Compléments alimentaires à base de plantes: les consommateurs pas assez avertis des risques possibles


Sur cette page
- Les compléments alimentaires à base de plantes, c'est quoi?
- Où peut-on acheter des compléments alimentaires à base de plantes?
- Pourquoi l'utilisation de compléments alimentaires à base de plantes ne doit pas être banalisée
- L'exemple du millepertuis, également valable pour de nombreux autres compléments alimentaires à base de plantes
- Notre enquête sur l'interaction entre le millepertuis et les médicaments
- Les avertissements concernant les interactions des compléments alimentaires à base de plantes sont insuffisants
- Nos exigences pour une plus grande sécurité autour des compléments alimentaires à base de plantes
- À quoi devez-vous faire attention quand vous achetez des compléments alimentaires à base de plantes?
Les compléments alimentaires à base de plantes, c'est quoi?
Les compléments alimentaires développés à base de plantes ne sont pas des médicaments. Leur efficacité ne doit pas être prouvée et, par définition, la dose de substance active contenue dans le complément n'est pas suffisante pour traiter efficacement une affection ou d'autres symptômes. Les fabricants ne peuvent donc utiliser aucune allégation allant en ce sens.
Outre l'efficacité, la qualité et la sécurité de ces produits sont moins contrôlées que celles des médicaments. Vous n'avez donc aucune garantie que la composition du produit correspond bien à ce qui est annoncé sur l'emballage. Les fabricants peuvent également combiner les substances actives comme bon leur semble. La responsabilité de la qualité et de la sécurité incombe globalement au fabricant.
Vers le haut de la pageOù peut-on acheter des compléments alimentaires à base de plantes?
Vous pouvez trouver des compléments alimentaires à base de plantes en pharmacie, dans des magasins d'alimentation naturelle, en herboristerie, en droguerie et bien sûr en ligne.
Compléments alimentaires: risques, manquements et revendications
Vers le haut de la pagePourquoi l'utilisation de compléments alimentaires à base de plantes ne doit pas être banalisée
Beaucoup de consommateurs partent du principe que, puisque les compléments alimentaires à base de plantes contiennent des produits naturels, ils sont sans danger. Ce n'est pourtant pas le cas. Ces produits peuvent non seulement provoquer des effets indésirables (tout comme certains aliments), mais aussi interagir avec le fonctionnement de certains médicaments.
En combinant l'utilisation de compléments alimentaires à base de plantes avec celle de médicaments, vous risquez de réduire ou d'augmenter l'action ou de provoquer des effets secondaires. Cela peut avoir des conséquences graves et provoquer des dommages permanents, des invalidités ou même des décès.
Citons quelques exemples de plantes concernées comme le millepertuis, le Ginkgo biloba, le curcuma, la valériane ou le thé vert. Il est donc important d'informer correctement le consommateur à ce sujet. Nous avons donc mené une enquête afin de vérifier si les consommateurs qui achètent des compléments alimentaires à base de plantes reçoivent suffisamment d'informations concernant les interactions avec les médicaments.
Vers le haut de la pageL'exemple du millepertuis, également valable pour de nombreux autres compléments alimentaires à base de plantes
Pour notre enquête, nous avons jeté notre dévolu sur un cas d'école de plante qui peut interagir avec des médicaments : le millepertuis. Cette plante contient plusieurs substances actives qui semblent jouer un rôle dans l'activité antidépressive, notamment l'hypéricine et l'hyperforine. Par ailleurs, l'hyperforine réduit également l'efficacité de toute une série de médicaments comme :
- les anticancéreux ;
- les immunosuppresseurs ;
- les antibiotiques ;
- les anticoagulants ;
- les hypocholestérolémiants (contre l'excès de cholestérol) ;
- les contraceptifs hormonaux.
Par exemple, combiner le millepertuis avec la pilule contraceptive peut mener à des saignements intermittents et à une grossesse non désirée.
Lorsqu'un complément alimentaire à base de plantes affecte le fonctionnement d'un médicament au point d'avoir un effet sur la santé, on parle d’une interaction médicamenteuse cliniquement pertinente. Selon l'Agence européenne des médicaments (EMA), il y a un risque d’interaction médicamenteuse cliniquement pertinente à partir d'une dose d'hyperforine supérieur à 1 mg/jour. Des discussions sont toujours en cours quant à savoir si l'utilisation de millepertuis est vraiment sûre via une dose d'hyperforine inférieure à 1 mg/jour.
La législation concernant les compléments alimentaires est insuffisante
Quoi qu'il en soit, même si notre enquête concernait le millepertuis, nos observations en la matière sont valables pour tous les compléments alimentaires à base de plantes qui peuvent interagir avec des médicaments.
Nous constatons que la législation actuelle concernant les compléments alimentaires à base de plante est insuffisante. Il en va de même en ce qui concerne les contrôles menés par les autorités compétentes sur le respect de cette même législation. Une situation qui met en danger la santé des consommateurs. Il s'agit bien de la législation concernant tous les compléments alimentaires, pas uniquement ceux au millepertuis.
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Notre enquête sur l'interaction entre le millepertuis et les médicaments
Selon nous, les consommateurs devraient recevoir des informations concernant les compléments alimentaires à base de plantes et les interactions possibles avec les médicaments au travers de trois canaux :
- via le vendeur ;
- via l'emballage ;
- via le site web.
Lors de notre enquête, nous avons donc vérifié ces trois canaux. Nous avons également voulu déterminer si des compléments alimentaires au millepertuis représentaient un risque réel de provoquer une interaction médicamenteuse cliniquement pertinente.
Nos achats mystères dans des magasins vendant des compléments alimentaires à base de plantes
À l'automne 2023, des collaboratrices de Testachats ont visité, sous le couvert de l'anonymat, 19 pharmacies et 20 autres points de vente (magasins d’alimentation naturelle, herboristeries, drogueries), à la recherche de compléments alimentaires au millepertuis.
Dans les magasins d’alimentation naturelle, herboristeries et drogueries, elles signalaient spontanément qu'elles prenaient la pilule contraceptive. Dans les pharmacies, cette information n'était communiquée spontanément que lors du passage à la caisse, et si le/la pharmacien(enne) n'avait pas encore posé la question. L'objectif était de vérifier si les vendeurs avertissaient bel et bien la cliente que la combinaison millepertuis/pilule réduisait l'effet de cette dernière, et s'ils vendaient tout de même le produit à notre collaboratrice.
Notre analyse des sites web qui vendent des compléments alimentaires à base de plantes
En septembre 2023, nous avons consulté 30 webshops belges, tant francophones que néerlandophones, qui proposaient des préparations à base de millepertuis sans ordonnance et à usage oral. Les thés et herbes en vrac n'entraient pas en ligne de compte dans cette analyse.
Nous avons vérifié si les consommateurs étaient informés sur les interactions potentielles entre le millepertuis et les médicaments. S'il ne s'agit pas d'une obligation légale, nous considérons chez Testachats que cette information est capitale pour les consommateurs avant l'achat.
Notre analyse des emballages de compléments alimentaires à base de plantes
Nous avons passé à la loupe les emballages des compléments alimentaires au millepertuis achetés durant nos visites mystères. La législation précise que les doses journalières recommandées pour ces suppléments ne doivent pas mener à une prise d'hypéricine supérieure à 700 µg. Elle oblige également les fabricants à indiquer sur l'étiquette du produit l'avertissement suivant : "En cas de prise simultanée de médicaments, informez votre médecin ou votre pharmacien".
Nous avons vérifié le respect de ces normes légales.
Notre analyse du taux de substance active dans des compléments alimentaires au millepertuis
Nous avons fait mesurer le taux d'hypéricine et d'hyperforine contenu dans huit produits populaires contenant du millepertuis et achetés durant nos visites mystères et sur les webshops. Nous avons utilisé un médicament à base de millepertuis comme échantillon de contrôle, à savoir l'Hyperiplant. Les doses contenues dans ce médicament correspondaient, selon nos mesures, aux taux communiqués sur la notice du produit, ce qui montre la fiabilité de nos mesures. Nous avons ainsi vérifié si :
- la limite légale de 700 µg d'hypéricine/jour était respectée ;
- le taux d'hyperforine (en respectant les doses recommandées) dépassait 1 mg/jour, taux au-delà duquel des interactions médicamenteuses cliniquement pertinentes peuvent survenir.
Les avertissements concernant les interactions des compléments alimentaires à base de plantes sont insuffisants
Dans les pharmacies, magasins d’alimentation naturelle, herboristeries et drogueries
Nos 39 visites anonymes ne nous permettent pas de tirer des conclusions applicables à tous les points de vente où des compléments alimentaires à base de plantes sont disponibles. Nous avons toutefois pu déterminer des tendances claires :
Dans 16 des 19 pharmacies, le vendeur a précisé que le millepertuis réduisit l'efficacité de la pilule contraceptive, ce qui n'était le cas que dans 7 cas sur 20 dans l'autre catégorie de points de vente. Dans les grandes chaines, aucun avertissement en lien avec l'interaction entre millepertuis et médicaments n'était donné au client, alors même que nos collaboratrices s'étaient entretenues discrètement avec le vendeur pour lui préciser qu'elles comptaient combiner le millepertuis et la pilule.
Seuls 4 pharmaciens sur 19 ont finalement vendu des produits contenant du millepertuis à des femmes qui prenaient la pilule. Pour l’autre catégorie, la vente a eu lieu dans 14 cas sur 20.
Lors de l'achat de compléments alimentaires en ligne
Nous avons constaté que de nombreuses boutiques en ligne vendent des compléments alimentaires à base de millepertuis sans donner aucune information sur les risques liés aux interactions avec les médicaments. Nous n'avons constaté des avertissements généraux que pour moins de la moitié des produits, et une mention explicite sur l'interaction du millepertuis n'était indiquée que dans 16 % des cas.
Nous avons également découvert un problème lié au produit Pranarôm millepertuis Bio Extrait Lipidique (50 ml). Il s'agit d'un produit cosmétique à usage externe.
Mais sur plusieurs boutiques en ligne, nous pouvions lire qu'on peut en avaler une cuillère à soupe par jour, ce qui donne l'impression qu'il s'agit d'un complément alimentaire à base de plantes. De plus, aucun avertissement sur une possible interaction avec des médicaments n'était communiqué sur les sites web, où on suggérait par ailleurs ce produit pour guérir les blessures et les petites plaies, ou encore pour traiter des affections vasculaires ou œdémateuses.
De telles affirmations ne sont pas autorisées pour un produit cosmétique. Nous allons donc demander aux autorités compétentes de prendre les sanctions appropriées.
Sur les emballages des compléments alimentaires à base de plantes
Nous avons également, lors de notre enquête, épinglé quatre emballages de compléments alimentaires au millepertuis. En cause : la quantité recommandée inscrite sur l'emballage est supérieure à la limite légale de 700 µg hypéricine/jour.
Reviva millepertuis (60 gélules)
Sura Vitasan Millepertuis (60 gélules)
Hyperipol Unicadoses (20 x 10 ml)
Bonusan Extract Hypericum-Ginkgo-Eleutherococcus (90 gélules)
Nous avons également remarqué que l'emballage de trois compléments alimentaires au millepertuis ne mentionnait pas l'inscription obligatoire "En cas de prise simultanée de médicaments, informez votre médecin ou votre pharmacien". Outre le Reviva millepertuis (60 gélules), ce manquement concernait également :
A. Vogel Huile de millepertuis (50 ml)
Concap Endurance 4 O en Concap Endurance 4 A/B
Dans la notice d'utilisation de Reviva et A. Vogel Huile de millepertuis, il y avait bien un avertissement, mais c'est insuffisant aux yeux de Testachats. Bien souvent, le consommateur ne lit, au mieux, cette notice qu'après l'achat du produit.
Via une boutique en ligne belge, nous avons pu acheter un complément alimentaire (Sura Vitasan Millepertuis, 60 gélules) avec un emballage qui comprenait des informations, notamment le message d'avertissement pour la sécurité. Le problème ? Les inscriptions étaient uniquement écrites en espagnol. Nos constations vont être transmises aux autorités compétentes tout en demandant de leur part des contrôles plus stricts en la matière.
Risque réel d’interaction entre les compléments alimentaires au millepertuis et des médicaments
En ce qui concerne la quantité d'hypéricine et d'hyperforine présente dans les produits achetés lors de notre enquête, nous avons fait deux constatations importantes :
- Il y avait systématiquement moins d'hypéricine que ne le mentionnait l'emballage. Les compléments en gélules ne contenaient que 12 à 36 % de la quantité annoncée d'hypéricine. Dans la préparation liquide Pranarôm millepertuis Bio Extrait lipidique, il n'y avait même pas d'hypéricine du tout. D'un côté, cela veut dire que la limite légale maximale de 700 µg/jour était respectée, ce qui est une bonne chose. D'un autre côté, les informations communiquées par les fabricants sont trompeuses pour les consommateurs, une nouvelle nettement moins bonne.
- Dans 4 des 8 produits analysés, la concentration en hyperforine était nettement supérieure à la limite maximale de 1 mg/jour définie par l'Agence européenne des médicaments, ce qui engendre un risque d’interaction médicamenteuse cliniquement pertinente. Il y a donc un risque réel pour le consommateur qui utilise ces préparations de voir le fonctionnement des médicaments qu'il prend être affecté, avec des répercussions possibles sur sa santé.
Nos exigences pour une plus grande sécurité autour des compléments alimentaires à base de plantes
Les constatations à l'issue de notre enquête
Par définition, les compléments alimentaires au millepertuis vendus dans notre pays contiennent une dose d'hypéricine insuffisante pour avoir un effet sur les symptômes dépressifs. Il ressort de notre enquête :
- que la dose d'hypéricine effectivement contenue dans le produit est inférieure à ce qui est annoncé sur l'emballage.
- qu'il existe un risque réel d'interaction entre les compléments alimentaires au millepertuis et les médicaments, menant à des répercussions sur la santé des consommateurs.
Malheureusement, les consommateurs ne sont pas suffisamment informés sur le sujet, que ce soit par les vendeurs des magasins d’alimentation naturelle, herboristeries ou drogueries, les emballages des produits ou les sites de vente en ligne.
Le cas du millepertuis nous permet de montrer les limites du cadre actuel. La législation sur les compléments alimentaires à base de plantes est insuffisante, et les contrôles pour s'assurer du respect des règles le sont tout autant, ce qui compromet la sécurité des consommateurs. Nous allons donc prendre contact avec les autorités compétentes pour signaler ces manquements.
Les exigences de Testachats en matière de compléments alimentaires à base de plantes
Concrètement, nous exigeons :
1. Une plus grande supervision de la part des pouvoirs publics afin de garantir la sécurité des consommateurs
En instaurant des exigences plus strictes en ce qui concerne la sécurité et la qualité avant que les produits ne soient introduits sur le marché, et en effectuant des contrôles supplémentaires.
- Le contenu du produit correspond-t-il bien à ce qui est annoncé sur l'étiquette ?
- Les mentions obligatoires sont-elles bien présentes sur l'emballage ?
- La sécurité du produit et de la combinaison de plusieurs substances actives (qui peuvent potentiellement interagir entre elles) dans un seul complément est-elle prouvée ?
2. Plus d'informations obligatoires sur les emballages ainsi qu'une notice
L'emballage de tous les compléments alimentaires à base de plantes devrait contenir les avertissements suivants :
- "En cas de prise simultanée de médicaments, informez votre médecin ou votre pharmacien."
- "La prise simultanée de compléments alimentaires et de médicaments peut provoquer des effets secondaires, mais aussi réduire ou augmenter l'effet des médicaments."
Quant à la notice, elle devrait reprendre les informations suivantes :
- Dosage recommandé ;
- Contre-indications ;
- Avertissements sur l'interaction avec des médicaments, et une liste des médicaments concernés ;
- Effets secondaires ;
- Conseils d'utilisation en cas de grossesse ou d'allaitement ;
- Les données de contact de la hotline Nutrivigilance, organe que le consommateur peut contacter s'il constate des effets secondaires liés à la prise d'un complément alimentaire.
3. L'obligation légale pour les sites de vente en ligne de communiquer les avertissements obligatoires
Les magasins en ligne doivent également informer le consommateur correctement, et indiquer les informations obligatoires sur les emballages. Idéalement, il faudrait même que les sites de vente donnent plus d'informations, puisque l'espace disponible est plus grand que sur les seuls emballages. Ils pourraient ainsi ajouter une liste des médicaments les plus courants avec lesquels une interaction est possible.
Une telle obligation n'est possible que si les pouvoirs publics effectuent rigoureusement les contrôles nécessaires.
4. Limiter la vente des compléments alimentaires à base de plantes aux pharmacies
Notre enquête indique que les informations et avertissements nécessaires pour le consommateur, notamment en ce qui concerne les effets secondaires et les interactions avec les médicaments, y étaient plus régulièrement communiqués que dans les magasins d'alimentation naturelle, herboristeries, drogueries.
5. Une harmonisation, au niveau belge et européen, du statut des compléments alimentaires à base de plantes
Les différents niveaux doivent s'accorder sur les doses maximales autorisées de certaines substances actives dans les compléments alimentaires. À l'heure actuelle, les États membres peuvent déterminer librement les doses maximales autorisées.
Concrètement, un produit contenant une certaine quantité de substance active peut être considéré comme un complément alimentaire dans un pays, et comme un médicament (sur ordonnance ou non) dans un autre.
La différence ? La législation et les obligations qui entourent les compléments sont beaucoup plus souples que celles pour les médicaments. Un consommateur peut donc se procurer le produit sans ordonnance à l'étranger (commande en ligne), alors qu'il aurait eu besoin d'une ordonnance dans son pays. Cette situation compromet la sécurité des consommateurs.
6. Mesures spécifiques pour les compléments alimentaires au millepertuis
En ce qui concerne les compléments alimentaires au millepertuis, nous demandons, outre la limite quotidienne légale de 700 µg/jour, une limite légale pour le taux d'hyperforine de 1 mg/jour. Elle correspond au taux fixé par l'EMA et à partir duquel des interactions médicamenteuses cliniquement pertinentes sont possibles.
Vers le haut de la pageÀ quoi devez-vous faire attention quand vous achetez des compléments alimentaires à base de plantes?
Ne prenez pas l'utilisation de compléments alimentaires à base de plantes à la légère. Ils ne sont pas sans risque et peuvent provoquer :
- des effets indésirables ;
- des interactions avec des médicaments.
Si vous prenez des médicaments comme la pilule contraceptive, des anticoagulants, des antidépresseurs ou des anticancéreux, nous vous conseillons :
- de toujours en parler avec votre médecin ou votre pharmacien afin de commencer à utiliser des produits à base de plantes. Il/elle vous indiquera s'il existe un risque d'interaction ;
- de lire attentivement la notice de votre médicament pour vous assurer que la prise de plantes ou de compléments alimentaires ne risque pas d'influencer le fonctionnement du médicament ;
- toujours lire attentivement l'emballage d'un produit à base de plantes, afin de voir s'il ne contient pas des avertissements concernant de possibles interactions avec des médicaments.
Soyez également conscient que la probabilité de recevoir des informations fiables sur les effets secondaires et les interactions avec des médicaments est plus grande dans une pharmacie que dans des magasins d’alimentation naturelle, des herboristeries ou des drogueries. Les probabilités sont d'autant plus faibles dans les grandes chaines.
Si vous effectuez vos achats en ligne, optez pour un site qui dispose d'un point de contact au sein de l'Union européenne, si jamais vous deviez connaitre des problèmes lors de l'utilisation du produit.
Avant d'acheter un complément alimentaire à base de plantes, prenez le temps de bien évaluer ses avantages pour vous, mais également les risques pour votre sécurité. Gardez à l'esprit que la qualité, l'efficacité et la sécurité des compléments alimentaires ne sont pas systématiquement contrôlés par les pouvoirs publics. Vous n'avez donc pas la garantie qu'il contient bel et bien ce qui est inscrit sur l'emballage. Qui plus est, ils contiennent d'office une dose insuffisante de substance active que pour pouvoir avoir un effet thérapeutique. Les fabricants ne peuvent pas prétendre qu'ils sont utiles dans le traitement de certaines maladies.
Certaines allégations de santé sont bel et bien autorisées en ce qui concerne le maintien de l'équilibre de l'organisme. Mais ces allégations de santé n'ont pas encore été évaluées par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Étrangement, dans l'attente de cette évaluation, elles sont autorisées. En tant que consommateur, vous avez donc l'impression que ces allégations sont scientifiquement fondées, ce qui n'est pourtant pas forcément le cas.
Spécifiquement pour les compléments alimentaires au millepertuis :
- Si vous vous sentez un peu déprimé, ne vous tournez pas immédiatement vers les compléments alimentaires ou les médicaments. Essayez d'abord d'autres traitements moins coûteux, comme le dialogue (avec votre famille, vos amis ou votre médecin traitant). Ne vous imposez pas d'exigences, adoptez un régime alimentaire et un cycle de sommeil régulier, évitez l'alcool et les drogues, faites suffisamment d'exercice et d'activités relaxantes, sortez au grand air et voyez du monde. Toute personne qui se sent déprimée pendant plusieurs semaines devrait de toute façon consulter un médecin ou un psychologue.
- Les compléments alimentaires au millepertuis ne sont pas spécifiquement commercialisés pour traiter les symptômes dépressifs. Par définition, ils ne contiennent pas une dose suffisante de substance active que pour pouvoir avoir un effet thérapeutique. Il existe pourtant bien un risque d'interaction avec des médicaments. Si vous décidez tout de même de prendre du millepertuis, parlez-en à votre médecin pour vous assurer qu'un médicament à base de millepertuis vous convient bien. Dans notre pays, il n'y en a qu'un seul, l'Hyperiplant, dont l'efficacité a bel et bien été prouvée pour traiter la dépression légère à modérée.