La rénovation, étape par étape

A moins qu'elle ne soit soumise à permis de bâtir, vous n’êtes pas tenu d’avoir un certificat PEB pour la rénovation de votre habitation. Mais ne manquez pas d’ambition pour autant. Ainsi, pourquoi ne pas prendre exemple les valeurs de déperditions de chaleur des surfaces extérieures en vigueur pour les nouvelles constructions? (voir notre dossier PEB: quelles sont les exigences pour une nouvelle construction?)
D’abord l’enveloppe du bâtiment
Quoi qu’il en soit, il convient d'abord de réduire au maximum les besoins en énergie de l’habitation, principalement au travers d’une meilleure isolation, de chassis plus performants et de vitres à haut rendement. Sans oublier l’étanchéité à l’air et l'amélioration de la ventilation au fur et à mesure des rénovations.
Ensuite le chauffage
Une fois l’habitation correctement isolée, vous pouvez opter pour une installation de chauffage moins puissante. En la matière, vous avez essentiellement le choix entre une chaudière à condensation et une pompe à chaleur. Cette dernière vous aidera à vous chauffer en ayant moins recours aux énergies fossiles.
Que faire, où?
Outre le bon ordre des travaux, encore faut-il choisir bonne approche pour chaque partie du bâtiment.
Nous vous livrons ici quelques conseils, sans trop entrer dans les détails techniques. Vous retrouverez bien souvent ces derniers dans nos dossiers, mentionnés dans la navigation à droite.
Il y a deux choses à prendre en considération: quelle est la situation actuelle et à quoi voulez-vous arriver ?
Le plus souvent, différents travaux sont indispensables pour élever le niveau de performance énergétique de la maison. Ils peuvent, en outre, rarement être effectués indépendamment les uns des autres. Mais par où commencer?
Nous vous proposons dix consignes basées sur des années d’expérience.
Commencez par une bonne analyse de l’état actuel de votre maison. Faites-vous autant que possible assister par des professionnels.
Ensuite, fixez les grandes lignes de ce que vous souhaitez à terme: quel résultat final sur le plan énergétique, au niveau de la répartition des espaces et du confort.
Quand vous vous lancez dans une rénovation en profondeur, vous devez d’abord décider si vous allez faire les travaux en une fois, ou par phases successives.
Une rénovation complète en une seule fois a ses avantages. Vous ne payez qu’une seule fois les frais de projet et de coordination. Vous n’êtes qu’une seule fois dans les échafaudages: le désagrément est limité à une période bien déterminée. Et, surtout, l’effet d’ensemble peut être supérieur à la somme des résultats de chacun des travaux pris séparément.
Mais votre rénovation peut aussi être phasée dans le temps, ce qui vous permet de dégager au fur et à mesure les budgets nécessaires. Généralement, vous pouvez rester dans la maison pendant la rénovation, car elle ne concerne chaque fois qu’une partie du bâtiment. Vous rénovez en plusieurs blocs, mais toujours pendant une plus brève période de temps, ce qui rend les choses plus supportables. Et vous n’avez pas à remplacer des éléments encore en relativement en bon état, comme c’est le cas si on fait tout en même temps.
Il est essentiel d’établir un plan par étapes. Il s’agit de déterminer ce que vous allez faire en premier lieu, et ce qui peut attendre.
Si vous disposez d’un certificat PEB, vous avez déjà une indication de ce qui est prioritaire au niveau énergétique. En Région bruxelloise, vous pouvez également demander un audit de votre logement. En Région wallonne, cet audit est même en grande partie obligatoire si vous souhaitez bénéficier d'aides au logement (pas pour l'isolation de la toiture et pour les travaux d'un montant inférieur à 6 000 € hors TVA). Un tel audit vous proposera un ordre pour vos travaux.
Si l’habitation présente des dommages ou des défauts, occupez-vous-en d’abord, pour éviter des dégâts indirects.
Il est important que les travaux soient d’emblée suffisamment sérieux pour éviter un double travail. Exemple : votre toit plat fuit et il faut d’urgence rénover la toiture.
Si vous décidez de l'isoler en même temps, le surcoût lié à ces travaux d'isolation est souvent raisonnable par rapport au coût total. Si vous n'isolez la toiture qu'après coup et que vous devez ensuite refaire la couverture, vous risquez de payer bien plus.
Cela semble logique, mais en travaillant du grenier vers la cave, vous éviterez que les nouveaux travaux viennent endommager ceux qui venaient d’être faits. A l’inverse, une rénovation de toiture en seconde phase pourrait endommager, en cas d’intempéries, le plancher du grenier ou les étages inférieurs déjà rénovés.
En commençant par isoler l’enveloppe du bâtiment et en la rendant plus étanche à l’air, vous réduisez les besoins en énergie et vous pouvez diminuer la puissance nécessaire pour le système de chauffage.
En principe, les systèmes techniques ne sont remplacés qu’en deuxième lieu. Il y a néanmoins deux exceptions.
Mieux vaut remplacer d’emblée une vieille chaudière défectueuse ou vorace en énergie. Dans ce cas, choisissez-en une performante, dont la puissance est adaptée à la rénovation future. Alors que, si vous installez une chaudière trop puissante, une fois les travaux effectués, elle produira tellement de chaleur au démarrage qu’elle risque de s’arrêter aussitôt. De cette manière, elle pourrait consommer plus d’énergie.
Mieux vaut aussi prévoir dès le départ un système de ventilation même si, à ce moment, la maison est encore suffisamment ventilée par les fuites d’air existantes. Au fur et à mesure que la maison est rénovée, elle devient de plus en plus étanche à l’air. Si vous n’installez un système de ventilation qu’à la fin de tous les travaux, votre maison sera trop peu aérée pendant quelque temps. Cela peut entraîner des problèmes d’humidité. D’autre part, la pose de toute les conduites d’un système de ventilation doit se faire dès le départ afin de permettre les finitions des pièces à l’intérieur.
On dit souvent que c’est par le toit que passent les plus grosses pertes de chaleur. C’est assez juste si l’on considère la maison comme une vaste zone où règne la même température partout et où les parois ne sont pas isolées. Mais, si vous avez sous le toit des chambres non chauffées, on se retrouve dans un autre scénario qui peut faire de l’isolation de la façade la première des priorités.
Ou peut-être voulez-vous commencer par démolir l’extension à l’arrière pour la remplacer par une nouvelle annexe avec une grande cuisine bien lumineuse et agréable à vivre? Dans ce cas, faites-y les travaux de manière optimale. Ne croyez pas que votre isolation pourra être moins importante à cet endroit parce qu’elle est encore faible ou déficiente ailleurs.
Certains travaux devraient être effectués simultanément. Parce que, tout simplement, ils dépendent étroitement l’un de l’autre, ou parce qu’ils ouvrent des possibilités supplémentaires.
Si, par exemple, vous faites procéder en même temps à l’isolation de la façade par l’extérieur et au remplacement des fenêtres, vous pourrez soigner parfaitement les raccords, ajuster plus facilement les seuils de fenêtre, mieux assurer l’étanchéité à l’air autour des châssis, etc. Vous pourrez même envisager de changer la disposition des fenêtres. Les agrandir pour laisser entrer plus de lumière ou même les changer carrément de place. Cela permet parfois de moderniser considérablement l’apparence et l’agrément d’une maison.
En commençant par les travaux qui permettent de grosses économies d’énergie, vous réduisez vos dépenses annuelles. Et vous êtes un peu plus à l’aise pour passer à la suite des rénovations.
Par exemple, le remplacement d’une chaudière vorace en énergie a déjà été évoqué. Isolez aussi les tuyaux de votre système de chauffage.
Souvent, des travaux comme l’isolation du toit ou du grenier font faire assez rapidement de belles économies. Surtout si vous pouvez les effectuer vous-même, ce qui épargne pas mal de frais de main-d’œuvre.
La post-isolation de murs creux s’avère également rapidement payante.
Une rénovation se caractérise par le fait qu'une intervention a souvent un impact sur l'autre. Il est certain qu'avec une approche par phases successives, vous risquez de vous retrouver plusieurs fois dans une situation où une mesure de rénovation déjà réalisée empêche la réalisation correcte ou optimale de la suivante. À moins que vous ne démolissiez à nouveau des pièces, ce qui augmente le risque de dommages et de coûts supplémentaires.
Par exemple, une nouvelle isolation de toit doit être pensée en lien avec de l'isolation appliquée plus tard sur la de façade, notamment en ce qui concerne l'emplacement de la gouttière. N'attendez pas de procéder à l'isolation de la façade pour y penser, avec le risque de devoir la changer de place.
Autre source de difficulté possible: l'installation de nouvelles fenêtres et de nouveaux appuis de fenêtre sans tenir compte de l'installation ultérieure d'une isolation de façade. Si les appuis de fenêtre ne sont pas assez profonds, vous ne pourrez pas installer l'épaisseur d'isolation souhaitée ou requise par la suite et vous devrez choisir entre une isolation plus fine - et donc une enveloppe de bâtiment moins efficace sur le plan énergétique. Mieux vaut donc combiner les deux activités. Sachez néanmoins que l’audit Logement en Région wallonne imposera en principe le remplacement des châssis comme dernière étape des travaux à l’enveloppe du bâtiment, pour éviter les problèmes de condensation aux parois opaques (murs et plafonds).
Lors du remplacement des fenêtres, vous devrez également décider d'un système de ventilation. Si vous optez pour un système C, vous devrez prévoir des grilles d’aération dans vos châssis ou vos murs. Faute de quoi, vous serez pratiquement contraint de vous tourner vers un système D, plus efficace - il comprend un échangeur de chaleur - mais aussi plus cher (apport et d’évacuation de l’air sont tous les deux réglés mécaniquement).
Si vous remplacez vos fenêtres, songez aussi à la protection solaire du côté Sud. Prévoyez à tout le moins des câbles pour pouvoir l’ajouter. Une rénovation bien pensée inclut en effet de prévoir des conduites ou des gaines pour des choses qui viendront par la suite, comme des panneaux solaires ou une pompe à chaleur.
Les jeunes ménages ont avantage à intégrer dans la rénovation leurs projets d’agrandissement de la famille et d’augmentation du nombre de chambres à coucher.
Pour ses vieux jours, on peut ainsi prévoir les câbles électriques et les conduites d’eau pour un bureau qui pourrait un jour être aménagé en chambre à coucher au rez-de-chaussée.
Dans cette perspective, mieux vaut placer les câbles et les conduites dans des gaines plutôt que de les insérer dans le mur ou de les couler dans une chape. Elles restent ainsi plus facilement accessibles pour de futurs aménagements.
La toiture est souvent considérée comme une priorité dans l’isolation de l’habitation, car c’est par là qu’elle perd le plus de chaleur. C’est principalement le cas s’il existe des pièces occupées et chauffées sous la toiture. Si ce n’est pas le cas, il peut être plus intéressants d’isoler les façades en premier.
L’isolation permettra non seulement d’endiguer les déperditions de chaleur en hiver, mais aussi de protéger l’habitation de la surchauffe en été.
Conseils
- Dans le cas de l’application d’une isolation entre les chevrons d’une toiture inclinée, un matériau d’isolation souple présente l’avantage de bien pouvoir se coincer entre les chevrons (contrairement aux panneaux rigides).
- Bien souvent, les chevrons reposent sur des poutres horizontales, les pannes. L’épaisseur totale des chevrons et des pannes - de 24 à 30 cm environ - constitue la plupart du temps une bonne base pour déterminer l’épaisseur de l’isolation. Vous devez dans ce cas prévoir un lattage supplémentaire en bois sous les chevrons pour maintenir l’isolation en place et fixer la membrane pare-vapeur. Cette membrane sert à empêcher l’humidité de passer au travers de l’isolation.
- Une méthode alternative consiste à remplir en premier lieu l’espace entre les chevrons avec un isolant souple et ensuite appliquer des panneaux rigides sous les chevrons. Veillez à rendre ces panneaux d’isolation imperméables à l’air ou appliquez une membrane pare-vapeur sous les panneaux (côté chaud donc).
- Vous pouvez également faire projeter des matériaux comme de la cellulose, des fibres de bois ou de la laine de roche par une firme spécialisée. Cela va plus vite que le placement manuel d’une isolation.
- Une toiture Sarking est une technique fréquemment utilisée pour post-isoler un toit, surtout en l’absence de sous-toiture et lorsque la charpente est en bon état. Une couche d’isolant est alors appliquée sur la charpente existante, « emballée » d’usine entre une couche imperméable à l’air du côté intérieur (chaud) d’une part, et une sous-toiture du côté extérieur (froid) de l’autre.
- Il est primordial que votre toiture soit pourvue d’une sous-toiture. Il s’agit d’une couche imperméable et respirante entre les tuiles et l’isolation. L’isolation résiste ainsi contre l’humidité. Cette couche se compose d’une plaque rigide en fibrociment ou d’une membrane.
- Ne placez pas de canalisations dans l’isolation ni aucune gaine de ventilation. Ces éléments doivent être logés dans un vide technique, sous le pare-vapeur, pour éviter qu’ils ne soient percés. S’il est impossible de faire autrement, il existe des dispositifs spéciaux qui assurent l’étanchéité à l’air et à la vapeur.
Points d’attention
- Si vous placez en premier l’isolation en toiture puis l’isolation de façade le long de l’extérieur des murs, réfléchissez bien à la jonction entre les deux. Bien souvent, vous aurez à déplacer la gouttière. Dans le cas d’une gouttière carrée par exemple, mieux vaut la prévoir d’emblée lors de la réalisation de l’isolation de la toiture, étant donné que cet emplacement est encore facile d’accès dans la charpente.
- Dans une toiture Sarking, vous avez une couche d’isolation sans fentes ni fissures. Le risque réside dans la jonction avec la façade, la gouttière et les éventuelles fenêtres de toit, où il n’est pas rare de voir de grandes fentes et fissures sur le chantier, voire des zones entière sans isolation. Il s’agit de ponts thermiques par lesquels la chaleur s’échappe. Si vous surveillez le chantier, vous pouvez veiller à une bonne exécution des jonctions.
- Les fenêtres de toit ne sont pas installées dans le plan de l’isolation, mais légèrement au-dessus, entre les tuiles, de façon à ce que la pluie puisse s’écouler sur les tuiles sous-jacentes. Là encore, d’importantes fentes et fissures peuvent voir le jour. Néanmoins, les collerettes ou les bavettes sont de bonnes solutions techniques à ce sujet. Veillez à ce que l’ouvrier spécialisé les utilise bel et bien.
Le faire soi-même ?
- L’isolation d’une toiture inclinée est à la portée d’un bricoleur amateur pour autant qu’il procède de manière réfléchie et rigoureuse. Pour la bonne approche, consultez notre dossier Isolez vous-même votre toit.
- Vous disposez d’un grenier qui n’est pas aménagé? Dans ce cas, vous pouvez envisager une isolation par le sol. Cette tâche peut également être réalisée par vos soins.
- Si vous faites projeter l’isolation, vous pouvez effectuer les travaux préparatoires comme le compartimentage moyennant l’accompagnement et l’aide nécessaires. Vous pouvez demander à réapprovisionner vous-même la souffleuse. Histoire d’économiser sur la main d’œuvre.
Prix indicatifs
- 110 à 135€/m² lorsque la sous-toiture est présente et qu’il vous suffit de remplir les creux entre la structure (prix pare-vapeur, étanchéisation inclus) ;
- Toiture Sarking : 210 à 290 €/m², y compris l’élimination de la couverture existante (pour autant qu’elle ne contienne pas d’amiante !) et le placement d’une nouvelle couverture.
Les toits plats « froids » d’autrefois, où l’espace entre les solives du toit plat n’était que partiellement rempli d’isolation, sont à présent fortement déconseillés. Vous devez remplir complètement cet espace, ou mieux encore, placer l’isolant par-dessus le revêtement de toit.
Conseils
- Dans le cas d’un toit plat avec structure en bois, vous pouvez également opter pour un toit « compact ». En outre, l’espace entre les solides est intégralement rempli d’isolant. Ce n’est possible que sous un certain nombre de conditions strictes. Le toit doit ainsi présenter un revêtement noir, pouvant toujours être exposé au soleil aujourd’hui comme demain. On ne peut dès lors pas y installer de panneaux solaires, de toitures végétalisées ou recouvertes de gravier, ou encore y aménager un toit-terrasse.
Qui souhaite ne pas écarter ces possibilités peut faire calculer par un bureau spécialisé si une combinaison d’isolation entre les solives et une isolation au-dessus du revêtement de toit peut constituer une solution. C’est bien souvent possible, mais un rapport correct entre les valeur d’isolation des deux couches revêt une importance cruciale. - La meilleure solution et certainement la plus sûre consiste en un toit « chaud » : l’isolation est dans ce cas posée au-dessus du toit. Il va de soi que l’isolation doit répondre à des exigences spécifiques, comme pouvoir supporter un poids déterminé. Vous pouvez alors utiliser le toit plat pour d’autres applications : panneaux solaires, aménagement d’une toiture végétalisée, un toit-terrasse etc.
- Dans le cas d’un toit plat avec dalle en béton, vous ne pouvez pas appliquer d’isolation sur la face inférieure. Cela engendrerait de trop grandes tensions thermiques et un risque trop élevé de problèmes d’humidité.
Points d’attention
- Si vous placez l’isolation sur un toit plat existant, vous devez être attentif aux coupoles éventuellement présentes. Après les travaux d’isolation, la couche de finition hydrofuge du toit est surélevée, ainsi que les coupoles par la même occasion. Ce rehaussement se fait au moyen d’une structure isolante, ex. en blocs de béton cellulaire, ou avec un squelette en bois rembourré d’isolant. La couche imperméable à l’air et à la vapeur à l’intérieur de l’habitation doit épouser celle du toit.
- Il se peut que vous ayez à rehausser les bords du toit.
- Si vous avez une porte qui donne sur un toit plat, vous aurez éventuellement à en rehausser le seuil.
Le faire soi-même ?
L’isolation d’un toit plat n’est généralement pas une mince affaire pour un bricoleur amateur.
Prix indicatifs
- Toit plat chaud : 125 à 190 €/m², coupoles non comprises ;
- Toit plat compact : 105 à 135 €/m², placement de l’isolation et de la membrane pare-vapeur inclus, ainsi que l’élimination de la finition intérieure existante et le placement d’une nouvelle finition.
Une barrière contre l’humidité sous les murs de façade est cruciale. Autrement, impossible d’isoler. Vous devez donc d’abord injecter le mur ou faire une saignée pour appliquer une telle barrière contre l’humidité au cas où celle-ci ne serait pas présente. Ce n’est qu’ensuite que vous pouvez placer l’isolation, lorsqu’elle ne sera plus exposée à l’humidité ascensionnelle.
Le choix entre une isolation des cavités, une isolation extérieure ou une isolation intérieure est important.
La post-isolation des cavités est une solution relativement bon marché, mais l’épaisseur de la cavité est limitée, de sorte qu’à l’avenir, vous devrez incontestablement isoler davantage votre habitation afin qu’elle soit conforme aux exigences. Par ailleurs, les murs creux étaient surtout courants après la Seconde Guerre mondiale, notamment après 1960 ; les maisons plus anciennes, n’ont généralement pas de cavités.
Du point de vue thermique, lorsqu’une cavité est présente, il est préférable de démolir la brique de façade extérieure et de mettre à profit l’espace libéré et l’espace prévu dans le décret d’alignement (jusqu’à 14 cm au-dessus de l’alignement pour l’isolation et la finition) pour l’isolation extérieure. À l’arrière et sur les côtés d’une habitation, vous avez généralement les mains libres en matière d’épaisseur d’isolation (sans limitation dû au décret d’alignement). Vous perdez naturellement l’aspect originel de la façade, et plus encore, vous devez prévoir une nouvelle finition de celle-ci, ce qui fait grimper la facture.
L’isolation intérieure est la solution la plus difficile à gérer au plan physique. Au final, la façade extérieure est plus froide qu’auparavant, ce qui accroît le risque de dégâts liés au gel et d’usure de la façade.
Dans de nombreux cas, il est même impossible d’appliquer l’isolation intérieure. Pour l’isolation intérieure, vous devez assurément demander l’aide d’un expert pour les calculs requis et la réalisation détaillée de l’isolation.
Elle peut néanmoins apporter une solution lorsque l’isolation extérieure s’avère impossible (ex. pour des raisons d’urbanisme) et en l’absence de mur creux.
Conseils
- Assurez-vous que votre entrepreneur a suivi une formation spécifique en isolation de murs creux afin de pouvoir identifier et prévenir les chausse-trape. En Flandre, les entrepreneurs doivent être certifiés pour ces travaux.
- Dans le cas d’une isolation de façades et certainement d’une isolation de mur creux, vous pouvez solliciter un contrôle thermographique indépendant (avec une « caméra thermique ») pour examiner si la répartition ou le placement de l’isolation ont été effectués correctement. Exigez des garanties de la part de l’entrepreneur.
- Dans le cas d’une isolation extérieure, des solutions préfabriquées sont possibles, dans lesquelles les conduits techniques (ex. gaines de ventilation) peuvent être intégrées dans des modules.
Points d’attention
- Tous les murs creux ne peuvent pas être post-isolés. Ainsi, des bavures de mortier dans le mur creux peuvent entraver la répartition du matériau d’isolation projeté. Voilà pourquoi une étude préalable (par endoscopie) est requise.
- Dans le cas d’une isolation intérieure, il n’est pas possible d’éliminer l’ensemble des ponts thermiques.
- Dans le cas de la post-isolation des murs creux, les ponts thermiques comme il en existe au niveau des tablettes de fenêtre peuvent même être renforcés, ce qui peut entraîner l’apparition de moisissures à ces endroits. À cet égard, l’isolation extérieure est la meilleure solution pour éviter les ponts thermiques. L’habitation est ainsi revêtue d’une enveloppe chaude tout autour de celle-ci. Toutefois, même dans le cas d’une isolation extérieure, des ponts thermiques peuvent subsister.
- Des murs intérieurs pleins et des sols massifs débouchant sur une façade avec isolation intérieure doivent être pourvus d’une «isolation de retour» sur une distance d’1 mètre idéalement (voir notre dossier Isolation des murs). Cela change l’aspect intérieur des locaux.
Le faire soi-même ?
- La post-isolation des murs creux doit être prise en charge par une firme spécialisée.
- L’isolation intérieure n ’est pas une mince affaire et requiert une expertise particulière.
- Vous pouvez peut-être prêter main forte dans le cas d’une isolation extérieure.
Prix indicatifs
- Isolation de murs creux : 18 à 25€/m², réparation des joints, traitement hydrofuge éventuel si nécessaire non compris etc. ;
- Isolation extérieure : finition extérieure standard incluse: 120 à 160€/m², plinthes de façade, adaptations des bords de toiture, fondations, renouvellement des seuils de fenêtre... non compris... Le prix peut ainsi être au final multiplié par 1,5. Un revêtement de façade au moyen d’un enduit ou de bois est possible pour ce prix, mais pour une façade en briques (sans joints), vous devez encore compter € 20 à 25/m² en sus.
- Isolation intérieure, finition intérieure comprise : 60 à 100€/m², déplacement des prises de courant, interrupteurs, canalisations sanitaires (en raison du risque de gel si ces éléments se trouvent en dehors du volume chauffé) et appareils sanitaires, tuyaux de chauffage et radiateurs non compris... ;
- Nouvelle façade en bois massif : 230 à 300€/m², fondations et finitions intérieures non comprises ;
- Nouvelle façade en ossature bois : 260 à 320€/m², fondations et finitions intérieures non comprises.
Appliquer une isolation a posteriori sur un sol existant n’est pas toujours une sinécure. Plusieurs solutions existent pourtant.
Conseils
- Dans le cas d’un sol sur un support plein, vous pouvez excaver le sol et entamer une toute nouvelle structure de sol.
- Dans le cas d’un sol excavé avec poutres en bois, vous pouvez installer un pare-vapeur contre les planches (côté chaud donc), par exemple en appliquant une isolation souple entre les poutres et un panneau en fibres de bois laissant passer la vapeur contre la face inférieure.
- Dans le cas d’un sol massif (béton ou hourdis), vous pouvez appliquer l’isolation contre la face inférieure du sol s’il reste suffisamment de hauteur. Dans le cas de hourdis cintrés, cela est plus difficile, car l’isolation par le haut est généralement une solution, mais elle modifie la hauteur du sol dans l’habitation.
- Dans le cas d’un vide technique, vous devez charger un spécialiste d’examiner si une isolation est possible. Utilisez quoi qu’il en soit un matériau insensible à l’humidité et à rupture capillaire n’aspirant pas l’humidité. Un remplissage complet du vide technique est ainsi possible avec des coquillages par exemple, ou des granulats de verre cellulaire.
Points d’attention
- Bien souvent, vous aurez à enlever temporairement l’ensemble des tuyaux fixés dans ou en-dessous du sol pour les réinstaller par la suite. Parfois, ce n’est pas possible, comme dans le cas d’évacuations verticales par exemple.
- Dans les caves, assurez-vous que l'isolation du plafond revienne aussi sur les murs en contact avec ce plafond. Cela peut avoir des conséquences pour les tuyaux qui y sont fixés.
- En général et surtout dans le cas d’une isolation de sol, mieux vaut réfléchir à un matériau d’isolation respectueux de l’environnement pouvant facilement être enlevé et réutilisé par la suite. Il n’est en effet pas exclu que vous deviez placer un nouveau sol à terme.
Le faire soi-même ?
Les travaux de démolition, comme l’excavation du sol, ou l’enlèvement du sol existant peuvent être réalisés par vos soins. L’application correcte de l’isolation de sol est toutefois une autre paire de manches. Surtout si vous travaillez avec un matériau projeté, ce qui est plutôt l’affaire de firmes spécialisées.
Prix indicatifs
- L’isolation du sol contre le plafond de la cave ou le vide technique : 25 à 35€/m², enlèvement et replacement des tuyaux non compris ;
- L’isolation sur sol existant en conservant la finition existante: 110 à 140€/m². Attention : le niveau du sol à l’intérieur est rehaussé, de sorte que toutes les ouvertures de porte doivent être rehaussées, les portes extérieures et les fenêtres arrivant au niveau du sol aussi doivent être rehaussées ou renouvelées, les escaliers doivent être adaptés ou renouvelés... Ce n’est pas inclus dans le prix.
- L’isolation sur sol existant avec remplacement de la finition existante : 140 à 200€/m². Cela suppose que l’on dispose d’une hauteur suffisante, ce qui est rare. Ce prix comprend donc la démolition du revêtement de sol et de la chape, et si nécessaire l’égalisation, la pose de l’isolation de sol, l’application de la nouvelle chape et du revêtement de sol. Ne sont pas compris : le renouvellement des lignes électriques, tuyaux de chauffage et sanitaires cassés lors de la démolition de la chape.
- Démolition du sol existant: 50 à 100€/m²
- Nouveau sol : 200 à 270€/m² pour une construction, sans travaux de démolition préalables, dalle de sol en béton comprise.
Les fenêtres et les portes font partie de l’enveloppe du bâtiment, et donc de l’étanchéité à l’air de ce dernier. En même temps, les portes et les fenêtres constituent le point faible de l’enveloppe isolante. C’est par là que s’échappe la chaleur, plus que par des murs ou une toiture isolés. Toutefois, les menuiseries et les vitres actuelles sont nettement plus performantes qu’autrefois.
Conseils
- Optez pour des vitres à haut rendement, avec une faible valeur U de 1,1 ou 1,0 W/m²K. Allez éventuellement jusqu’à 0,8 ou 0,6. C’est bel et bien la valeur Ug qui importe, pas le nombre de feuilles de verre.
- Vous trouverez du 0,8 dans du double vitrage à haut rendement, tandis que le 0,6 nécessite du triple vitrage. Pour les fenêtres de toit, il existe même du quadruple vitrage, à la valeur Ug de 0,3.
- Ne choisissez pas à la légère un vitrage pare-soleil ou un vitrage quatre saisons. Ce type de vitrage limite en effet les rayonnements solaires en hiver, précisément lorsque vous aimeriez profiter de la chaleur et de la lumière gratuites. Des stores distincts devant la fenêtre constituent généralement le meilleur choix.
- Au cas où vous seriez limité dans vos possibilités en matière de menuiserie et de vitrage pour des raisons historico-culturelles dans une façade classée, il existe du verre monumental particulièrement fin, avec ou sans revêtement. La valeur U n’est pas aussi excellente, mais vous pouvez encore le combiner à une deuxième fenêtre à l’intérieur, pour limiter les déperditions d’énergie. Cela peut également être utile pour contrer les nuisances sonores extérieures.
- Le triple vitrage est particulièrement lourd. Vos encadrements de fenêtre doivent pouvoir supporter un tel poids. Assurez-vous-en.
- Une fenêtre doit se fermer correctement, de façon à ce que l’étanchéité à l’air de l’enveloppe du bâtiment soit en ordre. Optez dès lors pour une menuiserie extérieure de la classe d’étanchéité 4. Ce n’est que pour les fenêtres levantes-coulissantes ordinaires que vous pouvez opter si nécessaire pour la classe 3, même s’il est toujours préférable d’opter pour la classe 4. Les fenêtres coulissantes et battantes se ferment mieux que les fenêtres levantes-coulissantes et sont dès lors plus onéreuses.
- Discutez avec l’installeur de la manière dont il installera les fenêtres aux endroits difficilement accessibles, comme sur la façade arrière des maisons de rangée par exemple. Souvent, une imposante grue s’avère nécessaire, ce qui entraîne une augmentation des coûts.
- Qui aime l’aspect du bois à l’intérieur pour ses encadrements mais n’apprécie guère l’idée de devoir entretenir les fenêtres en bois extérieures peut opter pour une combinaison bois-aluminium. Vous combinez ainsi le meilleur de deux mondes: un bel intérieur et un extérieur ne nécessitant que peu d’entretien.
Points d’attention
- Lors de la livraison des nouvelles fenêtres, soyez attentif aux profils d’étanchéité en plastique (les « caoutchoucs ») dans les raccords d’angle. Ces profils d’étanchéité ne peuvent pas être interrompus. Les fentes ou les fissures éventuelles peuvent entraîner des problèmes de confort.
- Mieux vaut remplacer les fenêtres dès lors que vous procédez à des travaux d’isolation de façade. Si vous commencez par isoler votre façade avant de remplacer les fenêtres, des travaux de démolition seront nécessaires, lesquels peuvent laisser des traces sur la finition de la façade.
- Si vous optez pour un système d’isolation de façade composé de panneaux d’isolation sur lesquels s’applique un crépi, les fenêtres doivent en premier lieu être placées à l’extérieur de la façade avant que l’isolation ne soit placée et que le crépi ne soit appliqué. De la sorte, les panneaux d’isolation, les joints de dilatation et le crépi se raccordent parfaitement aux encadrements de fenêtres. Étant donné que la couche d’isolation est idéalement en contact avec les côtés de l’encadrement de la menuiserie extérieure, il se peut qu’en cas d’isolation extérieure, vous deviez opter pour de plus petits encadrements de fenêtres.
- Dans le cas de la rénovation et du remplacement des fenêtres, mieux vaut bien réfléchir au système de ventilation souhaité (éventuellement à l’avenir). Si vous optez pour un système C, vous pouvez d’emblée prévoir des grilles d’aération dans les fenêtres, mais pas dans un système D. Si vous remplacez innocemment les fenêtres existantes sans grille d’aération par de nouvelles fenêtres sans grille et que vous décidiez par la suite qu’un système C vous conviendrait mieux, vous jetteriez - c'est le cas de le dire - de l'argent par les fenêtres.
- Lors du remplacement des fenêtres, réfléchissez également à la protection solaire. Celle-ci peut être fixe ou mobile. Dans le dernier cas, mieux vaut opter pour une commande moteur actionnée par des capteurs. Les protections solaires mobiles peuvent également être ajoutées à la façade à un stade ultérieur, mais ce n’est pas toujours la solution la plus esthétique.
Le faire soi-même ?
- Certains fabricants offrent un accompagnement en cas d’installation des fenêtres par les soins du client. Il s’agira alors non seulement d’installer parfaitement les fenêtres, mais aussi de soigner les jonctions avec le mur et l’isolation.
- Si vous pouvez bénéficier du taux réduit de TVA dû au fait que votre habitation a plus de 10 ans, vous paierez nettement plus de TVA (21%) si vous les placez vous-même. Pour l’équivalent, vous pouvez déjà en faire poser plusieurs par un spécialiste.
Prix indicatifs
- Remplacement seul du vitrage par des vitres à haut rendement : 140 à 170€/m² ;
- Remplacement des fenêtres (vitre et encadrement) : € 450 à 700/m² pour des fenêtres standard ;
- Une fenêtre fixe est la moins chère (+/- 20% moins cher), une fenêtre coulissante la plus chère (+/- 20% plus cher) ;
- La subdivision des fenêtres a aussi une influence sur le prix.
- Le PVC est le moins cher, l’acier le plus cher, le bois et l’aluminium se situant entre les deux.
- Pour les travaux en ville, comptez un supplément de 20% (autorisation de stationnement, grue...).
- Le remplacement de toutes les fenêtres sera plus avantageux au m² que le changement d’une seule fenêtre étant donné qu’une bonne partie des coûts est identique dans les deux cas.
- Remplacement des seuils de fenêtre : 100 à 150€ par mètre courant (fortes variations en fonction du type) ;
- Pose de grilles de ventilation : 100 à 150€ par mètre courant.
En fait, l’isolation n’est rien d’autre que l'air immobilisé dans de petits compartiments. Dès lors, l’isolation va systématiquement de pair avec l’étanchéité au vent et à l’air.
Si du vent en provenance de l’extérieur est en mesure de circuler au travers de la couche d’isolation, l’air immobilisé sera perturbé et l’isolation ne fonctionnera plus correctement.
Si de l’air chaud provenant de l’intérieur peut pénétrer le côté froid de l’isolation, cela peut engendrer de la condensation et des problèmes d’humidité, voire des dommages au bâtiment. Et dans ce cas non plus, votre isolation ne fonctionnera pas comme il se doit.
Conseils
- Du côté chaud de l’enveloppe du bâtiment (à l’intérieur donc), nous parlons d’étanchéité à l’air et à la vapeur. Le pare-vapeur doit être appliqué de manière imperméable à l’air. Cette couche peut être constituée d’une membrane (ex. sur les toits), d’un panneau dérivé du bois (ex. ossature bois ouverte au transfert de vapeur) ou de plafonnage intérieur (ex. construction massive en brique).
- Une enveloppe suffisamment imperméable à l’air est dès lors nécessaire pour le bon fonctionnement d’un système de ventilation. Une ventilation correcte implique que de l’air circule au travers de votre habitation, avec des débits planifiés, calibrés et réglés. Si l’air peut disparaître ou apparaître par de petits orifices ou fentes qui n’ont pas lieu d’être, le système de ventilation ne fonctionnera pas correctement. Il en résulte que la qualité de l’air ne sera plus assurée et qu’il faudra davantage d’énergie, laquelle devra être payée.
Points d’attention
- Membranes, adhésifs et autres produits pour l’étanchéité à l’air ne sont pas bon marché en soi. Mais mieux vaut ne pas lésiner sur la dépense. La couche adhésive de ces produits a été spécialement conçue pour durer des dizaines d’années. Avec des matériaux bon marché comme du ruban adhésif et de la silicone ordinaire, vous n’obtiendrez pas un résultat optimal.
- Si vous placez des fenêtres de toit, l’étanchéité à l’air et à la vapeur à l’intérieur du toit doit être assurée jusqu’à la fenêtre de toit, le plus souvent jusqu’à la fente prévue pour la finition intérieure.
- Dotez également les fenêtres de toit d’une enveloppe isolante réalisée spécialement sur mesure (la « collerette ») et une jupe de raccordement extérieur (à commander parfois séparément).
- L’étanchéité à l’air de l’enveloppe du bâtiment peut être testée, pour ainsi détecter les fuites et encore y remédier. Faites-le pendant les travaux (gros œuvre). Une fois la finition placée, il est trop tard pour encore y apporter des améliorations.
Le faire soi-même ?
- Appliquer des produits d’étanchéité à l’air est un travail d’orfèvre, nécessitant de nombreuses heures de travail. Si ce n’est pas vraiment difficile en soi, vous devez bien savoir ce que vous faites et faire preuve de patience et de précision. Vous pouvez réaliser de substantielles économies en vous en chargeant vous-même. Sollicitez toutefois un accompagnement par un spécialiste de l’étanchéité à l’air. Certaines firmes proposent un tel service.
Prix indicatifs
Quelques exemples de produits et de placement de membranes, adhésifs et autres produits d’étanchéité à l’air.
- Pour une habitation complète à ossature bois : 9500€ avec 2 tests d’étanchéité à l’air inclus;
- Pour le parachèvement de l’étanchéité à l’air d’un toit en pente avec une coupole et 2 fenêtres de toit plat, y compris l’alignement des surfaces de toiture (élimination des courbures résultant du fléchissement des anciennes pannes et de la faîtière), le placement et l’étanchéité à l’ air de la membrane pare-vapeur, la pose de lattes de plafond ( sur lesquelles la finition peut être appliquée), et l’étanchéité à l’air des fenêtres de toit plat : 2600€ pour 56 m².
Autrefois, les fentes et les fissures de l’enveloppe du bâtiment assuraient une ventilation naturelle, au détriment du confort et d’une consommation d’énergie accrue. En rendant l’enveloppe du bâtiment plus imperméable à l’air pendant une rénovation, vous solutionnez ces problèmes tout en empêchant la pénétration et l’évacuation de l’air par les fentes. Vous devez dans ce cas placer un système de ventilation mécanique, conçu et réglé de telle façon que les pertes d’énergie sont limitées tout en vous permettant de bénéficier d’une bonne qualité d’air.
Conseils
- La ventilation doit avoir lieu de manière permanente, donc 24h sur 24, de façon à évacuer les substances polluantes et toxiques présentes dans l’air intérieur (provenant des moisissures, de la colle des meubles, des peintures, moquettes, produits de nettoyage, rafraîchisseurs d’air et autres), mais aussi du CO2 produit par notre respiration. Dans la majeure partie des habitations, la qualité de l’air à l’intérieur est moins bonne que celle de l’air extérieur, précisément en raison de toutes ces substances. Il ne suffit pas d’ouvrir les portes et les fenêtres une demi-heure matin et soir. Cela n’améliore que temporairement la situation.
- Généralement, le choix est à opérer entre un système C et un système D.
Dans un système C, l’air des pièces est aspiré au travers de grilles auto-régulatrices dans l’enveloppe du bâtiment (insérées dans les fenêtres ou les murs) via un ventilateur. L'air va vers les pièces humides où l’ air saturé est alors expulsé vers l’extérieur. Un système D fonctionne différemment, avec 1 seule grille dans l’enveloppe du bâtiment pour l’approvisionnement en air et 1 grille pour l’évacuation. Dans la plupart des systèmes, l’air entrant est réchauffé par l’air sortant dans un échangeur thermique, et réparti séparément dans chaque pièce via un système de conduites, mais aussi aspiré dans les pièces humides par un système de conduites. 2 ventilateurs sont donc au travail, ce qui nécessite une plus grande consommation électrique. - Comme il n’y a que 2 ouvertures dans l’enveloppe du bâtiment dans un système D et qu’il est généralement connecté à un silencieux, le bruit ambiant est moins gênant.
- Étant donné que l’air entrant est préchauffé dans un système D, les problèmes de confort sont généralement moins importants.
- Dans un système D, l’air est filtré, ce qui peut assurément constituer une plus-value dans un environnement urbain. Vous pouvez déterminer vous-même la finesse du filtre.
Points d’attention
- Les systèmes C et D ne sont efficaces que si le matériel de qualité a été bien conçu, bien mis en œuvre et bien entretenu. Sinon, des problèmes de confort peuvent se manifester, en raison des nuisances sonores occasionnées par des systèmes de ventilation mal conçus, mis en œuvre et/ou entretenus, en raison d’une piètre qualité de l’air, du bruit à l’intérieur et l’extérieur de l’habitation et des courants d’air froids.
- Dans les deux systèmes, vous devez trouver une solution pour masquer les systèmes de canalisations (à moins que leur vue ne vous dérange pas).
- Les systèmes de ventilation nécessitent un entretien. En effet, ils fonctionnent 24h sur 24, tout au long de l’année. Les bouches et les grilles de ventilation doivent être nettoyées, les filtres remplacés, les conduits nettoyées, les appareils révisés.
- Faites régler automatiquement l’installation, mais veillez également, en tant qu’utilisateur, à pouvoir également régler un certain nombre de positions de débit.
- Si, en tant qu’utilisateur,vous pouvez régler les systèmes de ventilation sur plusieurs positions de débit, il est déconseillé, surtout dans le cas d’un système D, d’éteindre totalement le système. Même lorsque vous êtes en voyage, mieux vaut laisser tourner l’appareil en position minimum.
Le faire soi-même ?
- La conception d’un système de ventilation est une affaire de spécialiste. Toutefois, les bricoleurs aussi peuvent installer un système de conduits. Faites-vous aider, cas en cas d’ erreur, cela peut entraîner une perte de confort et même des problèmes de santé.
- Vous pouvez effectuer certaines choses vous-même en matière d’entretien. Pour l’entretien périodique toutefois, mieux vaut faire appel à un installateur.
Prix indicatifs
- Système C (appareil et conduits, sans les grilles requises, cf. ailleurs) : 3 000 à 4 000€, frais d’entretien non compris ;
- Système D : 5 500 à 7 000€, frais d’entretien non compris. Pour un système D, comptez pour les filtres entre 50 à 120€ par an, en fonction du type.
En substance, vous avez le choix entre une chaudière à condensation et une pompe à chaleur.
Dans le cas d'une chaudière à condensation, la combustion libère de la chaleur. En faisant condenser les gaz de combustion contre la paroi de l’évacuation par où circule le retour de l’eau chaude, cette eau est préchauffée, ce qui procure un avantage.
Solution alternative : la pompe à chaleur. Celle-ci extrait la chaleur d’une source gratuite comme le sol, la nappe phréatique ou l’air et fait en forte de restituer cette chaleur à une température plus élevée. De sorte que 1 kWh d’énergie électrique vous peut vous procurer 4 à 5 kWh d’énergie thermique.
Le rapport entre l’électricité que vous y mettez et la chaleur que vous en extrayez est l’efficacité. Celle-ci dépend de l'écart entre la température de la source à laquelle la pompe puise sa chaleur et la température, la niveau de chaleur, que la pompe est priée de restituer. Raison pour laquelle une source comme le sol ou la nappe phréatique à une certaine profondeur, où la température tournera encore autour des 10°C même au cœur de l’hiver, lorsqu’il gèle à pierre fendre, offre de meilleurs résultats qu’une pompe à chaleur utilisant l’air extérieur comme source. En même temps, une température d’émission plus basse fournira une plus grande efficacité que lorsque vous devez chauffer à une température élevée.
Une système de chauffage hybride combine chaudière et pompe à chaleur. La pompe à chaleur peut fonctionner la majeure partie de la saison de chauffage (à basse température), tandis que la chaudière à condensation peut prendre le relais lorsqu'il fait plus froid et que la demande de chaleur est plus importante. Un chauffage hybride peut être une option pour la phase intermédiaire dans la rénovation, par exemple lorsque l’habitation doit encore être isolée.
Si chacun des deux éléments d’un chauffage hybride peut fonctionner séparément, nous parlons d’un système monovalent. Si la pompe à chaleur tourne en permanence et que la chaudière vient parfois en appoint, nous parlons d’un exemplaire bivalent.
Un tel système hybride peut également s’avérer intéressant pour la production d’eau chaude. De la sorte, la cuve de stockage ne doit pas être aussi importante.
La pierre d’achoppement majeure actuellement pour les pompes à chaleur est le prix de revient de l’énergie. L’électricité n’est pas donnée par rapport au gaz en raison des différentes taxes prélevées sur l’électricité. Le chauffage électrique avec une pompe à chaleur coûte au moins 2,5 fois plus cher que le chauffage au gaz.
Conseils
En combinaison avec une pompe à chaleur, le chauffage par le sol ou des radiateurs basse température sont les plus indiqués.
- Dans le cas d’une rénovation, le système d’émission existant de la chaleur n’est souvent pas autant adapté car il est destiné à une température d’émission élevée. Vous pouvez néanmoins réutiliser les anciens radiateurs basse température existants, mais ils délivreront moins de chaleur. Ils peuvent fonctionner pour autant que l’habitation soit nettement mieux isolée qu’auparavant.
- Un autre type d’émission de chaleur est assuré par des ventilo-convecteurs. Cela requiert toutefois une habitation correctement isolée.
- Chaque système de chauffage permet de régler sa puissance d’émission. C’est possible par l’ajout d’un ballon-tampon, auquel le producteur peut ajouter de la chaleur de manière constante et contrôlée et où de la chaleur peut être transférée dans une mesure plus ou moins grande au système d’émission au travers d’un échangeur thermique. Ou alors, un tel ballon-tampon est inutile et l’appareil peut régler lui-même sa puissance d’émission. Cela s’appelle la « modulation ».
Tous les appareils à combustion peuvent moduler dans une mesure plus ou moins grande, en brûlant plus ou moins de combustible.
Dans le cas des pompes à chaleur, la modulation n’est pas toujours possible. La pompe à chaleur standard est allumée ou éteinte. Une pompe à chaleur modulante (de type inverter) module à l’image d’une chaudière au gaz (ex. de 2 à 4 kW). En outre, une pompe à chaleur a toujours besoin de plus de temps pour démarrer qu’une chaudière. C’est la raison pour laquelle les pompes à chaleur utilisent bien souvent un ballon-tampon pour le chauffage. Elles peuvent en effet tourner plus longtemps pour remplir de chaleur un ballon-tampon, laquelle est alors délivrée de manière sporadique et variable. - La plupart des pompes à chaleur ont besoin tant d’un ballon-tampon de 100 litres pour le chauffage que d’un ballon-tampon de 300 à 500 litres pour l’eau chaude sanitaire. Vous devez dès lors prévoir davantage de place dans le local technique à cet effet. Dans le cas d’une rénovation, ce n’est pas toujours évident.
Points d’attention
- Dans le cas d’une pompe à chaleur, la puissance disponible doit être calculée de manière nettement plus précise que dans une chaudière à condensation. Tout simplement parce que vous avez moins de marge. Pour une chaudière au gaz, 20 kW de puissance de production est courant. Une pompe à chaleur d’une puissance de 20 kW est rare est déjà particulièrement lourde. Que vous ayez besoin de 8 ou de 12 kW en hiver, cela ne fait pas beaucoup de différence pour une chaudière à condensation. Pour la pompe à chaleur, cela peut faire la différence entre chauffer et ne plus pouvoir chauffer l’habitation.
- Pour les systèmes de chauffage qui ne sont pas correctement dimensionnés, il existe un risque de « permutation ». Étant donné qu’ils délivrent une puissance déjà trop importante au démarrage, elles se mettent rapidement à l’arrêt. Et se réactivent à nouveau peu de temps après ; C’est absolument à éviter pour une pompe à chaleur, car le pic de consommation de courant au démarrage est particulièrement élevé.
- Si vous dissociez temporairement les radiateurs d’un système de chauffage en cours de remplacement, veillez à ce qu’ils soient bien secs à l’intérieur lorsque vous les stockez. Une quantité importante d’oxygène est en effet présente dans un radiateur, ce qui peut entraîner de l’oxydation s’il n’est pas sec à l’intérieur.
Le faire soi-même ?
- La définition de la puissance et le placement d’une pompe à chaleur ne sont pas à la portée du bricoleur amateur. Vous pouvez par exemple poser les canalisations d’un chauffage par le sol.
- Peut-être vous sentiez-vous en mesure de démonter les radiateurs et ainsi épargner quelques heures de main d’œuvre.
Prix indicatifs
- Pompe à chaleur air-air : 6500 à 8500€pour une habitation complète (sans production d’eau chaude sanitaire) ;
- Pompe à chaleur air-eau : 6500 à 7500€ pour une habitation bien isolée (niveau nouvelle construction), 7500 à 11000€ pour une puissance plus élevée requise ;
- Pompe à chaleur eau-eau : 9500 à 12500€ pour le placement d’une pompe à chaleur, forage non compris. Un forage coûte entre 4500 et 8000€ en fonction de la puissance requise et de l’espace disponible dans le jardin, ainsi que de son accessibilité ;
- Radiateurs : 400 à 700€ l’unité pour une version de base, en fonction de la puissance ;
- Ventilo-convecteurs : 900 à 1200€ l’unité ;
- Chauffage par le sol: 40 à 55€/m² de surface au sol ;
- Remplacement d’une chaudière à condensation existante par une nouvelle chaudière: 2500 à 5000€ (en fonction de la marque, du type, du service) ;
- Pompe à chaleur hybride (combinaison de pompe à chaleur air-eau et de chaudière au gaz à condensation) : 8500 à 11500€.
Vous pouvez mettre à profit le système de chauffage central pour produire de l’eau chaude sanitaire. Mais si vous devez le faire séparément, différentes options s’offrent à vous.
Conseils
- Un boiler pompe à chaleur est une pompe à chaleur qui produit de l’eau chaude et utilise à cet effet l’air comme source. Ce choix est surtout intéressant pour remplacer un boiler électrique existant.
- Un boiler solaire est une manière de produire de l’eau chaude à l’aide de la lumière solaire. Toutefois, l’investissement est relativement élevé pour être rentable.
- En raison du prix actuel des panneaux solaires photovoltaïques, produire de l’eau chaude dans une cuve de stockage (boiler) avec l’électricité produite peut constituer une solution alternative.
- Autre système permettant de faire baisser la demande d’énergie pour l’eau chaude sanitaire : l’échangeur thermique vertical. La chaleur présente dans l’eau chaude qui coule de la douche est transférée à l’eau d’alimentation froide via un échangeur thermique. Une partie de la chaleur qui disparaîtrait autrement dans les égouts est ainsi récupérée.
Dans un modèle classique, une spirale est fixée autour du tuyau d’évacuation pour l’eau de douche, par le biais duquel circule l’adduction d’eau. Les autres modèles sont plats et ronds, et sont intégrés dans le bac de douche.
Lors du choix du type d’échangeur thermique de douche, il convient d’être particulièrement attentif au nombre de personnes se douchant successivement. Les systèmes à haut rendement sont fabriqués en métal (qui stocke correctement la chaleur et est bon conducteur), mais ceux-ci ont besoin de temps pour chauffer. Ils conviennent donc à merveille pour les familles plus nombreuses, dans lesquelles chacun se douche à la queue leu-leu. Les échangeurs thermiques de douche en synthétique chauffent plus rapidement et permettent des économies dès la première douche, mais leur rendement global est moins élevé.
Points d’attention
- Si vous installez une nouvelle salle de bains ou cuisine, mieux vaut écourter au maximum la distance séparant les points de débit dans la cuisine ou la salle de bains et l’appareil producteur d’eau chaude. Vous perdez ainsi moins de chaleur et ne devez pas attendre trop longtemps avant l’arrivée d’eau chaude une fois le robinet ouvert. Le mieux est de prévoir le producteur d’eau chaude tout près de la salle de bains, où l’on consomme la plus grande quantité d’eau chaude. Si la cuisine s’en trouve de ce fait éloignée, vous pouvez opter pour un appareil local. Là, les besoins en eau chaude sont plus réduits.
- Autre solution pour les longues canalisations: la boucle sanitaire, autour de laquelle l’eau chaude est pompée en permanence. Vous obtenez ainsi directement de l’eau chaude. Mais c’est nettement moins efficace sur le plan énergétique. Et pour cela, vous ne pouvez pas utiliser de chauffe-eau instantané.
- Un boiler solaire contient une pompe et des pièces pouvant casser et nécessite un entretien. Le glycol doit être remplacé de temps à autre.
Le faire soi-même ?
- Pour les installations, il vaut mieux faire appel à un professionnel.
- Pour les conduits, vous pouvez éventuellement vous retrousser les manches. Certaines firmes proposent également des systèmes à monter soi-même, avec l’accompagnement correspondant.
Prix indicatifs
- Boiler pompe à chaleur : 2500 à 3000€;
- Boiler solaire : 5000 à 8 000€, en fonction de la marque, du type etc. ;
- Echangeur thermique pour douche : 600 à 1200€, en fonction du matériau.