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Indépendant complémentaire : combien d’impôts allez-vous payer en Belgique ?

Vous travaillez comme salarié et exercez en parallèle une activité indépendante ? C’est une excellente manière de diversifier vos revenus, mais attention : la fiscalité d’un indépendant complémentaire est plus complexe qu’il n’y paraît. Impôts, cotisations sociales, TVA, frais professionnels… Voici tout ce qu’il faut savoir pour éviter les mauvaises surprises.

Expertise:
Rédaction:
11 novembre 2025
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Comment sont imposés les revenus d’un indépendant complémentaire ?

Les revenus de votre activité complémentaire s’ajoutent à ceux de votre emploi principal. Ils ne sont donc pas taxés séparément, mais intégrés dans votre revenu global imposable, ce qui peut faire grimper votre taux d’imposition marginal jusqu’à 50 %

Exemple : Si vous gagnez 35 000 € de revenu imposable comme salarié et 10 000 € via votre activité complémentaire, ces 10 000 € seront imposés à 45 %, la tranche la plus élevée de vos revenus. 

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Frais professionnels d’un indépendant complémentaire : forfait ou frais réels ?

Deux options pour vos déductions fiscales

Comme indépendant complémentaire, vous pouvez : 

  • accepter un forfait légal de frais professionnels, 
  • ou déclarer vos frais réels, s’ils sont plus avantageux. 

Le forfait légal 

  • Pour les activités intellectuelles ou libérales (consultant, traducteur, infirmier, artiste…), le forfait est calculé de manière dégressive et plafonné à 5 210 € pour 2025.
  • Pour les activités commerciales (coiffeur, boulanger, peintre, artisan…), le forfait est de 30 % des revenus, avec un maximum de 5 930 €

Les frais réels 

Si vos dépenses professionnelles dépassent ce forfait, mieux vaut déclarer vos frais réels. 

Ils doivent être justifiés (facture, reçu, ticket de caisse) et liés directement à votre activité. 

Exemples de frais déductibles : 

  • Loyer (sauf si le contrat de location est enregistré pour une occupation exclusive), électricité, chauffage, eau du local professionnel 
  • Matériel de bureau, ordinateur, logiciels, GSM, abonnement Internet
  • Formations, documentation, frais de déplacement
  • Intérêts d’un prêt professionnel 

Attention : Restez raisonnable, des frais jugés excessifs (ex. véhicule de luxe ou œuvre d’art coûteuse) peuvent être refusés par le fisc. 

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Frais mixtes et amortissements : ce qu’il faut savoir

Certaines dépenses concernent à la fois la vie privée et professionnelle, comme le loyer ou l’ordinateur personnel. 
Dans ce cas, seule la partie professionnelle est déductible. 

Les investissements durables doivent être amortis sur plusieurs années : 

  • mobilier : 10 ans, 
  • ordinateur : 3 ans,
  • immeuble : 33 ans. 

Les petits achats (250 à 500 €) peuvent être déduits immédiatement. 

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Puis-je déduire les frais de voiture comme indépendant complémentaire ?

Oui mais il faut distinguer :  

  • Trajets domicile-travail : forfait fixe de 0,15 €/km, toutes dépenses comprises ; 
  • Déplacements professionnels : coûts réels déductibles au prorata des kilomètres effectués et selon un pourcentage de déduction variable selon la motorisation. 

À noter : les voitures avec seulement un moteur thermique achetées à partir de 2026 ne donneront plus droit à aucune déduction fiscale. 

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Indépendant complémentaire : Que faire en cas de pertes ?

Il est courant de subir des pertes au démarrage. Celles-ci peuvent être déduites de vos autres revenus professionnels
Mais attention : si vous enchaînez plusieurs années de pertes, le fisc pourrait les refuser, estimant qu’il s’agit d’un hobby et non d’une activité professionnelle réelle.  Vers le haut de la page

Déclaration fiscale : où déclarer vos revenus d’indépendant complémentaire ?

En tant qu'indépendant complémentaire, vous travaillez généralement sans entreprise et disposez du statut d'une personne physique (une entreprise individuelle).

  • Les revenus de votre emploi salarié figurent dans la partie 1 – cadre IV
  • Les revenus d’indépendant vont dans la partie 2

       - Cadre XVII “Profits” pour les activités commerciales (ex. artisan, commerçant) 

       - Cadre XVIII “Bénéfices” pour les activités intellectuelles (ex. consultant, diététicien, artiste) 

Vos versements anticipés sont à mentionner dans la partie 1 – cadre XII. 

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Versements anticipés : comment éviter une majoration d’impôt ?

L'employeur déduit du revenu du salarié la cotisation professionnelle prépayée, mais les personnes à charge sont également déduites du salaire du ou des salariés 4 fois par an avant :

  • le 10 avril, 10 juillet, 10 octobre et 22 décembre

En cas d’absence de versements, une majoration de 6,75 % s’appliquera en 2025. 
Les trois premières années, toutefois, aucune pénalité n’est imposée. 

Conseil : les versements effectués tôt dans l’année offrent le meilleur avantage fiscal. 

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Déclaration d’impôts : quels délais ?

Votre déclaration étant considérée comme complexe, le délai est prolongé : 

  • jusqu’au 16 octobre (voire fin octobre) pour la version en ligne, 
  • jusqu’au 30 juin pour la version papier. 

Si vous recevez une proposition de déclaration simplifiée, ignorez-la et déposez une déclaration complète. 

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Indépendant complémentaire et TVA : êtes-vous concerné ?

La plupart des indépendants complémentaires doivent s’enregistrer à la TVA. 

Cela implique : 

  • de facturer la TVA ((en général 21 %) à vos clients, 
  • de déclarer et reverser la TVA trimestriellement,
  • de déduire la TVA payée à vos fournisseurs. 

Exemption pour petits revenus 

Si votre chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 25 000 €, vous pouvez demander une exonération de TVA. 
Vous ne facturez alors pas de TVA, mais ne pouvez pas récupérer celle que vous payez. 

Attention
:  Pas d’exonération possible pour les activités de construction. 

Certaines professions sont exonérées par nature : guides touristiques, acteurs, musiciens, mannequins, DJ, auteurs, courtiers en assurances, etc. 

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Dois-je payer des cotisations sociales en tant qu’indépendant complémentaire ?

Tout indépendant, même complémentaire, doit verser des cotisations sociales à une caisse d’assurances sociales. 

Taux en vigueur pour 2025 : 

  • 20,5 % sur la première tranche de revenus, 
  • 14,16 % au-delà de 73 447,52 €,
  • 0 % au-dessus de 108 238,40 €. 

S’y ajoutent des frais de gestion (3,05 % à 4,20 % selon la caisse). 

Pendant les trois premières années, vous payez une cotisation provisoire d’environ 100 € par trimestre (2025). 
Une régularisation intervient ensuite selon vos revenus réels. 

Dispense possible 

Si vos revenus annuels restent inférieurs à 1 881,75 €, vous pouvez demander à ne pas payer de cotisations provisoires. 

Attention : Ces cotisations n’ouvrent pas de droits propres (pension, indemnités…). Votre protection sociale reste liée à votre emploi principal. 

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En résumé : mieux vaut anticiper !

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Être indépendant complémentaire en Belgique est une excellente façon de développer un projet ou d’augmenter vos revenus, mais cela suppose de bien gérer votre fiscalité
En anticipant vos impôts, vos cotisations sociales et votre TVA, vous évitez les mauvaises surprises et conservez la rentabilité de votre activité. 
Un bon comptable ou conseiller fiscal peut vous aider à y voir plus clair… et à garder le cap. 

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