Isolez vous-même votre toit

Certains bricoleurs préfèreront placer un type de matériau plutôt qu’un autre. Objectif essentiel : obtenir un toit parfaitement étanche à l’air. Etape par étape, nous vous expliquons comment procéder.
Isoler le toit
Vous pouvez économiser beaucoup d'argent en isolant correctement votre maison. De plus, si vous posez l'isolation vous-même, vous ferez une grande différence. Dans ce dossier, nous vous montrons étape par étape comment préparer et réaliser au mieux les travaux d'isolation.
Plan étape par étape pour les bricoleurs
1. Votre toiture est-elle adaptée à l'isolation : vérifiez s'il existe une sous-toiture et si elle est en bon état.
2. Choisir les bons matériaux : matériaux souples ou rigides, rouleaux ou panneaux isolants ...
3. Isolation naturelle : vous souhaitez isoler avec des matériaux naturels ? Vérifiez alors les avantages et les inconvénients.
4. Découpez sur mesure : prenez une latte, un couteau à pain et des gants, et c'est parti.
5. Appliquez l'isolant entre les chevrons : il maintiendra le tout en place.
6. Une deuxième couche d'isolation : appliquez une deuxième couche mince entre les lattes transversales.
7. Rendez la surface du toit étanche à l'air : installez un pare-vapeur pour éviter les moisissures.
Isoler vous-même ? Regardez notre vidéo !
Vous souhaitez le faire vous-même ? Regardez d'abord notre vidéo dans laquelle notre expert Philippe Mercier explique tous les points d'attention.
Avant de pouvoir commencer à isoler, vérifiez bien si votre toiture peut effectivement être isolée.
Examinez la sous-toiture
Il est préférable que votre toit possède une sous-toiture pour arrêter les saletés, le vent et la pluie qui passent entre les tuiles. S’il y a une sous-toiture, vérifiez si elle est encore en bon état et si elle ne présente pas d’orifices par où des saletés ou de l’humidité pourraient s’introduire. Car, si de l’humidité s’insinue dans l’isolant, celui-ci sera moins performant.
Un film au lieu d’une sous-toiture
Vous pouvez envisager l’installation d’un "ersatz" de sous-toiture, à savoir un film pare-vapeur placé sur la face intérieure du toit. Il n’est alors pas nécessaire d’enlever ou de remplacer des tuiles.
Vous devez d’abord choisir le matériau isolant. Pour un bricoleur, les matelas à languettes particulièrement souples constituent un choix logique pour l’isolation du toit. La plupart du temps, ils s’agrafent sur les chevrons grâce aux rabats du pare-vapeur intégré. Il faut donc que l’entraxe des chevrons reste identique.
Les matériaux rigides sont plus pratiques dans les anciens bâtiments
Les plus et les moins des isolants en laine de verre et en laine de roche
Points forts
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Points faibles
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Attention à ne pas trop comprimer le matériau lors de sa pose, faute de quoi il isolera moins bien.
Les plus et les moins des panneaux d’isolation
On peut aussi isoler avec des panneaux d’isolation rigides. Ils sont fabriqués en polyuréthane (PUR), polyisocyanurate (PIR), polystyrène expansé (EPS) ou polystyrène extrudé (CPS).
Points forts
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Points faibles
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1. Qu’est-ce que l’isolation naturelle ?
2. L’isolation naturelle est-elle aussi efficace que l’autre ?
3. Quels sont les principaux avantages ?
4. L’isolation naturelle est-elle plus chère que l’isolation classique ?
Qu’est-ce que l’isolation naturelle ?
Par matériaux naturels d’isolation, on entend les matériaux dont l’origine est totalement naturelle. Ils peuvent donc être aussi bien à base de plantes qu’issus des animaux.
Les matériaux souvent utilisés pour l’isolation sont la fibre de bois, le chanvre, le lin, la laine de mouton, le coton recyclé, les flocons de papier ou l’herbe. Certains de ces matériaux sont cultivés spécialement pour l’isolation, comme le chanvre, le lin ou le l’herbe, mais les fibres de bois, la cellulose ou le coton recyclé utilisés comme isolants sont des résidus d’autres productions ou de matériaux recyclés.
Le label européen est insuffisant
Comment savoir si votre isolation est effectivement constituée de matériau naturel ? Il existe une norme européenne NF-EN 16575, selon laquelle un produit "biobased" doit être constitué en tout ou en partie de composants naturels. Mais cela permet à n’importe quel produit intégrant des matières premières dans sa composition de porter cette appellation.
La Wallonie utilise son propre label pour l’obtention duquel un produit doit être composé au moins de 70 % de matières naturelles. La région Bruxelloise encourage depuis quelque temps déjà le recours à une utilisation naturelle. Ici, il n’est pas question de label, mais il est précisé que le produit doit comprendre au minimum 85 % de matériaux naturels.
L’isolation naturelle isole-t-elle aussi bien que l’isolation synthétique ?
Chaque matériau isolant isole à sa façon. Son degré d’isolation s’exprime en fonction de la capacité du matériau à conduire la chaleur. Cela se traduit dans la valeur lambda.
Plus cette valeur est élevée, mieux le matériau conduit la chaleur, et donc moins il est isolant. L’isolation doit donc avoir la valeur lambda la plus basse possible. Précisément, la valeur lambda exprime la quantité d’énergie qui passe au travers d’un mètre carré d’un matériau épais d’un mètre, pour une différence de température d’un degré Kelvin.
Les matériaux naturels d’isolation ont des valeurs lambda supérieures à celles d’isolants synthétiques solides comme le PUR, le PIR ou l’EPS. Ils sont donc mins isolants, et nécessitent dès lors une plus grande épaisseur.
Mais ils ont aussi une série d’avantages, toujours plus importants, par rapport aux matériaux minéraux et synthétiques. Il s’agit essentiellement d’isolation acoustique, de perméabilité à l’humidité et d’absorption de la chaleur en été.
Quels sont les principaux avantages de l’isolation naturelle ?
- Production écologique : La production d’isolants à base de matières premières naturelles consomme moins d’énergie que celle d’isolants synthétique ou minéraux. Les émissions de substances nocives sont également moindres, de même que la consommation d’eau.
- Production locale : les matières premières des isolants naturels sont souvent cultivées ou extraites plus localement que celles issues de l’industrie pétrochimique. Des matériaux comme le chanvre, l’herbe, les fibres de bois, la laine de mouton et le coton recyclé proviennent souvent de Belgique ou d’un pays voisin, la France p. ex. Comme ils ne sont pas soumis aux fluctuations des marchés internationaux, leur prix est aussi généralement plus stable.
- Absorbe moins l’humidité : il faut que l’isolation soit protégée le plus possible de l’humidité. Mais de l’humidité peut toujours y pénétrer, si le pare-vapeur n’a pas été apposé complètement à un endroit, permettant la condensation de vapeur d’eau au contact de la sous-toiture froide. L’isolation naturelle peut absorber une certaine quantité d’humidité et jouer un rôle de tampon, avant de sécher par la suite. Cela ne réduit pas le pouvoir isolant de ces matériaux.
- L’isolation naturelle absorbe plus de chaleur en été : La capacité des isolants à conserver la fraîcheur du logement en été gagne sans cesse en importance. Plus ces matériaux peuvent absorber de chaleur, mieux cela vaut. Cette capacité à absorber la chaleur doit alors être combinée à la masse d’isolant utilisée. Pour un isolant en fibre de bis, cette capacité est de 2 100 J/kgK, et elle est de 1 600 J/kgK pour le coton recyclé, contre 1 400 J/kgK seulement pour le polyuréthane. En combinaison avec une masse plus importante, car le PUR, ainsi que la fibre de verre par exemple, sont plus légers, de sorte que l’isolation naturelle peut absorber davantage de chaleur.
L’isolation naturelle est-elle plus chère que l’isolation classique ?
On croit souvent que l’isolation naturelle coûte plus cher que l’isolation classique. C’est parfois le cas, mais pas toujours. C’est surtout le prix des isolants synthétiques, comme le polyuréthane, qui a augmenté ces dernières années.
L'isolation durable la moins chère, à base de coton recyclé et d'herbe, revient respectivement à 24 € et 26 € par mètre carré pour une épaisseur de 20 cm. La laine de verre et la laine de roche sont sensiblement moins chères que les matériaux naturels.
Attention : notre enquête révèle que les isolants naturels sont généralement nettement moins chers dans les magasins spécialisés que dans les magasins de bricolage classiques. Si vous investissez dans un matériau naturel, visitez d’abord un spécialiste à proximité de chez vous et comparez les prix.
Tous les types d’isolation de la toiture n’ont pas la même capacité d'isolation. Tel type nécessite donc une plus grande épaisseur d’isolant que tel autre pour obtenir la même valeur d’isolation. Nous présentons les épaisseurs nécessaires pour une valeur R de 6 m² K/W (valeur pour la Wallonie) et pour 5 m² K/W (valeur pour la Flandre).

Utilisez un bon couteau à pain à longue lame. Pour couper droit, aidez-vous d’une solide règle en aluminium.

Découper l’isolant au couteau, à la scie à main ou à la scie électrique
Pour découper l’isolant à la bonne largeur, vous pouvez utiliser un couteau, une scie à main ou une scie électrique. Le premier peut être tout simplement un grand couteau de cuisine, mais on trouve aussi des couteaux spéciaux pour isolants.
Notre test montre que c’est la scie électrique qui assure les meilleures découpes et le résultat le plus net.
Tout dépend évidemment de l’importance des travaux d’isolation. Pour de plus petits travaux, l’investissement dans une scie électrique ne s’impose pas mais, si vous devez isoler tout un grenier, cela en vaut peut-être quand même la peine. Le type de matériau d’isolation joue également un rôle.
Quand on travaille avec des matériaux d’isolation, il est recommandé de porter des gants.
Quel matériau se découpe le mieux ?
Tous les matériaux d’isolation ne se découpent pas à mesure avec la même facilité. Nous avons déjà dit que les matériaux souples comme la laine de verre ou de roche sont faciles à découper. Les panneaux rigides se découpent eux aussi aisément à la bonne largeur, pour autant du moins que la distance entre les chevrons soit égale.
Les matériaux naturels présentent d’assez grandes différences à ce niveau. Les isolants à base d’herbe sont difficiles à couper droit. C’est déjà un peu plus facile avec le coton recyclé. Et c’est avec les isolants en fibre de bois qu’on obtient les meilleurs résultats.

Veillez à ne pas trop comprimer le matériau durant sa mise en place. Celui-ci doit en effet conserver autant que possible son volume initial, au risque de perdre en efficacité.
Si les chevrons sont irréguliers et/ou disposés à intervalle variable, il est difficile (voire impossible) de découper parfaitement les plaques aux dimensions voulues. Certains fabricants proposent alors une laine de calfeutrement pour colmater les trous et les irrégularités. A nouveau, évitez de comprimer ce matériau.
La chaleur peut aussi s’échapper par les chevrons eux-mêmes. Si vous disposez d’assez de place au grenier, mieux vaut donc appliquer une surépaisseur.
Il faut alors poser la seconde épaisseur d’isolant entre des lattes supplémentaires que vous fixerez sur les chevrons. Un conseil : calculez l’écartement des lattes pour qu’il soit légèrement inférieur à la largeur du rouleau ou de la plaque d’isolant. Le matériau tiendra tout seul entre les lattes, sans que vous deviez multiplier les découpes.

Avec une épaisseur totale de 22 cm d’isolation, vous pourrez réduire vos frais de chauffage jusqu’à 40%. En outre, la pose d’une surépaisseur diminue les déperditions de chaleur. Vous pouvez éventuellement poser la double épaisseur de manière à isoler aussi les tuyaux et les canalisations.
La chaleur peut s’échapper à la jonction entre l’isolant et le chevron, aux raccords des murs ou des fenêtres, mais aussi autour des tuyaux, des câbles et des prises de courant. Le moindre interstice peut entraîner des déperditions de chaleur. Dans le jargon, on parle de pont thermique. Ces zones froides sont à proscrire absolument. Dans le pire des cas, elles peuvent en effet entraîner des problèmes d’humidité et de moisissure.
La solution? Appliquez une membrane d’étanchéité à l’air (frein-vapeur ou pare-vapeur) au-dessus de l’isolant. Il s’agit généralement d’un film en plastique spécial. Coupez-le sur mesure et agrafez solidement.

Etanchez les raccords à l’aide de ruban autocollant. Les rubans légèrement flexibles sont pratiques. Ils conviennent relativement bien aux supports. Les rubans larges permettent de corriger légèrement si vous déviez de la ligne droite.

Aux endroits délicats, par exemple autour des tuyaux, découpez un trou en croix dans la membrane. Ensuite, étanchez tout autour à l’aide de ruban. Pour les câbles et les tuyaux, il existe des manchons spéciaux qui garantissent l’étanchéité à l’air afin de ne pas devoir obturer le raccord au ruban autocollant. Et l’on trouve également des prises de courant étanches dans le commerce.

A certains endroits, notamment sur les murs latéraux, vous devez agrafer ou coller le film plastique. Ce collage doit résister à la chaleur en été, mais aussi aux rafales de vent qui secouent le toit.

Aux points critiques comme les jonctions murales, il peut être conseillé de renforcer le raccord de membrane à l’aide d’une latte supplémentaire, pour empêcher que le film se détache.

Un conseil : pour vérifier l’étanchéité de votre isolation et de votre pare-vapeur, allumez un bâton d’encens. Vous remarquez très vite la présence du moindre courant d’air…
Vide technique entre l’isolant et la finition
Pour achever la finition de la pièce après avoir posé l’isolant et le pare-vapeur, vous pouvez opter pour l’aménagement d’un "vide technique" entre le pare-vapeur et la finition et y faire passer des câbles et des tuyaux. A cet effet, placez des lattes de quelques centimètres d’épaisseur contre le pare-vapeur, pour y fixer ensuite la finition. Vous pouvez éventuellement ajouter encore un isolant dans l’espace du vide ventilé qui n’est pas occupé par des câbles.
Finition du grenier
En dernier lieu, vous pouvez assurer la finition de la pièce en appliquant un revêtement contre les lattes du vide ventilé. Différentes possibilités s’offrent à vous : des panneaux en carton plâtre (gyproc), en mdf ou en aggloméré.