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La goutte : symptômes, causes et traitements

03 juillet 2024
articulation douloureuse goutte

03 juillet 2024

La goutte est une forme d’arthrite aiguë, susceptible de provoquer alors une inflammation des articulations, le plus souvent à la base du gros orteil ou au niveau du métatarse. Découvrez les symptômes, traitements et moyens de prévention.

La goutte, qu'est-ce que c'est?

La goutte est une forme d’arthrite aiguë, susceptible de se développer en cas d’excès d’acide urique dans le sang du fait d’une production trop importante de cette substance ou d’une élimination insuffisante par les reins. L’excès peut alors provoquer la formation de cristaux qui vont se déposer dans une ou plusieurs articulations et provoquent inflammation, gonflement et douleur intense (souvent comparée à la douleur d’un accouchement). Le gros orteil et le métatarse sont les articulations les plus touchées par cette inflammation, raison pour laquelle on parle de podagre ou de goutte au pied.

La goutte est-elle fréquente ?

La goutte touche environ 1 adulte sur 200.

Quelles sont les personnes qui risquent le plus de développer la goutte ?

Ce sont surtout les hommes qui y sont exposés, et le risque augmente avec l’âge. Avant 65 ans, un homme a quatre fois plus de risques de la développer que les femmes.

homme plus vieux qui souffre de la goutte

Chez les femmes, la maladie se manifeste surtout après la ménopause. Après la ménopause, les femmes sécrètent moins d’hormones féminines régulant précisément la quantité d’acide urique.

En termes de différences liées au sexe, notons aussi que la goutte s’accompagne plus souvent d’hypertension et touche davantage les doigts et les chevilles chez la femme, même si la goutte aux pieds reste la forme la plus répandue chez elle aussi. Les crises sont aussi moins nombreuses chez la femme. Enfin, la goutte étant moins fréquente chez la femme, le dépistage est aussi souvent plus tardif. La maladie peut également avoir une origine génétique.

Les facteurs de risque et la hausse des cas de goutte

Aussi ancienne soit-elle, la maladie est plus présente que jamais, un phénomène qui s’explique surtout par la forte progression des pathologies qui l’accompagnent, comme l’obésité, le diabète et l’hypertension.

Ajoutez-y nos habitudes alimentaires actuelles, souvent caractérisées par un abus d’alcool et de fructose provenant par exemple des boissons rafraîchissantes, et vous obtenez le parfait cocktail pour porter le taux d’acide urique au-delà du seuil critique.

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Quels sont les symptômes de la goutte?

Si des cristaux se forment au niveau d’une articulation, celle-ci pourra alors gonfler sérieusement.

Dans plus de la moitié des cas (voire jusqu'à trois quarts des cas), la goutte touche d’abord le gros orteil, et plus précisément la grosse phalange. Mais la maladie peut aussi affecter ensuite d’autres articulations, comme les pieds, les chevilles, les genoux, les mains, les poignets, les coudes, et parfois aussi les muscles et les tendons.

La douleur augmente en 12 à 24 heures et peut persister une à deux semaines. Une crise de goutte fait extrêmement mal. Si la maladie devient chronique, elle attaque alors les articulations et devient visible à cause des nodules sous-cutanés dus à l’accumulation de cristaux, ce que l’on appelle des "tophi". Les crises de goutte perturbent fortement la mobilité et le quotidien des personnes qui en sont atteintes.


Zones atteintes

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Comment savoir si vous avez la goutte?

Si les symptômes classiques (apparition rapide, podagre, gonflement de l’articulation, rougeur) sont visibles, le docteur pourra poser rapidement le diagnostic de la goutte. Surtout en présence de podagre.

Le diagnostic de la goutte ?

Pour poser définitivement un diagnostic, le médecin devra effectuer une ponction dans l’articulation pour en extraire un peu de liquide. Cela pourra plus particulièrement être utile en cas de symptômes atypiques ou si d’autres articulations sont par exemple aussi touchées. Une ponction permettra également au médecin de faire la distinction avec une pseudogoutte.

Réaliser une analyse sanguine

Une analyse sanguine pour mesurer la concentration d’acide urique sera rarement utile. Celle-ci sera uniquement utile pour mettre au point la thérapie avec des inhibiteurs d’acide urique comme l’Allopurinol. Les personnes présentant un taux d’acide urique excessif (hyperuricémie) ne souffriront pas nécessairement de goutte, même si le risque sera alors plus élevé. Les personnes souffrant de goutte ont même souvent des taux d’acide urique normaux, voire plus faibles lors d’une crise aiguë.

Examens complémentaires

Quoi qu’il en soit, il sera toujours utile de vérifier que les symptômes de la goutte ne s’accompagnent pas d’autres affections. Il sera ainsi conseillé de vérifier la fonction rénale, le taux de glycémie et le cholestérol. Il sera également utile de contrôler la tension artérielle, de voir s’il est indiqué de perdre du poids, d’analyser la consommation de tabac et d’alcool et de chercher d’éventuelles maladies cardiovasculaires.

Si le médecin n’est pas sûr du diagnostic, il prescrira aussi une radio. Une radio en cas de goutte avérée ne sera pas d’une grande utilité mais permettra surtout d’exclure une autre affection ou maladie. Dans certains cas, la radio permettra parfois de voir les nodules de goutte ou les dommages provoqués à l’articulation.

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Quels sont les traitements pour soigner la goutte?

La consigne en cas de symptômes de goutte est d’agir vite. Une fois le diagnostic confirmé, il conviendra de commencer par réduire la douleur et l’inflammation ainsi que le gonflement de l’articulation.

Le traitement le plus efficace consistera à administrer des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) à dose maximale dans les 24 heures. Une autre possibilité si les AINS s’avèrent contre-indiqués (en raison des effets secondaires comme des douleurs ou hémorragies stomacales) sera la colchicine. Toutefois, celle-ci provoque souvent des vomissements et des diarrhées, ce qui laisse comme troisième option les corticostéroïdes. Lors d’une crise de goutte, il est conseillé de se reposer et d’appliquer de la glace aux endroits douloureux.

Pied gonfle par la goutte

Pour éviter les crises aiguës ou traiter la goutte chronique, le patient pourra prendre de l’Allopurinol. Celui-ci freinera la production d’acide urique et est préférable au Febuxostat compte tenu des effets secondaires moins nombreux.

Comme une crise pourra se déclencher au début de la thérapie, on commencera souvent par une faible dose, combinée à un AINS, que l’on augmentera ensuite progressivement. Il est également très important de boire beaucoup d’eau (deux à trois litres par jour).

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Comment évolue la goutte chez les patients atteints?

Si la maladie n’est pas traitée, une nouvelle crise se déclenchera généralement dans les deux ans et les attaques deviendront ensuite plus fréquentes. Elles se propageront à plusieurs articulations.

Les risques de goutte chronique

À partir de trois crises par an, la goutte sera considérée comme chronique, avec des dégâts souvent irréversibles. Dans pareil cas, l’objectif sera alors surtout de ramener le taux d’acide urique en dessous d’un seuil critique à l’aide de médicaments.

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Comment éviter d'attraper la goutte?

D’une manière générale, il est recommandé, pour limiter le risque de goutte, d’avoir une alimentation saine et équilibrée. Faites donc attention autant que possible à ce que vous mangez et buvez :
  • Buvez 2 à 3 litres d’eau par jour.
  • Limitez l’alcool (surtout la bière et les alcools forts).
  • Mangez 3 portions de légumes et 2 de fruits, chacune d’environ 120 g/jour. Mangez aussi régulièrement des légumineuses et des pommes de terre.
  • Prévoyez 3 portions de protéines par jour, dont au moins un produit laitier et une portion de viande (max. 100 à 120 grammes s’il s’agit de viande rouge), de poisson ou d’un substitut de viande (œufs, tofu).
  • Utilisez 20 à 30 g d’huile végétale par jour (dont au moins la moitié d’huile de colza, 20 à 30 g de noix ou noisettes et un peu de beurre ou de margarine.
  • Limitez les snacks, sucreries et boissons sucrées.

De manière générale, faites attention à votre indice de masse corporelle (IMC), c’est-à-dire le rapport entre votre poids et votre taille au carré. L’obésité augmente en effet le risque de goutte.

Attention toutefois à ne pas maigrir trop vite, car une diminution rapide de la masse musculaire entraînera une augmentation du taux d’acide urique, ce qui pourra aussi provoquer une... crise de goutte, surtout chez les jeunes.

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