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Eau en bouteille vs eau du robinet : quel est le meilleur choix ?

PFAS, microplastiques, pesticides… On entend souvent parler de ces polluants qui peuvent se retrouver dans l’eau. De quoi alimenter l’idée, chez certains, qu’il vaudrait mieux boire de l’eau en bouteille plutôt que celle du robinet. Mais est-ce réellement plus sûr ?

Expertise:
Rédaction:
17 juillet 2025
Eau du robinet ou eau en bouteille, que choisir ?

Quelle eau est la plus sûre sur le plan sanitaire ?

Certains estiment que l’eau en bouteille est plus saine que celle du robinet, tandis que d’autres la préfèrent simplement pour son goût. À l’inverse, beaucoup choisissent l’eau du robinet, jugée plus pratique car elle évite le transport, le stockage et le recyclage des bouteilles. Les avis sont donc partagés.

Quoiqu’il en soit, une chose est certaine : quelle que soit l’eau que vous buvez, elle est potable. C’est ce que confirme notre étude, qui a analysé : 

Cela dit, la composition en contaminants et en minéraux peut varier d’une eau à l’autre.

Analyse de la composition : les minéraux 

 La composition minérale de l’eau, qu’elle provienne du robinet ou d’une bouteille, dépend avant tout de son origine. En Belgique, l’eau potable : 

  • Est principalement issue des eaux souterraines — alimentées par l’infiltration de la pluie et de la neige — ; 
  • Peut aussi provenir des eaux de surface, comme les rivières ou les lacs.

Les eaux souterraines, naturellement filtrées par les couches de sol, contiennent souvent davantage de minéraux dissous, tels que le calcium ou le magnésium, qui peuvent être bénéfiques pour la santé. Elles nécessitent en général moins de traitements de purification que les eaux de surface, plus exposées aux pollutions.

L’eau capte en effet facilement les substances présentes dans son environnement : il peut s’agir de minéraux intéressants, mais aussi de contaminants indésirables. C’est pourquoi la composition finale, notamment en minéraux, peut varier sensiblement d’une eau à l’autre.

Analyse de la composition : les contaminants

L’analyse comparative de l’eau du robinet et de l’eau en bouteille montre que les deux types d’eau contiennent parfois des traces de contaminants, mais généralement à des niveaux bien inférieurs aux limites légales. Bien que l'eau en bouteille en contienne moins que l'eau du robinet, il est très surprenant d'y trouver des traces de polluants car elle nous est vendue comme "naturellement pure".

Ces substances, bien que présentes en faibles quantités, soulignent l’importance de maintenir une surveillance régulière pour garantir la sécurité et la qualité de l’eau consommée. 

Globalement, l’eau est potable, mais la vigilance reste nécessaire face à la présence persistante de polluants environnementaux, notamment pour protéger les populations les plus sensibles.

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Quels sont les principaux contaminants de l'eau ?

Lorsqu’on analyse la composition de l’eau du robinet et de l’eau en bouteille, on constate la présence de certains contaminants, même si leur teneur reste le plus souvent en dessous des limites légales.

Les PFAS 

Ces dernières années, les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) ont suscité beaucoup d’inquiétudes en raison de leurs effets à long terme sur la santé. On les retrouve dans de nombreux produits de consommation, mais aussi dans l’eau. 

  • Dans l’eau du robinet : Notre enquête a révélé des traces de PFAS dans l’eau du robinet des communes étudiées, à des concentrations de l’ordre de quelques nanogrammes par litre, bien inférieures aux normes en vigueur, y compris au nouveau seuil de vigilance wallon (30 ng/l pour les 20 PFAS spécifiques). Il n’y a donc pas de risque pour la potabilité de l’eau.
  • Dans l’eau en bouteille : Les résultats sont similaires et aucun dépassement des seuils n’a été constaté. 

Toutefois, la présence généralisée des PFAS, même à l’état de traces, reste préoccupante à long terme car ces substances peuvent s’accumuler dans l’organisme et potentiellement perturber le système immunitaire, l’équilibre hormonal ou encore le développement du fœtus.

Le TFA 

Un autre polluant attire l’attention : l’acide trifluoroacétique (TFA), un PFAS à chaîne ultra courte, capable de se propager facilement jusque dans les nappes profondes et d’y persister pendant des siècles. 

  • Dans nos tests, 19 des 20 échantillons d’eau du robinet contenaient du TFA. 
  • Pour l’eau en bouteille, il était présent dans 18 des 30 échantillons. Sur les 30 échantillons analysés 11 présentaient une concentration en TFA comprise entre 100 et 500 ng/l, dépassant ainsi la valeur maximale fixée pour les eaux souterraines par la Commission européenne en mai 2025. Un échantillon (la marque Ginstberg) dépassait également la future limite européenne de 500 ng/l pour la somme des PFAS, prévue par la directive (UE) 2020/2184 à partir de 2026.

Même si le TFA ne s’accumule pas dans l’organisme et est rapidement éliminé par les urines, le risque d'une exposition chronique et sa forte dispersion dans l’environnement nécessiteront, à terme, un traitement plus poussé de l’eau potable pour son élimination, ce qui n’est pas encore en place aujourd’hui.

Les pesticides et leurs métabolites

Les pesticides, ou plutôt leurs métabolites (produits de dégradation), représentent un autre type de contaminants à surveiller. Nos analyses de l’eau du robinet ont mis en évidence à Liège (fournisseur CILE) une concentration de VIS-01 (un métabolite de fongicide) jugée trop élevée au regard de la norme européenne pour les métabolites pertinents, bien qu’elle reste conforme en Belgique qui ne l'a pas encore classé comme pertinent. 

Dans 8 communes supplémentaires, des niveaux plus élevés de desphénylchloridazon (un métabolite d’herbicide) ont été relevés, sans enfreindre cependant la réglementation belge qui ne l'a pas classé non plus comme métabolite pertinent. Par précaution, nous avons cependant appliqué la norme française, plus stricte, car ces métabolites peuvent persister longtemps dans le sol et contaminer les ressources en eau.

Enfin, des traces de ce même métabolite ont aussi été détectées dans certaines eaux en bouteille, ce qui a influencé leur score final.

Les chlorates et perchlorate

Si les résultats de nos tests sont rassurants concernant la présence de chlorates et de perchlorates dans l’eau en bouteille, les personnes les plus vulnérables devraient s’intéresser à leur présence éventuelle dans leur eau du robinet. 

  • Dans l’eau du robinet : Tous les échantillons respectent la norme réglementaire en matière de chlorate, mais celle-ci est élevée pour certaines personnes plus vulnérables (comme les bébés et les femmes enceintes). Des perchlorates ont été détectés dans 3 échantillons mais sous la norme. Il n’y a qu’à Liège qu’ils dépassent la limite de précaution belge pour les bébés et les femmes enceintes.
  • Dans l’eau en bouteille : Aucun perchlorate n’a été détecté dans les échantillons analysés. Nous avons relevé des traces de chlorates dans certains échantillons, à des niveaux très faibles, sans risques avérés pour la santé.

En résumé, même si l’eau, qu’elle soit du robinet ou en bouteille, reste potable et globalement sûre, la présence de contaminants variés appelle à la vigilance et à des contrôles réguliers pour garantir la meilleure qualité possible.

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Quelles sont les normes en vigueur concernant les contaminants dans l’eau ?

Nous avons détaillé les normes en vigueur en matière de contaminants dans nos publications consacrés à la qualité de l’eau du robinet et de l’eau plate en bouteille. N’hésitez pas à les consulter pour plus d’information. 

Les normes concernant l’eau du robinet

Les normes concernant l’eau en bouteille

Si l’on compare les réglementations en vigueur pour les contaminants principaux que nous avons testés dans l’eau en bouteille et dans l’eau du robinet, on constate que les polluants émergents (desphenylchloridazon et TFA, par exemple) restent un point faible, nécessitant des normes harmonisées et renforcées. 

La réglementation du TFA est encore floue et incomplète pour les deux types d’eau, avec un écart notable entre les régions belges quant à la valeur guide pour l’eau du robinet.

Des normes plus strictes sont souhaitables

Nous pouvons affirmer que toute l’eau disponible chez nous, qu’elle provienne du robinet ou d’une bouteille, est potable. Cependant, il reste toujours des améliorations possibles. 

L’eau est essentielle à notre santé, nous ne pouvons tout simplement pas vivre sans elle. Il est donc légitime d’avoir des exigences élevées en la matière, d’autant plus que nous consommons aussi de l’eau indirectement à travers les sodas, la bière, et d’autres boissons. 

C’est pourquoi notre organisation encourage les pouvoirs publics et les fournisseurs d’eau à poursuivre leurs efforts, afin de renforcer les normes et d’améliorer encore les procédés de filtration.

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Quel est le coût réel de l’eau pour le consommateur ?

Prix au litre : robinet vs bouteille 

L’eau du robinet est nettement plus écologique et économique que l’eau en bouteille. En effet, l’eau en bouteille peut coûter 29 à 223 fois plus cher que l’eau distribuée par le réseau public (par rapport au coût moyen de l'eau du robinet en Belgique pour un profil de consommation de 100m³ pour une famille de 3 personnes).

En Belgique, le prix de l’eau du robinet est, en moyenne, d’environ 6,5 € par m³, soit 0,0065 € par litre. Concrètement, pour le prix d’une bouteille d’eau d’un litre à 1 €, vous pourriez obtenir jusqu’à 154 litres d’eau du robinet !

Même l’eau en bouteille la moins chère, à 0,19 € le litre, est 29 fois plus chère que l’eau du robinet.

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Quel est le choix le plus durable ?

L’eau en bouteille, au-delà de son prix en rayon, a un coût caché écologique et sociétal très lourd, notamment en ce qui concerne : 

  • Le transport : Transporter de l’eau en bouteille est énergivore (c’est lourd et volumineux). Cela génère beaucoup de camions sur les routes, avec des émissions de CO₂, de particules fines, et une usure des infrastructures routières (indirectement payée par les impôts).
  • L’emballage : La fabrication de la bouteille (généralement en plastique PET) consomme du pétrole, de l’eau, de l’énergie, et rejette du CO₂.
  • Le recyclage : Il faut collecter, transporter, laver, trier et transformer les bouteilles en plastique, ce qui consomme de l’énergie. Sans compter celles qui terminent dans la nature et se transforment en microplastiques. 
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Les critères de choix subjectifs

Le goût de l’eau en bouteille vs celui de l’eau du robinet 

On entend souvent que l’eau n’a pas de goût. Pourtant, c’est loin d’être vrai !

L’eau en bouteille : un goût influencé par les minéraux

Chaque eau en bouteille possède une composition minérale unique, directement liée au sous-sol d’où elle est extraite. Sa teneur en sodium, chlorure, sulfate ou fluorure peut ainsi modifier sa saveur.

Par exemple, certaines eaux minérales riches en magnésium ont un goût légèrement amer ou salé. Quant au calcium, il peut apporter un léger goût de chaux ou de craie.

Ces minéraux ont également des effets physiologiques : les eaux qui contiennent plus de 1 000 mg/l de sulfate peuvent ainsi provoquer un effet laxatif chez les personnes sensibles.

Et l’eau du robinet ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’eau du robinet n’est pas totalement inodore ni sans saveur. 

Avant d’arriver à votre robinet, elle parcourt parfois de longues distances dans les canalisations. Pour garantir sa qualité sanitaire et prévenir toute contamination bactérienne, les distributeurs ajoutent de très faibles doses de chlore.

En Belgique, la teneur maximale autorisée en chlore est de 0,25 mg/l. À ces doses, le chlore ne présente aucun danger pour votre santé ; au contraire, il protège efficacement votre eau. Cependant, il peut laisser un goût ou une odeur peu agréable.

Bonne nouvelle : le chlore est un élément volatil. Il suffit de laisser reposer votre carafe quelques minutes à l’air libre pour qu’il s’évapore et que le goût disparaisse.

L’eau du robinet peut aussi parfois dégager un goût de renfermé. Cela se produit surtout lorsque l’eau a stagné trop longtemps dans vos canalisations, par exemple après une absence prolongée. Avant de conclure que le problème vient du réseau public, vérifiez l’origine : prélevez un verre d’eau juste après le compteur.

  • Si l’odeur de moisi est déjà présente à ce stade, le problème provient du réseau de distribution.
  • Si l’eau est normale après le compteur, c’est que vos propres canalisations sont en cause.

Dans ce cas, il suffit de laisser couler l’eau quelques minutes pour rincer les conduites et éliminer ce goût de renfermé.

Vos besoins personnels 

Dans certaines situations spécifiques, il peut être préférable de consommer de l’eau en bouteille plutôt que de l’eau du robinet.

  • Pour les bébés et les femmes enceintes (profils vulnérables)

Ces profils sont susceptibles d’être plus vulnérables à certaines substances présentes dans l’eau du robinet, comme les chlorates et perchlorates, même si elles sont présentes à des seuils qui respectent les normes actuelles. Par principe de précaution, l’utilisation d’eau en bouteille, à la composition plus stable, est donc recommandée pour les femmes enceintes et les bébés.

  • Si vous recherchez un effet physiologique particulier (éventuelles carences)

Certaines eaux minérales embouteillées apportent des minéraux utiles (calcium, magnésium, bicarbonates) en quantités mesurables, ce qui peut être intéressant dans certaines situations médicales (par exemple prévention de carences, soutien à la digestion, amélioration du transit, etc.).

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Les avantages et inconvénients de l’eau en bouteille et de l’eau du robinet

Les avantages et inconvénients de l’eau en bouteille

Avantages :

  • Composition en minéraux directement accessible sur l’étiquette
  • Composition stable (plus adapté aux profils vulnérables)
  • Permet de choisir une eau adaptée à ses besoins spécifiques grâce à la diversité des compositions minérales

Inconvénients :

  • 100 à 200 fois plus chère que l’eau du robinet
  • Peut contenir certains contaminants
  • Peu de transparence sur la présence de ces contaminants
  • Impact environnemental lié à la production, au transport et au plastique des bouteilles.
  • Qualité variable selon la provenance

Notre test sur les eaux en bouteille

Avantages et inconvénients de l’eau du robinet

Avantages :

  • Economique et écologique
  • Contrôles réguliers
  • Composition accessible à tout moment sur le site web du distributeur (y compris les contaminants)
  • Pratique et accessible facilement et en continu

Inconvénients :

  • Peut contenir des contaminants
  • Seuils de contaminants parfois inadaptés aux profils plus vulnérables (femmes enceintes, nourrissons)
  • Peut avoir un léger goût de chlore ou de renfermé

Notre test sur l'eau du robinet

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Conseils pour consommer une eau de qualité

Bien choisir son eau en bouteille 

Pour bien choisir votre eau en bouteille, il est important de prêter attention à plusieurs éléments, notamment sa composition minérale et son origine précise, car la qualité peut varier d’un site de captage à l’autre.

Pour vous accompagner, nos experts ont analysé 30 marques d’eau en bouteille afin de détecter la présence éventuelle de contaminants, comme les pesticides ou les PFAS, même à de très faibles concentrations.

Grâce à notre comparateur d’eaux en bouteille, vous pourrez repérer facilement les options les plus sûres et les plus adaptées à vos besoins. N’hésitez pas non plus à consulter notre article détaillé sur cette enquête, qui présente également notre top 3 des meilleures eaux analysées.

CTA Trouvez la meilleure eau en bouteille Lien news top 3 

Optimiser la qualité de l’eau du robinet 

Sachez que vous pouvez vérifier à tout moment la qualité et la composition de votre eau du robinet en consultant le site web de votre fournisseur (référez-vous à votre facture d’eau pour le connaitre) dans la rubrique « FAQ » et/ou « Qualité de l’eau ». 

Vous y trouverez aussi les informations sur les éventuels contaminants qui s’y trouvent, ce qui vous permettra d’adapter vos habitudes de consommation si vous le jugez nécessaire, par exemple, en filtrant votre eau ou en vous tournant momentanément vers l’eau en bouteille.

Un système de filtration peut améliorer la qualité de l’eau du robinet, mais son efficacité varie selon le type de filtre. Certains filtres éliminent efficacement la majorité des PFAS et du TFA, tandis que d’autres sont moins performants sur certains contaminants.

Pour une filtration maximale, les systèmes par osmose inverse sont les plus complets, mais ils sont coûteux, encombrants et consomment beaucoup d’eau et d’énergie — ce qui soulève des questions écologiques. 

Les systèmes de filtration d’eau sont-ils efficaces ?

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Conclusion - Eau en bouteille ou robinet, que faut-il privilégier ?

Choisir entre l’eau du robinet et l’eau en bouteille n’est pas une question de sécurité sanitaire : les deux types d’eau sont potables et respectent les normes en vigueur. Toutefois, leurs profils diffèrent en termes de composition, de coûts, d’impact environnemental et de praticité.

  • L’eau du robinet, économique et facilement accessible, fait l’objet de contrôles réguliers et transparents. Cependant, la présence de certains contaminants, même à faible dose, invite à la prudence pour les populations sensibles, comme les nourrissons et les femmes enceintes.
  • L’eau en bouteille offre une composition minérale stable et une traçabilité souvent plus claire, ce qui peut être un avantage dans certains cas spécifiques. Son coût élevé et son impact écologique lié à la production et au transport en font cependant un choix moins durable.

En résumé, l’idéal est d’adapter votre consommation à vos besoins et à votre situation, en restant attentif à la qualité de l’eau que vous buvez, tout en favorisant, dans la mesure du possible, des solutions économes et respectueuses de l’environnement.

Vers notre analyse de l’eau du robinet en Belgique

 
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