Voici comment reconnaître une fausse boutique en ligne
Attention aux bonnes affaires sur une boutique en ligne ! On ne compte plus les fausses boutiques en ligne qui proposent une multitude d’articles à des prix trop beaux pour être vrais. Leur objectif est clair : vous inciter à cliquer et à acheter. Mais si vous commandez sur ces sites, vous courez le risque de ne rien recevoir.

Sur cette page
- balova.nl : nous avons démasqué une boutique en ligne qui est une arnaque
- Signal d’alarme 1 : trop de fautes de frappe
- Signal d’alarme 2 : des évaluations et des commentaires trop positifs
- Signal d’alarme 3 : pas d’informations claires sur la société
- Signal d’alarme 4 : les délais de livraison et les frais de retour indiquent un dropshipping
- Signal d’alarme 5 : certaines photos de produits se retrouvent aussi ailleurs sur le web
- Signal d’alarme 6 : prix bas ou remises importantes
- Comment vous protéger face aux pratiques malhonnêtes sur le web ?
balova.nl : nous avons démasqué une boutique en ligne qui est une arnaque
Il suffit de quelques clics pour commander un article sur internet. Mais la précipitation est rarement une bonne idée. En août 2024, nous avons trouvé un bon exemple de boutique en ligne malhonnête, via une publicité postée sur Instagram. Le site balova.nl proposait notamment des articles de décoration et divers gadgets.
Mais ce magasin en ligne n’était rien d’autre qu’une arnaque. Quand on commandait, soit on ne recevait rien, soit on réceptionnait un produit de qualité moindre. Et ensuite, la boutique était injoignable. De l’argent jeté par les fenêtres, donc…
Ce site n’est, entre-temps, plus en ligne mais rien n’empêche ses propriétaires de lancer une autre boutique en ligne sous un autre nom.
Découvrez comment vous protéger des arnaques sur internet
Les 6 signaux d’alarme qui ont permis de démasquer de balova.nl
En nous basant sur l’exemple concret de ce site frauduleux, nous vous expliquons comment vous pouvez vous protéger contre les pièges en ligne. Nous avons trouvé sur ce site différents manquements, pas moins de six, qui doivent faire retentir la sonnette d’alarme.
Sur Instagram, nous avons découvert une publicité pour les serviettes de bain colorées de balova.nl. Quand nous avons cliqué sur le lien renvoyant vers la boutique, ces serviettes avaient encore de l’allure…
Tout en haut de l’annonce, il y avait cette mention : "Expédition gratuite. Satisfait ou remboursé." Plus bas sur la page, on pouvait lire des commentaires positifs et il y avait aussi un très bon score sur Trustpilot ainsi que d’autres points forts : "Service clientèle accessible 7 jours sur 7, livraison gratuite, paiement sécurisé, etc."
Bref, pourquoi ne pas passer une petite commande ?
Vers le haut de la pageSignal d’alarme 1 : trop de fautes de frappe
Personne n’est à l’abri de commettre l'une ou l'autre faute de frappe. Mais un site web sérieux et professionnel est censé publier des textes corrects. Les fautes de frappe et les traductions approximatives constituent un premier signal d’alarme et doivent inciter à se méfier du site en question. Vers le haut de la pageSignal d’alarme 2 : des évaluations et des commentaires trop positifs
Il est très facile de publier des évaluations et des commentaires positifs sur son propre site. Dans le cas de balova.nl, les avis étaient particulièrement élogieux. Mais ces commentaires ne sont pas authentiques.
Il est toujours conseillé d’aller consulter les évaluations et les avis sur un autre site, histoire de comparer et de découvrir si les commentaires sont fiables. Nous sommes allés sur Trustpilot.com, où la mélodie est différente…
Truspilot indique que le site balova.nl a violé ses propres conditions d’utilisation, notamment en affichant de façon trompeuse le nom de la marque, le logo, les évaluations, les commentaires, etc.
De plus, on trouve sur Trustpilot un nombre impressionnant de plaintes à propos de balova.nl. Elles proviennent surtout d’internautes qui n’ont jamais reçu le produit qu’ils avaient commandé. Et les consommateurs qui ont reçu un article se plaignent de sa qualité.
Vers le haut de la pageLes meilleures boutiques en ligne
Signal d’alarme 3 : pas d’informations claires sur la société
La page "A propos de nous" sur le site racontait une belle histoire. Mais elle ne mentionnait pas de données sur la société. C’est pourtant une obligation légale. Adresse ? Numéro d’entreprise ? Aucune trace…
On trouvait un numéro de téléphone aux Pays-Bas mais on arrivait sur une boîte vocale. Nous n’avons pas réussi à avoir un interlocuteur et on ne nous a pas rappelé quand nous avons laissé un message. Nous avons envoyé un mail à l’adresse info@balova.nl mais nous n’avons jamais reçu de réponse. Pas plus qu’après avoir rempli et envoyé le formulaire de contact.
Les données DNS permettent de démasquer des pratiques malhonnêtes
Tant en Belgique qu’aux Pays-Bas, on peut trouver en ligne les coordonnées du propriétaire d’un site web. Quand nous avons effectué cette recherche pour balova.nl, nous avons encore découvert plus de données qui ont éveillé nos soupçons.
Le nom de domaine balova.nl a été enregistré le 6 mars 2024 par un certain Se-Jin Chao via une société immatriculée au Canada. La personne de contact officielle pouvait être jointe via l’adresse madiva.amsterdam@gmail.com, mais là encore, nous n’avons reçu aucune réponse. Le contact technique était soi-disant joignable via l’adresse noreply@data-protected.net mais data-protected.net n’existe pas.
Selon l’organisme néerlandais SIDN, le site web est lié à Madiva Pays-Bas. Quand nous avons vérifié cette société sur Trustpilot, nous avons pris connaissance de rapports encore plus alarmants.
Vers le haut de la pageSignal d’alarme 4 : les délais de livraison et les frais de retour indiquent un dropshipping
C’est toujours une bonne idée de consulter les conditions générales, surtout lorsqu’on commande sur un site inconnu. Sur balova.nl, ces conditions générales semblaient correctes. Mais il n’est pas compliqué de poster un texte sur un site. Reste à voir comment les conditions sont appliquées dans la pratique.
En allant sur la page "Commande et livraison" de balova.nl, nous avons eu un mauvais pressentiment. Nous avons découvert que les produits étaient expédiés directement par les fournisseurs. Le délai de livraison serait de 3 à 7 jours ouvrables. Cela peut faire penser à du dropshipping.
"Beaucoup de nos articles sont directement envoyés par nos fournisseurs. Le délai moyen de livraison est de 3 à 7 jours ouvrables."
Lorsque vous achetez un produit en ligne, vous disposez généralement d’un délai de réflexion de 14 jours après l’avoir réceptionné. Vous avez le droit de le renvoyer et d’être remboursé du montant de l’article et des frais d’envoi, sans devoir vous justifier. Dans certains cas, les frais de retour peuvent être à votre charge, à condition que le vendeur vous en ait clairement informé.
Il peut y avoir une exception pour les produits personnalisés et pour les articles dont le sceau a été brisé. Mais l’exclusion générale de "produits comme la lingerie, les maillots de bain et les soutiens-gorges" est une mesure excessive.
Délai de réflexion
Dans les conditions générales, Balova précise que les frais de retour sont à la charge du client et s'élèvent à environ 25 €.
Le site balova.nl offrait un délai de réflexion de 30 jours, une bonne chose. Mais les frais de retour étaient à charge du client, et le vendeur les chiffrait à près de 25 €. Cela indiquait vraisemblablement que les marchandises venaient de très loin et qu’il s’agissait de dropshipping.
Le dropshipping, qu’est-ce que c’est ?
Nous pensons donc que balova.nl était un dropshipper. Le dropshipping est un business model lucratif parce que le vendeur ne doit pas acheter lui-même des marchandises, n’a pas besoin d’entrepôt pour le stockage, ne doit pas gérer de stock, etc. Et donc, balova.nl n’était qu’un simple intermédiaire.
Le véritable fournisseur se trouvait en Chine ou dans un autre pays d’Asie. Les dropshippers achètent leurs produits dans cette partie du monde et les font livrer directement chez les acheteurs.
Le dropshipping implique différents risques :
- Le délai de livraison est d’office plus long, il n’est généralement pas communiqué clairement et il n’est souvent pas respecté.
- Vous risquez de devoir payer des frais de douane au moment où le colis vous est livré.
- Les produits viennent très souvent d’Asie et il est fréquent que leur qualité laisse à désirer.
- Les tailles standard ne correspondent pas souvent à celles que nous connaissons.
- Les normes de sécurité européennes ne sont pas toujours respectées.
- Il s’agit parfois de contrefaçons, ce qui est punissable.
- Souvent, les mêmes produits sont disponibles sur d’autres boutiques en ligne pour un prix bien inférieur au prix du dropshipper.
- Si vous changez d’avis pendant le délai de rétractation et si vous décidez de renvoyer le colis, il est fort probable que vous devrez l’envoyer au fournisseur réel en Asie. La note risque d’être salée.
Signal d’alarme 5 : certaines photos de produits se retrouvent aussi ailleurs sur le web
Vérifiez si les photos des produits qui vous intéressent se trouvent sur une autre boutique en ligne. Vous saurez alors si le prix affiché est correct. Cela peut aussi vous aider à vous faire une bonne idée de la qualité de l’article. Google Lens vous permet de faire une recherche d’image. Vous pouvez aussi aller directement sur un grand magasin en ligne comme AliExpress et y chercher le même produit.
Le site balova.nl vendait cette lampe de lecture pour 39,95 € (au lieu du prix original, 80 €).
AliExpress propose le même produit à 8,75 €.
C’est un exemple parlant de dropshipping.
Vers le haut de la pageSignal d’alarme 6 : prix bas ou remises importantes
Tous les produits proposés sur le site balova.nl étaient disponibles à des prix réduits de moitié, voire plus, par rapport au prix original. Cela suscite aussi la méfiance. C’est une façon de faire croire aux internautes qu’ils peuvent réaliser une très bonne affaire et de les convaincre d’acheter sans attendre. Mais, encore une fois, c’est trop beau pour être vrai.
Comment vous protéger face aux pratiques malhonnêtes sur le web ?
Découvrez ci-dessous un aperçu des ruses les plus utilisées, des conseils pour vous protéger et la marche à suivre si vous avez été victime d’une escroquerie.
Des conseils pour vos achats en ligne
Il est conseillé d’acquérir quelques réflexes qui vous permettront d’être prudents lors de chaque achat en ligne. Dans notre dossier Acheter sur internet, nous vous donnons des conseils à suivre avant de commander en ligne et nous vous expliquons comment reconnaître les magasins en ligne frauduleux.
Tous nos conseils pour faire vos achats en toute sécurité sur internet
Commencez par vérifier la boutique en ligne
Pour éviter que votre achat en ligne ne débouche sur une grosse désillusion, fuyez les boutiques en ligne dont vous n’êtes pas sûr qu’elles existent vraiment et auxquelles vous ne pouvez pas automatiquement faire confiance. Pour vous aider, nous vous proposons un bon outil : notre comparateur de boutiques en ligne.
Si vous ne trouvez pas la boutique dans notre comparateur, vous pouvez vous-même investiguer en suivant nos conseils et avec l’aide de Webshop Check, développé par le Centre Européen des Consommateurs (CEC). Il énumère quelques points supplémentaires à vérifier.
Vous rencontrez des problèmes avec un magasin en ligne installé dans un autre pays européen ? Introduisez alors une plainte auprès du CEC.
Arnaques sur le web : protégez-vous
Avec la progression des moyens de communication, les escrocs sont de plus en plus inventifs pour arnaquer les consommateurs crédules. Le web est leur terrain de jeu favori.
Découvrez ci-dessous un aperçu des ruses les plus utilisées, des conseils pour vous protéger et la marche à suivre si vous avez été victime d’une escroquerie.
Vous avez des questions ?
Vous pouvez toujours contacter les experts de notre service de conseils. Appelez-les au numéro 02 542 33 33, tous les jours ouvrables de 9h à 12h30 et de 13h à 17h (16h le vendredi).
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Cet article a été rédigé grâce au financement de l'Union européenne dans le cadre du projet Cicle X. Les opinions exprimées sont uniquement celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union européenne ou de l'EISMEA. Ni l'Union européenne ni l'organisme de financement ne peuvent être tenus pour responsables.