données suffisantes pour permettre de déterminer quelle approche ou quel traitement doit prévaloir pour tel problème. Bien que de nombreuses études aient tenté de répondre à la question de savoir si un traitement orthodontique est meilleur qu'un autre, elles sont généralement de qualité insuffisante pour tirer des conclusions claires.

Par conséquent, les orthodontistes ne fondent pas seulement leur plan de traitement sur la littérature scientifique, mais aussi sur une série d'autres facteurs, tels que leur propre formation et expérience, les caractéristiques du patient (par exemple, les habitudes bucco-dentaires qui peuvent avoir une incidence négative sur la réussite du traitement), les préférences et les souhaits du patient, ainsi que l'aspect financier.

La formation et les traditions concernant certains choix de traitement varient d'une université à l'autre. Ainsi, selon l'endroit où l'orthodontiste a été formé, il acquerra de l'expérience avec différentes techniques, différents appareils, etc. C’est pourquoi plusieurs orthodontistes proposent des soins orthodontiques différents pour le même patient.

Nous déconseillons absolument les bagues commandées en ligne

Enfin, une tendance de plus en plus populaire a été observée sur les réseaux sociaux. Il est possible de commander un appareil dentaire en ligne.

Vous prenez simplement des photos de votre bouche, et des bagues sont ensuite fabriquées sur mesure pour vous. Elles sont livrées à votre domicile et vous pouvez ensuite poser l'appareil dentaire vous-même.

La sécurité et l'efficacité d'un tel traitement n'est pas du tout garanties. Sans l'accompagnement d'un professionnel, un tel traitement risque de causer des dommages irréversibles sur votre dentition.

Les exigences de Testachats en matière d’orthodontie

Une information plus claire et complète sur les soins orthodontiques

Il est crucial que les patients comprennent exactement où en est leur état de santé et quelle est son évolution probable. Pour ce faire, les patients doivent disposer de toutes les informations nécessaires en matière de soins, et ces informations soient claires et compréhensibles. Au mieux le patient comprend le traitement, au plus il aura confiance en son prestataire de soins. Nous plaidons donc pour que les orthodontistes communiquent au minimum les informations suivantes aux patients, tant avant que pendant le traitement :

• Sur le diagnostic. Quel est le problème avec mes dents/mes mâchoires ? Un traitement est-il vraiment nécessaire ? Quels sont les avantages, et les possibles inconvénients du traitement ? Quel est le moment/l'âge le plus adapté pour procéder au traitement ? Quelles sont les conséquences possibles s'il est repoussé ?
• Sur le traitement. Quels sont les différents traitements possibles ? Pourquoi privilégier tel traitement plutôt qu'un autre ? Quels sont les étapes du traitement ? Quel est l'objectif visé à chaque étape du traitement ? Quelle est la durée probable du traitement ? Qu’est-ce qui est attendu du patient ? Quelles sont les répercussions sur l’apparence du patient ? Combien de consultations seront nécessaires et quand ? Quels sont les risques et les inconvénients ? Quel est le résultat final attendu ? Un appareil de rétention sera-t-il nécessaire après la phase active du traitement pour conserver le résultat ?
• Sur les coûts. Quel est le coût estimé du traitement ? Quand et comment le patient devra-t-il payer ? Quelle sera l'intervention de l'INAMI ? Et de l'assurance maladie ? Que comprend exactement l'estimation du coût ?
• Sur l'expérience et la formation du professionnel. En tant que patient, vous avez le droit de demander à votre prestataire de soins quelle formation il a suivie et quelle est son expérience. Selon nous, les professionnels de la santé devraient d'eux-mêmes expliquer aux patients s'ils sont dentistes généralistes, ou dentistes spécialisés en orthodontie, ainsi que leur expérience en matière de traitement orthodontiques.

Enfin, étant donné la quantité d'informations à assimiler, nous estimons qu'elles devraient être communiquées tant oralement que par écrit.

Nous avons exhorté les associations professionnelles d'orthodontistes à sensibiliser encore davantage leurs membres à l'importance d'une communication et d'une information claires.

Quels sont vos droits en tant que patient?

Plus de preuves scientifiques pour les choix des traitements orthodontiques

Nous comprenons bien la difficulté de mener, en orthodontie, des études de contrôle randomisées qui permettent d'obtenir la plus haute certification en matière de preuves scientifiques. Cela étant, plus d'études de bonne qualité sont nécessaires afin de déterminer si certains traitements orthodontiques apportent une plus-value par rapport à d'autres stratégies de traitement.

Ces informations seraient bénéfiques pour toutes les parties concernées. Les orthodontistes pourraient plus facilement faire un choix entre les différents traitements possibles, sur la base de preuves scientifiques convaincantes, et cela amènerait plus de clarté pour les patients quant aux raisons qui poussent le professionnel de santé à opter pour tel traitement plutôt qu'un autre.

Si la plus-value d'un traitement par rapport à un autre était prouvée, il y aurait une base plus solide pour demander une intervention plus grande de la part de l'INAMI, ce qui rendrait les traitements plus abordables pour les patients.

Là encore, nous avons exhorté les associations professionnelles à sensibiliser davantage leurs membres à l'importance de la recherche scientifique afin d’éclairer au mieux les choix thérapeutiques.   

Des études sur les différences de qualité des traitements entre dentistes généralistes et orthodontistes

Nous exigeons également que des études s'intéressent à la qualité des soins orthodontiques effectués par les dentistes généralistes par rapport à ceux effectués par des dentistes spécialistes en orthodontie.

Actuellement, l'intervention de l'INAMI est la même, peu importe qui réalise les soins orthodontiques. Nous sommes d'avis de réserver les traitements orthodontiques (et leur remboursement) aux prestataires qui peuvent garantir la meilleure qualité. Nous avons pris contact avec l’INAMI à ce sujet.

S'attaquer au problèmes des longs délais d'attente chez les dentistes et orthodontistes

Nous aimerions voir une solution au problème actuel des longues listes d'attente pour les orthodontistes et les dentistes généralistes. Ces longs délais d'attente créent une situation de monopole, puisqu'il est difficile pour les patients de changer de prestataire de soins s'ils ne sont pas satisfaits ou cherchent un deuxième avis. Les patients sont ainsi entravés dans leur droit de choisir librement un prestataire de soins de santé.

Pour résoudre ce problème à long terme, le gouvernement devrait fournir davantage de ressources financières pour former les orthodontistes. Actuellement, on compte environ 500 orthodontistes actifs en Belgique, et moins de 5 % sont conventionnés.