Nouveaux tarifs d’électricité 2026 en Wallonie : ce qui va changer pour votre facture

Qu’est-ce que la tarification incitative de l’électricité ?

Un nouveau mode de tarification basé sur les moments de consommation

À partir de 2026, la manière dont les tarifs de distribution sont facturés en Wallonie va changer.

Les tarifs de réseau sont des coûts facturés pour les services fournis par les gestionnaires de réseau de distribution (GRD), comme Ores, Resa, etc. Cela comprend la distribution d’électricité vers les habitations via le réseau moyenne et basse tension, l’entretien des infrastructures réseau et certaines obligations de service public, comme la gestion de l’éclairage public.

Désormais, les consommateurs pourront, en plus d’un tarif simple ou double, choisir un nouveau « tarif incitatif » ou « Tarif IMPACT » avec 5 plages horaires pour lesquelles trois tarifs différents s’appliquent.

Il ne s’agit donc pas d’un tarif obligatoire, mais d’une option supplémentaire. En parallèle, le tarif bihoraire sera également modifié pour suivre un nouveau calendrier horaire.

Pourquoi cette réforme ?

La transition énergétique nous oblige à adopter une nouvelle approche de notre consommation d’énergie. Avec l’électrification croissante — par exemple les pompes à chaleur et les véhicules électriques — la consommation d’électricité augmente et les pics de consommation sur le réseau deviennent plus fréquents.

De plus, la production d’énergie renouvelable (éolienne, solaire…) se développe, ce qui entraîne à certains moments une offre d’électricité plus importante que la demande. Cela provoque déjà de plus en plus d’heures avec des prix de l’électricité négatifs.

L’objectif du nouveau tarif est d’encourager les consommateurs à adapter leur consommation à l’offre d’électricité renouvelable et, en même temps, d'éviter la consommation pendant les moments où la demande est déjà élevée. Comme le tarif de capacité en Flandre, le « Tarif Impact » vise à nous inciter à utiliser plus efficacement la capacité réseau existante et ainsi à maîtriser les coûts.

Quelle est la différence avec les tarifs dynamiques ?

La mise en place des tarifs incitatifs à partir de 2026 concerne uniquement la partie « tarifs de distribution » de votre facture d’électricité. Les tarifs dynamiques, eux, concernent la partie énergie de votre facture, c’est-à-dire l’électricité que vous achetez auprès de votre fournisseur.

Avec un tarif dynamique, le prix de l’électricité varie par heure, voire par quart d’heure. Pour en savoir plus, consultez notre dossier complet sur les tarifs dynamiques.

Monohoraire, bihoraire ou incitatif : quelles différences ?

Les trois configurations disponibles à partir de 2026

À partir du 1er janvier 2026, trois façons de facturer les tarifs de distribution seront possibles :

1. Tarif monohoraire

Cela reste comme aujourd’hui : un tarif fixe, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.

2. Tarif bihoraire

Cette option subit deux modifications :

• Il n’y a plus de distinction entre jours de semaine et week-ends : les mêmes plages horaires s’appliquent désormais tous les jours.
• Les heures creuses sont étendues. Outre la nuit (22h–7h), un tarif avantageux s’applique également de 11h à 17h.

3. Tarification incitative (« Tarif Impact »)

Il s’agit d’une formule entièrement nouvelle avec trois tarifs différents :

• ECO (€) : pendant 12 heures, entre 1h–7h et 11h–17h. À ces moments, les tarifs de réseau sont les moins chers.
• MEDIUM (€€) : pendant 7 heures, entre 7h–11h et 22h–1h. Ces tarifs de réseau sont trois fois plus élevés que pendant les heures ECO.
• PIC (€€€) : pendant 5 heures, entre 17h–22h. Ces tarifs de réseau sont cinq fois plus élevés que pendant les heures ECO.

En 2025, votre tarif simple ou bihoraire actuel reste en vigueur. Vous n’avez donc rien à faire : les nouvelles plages horaires seront appliquées automatiquement. Seules les personnes souhaitant passer au « Tarif Impact » doivent contacter leur fournisseur.

Que se passe-t-il avec le compteur exclusif nuit ?

Les personnes disposant d’un compteur exclusif nuit, par exemple pour le chauffage par accumulation, peuvent le conserver. Le tarif pour la consommation exclusif nuit augmente toutefois en 2026 et correspond désormais au tarif heures creuses d’un compteur bihoraire.

À qui s’adresse la tarification incitative ?

Profils de consommateurs qui peuvent en tirer un avantage

Le « Tarif Impact » s’adresse principalement à tous ceux qui ont une consommation déplaçable ou programmable. Cela inclut les appareils ménagers comme le lave-linge, le lave-vaisselle ou le sèche-linge dont vous pouvez retarder le démarrage à l’heure souhaitée.

Les foyers avec une consommation électrique programmable importante, comme celle d’une voiture électrique, d’une pompe à chaleur ou d’un chauffe-eau électrique, pourront bénéficier davantage s’ils planifient l’usage de ces appareils pendant les moments les moins chers.

Pas toujours avantageux pour les consommateurs

Le nouveau « Tarif Impact » peut en réalité faire augmenter votre facture d’électricité si vous ne faites pas attention aux moments de consommation. Ceux qui consomment beaucoup d’électricité pendant les heures les plus chères, le matin ou le soir, risquent de payer davantage.

Il ne s’agit pas de la consommation quotidienne normale, comme la cuisine ou l’éclairage, mais surtout des consommations importantes, par exemple le chargement d’une voiture électrique ou l’utilisation d’un chauffe-eau électrique. Planifier intelligemment son usage est donc essentiel pour réaliser de véritables économies.

Quelles seront les implications financières ?

Quels seront les tarifs de distribution en 2026 ?

Globalement, les tarifs de distribution en Wallonie augmenteront de 8 % en 2026 pour un ménage moyen par rapport à 2025. Voici les tarifs de distribution approuvés par le régulateur CWaPE pour 2026 (hors 6 % TVA) :

Les heures ECO du nouveau « Tarif Impact » sont les plus avantageuses : elles sont trois fois moins chères que les heures MEDIUM et cinq fois moins chères que les heures PIC.

Pour un compteur simple, le tarif classique (donc sans l'option "impact") est 3,4 fois plus élevé que le tarif ECO. Pour un compteur bihoraire, les heures de pointe sont 3,85 fois plus chères, tandis que les heures creuses sont 1,8 fois plus chères que le tarif ECO.

À ces tarifs s’ajoutent bien sûr d’autres coûts, comme les taxes, les coûts énergétiques auprès du fournisseur, les redevances (ex. accises) et la TVA de 6 %.

Exemple concret : un ménage dans le réseau ORES avec un chauffe-eau électrique consommant 1 800 kWh par an paiera pour cette consommation, tout compris (énergie, tarifs de réseau, taxes et TVA) :

• 603 € par an avec un compteur simple
• 520 € par an avec un compteur bihoraire pendant les heures creuses (626 € pendant les heures de pointe)
• 479 € par an avec le « Tarif Impact » pendant les heures ECO (686 € pendant les heures PIC)

Que signifie le nouveau « tarif impact » pour votre facture d'électricité ?

Le régulateur a simulé l’impact des nouveaux tarifs de distribution pour différents profils de consommation.

Un ménage wallon moyen avec une consommation normale (3 408 kWh) paierait, sur la base des tarifs moyens :

• 384 € au total de tarifs de distribution avec un compteur simple
• 327 € de tarifs de distribution avec un compteur bihoraire sans modification des habitudes
• 317 € si le ménage déplace une partie de sa consommation (appareils ménagers comme le lave-linge) vers les nouvelles plages du tarif bihoraire
• 309 € avec le « Tarif Impact » sans modifier ses habitudes de consommation
• 280 € si le ménage ajuste de manière flexible sa consommation dans le « Tarif Impact »

Pour un ménage possédant une voiture électrique (7 380 kWh de consommation), les économies sont encore plus importantes :

• 813 € de tarifs de distribution avec un compteur simple
• 687 € avec un compteur bihoraire sans changement de comportement
• 598 € avec un compteur bihoraire en adaptant le comportement (ex. charger la voiture pendant les heures creuses)
• 666 € avec le « Tarif Impact » sans changement de comportement
• 493 € avec le « Tarif Impact » et ajustement flexible du comportement

Conclusion : en gérant de manière flexible la consommation déplaçable, il est possible d’économiser avec le nouveau tarif. Plus la consommation flexible peut être déplacée dans le temps, plus le gain financier est important.

Quelles seront les implications pratiques ?

Choisir le tarif monohoraire ou bihoraire ?

Avec les modifications du tarif bihoraire, à partir de 2026, 62,5 % des heures de la semaine seront des heures creuses (contre 55 % en 2025). Dorénavant, les heures creuses s’appliquent 15 heures par jour et les heures de pointe seulement 9 heures.

Cette extension rend le tarif bihoraire l’option la plus avantageuse pour de nombreux consommateurs par rapport au tarif simple. Ores indique que ceux qui consomment au moins un quart de leur consommation annuelle pendant les heures creuses bénéficient souvent davantage du tarif bihoraire.

Quel est l'impact pour les prosumers ?

Pour les prosumers bénéficiant encore du mécanisme actuel de compensation, peu de changements sont prévus pour l’instant : le compteur qui tourne à l’envers reste valable jusqu’à fin 2030, avec application par « plage horaire tarifaire ». Ainsi, même avec la « tarification incitative », le mécanisme de compensation est conservé.

Les propriétaires de panneaux photovoltaïques couvrant la majeure partie de leur consommation annuelle possèdent généralement un compteur monohoraire. Avec un compteur bihoraire, un surplus d’injection peut se produire pendant les heures de pointe, qui ne peut pas compenser la consommation pendant les heures creuses.

Avec l’adaptation de 2026, la distinction entre jours de semaine et week-end disparaît et une nouvelle plage horaire est ajoutée. Les heures ensoleillées tombent désormais aussi pendant les heures creuses, ce qui permet de compenser partiellement la consommation nocturne avec la production diurne. Cependant, pendant les heures de pointe (7h–11h et 17h–22h), la production solaire reste limitée, sauf en été. Ceux qui doivent consommer de l'électricité du réseau pendant ces heures de pointe paieront davantage.

Impact pratique :

• Propriétaires de panneaux solaires avec compteur qui tourne à l’envers et autoconsommation complète : le tarif simple reste la meilleure option, la consommation annuelle restant globalement nulle.

• Propriétaires de panneaux solaires avec compteur qui tourne à l’envers et consommation nette : le tarif bihoraire peut être intéressant si la consommation supplémentaire se fait surtout pendant les heures creuses. Les nouvelles plages horaires permettent également de compenser la consommation nocturne avec la production diurne, utile pour charger une voiture électrique la nuit, par exemple.

• Propriétaires de panneaux solaires sans compteur qui tourne à l’envers : l’autoconsommation reste la clé pour maximiser les économies. Un compteur bihoraire ou le nouveau « Tarif Impact » peut être avantageux, car il permet de réduire la facture pour le prélèvement du réseau pendant la nuit et l’après-midi.

Attention : si vous avez encore un compteur qui tourne à l’envers, demandez un changement de tarif vers un compteur simple ou double à un moment proche autour de votre relevé de compteur annuel pour éviter de perdre une partie de l’énergie produite à cause d'une facturation scindée. 

Comment adapter sa consommation à la tarification incitative ?

Les bons réflexes pour profiter des heures creuses

Que vous choisissiez le tarif bihoraire ou le nouveau « Tarif Impact », vous pouvez réaliser d’importantes économies en décalant votre consommation déplaçable vers les heures les moins chères : de 1h à 7h et de 11h à 17h.

Conseils pratiques :

• Utilisez des appareils avec fonction de départ différé : programmez par exemple votre lave-linge ou votre lave-vaisselle pour qu’ils fonctionnent pendant les heures les moins chères.
• Investissez dans un système de gestion énergétique : des prises intelligentes peuvent faire fonctionner automatiquement un chauffe-eau électrique la nuit ou l’après-midi.
• Planifiez soigneusement votre consommation déplaçable : chargez une voiture électrique pendant les heures creuses.

En répartissant intelligemment votre consommation, vous tirez le maximum des nouveaux tarifs et réduisez considérablement votre facture d’électricité.

Devrez-vous changer de compteur ?

Pour pouvoir choisir le nouveau « Tarif Impact », vous devez disposer d’un compteur digital dont la fonction de communication n’est pas désactivée. D’ici fin 2029, tous les compteurs actuels en Wallonie devront être remplacés par un modèle digital.

Si vous souhaitez un compteur digital plus tôt, vous pouvez en demander un gratuitement auprès de votre gestionnaire de réseau (Ores ou Resa, par exemple).

Peut-on changer de configuration par la suite ?

Oui, si vous avez un compteur digital et choisissez la « tarification incitative », vous pouvez ensuite revenir à un tarif simple ou bihoraire classique.

Conclusion : de nouveaux tarifs qui récompensent une consommation d’électricité plus intelligente

À partir de 2026, les tarifs de distribution d’électricité en Wallonie vont changer de manière significative. Le tarif bihoraire adopte un nouveau calendrier, avec des heures creuses de 11h à 17h et plus aucune distinction entre jours de semaine et week-ends.

En outre, une troisième option sera disponible pour les personnes disposant d’un compteur digital : le « Tarif Impact », avec trois tarifs répartis sur cinq plages horaires.

Les consommateurs capables de planifier leur consommation de manière flexible peuvent réduire leur facture d’électricité. Cette adaptation intelligente de la consommation contribue non seulement à équilibrer le réseau électrique, mais est également avantageuse pour le portefeuille des consommateurs.