Mon pharmacien


On peut attendre du pharmacien qu’il vous informe et vous conseille, tant au niveau d’un mode de vie sain que de l’utilisation correcte et rationnelle des médicaments et autres produits de santé.
Le dossier pharmaceutique que conserve votre pharmacien à votre sujet constitue un instrument pratique dans votre accompagnement en matière d’utilisation de médicaments. A chaque fois que vous lui achetez un médicament prescrit par un médecin, il est légalement tenu de l’enregistrer dans ce dossier. A moins que vous vous y opposiez, il ajoute également d’autres données, comme les médicaments sans prescription et les autres produits de santé. Il peut éviter d’éventuels problèmes liés à votre médication. Il existe ainsi un logiciel permettant de détecter automatiquement les interactions entre deux médicaments. La combinaison de certains médicaments peut, en effet, entraîner des réactions indésirables qui n'apparaitraient pas s'ils étaient administrés séparément.
Le pharmacien est tenu de conserver l’historique de votre médication pendant douze mois minimum.
Vous avez le droit de consulter votre dossier pharmaceutique et d’adapter les données si nécessaire.
Tout cela s’inscrit dans le cadre de ce que l’on appelle les soins pharmaceutiques de base.
Mais ce n’est pas tout. Votre pharmacien peut éventuellement vous proposer un « suivi des soins pharmaceutiques » ou encore se désigner comme votre « pharmacien de référence ». Suivez le guide pour de plus amples explications.
Aux pages suivantes, nous nous arrêtons plus en détail sur:
- la signification du dossier pharmaceutique partagé;
- ce à quoi vous pouvez vous attendre lorsque le pharmacien vous propose un suivi des soins pharmaceutiques;
- ce qu’implique le statut de pharmacien de référence;
- le fait que le pharmacien est parfois dans l’obligation de vous proposer le médicament le moins cher;
- ce qu’il y a lieu d’entendre par « préparations magistrales »;
- comment un pharmacien est rémunéré;
- comment trouver rapidement un pharmacien de garde.
Envie d’en savoir davantage au sujet des pharmacies en ligne, à qui vous adresser pour des médicaments sans prescription ? Dans ce cas, consultez notre guide d’achat « Reconnaître une bonne pharmacie en ligne » et un résumé de notre test de 50 pharmacies en ligne en 2017.
Envie de connaître le prix d’un médicament, de savoir s’il en existe une alternative meilleur marché aussi efficace et sûre ?
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Vous avez une plainte concernant un médicament? Y a-t-il des effets secondaires inattendus? Éprouvez-vous des difficultés à comprendre la notice? Faites-nous part de votre réclamation au sujet d’un médicament via notre formulaire de signalement.
Vous pouvez autoriser votre pharmacien à partager votre dossier pharmaceutique au travers d’une plate-forme en ligne sécurisée.
Cela peut s’avérer pratique lorsque vous allez chercher les médicaments uniquement délivrés sur ordonnance auprès d’un autre pharmacien, par exemple plus près de votre travail. Ce dernier sera alors en mesure de retracer ce que vous avez acheté au cours de l’année écoulée, et donc vérifier que ce que vous achetez peut être pris en même temps que le reste. Il peut uniquement consulter le nom des médicaments, la posologie, les modalités de prise et la date de délivrance. L’identité du médecin prescripteur ou du pharmacien auprès duquel les médicaments ont été achetés n’est pas communiquée.
Vous ne pouvez pas consulter vous-même ce dossier pharmaceutique en ligne partagé, mais pouvez néanmoins en solliciter une copie auprès de votre pharmacien.
Attention ! Dès que vous donnez l’autorisation de partager des informations relatives à votre consommation de médicaments, vous autorisez également l’échange d’autres données médicales (tant les données qui existent déjà que celles qui seront développées à l’avenir) avec d’autres prestataires de soins avec qui vous êtes en contact et qui font partie d’un système d’échange électronique. Cela peut toutefois s’avérer utile, car il s’agit par exemple d’un infirmier à domicile et d’un spécialiste à l’hôpital. Bon à savoir : vous pouvez si vous le souhaitez exclure certains prestataires de soins et décider des données vous concernant qui seront visibles dans le système d’échange. Vous trouverez l’ensemble des informations à ce sujet dans notre dossier « Vos données médicales en ligne ».
Les pharmaciens peuvent accompagner les patients qui en ont besoin afin de favoriser une utilisation correcte des médicaments et le respect du traitement. Ils élaborent alors un dossier avec votre historique en matière de médication, tout ce qui est médicalement pertinent (ex. allergies et réactions inopinées à des médicaments) et les conseils qui vous ont été fournis lors d’un entretien d’accompagnement.
Vous devez expressément donner votre autorisation.
Un exemple concret de ces soins n’est autre que l’entretien d’accompagnement pour les asthmatiques chroniques auxquels le médecin prescrit pour la première fois des corticostéroïdes inhalés ainsi que les patients prenant des corticostéroïdes inhalés de façon chronique et chez lesquels l’asthme n’est pas suffisamment contrôlé. Si le traitement quotidien de base aux corticostéroïdes inhalés s’avère efficace pour la plupart des patients, il semblerait que bon nombre d’entre eux n’aient pas leur asthme sous contrôle. Souvent, en raison d’un abandon trop rapide de leur traitement. Ce n’est pas étonnant, car les effets positifs sont perceptibles après une à deux semaines seulement.
Il s’avère également que de nombreux patients n’utilisent pas correctement leur inhalateur (Dans notre dossier « Comment utiliser votre inhalateur correctement », vous trouverez un aperçu des différents inhalateurs et des conseils d’utilisation). Pour bien gérer son asthme, le patient doit donc être correctement informé. D’où l’idée des entretiens d’accompagnement individuels par le pharmacien. En pratique, deux entretiens de 15 à 20 minutes environ doivent avoir lieu: un premier le plus rapidement possible après la première délivrance de corticostéroïdes inhalés, et un second trois à six semaines plus tard. Le pharmacien rédige à chaque fois un rapport, en deux exemplaires: il ajoute l’un à votre dossier pharmaceutique et vous remet l’autre.
Pour ce suivi des soins pharmaceutiques, le pharmacien a droit à un supplément d’honoraires de l’INAMI: il perçoit 20,44€ par entretien. Si ce montant figure sur le ticket de caisse, il n’est donc pas à votre charge.
Même lorsque le pharmacien fait office de « pharmacien de référence » (cf. infra), vous avez droit à un suivi des soins pharmaceutiques.
Un pharmacien peut vous proposer de devenir votre « pharmacien de référence ». En principe, il ne le fera que si vous souffrez d’une maladie chronique, que vous prenez au minimum cinq médicaments par an contre une maladie chronique ou si vous avez besoin d’un accompagnement supplémentaire dans le cadre de votre médication, car dans ce cas, il a droit à une indemnisation supplémentaire de la part de l’INAMI.
Si vous acceptez la proposition de votre pharmacien, il est tenu de vous faire signer une convention.
- Vous y apprendrez en premier lieu qu’il doit vous remettre un schéma de médication. Il s’agit d’un aperçu synoptique des médicaments que vous prenez, avec une indication du pourquoi, du quand et du comment. Cela peut vous aider à les prendre correctement. Il doit actualiser le schéma à chaque modification de traitement.
- En outre, il y est mentionné que vous avez droit à un « suivi des soins pharmaceutiques » (cf. supra).
- Troisièmement, vous lui donnez l’autorisation de partager les données relatives à vos médicaments au travers d’une plate-forme en ligne sécurisée (plus d’infos à ce sujet ci-après).
Vous n’êtes pas obligé de passer prendre systématiquement chaque médicament chez votre pharmacien de référence. Il vous est également loisible de mettre un terme à tout moment à la convention que vous avez signée parce que vous souhaitez un autre pharmacien de référence, ou encore décider que vous n’en avez plus besoin.
Pour la fonction de pharmacien de référence, le pharmacien a droit à un supplément d’honoraires de la part de l’INAMI. Un maximum de 31,80 € par patient était prévu pour 2017, mais le montant final pourrait être moins élevé si le succès s’avère plus grand qu’escompté et si le budget total libéré à cet effet par les pouvoirs publics ne permet pas d’atteindre ce montant.
Dans la plupart des cas, le pharmacien peut uniquement remettre le produit spécifiquement prescrit par le médecin. C’est le cas lorsque le nom de la marque, et donc la dénomination commerciale, est précisée sur la prescription. C’est loin d’être toujours le choix le plus avantageux.
Dans certains cas, le pharmacien a toutefois l’occasion de jouer pleinement son rôle de conseiller et de déterminer avec vous le médicament le plus adéquat parmi les différentes marques. Il doit dans ce cas obligatoirement être attentif au prix et vous fournir un traitement appartenant au groupe des médicaments les moins onéreux. C’est le cas lorsque vous présentez une prescription pour un antibiotique ou un médicament antifongique. C’est ce que l’on nomme dans le jargon la « substitution obligatoire ». Il en va de même lorsque le médecin a délivré une prescription sous le nom du principe actif, mentionnant donc uniquement l’appellation DCI (dénomination commune internationale), la forme d’administration (telle qu’en comprimés) et le dosage (ex. : 500 mg). En pratique, les médecins ne le font encore que bien trop rarement, ce qui leur permettrait pourtant de se concentrer sur la thérapie et le principe actif, sans se préoccuper des différentes marques et grandeurs des conditionnements. Les pharmaciens ne se montrent pas toujours attentifs au consommateur non plus : nos enquêtes passées ont révélé que certains d’entre eux ne proposaient malheureusement pas toujours le médicament le moins cher.
Pour en savoir plus, consultez notre dossier "Médicaments moins chers".
Si vous recherchez une alternative moins coûteuse pour un médicament connu, consultez notre banque de données médicaments ou contactez notre ligne santé au 02 542 32 00.
Vers notre banque de données médicaments
Chez nous, les préparations magistrales font partie des attributions d’un pharmacien. Il s’agit de préparations qu’il prépare lui-même conformément à une prescription. Les préparations magistrales restent importantes malgré la grande diversité en médicaments industriels. Lorsque le dosage ou le mode d’administration doit être adapté au patient (sirop, pommade...), par exemple, ou lorsqu’un médicament spécifique n’est (temporairement) pas disponible. A moins que ce ne soit pour éviter certains conservateurs ou substances (colorants) pouvant provoquer des réactions d’hypersensibilité. L’on dénombre actuellement 5 préparations magistrales pour 100 prescriptions.
Les exigences et contrôles sur les préparations magistrales sont malheureusement beaucoup moins sévères que ceux pour les médicaments industriels.
Alors même que leur qualité a par le passé été plus d’une fois prise en défaut. Lors de notre test effectué par "mystery shopping" en 2010, il est apparu que seul un pharmacien sur les quatre visités avait fourni une préparation conforme. 2015 s’est avéré encore plus décevant : seul un sur cinq avait convenablement rempli sa mission. La teneur en principe actif était insuffisante dans la plupart des préparations. Ces nombreux écueils sont liés à des lacunes dans les connaissances et compétences, des installations insatisfaisantes et une pratique insuffisante dans la réalisation de préparations. Les Pays-Bas y ont remédié avec les pharmacies dites de préparation où des pharmaciens peuvent se spécialiser dans les préparations magistrales. Ce qui ne change absolument rien pour le patient : il va chez son pharmacien habituel, y commande ce dont il a besoin et y retourne chercher sa commande.
Nos revendications ont pourtant été prises en considération.
Différents acteurs ont, semble-t-il, entrepris des actions fin 2016 en vue d’améliorer la qualité des préparations magistrales. Le manuel pour préparations magistrales a connu d’importantes adaptations: lorsque le dosage en principes actifs comporte 10 mg, la préparation doit dorénavant être surdosée de 5 %. L’Association Pharmaceutique Belge (APB) a organisé un test chez des pharmaciens en vue de vérifier la faisabilité de certaines prescriptions. L’agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé, quant à elle, avait promis un accroissement des contrôles, ainsi qu’une plus grande transparence des résultats à travers son rapport annuel.
Bien d’autres discussions sont en cours. L’APB développe actuellement un système d’auto-contrôle pour préparations magistrales et l’on examine les possibilités de sous-traiter certaines préparations complexes à des pharmaciens spécialisés. Nous suivons cela de près.
Avant, les pharmaciens tiraient uniquement leurs revenus de la vente de médicaments et autres produits. Au plus ils vendaient et au plus les produits étaient chers, au plus élevés étaient leurs revenus. L’arrivée des médicaments génériques et de différentes mesures destinées à favoriser leur prescription et leur vente, ont suscité l’inquiétude des pharmaciens quant à la baisse (éventuelle) de leurs revenus. C’est pourquoi les associations de pharmaciens ont plaidé pour une dissociation entre leurs revenus et la vente d’un médicament en particulier. Le concept de soins pharmaceutiques a donc été mieux détaillé dans la législation. Et des honoraires (de base) ont été introduits pour la livraison de chaque médicament prescrit. Certains honoraires spécifiques ont par la suite été introduits.
Un nouveau système d’indemnisation est entré en vigueur depuis avril 2010. Avec une distinction selon que les médicaments soient remboursés ou non:
- En cas de remboursement. Le pharmacien reçoit une indemnisation en deux parties. La majeure partie se compose d’honoraires fixes par emballage en rémunération de la fourniture de soins pharmaceutiques de base et de conseils. Le prix du médicament n’intervenant qu’à hauteur de moins de 20 %.
- En cas de non remboursement (p.ex. pour un traitement en vente libre). L’indemnisation du pharmacien dépend entièrement du prix du médicament.
Le système actuel a été mis sur pied artificiellement. Lors de son instauration, si les pharmaciens étaient principalement soucieux de conserver leurs rémunérations, l’INAMI et les mutualités s’inquiétaient surtout de la neutralité budgétaire pour les pouvoirs publics et le patient. Notre opinion est plutôt positive, entre autres parce qu’il est permis d’espérer une diminution de la vente de médicaments superflus s’il n’y a pour le pharmacien plus de stimuli financiers liés à la vente d’un produit en particulier. Puisque les pharmaciens sont dorénavant payés pour leur rôle de conseiller, ils n’ont plus aucune excuse pour ne pas accomplir cette tâche correctement. Nous avons en effet pu constater à l’occasion d’un test effectué par le passé par "mystery shopping"que tous les pharmaciens ne prenaient pas suffisamment ce rôle au sérieux.
Bon à savoir:
- Des honoraires complémentaires sont facturés dans certains cas tels que la livraison d’une prescription sous le nom du principe actif ou lorsque le pharmacien accompagne un patient donné dans son traitement médicamenteux. Ce qui ne vous sera pas facturé puisque c’est l’assurance maladie qui les prend en charge.
- Lorsque vous vous rendez dans une pharmacie en-dehors des heures d’ouverture, vous risquez de devoir débourser des honoraires de garde:
- Si vous venez acheter un médicament sur ordonnance remboursé dont l’urgence est confirmée par le médecin entre 19h et 8h ou un dimanche ou jour férié : 5,16 €. Vous pouvez cependant vous faire rembourser par votre mutualité ;
- Dans tous les autres cas (prescription non urgente, médicaments non remboursés, autres produits...): un montant déterminé par le pharmacien, tant que cela reste raisonnable et signalé avec suffisamment de clarté.
Les pharmaciens assurent la garde à tour de rôle pour vous permettre de pouvoir bénéficier à tout moment d’un bon service de santé.
Les patients pourront à nouveau trouver les pharmaciens de garde les plus proches chez eux via deux canaux:
- le site Web pharmacie.be, aussi pour les pharmaciens de garde entre 22h et 9h.
- le centre d'appel et le numéro d'appel national 0903/99 000.
Le pharmacien peut demander des honoraires de garde pour toute prestation en-dehors des heures d’ouverture (voir ci-avant).