Diabète de type 2 : causes, symptômes et traitements


Selon un rapport de 2021 de la Fédération internationale du diabète , environ 1 adulte sur 10 dans le monde souffre de diabète. La plupart des diabétiques (plus de 90 %) souffrent de diabète de type 2. Celui-ci est malheureusement de plus en plus fréquent, y compris chez les enfants : une tendance qui s'explique principalement par le fait qu’un nombre croissant de personnes sont en surpoids ou obèses.
Définition du diabète de type 2
Le diabète est une maladie chronique qui se caractérise par un taux de sucre (glucose) trop élevé dans le sang, ce qu’on appelle l’hyperglycémie. Dans le cas du diabète de type 2, cet excès est dû :
- à une résistance de l’organisme aux effets de l’insuline (mauvaise utilisation de l'insuline par les cellules) ;
- et à une diminution progressive de la production d’insuline.
Le rôle de l’insuline dans le diabète de type 2
Si l’on souhaite comprendre le diabète de type 2, il faut se pencher sur le fonctionnement du pancréas. Pour expliquer les choses de manière (très) simplifiée, l’un des rôles de cet organe est de réguler la quantité de sucre dans le sang en sécrétant des hormones. Parmi celles-ci, on trouve l’insuline (qui diminue la glycémie) et le glucagon (qui augmente la glycémie).
Produite par les cellules bêta du pancréas, l’insuline stimule – entre autres – le foie et les muscles pour qu’ils absorbent le glucose présent dans le sang et s’alimentent ainsi en énergie. Si les cellules ne réagissent plus correctement à l'insuline, le sucre s’accumule dans le sang.
Conséquence ? Le pancréas produit encore plus d’insuline afin de faire baisser le taux ce sucre. Les médecins supposent qu’avec le temps, les cellules bêta s’épuisent, entrainant une diminution de la production de cette hormone essentielle.
Quelle est la différence avec le diabète de l'âge mûr ?
Le diabète de type 2 était souvent appelé « diabète d’âge mûr » ou « diabète de vieillesse ». Ce terme est trompeur, car les jeunes peuvent également être atteints de cette maladie.
Quelle est la différence entre le diabète de type 1 et de type 2 ?
Les personnes atteintes de diabète de type 1 sont également confrontées à une glycémie excessive mais, contrairement au diabète de type 2, celle-ci n’a rien à voir avec l’obésité et le mode de vie : elle est causée par une maladie auto-immune.
En effet, dans le cas du diabète de type 1, les cellules bêta qui produisent l'insuline ont (presque) toutes été détruites par le système immunitaire du malade. Par conséquent, les diabétiques de type 1 cessent purement et simplement de produire de l'insuline et sont obligées de s’en injecter pour survivre : ils sont insulino-dépendants. Les diabétiques de type 2 peuvent, eux, gérer la maladie en adaptant leur mode de vie ou en prenant d’autres médicaments avant d’éventuellement passer aux injections d'insuline (voir plus loin).
Le traitement consiste, dans un premier temps, à modifier le régime alimentaire et le mode de vie afin de prévenir les complications. Dans certains cas, cela permet même d'obtenir une « rémission », c'est-à-dire que votre taux de glycémie est revenu à la normale pendant au moins trois mois, sans avoir recours à des médicaments. Cela ne signifie malheureusement pas que vous êtes guéri : le risque de rechute reste élevé.
Si l'adaptation du mode de vie ne suffit pas à réguler la glycémie, des médicaments sont prescrits (voir plus loin). Dans certains cas, il peut être nécessaire de passer à un traitement par injection d’insuline.
Un mode de vie sain comme traitement du diabète de type 2
Les patients en surpoids ont tout intérêt à perdre quelques kilogrammes. Le fait de réduire son poids initial d’environ 5 à 10 % peut déjà faire une différence significative en termes de glycémie et de prévention des complications.
Vous avez un poids normal ? Il est quand même très important d’adopter une alimentation saine et équilibrée. Choisissez les bons produits et essayez de manger à heures fixes pour maintenir votre glycémie aussi stable que possible. Pour en savoir plus, consultez notre dossier sur l'alimentation et le diabète . D'ailleurs, saviez-vous que dans certains cas, les diabétiques ont droit à des consultations gratuites chez un diététicien ?
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L'exercice physique joue également un rôle essentiel dans le traitement du diabète de type 2 car :
- il améliore la sensibilité des muscles à l'insuline ;
- il permet de prévenir les complications du diabète, telles que les maladies cardiovasculaires.
L'idéal est de faire à la fois du cardio (marche, vélo...) et de la musculation.
Attention : les diabétiques qui prennent des médicaments connus pour abaisser de manière significative le taux de sucre dans le sang doivent garder à l'esprit un certain nombre de points importants avant de commencer à faire plus d'exercice.
Les experts s'accordent à dire qu'il est également bénéfique d'éviter les positions assises prolongées. Par exemple, interrompez la position assise toutes les 30 minutes par de courtes périodes d'exercice.
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Enfin, si vous êtes adepte de la cigarette, vous feriez bien d'arrêter de fumer. Cela peut entraîner une prise de poids mais tous les experts s'accordent à dire que cet inconvénient ne l'emporte pas sur tous les avantages de l'arrêt du tabac.
Médicaments pour le diabète de type 2
Il existe plusieurs médicaments pour traiter le diabète de type 2. Celui que le médecin prescrira dépendra des directives qu'il suivra et des caractéristiques, objectifs et circonstances propres au patient.
Les comprimés contenant de la metformine restent le premier choix pour de nombreux diabétiques. Il s'agit d'un médicament qui augmente la sensibilité des cellules à l'insuline qui, contrairement à d'autres substances, ne fait pas grossir et comporte un faible risque d'hypoglycémie. Vous pouvez toutefois ressentir des effets secondaires tels que des problèmes gastro-intestinaux et une carence en vitamine B12.
Les diabétiques souffrant de maladies cardiovasculaires ou rénales se voient aujourd'hui souvent prescrire ce que l'on appelle des gliflozines. Il s'agit de comprimés qui augmentent l'excrétion de glucose.
Important : si vous prenez des gliflozines vous ne devez pas suivre un régime cétogène (extrêmement pauvre en hydrates de carbone). En effet, vous courez alors un risque plus élevé d' « acidocétose diabétique » : une sorte d'acidification du sang qui met votre vie en danger.
Les injections d’insuline
Dans la mise en place du traitement contre de diabète de type 2, les médecins suivent généralement une approche par étapes. Si un médicament ne suffit pas, un autre est ajouté, et si nécessaire, un troisième.
Les comprimés ne sont pas assez efficaces pour contrôler la glycémie ? Le médecin peut alors proposer de commencer des injections d'insuline ou de semaglutide (Ozempic).
Le bypass gastrique comme traitement du diabète de type 2 ?
Pour les diabétiques de type 2 souffrant d'obésité, la chirurgie bariatrique ou la réduction de l'estomac mérite également d'être envisagée. Une telle opération semble avoir des effets bénéfiques sur la glycémie de nombreux patients. Parmi ceux-ci, une proportion significative se débarrasse même de son diabète (rémission) après une telle opération. Temporairement, en tout cas, car ici aussi, le risque de rechute reste élevé.
Bien entendu, il convient de mettre en balance ce bénéfice avec les risques que comporte cette intervention médicale. Quelque 2 à 6 % des patients souffrent en effet d'une complication grave, telle qu'une infection ou une hémorragie, et environ 0,1 % à 0,5 % des patients meurent des suites de l'opération. Vous devez également tenir compte des effets secondaires possibles, tels que les problèmes gastro-intestinaux et les carences en vitamines et en minéraux.
Il s’agit donc d’une décision à prendre en connaissance de cause, après en avoir discuté avec votre médecin.
Pourquoi une personne est-elle atteinte de diabète et pas une autre ? La réponse à cette question n'est pas encore tout à fait claire. Cela dépend probablement de facteurs génétiques et environnementaux.
Lien avec le surpoids et l'obésité
Il est désormais bien connu que le surpoids et l'obésité augmentent considérablement le risque de diabète de type 2, surtout si la surcharge pondérale se situe au niveau du ventre.
Les recherches montrent que les personnes souffrant d'obésité (Indice de Masse Corporelle de 30 ou plus ) sont au moins 7 fois plus exposées au risque de diabète que les personnes en bonne santé. Si vous êtes en surpoids (IMC compris entre 25 et 30), on estime que votre risque est 3 fois plus élevé.
On ne sait pas encore clairement comment l’obésité peut déclencher le diabète. Il se pourrait que certaines cellules graisseuses libèrent des substances chimiques pro-inflammatoires qui rendent l'organisme moins sensible à l'insuline.
Mais attention, on peut être atteint de diabète de type 2 même si l’on est maigre. En effet, tous les diabétiques ne sont pas en surpoids : jusqu’à 20% des patients ont un poids normal.
Lien avec le mode de vie : le manque d’activité physique
Le manque d'activité physique augmente également la probabilité de développer un diabète de type 2, quel que soit le poids. La position assise prolongée (comportement sédentaire) est aussi un facteur de risque.
Prédisposition génétique
Le développement du diabète de type 2 n'est pas uniquement lié au mode de vie. Certaines personnes sont génétiquement prédisposées et donc plus enclines à développer un diabète de type 2.Contrairement aux patients souffrant de diabète de type 1, les personnes touchées par le diabète de type 2 ne présentent souvent que peu ou pas de symptômes au début. On peut donc en être atteint pendant des années sans le savoir.
Symptômes courants
Les infections urinaires fréquentes et les infections du pénis ou du vagin peuvent constituer une première sonnette d'alarme. Au bout d'un certain temps, vous pouvez ressentir des symptômes tels que des mictions fréquentes, une soif anormale et une fatigue permanente.
Par ailleurs, une glycémie trop élevée sur le long terme endommage les nerfs et les vaisseaux sanguins. Vous pouvez alors souffrir de symptômes tels que :
- une mauvaise cicatrisation des plaies,
- des problèmes d'érection,
- des troubles de la vision
- des fourmillements dans les bras et les jambes,
- perte de sensibilité dans les pieds,
- etc.
Méthodes de diagnostic : les analyses de sang
En cas de suspicion de diabète, votre médecin vous prescrira une analyse de sang pour mesurer votre glycémie (taux de sucre dans le sang).
Il existe plusieurs options pour le faire, par exemple :
- Une prise de sang à jeun
Vous n'avez rien mangé depuis au moins 8 heures et votre glycémie est supérieure ou égale à 126 mg/dl ? C'est le signe d'un diabète. Une deuxième mesure de contrôle à jeun doit le confirmer.
- Une prise de sang pas à jeun
Vous avez une glycémie d'au moins 200 mg/dl et des symptômes qui évoquent une hyperglycémie (soif anormale, envie d'uriner souvent, etc.) ? Dans ce cas, le diagnostic est immédiat.
- Un test de tolérance au glucose par voie orale
Lors de ce test, votre glycémie est d'abord mesurée à jeun. On vous fait ensuite boire un liquide contenant 75 g de glucose. Deux heures plus tard, votre glycémie est à nouveau mesurée. Une valeur supérieure à 200 mg/dl indique un diabète.
Comment les médecins distinguent-ils le diabète de type 1 du diabète de type 2 ?
D'abord sur base des symptômes du patient : les personnes atteintes de diabète de type 1 présentent généralement dès le début des symptômes marqués indiquant un taux de glycémie élevé (soif importante, besoin d'uriner beaucoup, perte de poids...).
En cas de doute, d'autres analyses de sang (par exemple un test de détection des anticorps) peuvent être entreprises afin de confirmer le diagnostic.
On parle parfois de « prédiabète » lorsque la glycémie d'une personne après une prise de sang à jeun est supérieure à la normale (100 mg/dl selon l'American Diabetes Association et 110 mg/dl selon l'OMS), mais inférieure à 126 mg/dl (la valeur seuil pour parler de diabète).
Les personnes atteintes de prédiabète ne sont pas (encore) considérées comme diabétiques, mais présentent un risque accru de développer la maladie. Selon une étude récente , avec une glycémie supérieure à 110 mg/dl, jusqu'à 25 % des personnes atteintes de prédiabète développeront un diabète dans les dix ans.
La bonne nouvelle, c’est que la recherche montre que les personnes atteintes de prédiabète peuvent prévenir la maladie en modifiant leur mode de vie de manière à manger sainement, à faire suffisamment d'exercice et, si nécessaire, à perdre quelques kilos.
On entend parfois dire que des suppléments de vitamine D peuvent aider à prévenir le diabète. Est-ce vrai ? Certaines études suggèrent un effet bénéfique (très) limité. Mais sachez que la dose de vitamine D dans ces études était extrêmement élevée. Jusqu'à présent, il n'a pas été démontré qu'une dose aussi élevée était sans danger.
Des médicaments sont parfois prescrits pour prévenir le diabète. Cette pratique est controversée et, selon les critiques , elle conduit le plus souvent à un surtraitement. Ces médicaments comportent des effets secondaires et les preuves de leur utilité pour prévenir le diabète sont encore très minces...