Bien choisir sa chaudière aux pellets

Le prix d’une chaudière à pellets varie entre 6 000 et 15 000€. Au total, on peut chiffrer un projet d’installation par un professionnel entre 12 000 et 25 000€, hors aide financières. 

Notez que la Wallonie est la seule région à soutenir l’investissement dans une chaudière à pellets à l’aide de subsides. 

Les éléments qui influencent le prix ne sont pas nécessairement liés à la puissance de l’appareil. D’autres éléments entrent en ligne en compte:

• L’automatisation qui permet de limiter les fréquences d’entretien (d’une intervention quotidienne à une intervention trimestrielle en passant par une fréquence hebdomadaire).
• La compacité de l’appareil et l’encombrement dans l’environnement direct comme une chaudière d’angle ou positionnable entre deux appareils.
• L’évacuation des gaz brûlés par ventouse ou par cheminée traditionnelle.
• Appareil à condensation.

Le ballon tampon n’est utile que si la demande en chauffage est importante et si l’eau chaude sanitaire doit également être produite par la chaudière. 

Les chaudières à pellets peuvent moduler leur puissance comme les chaudières au mazout ou au gaz et elles n’ont donc a priori par forcément besoin d’un ballon tampon. 

Mieux vaut toutefois se fier aux préconisations des fabricants qui recommandent parfois son usage. Ce dernier permet en effet d'allonger les cycles de fonctionnement de la chaudière, ce qui favorise un meilleur rendement, diminue l'usure de l'allumeur et réduit, dans une moindre mesure, le volume des cendres produites.

Les chaudières à pellets sont capables de moduler leur puissance pour s’adapter à différents besoins.
Les modèles les plus couramment rencontrés en Belgique affichent des puissances allant de 10-18 à 32 ou 35kW. Ce qui permet même de chauffer de grands logements mal isolés. 

Des chaudières à plage modulante basse sont également disponibles dès 2-3 kW jusqu’environ 10-12 kW, pour les maisons bien isolées où les besoins sont très faibles.   

Opter pour une chaudière ou un poêle à pellets ?  

Au-delà de 100 mètres carrés, le compartimentage de l’habitation rend l’utilisation d’un seul point de chauffage comme un poêle moins confortable et il devient plus cohérent de songer à conserver une chaudière avec un réseau de chauffage pour une bonne distribution de la chaleur. Il n’est, en outre pas possible de chauffer de l’eau chaude sanitaire à l’aide d’un poêle à pellets. 

La plupart des chaudières à pellets présentes sur le marché affichent un rendement d’au moins 89% et sont estampillées « classe 5 » selon la norme EN 303-5, soit le meilleur classement possible.

Ces rendements sont comparables à ceux des chaudières au mazout et au gaz de dernière génération, allant de 90-95% jusqu’à 105-108% pour les modèles à condensation. 

Bien sûr, ces rendements ne sont atteints que si un thermostat pilote la chaudière. En fonction de la modulation, le brûleur ajuste alors le mélange optimal combustible-air afin de garantir une combustion la plus complète possible et donc le meilleur rendement. 

Opter pour une chaudière à pellets à condensation?

Le principe est exactement le même que celui que l’on connait pour les chaudières au gaz ou au mazout: l’énergie résiduelle contenue dans les fumées est récupérée afin d’augmenter le rendement global de l’appareil.   
 
Cependant, le surcoût atteignant rapidement les 3000€ pour une chaudière moyenne doit s’évaluer en fonction des économies réellement générées.  Autrement dit, la consommation doit être vraiment importante pour pouvoir l’amortir. Dans le cas contraire, mieux vaudra alors réserver cette enveloppe à parfaire l’isolation du logement.

Une chaudière à pellets est tout à fait capable d'assurer la production de l’eau chaude sanitaire. Si vous souhaitez coupler la production d’eau chaude, seul un ballon de stockage sera nécessaire et la différence de prix par rapport à l’investissement total ne sera pas prohibitive.

Cependant, si vous avez des panneaux solaires, le recours à un chauffe-eau thermodynamique sera à privilégier afin de permettre l’extinction complète de la chaudière en été et d’en diminuer la puissance nécessaire. 
L’installation sera également moins couteuse et la maintenance de la chaudière sera alors strictement limitée à la période de chauffe. 

L’émission de particules fines reste un élément défavorable de ce type de chauffage même si les références retenues par l’UE nous paraissent fort pessimistes. 

Nous n’avons pas encore testé de chaudière sur ce paramètre mais nous avions observé le décalage entre ces références et les vrais chiffres en testant les émissions des poêles à pellet de dernière génération. Force est de constater les progrès importants rendant la combustion beaucoup plus performante.

On peut ainsi s’attendre à avoir 100 fois moins d’émissions de particules fines comparé à une cheminée ouverte par exemple.  

En termes d’émissions de CO2, si le pellet provient de sources de bois gérées durablement, ces émissions sont neutralisées par la captation de carbone des arbres replantés dans les différentes exploitations. Ceci suppose bien entendu que les pellets utilisés soient labellisés FSC ou PEFC.

Mieux vaut, bien sûr, que le pellet provienne d’une source locale pour minimiser l’impact du transport sur le bilan carbone, sachant qu’en 2020, nous avons importé 260.000 tonnes de pellets sur les 500.000 consommées par l’industrie et les ménages en Belgique. 

Notez encore que les pellets made in Belgium sont très majoritairement produits au départ de sous-produits de l’industrie de transformation du bois, comme la sciure générée par l’activité normale de sciage du bois. Il est rarissime que des bois soit directement broyés afin d’être transformés en pellets. Il s’agit alors de bois déclassés (trop tordus, fourchus, présentant des défauts de conformation non détectés lors de l’abattage, etc.) qui ne peuvent être valorisés en sciage. Donc, non, ils ne contribuent pas à la déforestation.  

Pour la chaudière, elle-même

Les modèles les plus compacts sur le marché mesurent un peu plus de 70cm de profondeur et de côté, mais il est recommandé de laisser une espace de circulation de 50 à 60 cm autour d’eux. Ce qui porte à 1,2m² l’espace nécessaire pour accueillir l’appareil. 

Il existe aussi des modèles davantage optimisés pouvant être posés en angle ou entre deux éléments d’une buanderie. Sur ces modèles, les raccordements se situent au-dessus de la chaudière : fumée, hydraulique, aspiration des pellets. Ces appareils s’intègrent alors dans une profondeur de 60 cm et limitent l’emprise à un peu plus d’un demi-mètre carré au sol.

Le cas échéant, prévoir aussi l’espace pour le ballon  

Les dimensions sont, ici, proches de celles d’un boiler classique si ce n’est l’isolation plus conséquente qui entoure le ballon, de l’ordre de 10cm d’épaisseur.

Cheminée et arrivée d’air

L’apport d’air en provenance de l’extérieur vers l’appareil peut se faire via un tubage ou en direct si la chaufferie est correctement ventilée. 

Pour l’évacuation des gaz brûlés, deux options sont possibles : un tubage vertical de type cheminée jusqu’au-dessus de la toiture ou une pose en ventouse si le modèle le permet. 

Dans ce cas, l’apport d’air se fait via un tube concentrique étanche compris dans le tube d’évacuation des gaz, comme pour les chaudières à condensation à gaz ou au mazout. 

N’oubliez pas le stockage des pellets

Voir ci-après. 

Récemment revue à la baisse par le régulateur fédéral, la consommation moyenne d’une famille belge pour le chauffage est de 17.000 kWh/an, ce qui réclame un peu plus de 4 tonnes de pellets. 

Dans un logement fortement isolé, cette quantité pourra cependant être jusqu’à deux fois moins importantes et correspondra alors à la consommation d’un poêle à pellets en utilisation intensive dans une petite habitation. 

Comptez donc de 2 à 4 tonnes de pellets par an, en transit chez vous.   

2 options de livraisons

Les pellets peuvent vous être livrés par sacs ou en vrac 

Le choix de stockage

Le choix du stockage dépend aussi du système d’approvisionnement de la chaudière, automatique ou manuel : pour les espaces contraints par la place, les chaudières disposent d'un réservoir intégré de 35 à 350 kg. Cette réserve suffit généralement pour une semaine d'autonomie. Elle est à recharger manuellement « sac par sac ». Ce système est donc assez contraignant mais permet de limiter les coûts d’installation.

En sacs, 4 tonnes représentent 270 sacs de 15kg. A titre de repère, une palette de sacs livrée comporte 65 sacs. Il en faut donc un peu plus de 4. 

Dans le cas d’une chaudière avec chargement automatique, un stockage permettant d’accueillir le volume annuel est préférable afin de se faire livrer en une fois.  A condition de disposer de l’espace de stockage nécessaire.
Aucune présence n’est alors nécessaire, ni pour recevoir la livraison ni pour le chargement de la chaudière.

Les cendres sont à vider toutes les semaines si la chaudière est munie d’un simple bac. Mais la plupart des chaudières sont équipées de brûleur à décendrage automatique ce qui signifie qu’il n’y a pas d’intervention régulière (hebdomadaire) à prévoir.
Les meilleurs appareils sont dotés d’un compacteur de cendres avec une réserve plus grande pour une élimination des résidus tous les mois voir tous les trimestres environ.

Les échangeurs sont également nettoyés automatiquement sur la plupart des chaudières et cela garanti ainsi un rendement constant.

Un entretien annuel est nécessaire et consiste à nettoyer la chaudière en profondeur (brûleur, corps de chauffe, tubage) afin qu’elle conserve ses performances initiales. Dans le cas contraire, les résidus de combustion se fixent sur les parois et diminuent la qualité de l’échange thermique, donc le rendement. 

Les organes de sécurité sont également contrôlés et la chaudière est remise en route pour vérifier la qualité de la combustion. Une attestation de maintenance est alors délivrée. L’opération coûte autour de 250€.

Quelle garantie sur les chaudières à pellets?

En fonction de la gamme de chaudières choisie, la garantie va de 2 ans (produits italiens) à 5 voire 7 ans (produits autrichiens).

Les chaudières à pellets constituent une excellente solution au remplacement d’une ancienne chaudière au mazout.

L’investissement est bien subventionné en région wallonne et permet de profiter d’un combustible dont le prix reste proche de celui du gaz et du mazout. Il faut en revanche considérer la place nécessaire à l’installation et au stockage des pellets. L’entretien régulier peut être aussi contraignant si vous optez pour un modèle d’entrée de gamme.

Dans tous les cas, assurez-vous que le fabricant dispose d’un réseau d’installateurs suffisamment dense pour pouvoir assurer le service après-vente tout au long de la durée de vie de la chaudière. Une présence affirmée de la marque sur le marché vous évitera ainsi les risques de service technique aux abonnés absents.

Au vu de l’investissement, si votre logement est de taille réduite et bien isolé, l’achat d’un poêle à pellets pourrait être envisagé.