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Tout savoir sur le pantoprazole : utilisation, efficacité et risques

15 janvier 2025
Pantoprazole médicament IPP

15 janvier 2025
Le pantoprazole fait partie de la très utilisée famille des inhibiteurs de la pompe à protons. Ces médicaments, parmi les plus prescrits au monde, sont principalement utilisés pour les problèmes de reflux gastriques. Découvrez leur fonctionnement, leur utilité mais aussi les risques liés à leur surconsommation.

C'est quoi le pantoprazole?

Le pantoprazole est un médicament qui fait partie du groupe des inhibiteurs de la pompe à protons. Leur objectif est de réduire la production d’acide gastrique. Pour se faire, ils bloquent le système d’enzymes de l’estomac appelé pompe à protons. Les IPP permettent ainsi de lutter contre les symptômes provoqués par des secrétions (excessives) d’acide, ou d’agir préventivement pour empêcher leur apparition.

L’acide gastrique joue un rôle très important dans le corps humain. Il est essentiel à la digestion puisqu’il décompose les aliments et active les enzymes digestives. En outre, l‘acide gastrique contribue à tuer les germes dangereux pour votre santé, qui pénètrent dans l’organisme par la nourriture. Malheureusement, et notamment lorsqu’il est produit en trop grande quantité, cet acide peut être néfaste et provoquer des ulcères à l’estomac ou des reflux gastriques, par exemple.

La découverte des IPP a révolutionné le traitement des problèmes de santé dus à l‘acide. Ils font aujourd‘hui partie des médicaments les plus prescrits à travers le monde et sont souvent utilisés sur le long terme par les patients. Ils peuvent porter un nom de marque spécifique (Losec, Nexiam, Pantomed, etc.) ou simplement le nom de leur substance active (oméprazole, lansoprazole, ésoméprazole, pantoprazole et rabéprazole).

Comment fonctionnent les IPP ?

La pompe à protons est située dans la paroi de l'estomac. Elle régule l'acidité dans l'estomac. Les IPP suppriment la sécrétion d'acide gastrique en se liant de manière irréversible au système enzymatique de la pompe à protons et en "l'inhibant", d‘où leur nom.

Les IPP sont des promédicaments. Autrement dit, ils sont inactifs lorsqu'ils sont ingérés et ne deviennent actifs que dans un environnement acide.

Après administration orale, les IPP sont rapidement absorbés dans la circulation sanguine, passent par le foie et sont ensuite distribués aux cellules pariétales gastriques.

Lorsque la forme active des IPP se lie dans l’estomac, la liaison est irréversible, ce qui garantit une suppression durable de la sécrétion d'acide, même après que le médicament ait été éliminé de la circulation sanguine. La pompe à protons reste inopérante pendant 24 à 48 heures. C'est pourquoi les IPP doivent être pris régulièrement (souvent quotidiennement) pour maintenir leur effet.

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Quand faut-il prendre le pantoprazole?

Le pantoprazole et les autres IPP sont utilisés pour lutter contre diverses affections, principalement celles associées à un excès d’acide gastrique. Ces médicaments sont généralement bien supportés par les patients et efficaces dans la prise en charge des affections. Cela étant, leur utilisation doit être soigneusement adaptée à chaque patient, en particulier dans le cadre d'un traitement à long terme. Un suivi régulier est recommandé pour surveiller les effets secondaires potentiels et garantir un traitement optimal.

Ci-dessous, vous trouverez une liste des affections pour lesquelles les IPP sont généralement indiquées.

Les ulcères gastroduodénaux

Ils sont généralement provoqués par des médicaments (surtout les anti-inflammatoires) ou la bactérie H. pylori.

Les IPP traitent les ulcères en réduisant la production d'acide gastrique, en favorisant la réparation de la muqueuse de l'estomac et en réduisant le risque de complications, telles que les hémorragies. En outre, les IPP sont un élément central des thérapies avec les antibiotiques pour éliminer la bactérie H. pylori, en augmentant l’efficacité des antibiotiques.

Les reflux gastro-œsophagiens (RGO)

Les IPP sont indiqués lorsque les reflux provoquent des symptômes menant à une œsophagite par reflux (érosive), ou comme traitement d'entretien chez les patients souffrants d'œsophagite érosive sévère ou d'œsophage de Barrett.

La première affection est une forme sévère d'œsophagite dans laquelle l'exposition prolongée à l'acide gastrique endommage la paroi de l'œsophage. Dans le cas de Barrett, le reflux chronique fait ressembler la paroi muqueuse de l'œsophage à celle de l'estomac. Les IPP aident à réduire la production d'acide, à prévenir les symptômes et à permettre à l'œsophage de guérir.

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Le syndrome de Zollinger-Ellison

Cette maladie rare est causée par des tumeurs qui entraînent une production excessive d'acide gastrique. Les IPP, souvent utilisés en fortes doses, sont nécessaires pour contrôler l'hypersécrétion d'acide gastrique.

L’utilisation des IPP à titre préventif

Certaines personnes sont contraintes de suivre des traitements à long terme impliquant des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou des analgésiques à faible dose (comme l'acide acétylsalicylique, mieux connu sous le nom d'aspirine).

L'utilisation prolongée de ces médicaments peut endommager l'estomac et entraîner des ulcères gastriques et d'autres complications (hémorragie gastrique, perforation de la paroi de l'estomac, etc.), en particulier chez les personnes âgées. Pris à titre préventif, les IPP peuvent réduire le risque d'ulcères gastriques et d'autres complications en exerçant une action protectrice sur l'estomac.

Les patients sont considérés à risque lorsqu’ils prennent des AINS ou de l’aspirine avec le profil suivant:

  • de plus de 65 ans ou de plus de 80 ans (si prise d’AINS ou d’aspirine, respectivement).
  • présentant d’autres facteurs de comorbidité (diabète, maladies cardio-vasculaires, etc.).
  • présentant des antécédents d’ulcères gastriques.
  • prenant d‘autres médicaments spécifiques (p.ex. les corticostéroïdes, les anticoagulants) simultanément.
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Comment utiliser correctement le pantoprazole?

Quand le prendre ?

Il est conseillé de prendre un inhibiteur de la pompe à protons à jeun, 30 à 60 minutes avant votre déjeuner. De la sorte, il sera actif lorsque les pompes à protons sécrètent activement de l'acide.

À quelle fréquence le prendre ?

Chez la plupart des patients, une seule dose journalière suffit. Si une seconde dose est nécessaire, elle doit être prise avant le repas du soir.

Pendant combien de temps doit durer le traitement ?

Par précaution, les IPP devraient toujours être prescrits au dosage le plus faible possible, à la fréquence d'utilisation la plus basse possible, et pour la durée la plus courte possible par rapport à l’affection du patient.

Les traitements ininterrompus aux IPP doivent être évités autant que possible. La nécessité d’un traitement aux IPP doit être revue régulièrement pour éviter une utilisation prolongée inutile. Idéalement, ces traitements ne doivent pas dépasser 4 à 8 semaines. Lorsqu’un médecin prescrit des IPP, il devrait dès le début du traitement communiquer au patient la date de fin du traitement.

Maux de ventre

Les mauvaises utilisations des IPP

Outre les indications justifiées mentionnées précédemment, les IPP sont fréquemment administrés pour de façon inappropriée. C‘est par exemple le cas :

  • chez les personnes souffrant de dyspepsie fonctionnelle non liée au reflux.
  • en cas de reflux léger.
  • à titre préventif pendant l'utilisation des médicaments (p.ex. les AINS ou l‘aspirine) lorsque les patients ne sont pas exposés à un risque élevé de complications liées à ces médicaments.
  • lorsque les patients prennent des doses élevées ou pendant des périodes prolongées.

L'utilisation (inappropriée) des IPP a considérablement augmenté ces dernières années. Les facteurs de risque d'une utilisation inappropriée des IPP sont l'âge avancé, la polymédication et l'hospitalisation, et les causes peuvent être la mauvaise observance du patient et un suivi médical insuffisant.

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Le pantoprazole présente-t-il des risques?

Dans l'ensemble, le pantoprazole et les IPP sont sûrs et bien tolérés. Ils entraînent peu d'effets indésirables (graves). Les plus fréquents sont les nausées, les diarrhées, les céphalées, les éruptions cutanées et les polypes gastriques bénins.

D‘autres troubles gastro-intestinaux comme les douleurs abdominales, la constipation, les flatulences et les vomissements sont également possibles.

Les risques d’une prise à long terme de le pantoprazole

Ces dernières années, un nombre croissant d'études sont apparues dans la littérature, suggérant une association potentielle entre l'utilisation régulière d'IPP et divers effets indésirables raresmais potentiellement graves. En voici quelques exemples : 

Pour évaluer la sécurité à long terme des IPP et d’autres médicaments, nous nous appuyons souvent sur les résultats d'études observationnelles.

Comme pour toutes les études observationnelles, les résultats sont difficiles à interpréter en raison d'éventuels biais (par exemple, population majoritairement âgée, comorbidités, polymédication, etc.), et il n'est pas possible de tirer des conclusions définitives ou d'établir des relations de cause à effet. De plus, les études sur les effets indésirables sont généralement de courte durée, présentent des lacunes méthodologiques et des résultats contradictoires.

Cependant, la répétition de certains résultats montrant l'apparition d'effets indésirables (potentiellement graves) doit inciter à la prudence, en particulier lors de l'utilisation à long terme des IPP. Étant donné le très grand nombre d'utilisateurs d'IPP et sur une longue période, même un petit risque peut constituer un problème important au niveau de la population. Les patients doivent être informés des risques possibles associés à l'utilisation à long terme des IPP avant de commencer le traitement.

Les risques d’interactions

Outre les effets secondaires, les IPP présentent des risques d’interactions avec d’autres substances :

  • La nourriture peut ralentir leur absorption. Pour cette raison, il est conseillé de les prendre à jeun, 30 à 60 minutes avant le déjeuner. Quant à savoir si cela à un effet positif sur l’apparition de symptômes, les conclusions ne sont pas claires.
  • La prise des IPP modifie la résorption d’autres médicaments par l’organisme, et ce à cause de la modification du pH gastrique.  Dans un tel cas de figure, l'arrêt temporaire de l'utilisation des IPP peut être envisagé.
  • Il existe un risque d'augmentation de la toxicité du méthotrexate (en particulier lorsqu'il est utilisé à fortes doses). Si des doses élevées de méthotrexate, utilisé dans le traitement de l‘arthrite et comme médicament antitumoral, sont utilisées simultanément, il est préférable d'arrêter temporairement les IPP.
  • Les IPP ne doivent pas être administrés en même temps que d'autres agents antisécrétoires comme les antagonistes H2, les analogues de la prostaglandine E ou encore les analogues de la somatostatine. Les médicaments antisécrétoires peuvent être utilisés avec un IPP à condition qu'il y ait un intervalle de temps suffisant entre leur administration.

De manière générale, la prudence doit toujours être de mise chez les personnes qui prennent plusieurs médicaments. Dans le cas des IPP, leur intérêt pour le patient doit être mis en balance avec les risques potentiels d’interactions et d’effets indésirables. 

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La surconsommation des IPP en Belgique

Les IPP sont très régulièrement prescrits en Belgique, en particulier chez les patients âgés. Ils font partie du top 10 des médicaments les plus prescrits chez nous depuis de longues années.

Entre 2004 et 2016, le nombre de personnes qui utilisaient des IPP avait doublé. En 2016, seuls quatre pays en Europe consommaient plus d’IPP que la Belgique. Cette année-là, le remboursement de ces médicaments avait coûté 106 millions d’euros à notre système de santé. On estimait alors que près de 20% de la population (environ deux millions de personnes) utilisait des IPP. Or, près de la moitié des utilisateurs consommaient des IPP alors que cela n’était pas nécessaire, ou ne l’était plus.

En octobre 2024, l‘INAMI informait qu‘un peu moins de 2,4 millions de personnes prenaient des IPP en Belgique, pour un coût annuel de 109 millions d’euros. Sur les dix dernières années, la consommation des IPP a donc continué d‘augmenter de 2% par an.

Les causes de la surconsommation des IPP

La surconsommation des IPP n’est pas due à un seul facteur, mais a une combinaison qui va au-delà du simple vieillissement de la population et du changement de nos habitudes :

  • Le comportement de prescription des professionnels de la santé, tant les médecins généralistes que les spécialistes.
  • Le rôle des pharmaciens, puisque certains IPP sont disponibles sans ordonnance. Cette forte simplification de l'accès aux IPP a pu éventuellement favoriser une automédication maladroite et une surconsommation.
  • Le remboursement des médicaments : toutes les molécules d'IPP sont progressivement devenues remboursables sans autorisation préalable du médecin consultant, mais un contrôle a posteriori est possible.
  • Les antihistaminiques H2 ne sont malheureusement plus disponibles en Belgique, or ils permettaient de disposer d’une autre option que les IPP.

Les mesures déjà prises

En avril 2017, le gouvernement belge a décidé de ne plus rembourser les IPP vendus en grands formats (boites de plus de 60 tablettes) à fortes doses. Des exceptions sont toutefois prévues pour les traitements à long terme dus à certaines affections (œsophage de Barrett, syndrome de Zollinger-Ellison). Cette mesure se justifie sur le plan médical étant donné que les traitements aux IPP (surtout à fortes doses) ne devraient généralement pas durer plus de deux mois.

L’INAMI a de son côté mis sur pied un programme voilà une dizaine d'années. Il permet aux médecins d’avoir un retour sur le nombre d’IPP qu’ils ont prescrits. En les sensibilisant, elle espère ainsi réduire les prescriptions. Il se base sur deux indicateurs:

  • la prévalence des patients traités avec des IPP au cabinet du prescripteur.
  • la durée moyenne du traitement avec des IPP.

Dans le cadre de ce dernier indicateur, il est indiqué que lors de la délivrance d'une nouvelle ordonnance d'IPP, il convient toujours de vérifier si la dose ne peut pas être réduite et/ou si le traitement ne peut pas être interrompu. Malheureusement, cette approche (douce) n'est apparemment pas assez efficace.

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Pourquoi la surconsommation des IPP est-elle dangereuse?

Les IPP sont trop souvent utilisés, en particulier chez les patients âgés. Ils sont parfois utilisés pour des indications inappropriées, et/ou à des doses trop élevées, et/ou pendant des périodes trop longues.

Environ la moitié des IPP vendus en Belgique sont pris par des personnes qui n'en ont pas besoin. Les seules indications pour lesquelles une utilisation prolongée des IPP (à la dose efficace la plus faible) peut être indiquée sont :

  • les formes sévères d'œsophagite
  • l'œsophage de Barrett
  • l'utilisation chronique d'anti-inflammatoires ou d'aspirine chez les patients présentant un facteur de risque (par exemple, des antécédents d’ulcères gastroduodénaux)
  • le syndrome rare de Zollinger-Ellison.

Des dangers potentiels à prendre en compte

Les dernières années, un nombre croissant d'études (observationnelles) ont montré des associations entre la prise régulière d'IPP et des effets indésirables rares mais potentiellement graves. Bien qu'une relation de cause à effet n'ait pas été démontrée sans équivoque en raison du manque d'études à long terme de grande qualité, il est important de faire preuve de prudence lors de l'instauration d'un traitement par IPP et d'évaluer (régulièrement) le rapport bénéfice/risque, en particulier en cas d'utilisation prolongée d'IPP.

Les IPP devraient être utilisés selon les instructions des professionnels de la santé afin d’éviter l'automédication inconsidérée.

Idéalement, il convient de respecter les indications, d'utiliser la dose efficace la plus faible possible à la fréquence la plus faible possible et de s'en tenir à la durée de traitement la plus courte possible. Le médecin devrait dans l’idéal la fixer avant le début du traitement. 

Les solutions pour ne pas utiliser d’IPP

Plusieurs études mettent en avant les antihistaminiques H2 comme une solution plus sûre que les IPP. Les patients qui suivent ces traitements ont également moins de risques de rechute. Ils ne sont malheureusement plus disponibles en Belgique.

Si vous avez de légers problèmes digestifs ou d’estomac, n’ayez pas immédiatement recours aux médicaments. Soyez patients : ces problèmes se résolvent souvent sans traitement spécifique. Vous pouvez aussi adopter un mode de vie et un régime alimentaire plus sain. Enfin, soyez conscient que la surconsommation d’IPP est un réel problème en Belgique. Pour parvenir à des solutions, des mesures plus strictes seront nécessaires de la part des autorités compétentes.

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Existe-t-il des solutions pour remplacer le pantoprazole?

Si le traitement n’est plus nécessaire, vous pouvez le réduire progressivement ou l’arrêter.

La réduction du traitement doit se faire de façon contrôlée et sous supervision médicale. Si vous arrêtez trop brusquement, les symptômes peuvent temporairement réapparaître ou même s'aggraver.

La réduction progressive se fait en divisant le dosage par deux durant une semaine ou deux, puis en ne la prenant plus qu’un jour sur deux pendant une semaine ou deux. Si à l’issue de cette période il n’est pas possible d’arrêter complètement le traitement, discutez-en avec votre médecin.

Dans ce cas, une option consiste à diminuer progressivement la dose d'entretien jusqu'à la plus faible possible, tout en gardant vos symptômes sous contrôle. Vous pouvez également essayer de prendre des médicaments uniquement pendant les courtes périodes où vous ressentez des symptômes ("à la demande"), ou d'utiliser des antiacides moins puissants. Un mode de vie sain reste important pendant l'arrêt ou la réduction progressive du traitement.

Les risques "d'effet rebond" après l’arrêt des IPP

L’arrêt d’un traitement aux IPP peut engendrer des "reflux rebonds", et ce même après ne fut-ce que quatre semaines de traitement.

Lorsque vous arrêtez de prendre les IPP, les symptômes semblent souvent réapparaître (parfois en s'aggravant) pendant quelques jours ou quelques semaines. Cela est dû au fait que la production d'acide gastrique reprend et que l'estomac doit s'habituer à nouveau à l'acide. De nombreuses personnes sont déstabilisées pendant ces quelques jours, car elles ont l'impression d'être revenues à la case départ. Elles pensent qu'elles ont à nouveau besoin des médicaments et qu'elles ne peuvent pas s'en passer.

Mais il s'agit là d'un effet indésirable connu et temporaire des IPP. Essayez donc de vous en tenir aux symptômes de rebond pendant les 2 à 4 premières semaines. Si les symptômes réapparaissent, vous pouvez utiliser temporairement un antiacide en vente libre. Si les symptômes ne diminuent pas ou s'ils réapparaissent après quelques semaines, consultez votre médecin.

Les patients doivent être informés à l'avance du risque d’effet rebond après l'arrêt ou la réduction du traitement, car cela peut conduire à une reprise injustifiée du traitement. 

Les solutions pour remplacer les IPP

Si vous avez des problèmes d’estomacs modérés, vous pouvez simplement laisser passer l’orage et attendre. Pour certains, un changement du mode de vie ou du régime alimentaire peut permettre de réduire les symptômes. Pensez notamment à :

  • Évitez/limitez la consommation d’aliments/de boissons qui peuvent aggraver vos symptômes. Si les produits concernés varieront d’une personne à l’autre, les suspects habituels sont l’alcool, les boissons gazeuses, le café, le chocolat, la menthe, les oignons, les épices et les agrumes.
  • Si vous souffrez de maux d’estomacs la nuit, vous pouvez relever la tête de votre lit d’une dizaine de centimètres ou utiliser des oreillers pour redresser votre tête, votre cou et vos épaules. Le contenu acide de l'estomac remontera ainsi moins facilement de l'estomac vers l'œsophage, ce qui réduira la gravité des symptômes. Se coucher sur le côté gauche peut également aider, car l'entrée de l'estomac est alors plus haute que l'estomac lui-même.
  • Évitez les repas gras et copieux. Il est parfois préférable de prendre des repas plus nombreux mais plus petits. Mangez lentement et mâchez-bien vos aliments. Prenez votre repas principal environ 3 ou 4 heures avant d'aller vous coucher. Se coucher avec l'estomac plein augmente le risque de brûlures dans la région de l'estomac.

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Certains changements du mode de vie, comment une alimentation plus saine et équilibrée, peuvent aider.

D'autres changements en matière de tabagisme, de gestion du stress ou encore ou en cas de surpoids peuvent également aider. Retrouvez tous nos conseils en la matière dans notre guide en cas de maux d'estomac.

Que faire en cas de maux d'estomac?

Les médicaments qui peuvent remplacer le pantoprazole et les autres IPP

Voici une liste des médicaments qui peuvent être prescrits en cas de maux d’estomac.

Les antiacides

Les antiacides se combinent à l’acide gastrique pour en neutraliser l’action. De la sorte, ils réduisent l’effet de l’acide gastrique sur la paroi de l’œsophage et de l’estomac, et peuvent soulager la douleur. 

L’action des antiacides est assez rapide, mais brève. C'est pourquoi plusieurs prises par jour sont généralement nécessaires. Les antiacides sont vendus en pharmacie sans prescription. Quelques marques connues d’antiacides sont Gaviscon, Maalox Antacid, Rennie et Gastricalm.

Quand et comment utiliser des antiacides?

Les antihistaminiques H2

Les antagonistes H2 constituent un groupe de médicaments réducteurs de la production d’acide gastrique. Ils réduisent la sécrétion de cet acide en bloquant les récepteurs de l’histamine 2 dans la paroi de l’estomac. Ils peuvent ainsi réduire les symptômes de brûlure d’estomac chez les patients souffrant de reflux.

En raison de leur moindre efficacité à long terme, leur usage prolongé est déconseillé. Les effets secondaires possibles ne sont que gênants: diarrhée et autres troubles gastro-intestinaux, éruption cutanée, fatigue.

Aucun antihistaminique H2 n'est plus disponible en Belgique depuis 2020. La dernière spécialité à base d’un antagoniste H2 a été retirée du marché en septembre 2020, sur l'avis de l'Agence européenne des médicaments (EMA). En effet, il s'est avéré qu'il contenait parfois une substance susceptible d'augmenter le risque de cancer chez les personnes qui en consomment beaucoup au fil du temps.

Les inhibiteurs de l‘acide compétitifs du potassium (PCAB)

Ces médicaments peuvent être utilisés pour traiter les affections causées par un excès d'acide gastrique, telles que le reflux gastro-œsophagien (RGO). Ce nouveau type de médicament, dont le vonoprazan est la molécule la plus connue, a été approuvé par la FDA (Etats-Unis), mais pas encore par l'EMA (Europe). Ils ne sont donc pas (encore) disponibles en Belgique.

Contrairement aux IPP, qui bloquent indirectement la production d'acide, les PCAB agissent en bloquant directement le site de liaison du potassium sur la pompe à protons. En outre, contrairement aux IPP, ils ne doivent pas être convertis en leur forme active et agissent plus immédiatement (dans les 30 minutes). Ils inhibent la pompe à protons de manière réversible, ce qui permet une plus grande souplesse dans le dosage et l'arrêt du traitement.

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