Vers une alimentation plus durable ?

Selon deux enquêtes menées en 2019, près de six Belges sur dix affirment être conscients au moins “un peu”, voire “beaucoup” de l’impact de leur alimentation sur la planète et plus d’un consommateur sur deux assure que la réflexion sur la durabilité influence déjà au moins en partie ses achats.
Pourtant, qu’il s’agisse des grandes institutions de santé ou de celles analysant l’évolution de notre environnement, le constat est sans appel : notre système alimentaire est tout sauf durable et ses déséquilibres sont résolument néfastes pour notre santé.
Il s’agit donc de le modifier et pour ce faire, encourager une transition vers une alimentation durable.
Penser un nouveau système alimentaire
Quelles sont les pistes et les mesures envisagées ou prises par les autorités belges pour encourager davantage l’alimentation durable ? Les pouvoirs publics et les supermarchés peuvent-ils influencer nos comportements alimentaires ? Comment favoriser l’accessibilité financière des aliments produits de manière durable ? Et comment aider le consommateur à connaître et à appliquer les divers conseils pour consommer durable ?
Pour réfléchir ensemble à ces questions, la ministre en charge du Climat, de l’Environnement, du Développement durable et du Green Deal, Zakia Khattabi – représentée par son directeur de cabinet Mr Bernard Mazijn, Nathalie De Greve, responsable du développement durable chez Comeos et Hendrik Slabbinck, professeur en marketing et comportement des consommateurs à l’UGent, étaient présents lors de notre table ronde.
Il en est ressorti que les principaux obstacles à l’alimentation durable étaient le prix, le manque de connaissances et la difficulté à identifier les options durables dans les magasins ainsi que leur disponibilité limitée.
Comment adopter une alimentation plus durable ?
L’offre alimentaire doit en effet devenir plus durable tout en restant abordable financièrement. Toutefois, le professeur Slabbinck affirme qu'en tant que consommateur, il est impossible de savoir quel est le " bon " prix.
3 conseils pour limiter vos dépenses :
• Eviter le gaspillage ;
• Prévoir une ou deux journées par semaine sans viande ou sans poisson ;
• Pensez également à privilégier les fruits et légumes de saison et locaux, moins chers que leurs alternatives importées.
10 actions pour manger plus durablement :
• Manger moins de viande et de fromage
• Manger plus de fruits, de légumes, de céréales et de légumineuses
• Suivre les saisons
• Privilégier les produits locaux
• Manger bio (moins exposé aux pesticides vu les législations EU)
• Préférer les produits frais
• Limiter les produits (très) transformés
• Acheter en vrac
• Limiter les déchets
• Repérer les bons labels
Pourtant, suivre ces conseils n’est pas toujours évident, notamment en raison de la difficulté à identifier les options durables dans les magasins. Même si l’étiquetage environnemental commence à se développer, ces informations restent souvent peu claires et incomplètes, rendant leur compréhension parfois difficile pour le consommateur.
Dans le cadre d’un changement plus large du système alimentaire, des conseils transparents et davantage compréhensibles, tenant à la fois compte de la nutrition et de la durabilité, pourraient aider ceux qui souhaitent transiter vers une alimentation plus durable. Des informations quant à la méthode de production, au mode de transport, etc devraient également apparaître sur les étiquettes.
Pour la ministre, la crédibilité et la familiarité d'un éco-score, de préférence au niveau européen, sont cruciales : “Il faut presque un master pour savoir comment acheter durablement”. Dans tous les cas, un score minimum doit être établi dans le domaine de la production et de la distribution, de sorte que toute la responsabilité ne soit pas placée sur le consommateur.
Il est également nécessaire de trouver une combinaison optimale de mesures politiques, y compris le taux de TVA sur les produits. Comeos n'est pas contre un éco-score, mais sur une base volontaire, avec l’idée de rendre tous les produits plus durables à terme. De fait, l'élimination se fera automatiquement une fois l'éco-score sera utilisé, puisque les producteurs n’ont pas intérêt à récolter de mauvais scores.
Malgré tout, selon le professeur Slabbinck, tout cela pourrait aller encore un peu plus vite. En plus d'un score écologique, les supermarchés peuvent déjà imposer des critères de durabilité aux entreprises qui veulent voir leurs produits dans les rayons. Il en va de même pour le gouvernement.
Retrouvez l’intégralité du webinar pour en savoir plus sur l’alimentation durable et les différents conseils pour changer votre système alimentaire.