Dossier

Mon enfant est-il accro aux réseaux sociaux ?

29 septembre 2022

Il n’existe que peu de preuves d’une possible addiction à Instagram, TikTok, Facebook et autres. Une addiction aux réseaux sociaux n’est en tout cas pas un trouble psychique reconnu. Ce qui ne signifie pas pour autant que l’utilisation des réseaux sociaux par votre enfant n’est pas problématique. Quelques conseils.

La tentation est grande. Même les enfants de moins de 16 ans se laissent de nos jours facilement séduire par Facebook, YouTube, WhatsApp, Instagram et Messenger.

Les jeunes sont incités à rester le plus longtemps possible sur les réseaux sociaux à l’aide de toutes sortes d’algorithmes et autres astuces. Les applications sont développées de manière à faciliter le défilement. Les likes sur des photos ou autres publications fonctionnent comme autant de récompenses qui encouragent les jeunes à sans cesse y retourner.

Cela provoque-t-il une addiction massive des jeunes aux réseaux sociaux ? Malgré les nombreuses histoires circulant dans les médias, il n’existe que très peu de preuves à ce sujet. Lisez ici ce que Tobias Dienlin, chercheur à l’Université de Vienne, en pense. L’addiction aux réseaux sociaux n’est en tout cas pas un trouble psychique reconnu.

Ce qui ne veut pas pour autant dire que votre enfant ne peut pas avoir de problèmes avec les réseaux sociaux. Si les réseaux sociaux, les jeux en ligne et autres activités internet sont généralement des passe-temps innocents, ils peuvent toutefois devenir incontrôlables. C’est le cas chez environ 3 à 7 % des adolescents.

Mon enfant a-t-il un problème avec les réseaux sociaux ?

Selon différentes publications scientifiques, il est question « d’utilisation abusive » lorsque au moins six des neuf signaux d’alerte suivants sont présents :

  • n’être plus capable de penser à autre chose qu’aux réseaux sociaux ;
  • se sentir régulièrement insatisfait de ne pas pouvoir passer plus de temps sur les réseaux sociaux ; souvent se sentir mal lorsqu’il n’est pas possible d’utiliser des réseaux sociaux ;
  • être incapable de réduire son temps d’utilisation des réseaux sociaux ; négliger d’autres activités à cause des réseaux sociaux ;
  • se disputer régulièrement avec d’autres personnes à cause des réseaux sociaux ;
  • mentir souvent à ses parents ou amis concernant le temps passé sur les réseaux sociaux ; utiliser les réseaux sociaux pour échapper à des sentiments négatifs ;
  • et/ou entrer dans de graves conflits avec des membres de sa famille à cause des réseaux sociaux.

Une utilisation problématique n’est pas forcément provoquée par les réseaux sociaux. Cela peut cacher un tout autre problème qui n’a rien à voir.
 
Sachez que l’utilisation des réseaux sociaux constitue souvent une « phase » qui passe d’elle-même. Toutefois, en cas d’inquiétude : n’hésitez pas à en parler avec un psychologue ou un psychothérapeute.

Séances chez le psychologue: quel remboursement?

Comment apprendre à mon enfant à gérer les réseaux sociaux ?

Rien ne sert d’interdire les réseaux sociaux, mieux vaut apprendre à les gérer intelligemment. L’implication est le mot-clé. Savoir ce que vos enfants traficotent en ligne vous aidera à vous tranquilliser.

  • Tout porte peut-être à croire que votre enfant passe la moitié de son temps à scroller comme un zombie sur son smartphone, sa tablette ou son ordi portable. En réalité, leur utilisation des réseaux sociaux est rarement aussi passive. Les jeunes sont pour la plupart des utilisateurs en ligne actifs, chattant beaucoup avec des amis et postant eux-mêmes du contenu sur Instagram et TikTok. Intéressez-vous à leur petit monde et renseignez-vous au sujet de leurs activités. Disputez une partie avec eux ou participez ensemble à un challenge TikTok.
  • Discutez aussi ouvertement au sujet des défis et dangers de l’Internet, comme le sexting, le cyber-harcèlement et les conséquences des filtres et des idéaux de beauté irréalistes. Faites-leur comprendre que vous serez toujours là pour eux en cas de questions et de problèmes.
  • Convenez de moments déconnectés à passer ensemble. Pas de GSM à table, pendant les devoirs et les deux heures précédant le coucher, par exemple. Expliquez pourquoi vous trouvez cela important.
  • Vous pouvez éventuellement convenir d’un « budget écran », ce qui est préférable à l’imposition de limites drastiques. Déterminez dans ce cas ensemble quand et combien de temps votre enfant peut se connecter et associez ces moments à des conditions telles que « lorsque les devoirs sont finis » ou « seulement certains soirs ». Quel doit être l’importance de ce « budget écran » ? Nous ne sommes malheureusement pas en mesure d’énoncer un chiffre faute de recherche. Les Belges passent en moyenne près de deux heures sur les réseaux sociaux. Cependant, il n’est absolument pas prouvé que les jeunes qui y consacrent plus de temps courent plus de risques...
  • Montrez vous-même le bon exemple. Si, en tant que parent, vous passez tout votre temps sur votre GSM, il est fort probable que votre enfant imitera votre comportement et ne prendra pas vos conseils au sérieux.
  • Prévoyez suffisamment d’activités et sorties sans connexion en famille.
  • Enfin : pourquoi ne pas faire appel à des gadgets technologiques pour faciliter le contrôle parental ? Pour en savoir plus à ce sujet, consultez notre dossier « Protégez votre enfant face aux dangers du net »

Vers notre dossier «Protégez notre enfant face aux dangers du net».