Applications nutritionnelles et de santé: notre avis


Yuka, Sleep Cycle, My Colruyt, My Fitness Pal, Open Food Facts... Toutes ces applications mobiles que l'on peut télécharger sur son smartphone se targuent de nous aider à améliorer notre alimentation et notre santé au quotidien. Mais ne nous veulent-elles réellement que du bien ? Pas toujours. Notre analyse.
Elles s'appellent Yuka, Lifesum, Samsung ou Apple Health, My Fitness Pal (« MFP » pour les intimes) ou encore My Colruyt, Yazio… Vous en avez sûrement déjà entendu parler. Peut-être les utilisez-vous d'ailleurs déjà vous-mêmes parce que vous voulez faire un régime ou que vous recherchez une alimentation saine et équilibrée.
Conviviales, ludiques pour certaines, ces applications mobiles, faciles à télécharger et à utiliser, veulent aider les consommateurs à acquérir un style de vie plus sain. Toutes font florès sur le net et cartonnent sur nos écrans portables.
Certaines, plutôt orientées transparence, voire éducation du grand public, prétendent aider à faire le tri parmi les milliers de produits disponibles sur le marché. Elles nous assistent pour décrypter les étiquettes et les compositions - et ainsi nous permettre de mieux déjouer nous-mêmes certaines allégations - dans la jungle des offres en alimentation, bien-être et santé, qui parsèment notre parcours quotidien de consommateur.
D'autres se prennent davantage pour des coachs virtuels nomades, jouant les apprentis diététiciens voire, carrément, les pseudo-praticiens de santé : jour après jour, elles nous guident pour manger plus équilibré et plus sain, faire des achats plus éco-responsables, perdre du poids, remplacer le gras par du muscle, analyser nos grains de beauté suspects. Leur technologie leur permet de mesurer certains paramètres de santé basiques comme l'activité physique/la sédentarité, le sommeil, la fréquence cardiaque, voire les addictions (caféine, par exemple). Une appli comme Medisafe va jusqu’à bipper pour rappeler à son utilisateur de prendre son médicament une fois l’heure venue (et jouer les mouchards auprès d'un proche en cas de non-prise). Il y en a vraiment pour tous les goûts.
Notre analyse des apps nutrition et santé
Nos experts en nutrition et en santé ont évalué certaines de ces applications de nutrition et de santé les plus populaires. Ils ont cherché à savoir si elles étaient réellement utiles et scientifiquement exactes.
Principe
Une application (gratuite) de rappel de prise de médicaments (heure, dosage, fréquence). Possibilité d’ajouter un «MedFriend» (famille, soignants) pour surveiller et encourager l’observance.
Parmi les autres fonctions, un rappel pour remplir votre stock de médicaments (pour vous assurer que vous pouvez continuer votre traitement sans interruption) et une option pour entrer manuellement différentes mesures liées à la santé comme la pression artérielle, les calories, la température, la glycémie, etc. En outre, des rapports sur l'évolution de la prise de médicaments sont mis à disposition et peuvent être partagés avec des professionnels de santé.
Disponible en néerlandais et en français.
Pour
Peut être utile aux patients qui prennent plusieurs médicaments pour des maladies chroniques (hypertension artérielle ou diabète, par exemple), et/ou qui ont des problèmes de compliance thérapeutique. L’appli peut se synchroniser avec celles des membres de la famille (les «MedFriends») et les alerter si la personne manque son médicament. Particulièrement utile pour les aidants qui gèrent plusieurs membres de la famille, chacun ayant son propre profil.
Contre
L’appli réussit-elle vraiment à augmenter l’observance du traitement ?
Notre avis
Certaines données de la littérature montrent que les rappels de médication peuvent augmenter le taux d’observance mais pour l’instant, il n’y a pas de preuve évidente que l’appli améliore la compliance dans la pratique. Une étude sur des patients hypertendus a montré une légère amélioration de l’observance, mais aucun changement dans la tension artérielle par rapport aux témoins.
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Nous avons examiné et évalué ces applications de nutrition et de santé :
Principe
L'application Migraine Buddy permet d'enregistrer et d'identifier tous les aspects d'une crise migraineuse, comme les facteurs déclenchant, les symptômes, les médicaments, la fréquence, la durée, l'intensité de la douleur, l'apparition de la douleur, l'emplacement, les soulagements et les facteurs liés au mode de vie. Des éléments déclencheurs sont prédéfinis, comme l'anxiété, le stress, l'effort physique, certains aliments ou encore le manque de sommeil. L'appli fournit des rapports qu'il est possible de partager avec son médecin. Il est également possible de suivre l'impact des variations de pression météorologique sur les crises de migraine. Vous pouvez partager votre état migraineux, vos conseils et vos sentiments avec vos «amis» dans l'application.
Autre caractéristique, un système intelligent de détection du sommeil qui peut suivre automatiquement les habitudes de sommeil et permet aux utilisateurs de voir la corrélation entre sommeil et migraine. Le manque ou l'excès de sommeil peuvent être des éléments déclencheurs de crises migraineuses.
Pour
Peut éventuellement mener à une meilleure compréhension de la migraine (ce qui déclenche, structure des symptômes, fréquence, méthodes de soulagement possibles, etc.) et aide à comprendre l'efficacité des médicaments et autres méthodes de traitement. L'appli pourrait ainsi améliorer l'autogestion de la migraine et autres céphalées.
Peut aider à trouver les facteurs déclenchant probables (météo, pression, nourriture, bruit, etc.) associés aux migraines afin d'essayer de les prévenir.
Les utilisateurs de l'application peuvent également partager les symptômes de migraine, la fréquence, l'intensité de la douleur et les traitements avec un médecin.
Contre
Malgré la disponibilité de nombreuses applications mobiles pour les migraines et céphalées, les données probantes à l'appui de leur efficacité sont faibles. La littérature actuelle indique que les applications mobiles ont le potentiel d'améliorer les soins aux personnes qui souffrent de maux de tête, mais cela reste encore à prouver par des études rigoureuses.
Notre avis
Les patients souffrant de migraines peuvent trouver utile d'enregistrer leurs crises et d'en avoir une vue d'ensemble. Cependant, il n'y a pas de preuve claire que l'application puisse atteindre son objectif, à savoir l'amélioration de l'autogestion de la migraine.
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Nous avons examiné et évalué ces applications de nutrition et de santé :
Principe
Créée par des personnes diabétiques, l'application «mySugr» est un journal de bord numérique du diabète sur smartphone. EIle permet aux patients d'enregistrer leurs mesures de glycémie, leurs changements de mode de vie et d'autres données de santé en lien avec le diabète (consommation d'insuline, repas, informations nutritionnelles, prise de médicaments, activités, etc.) tout au long de la journée. L'appli crée une approche personnalisée pour gérer et évaluer les progrès dans le traitement du diabète.
Les données issues de l'autosurveillance de la glycémie et des appareils de surveillance continue de la glycémie peuvent être téléchargées automatiquement dans l'application, soit directement via Bluetooth ou, par exemple, via Apple Health. Elles peuvent également être synchronisées entre appareils via le «cloud». Dans l'Union européenne, l'application dispose également d'un calculateur de bolus (marqué CE) pour aider les utilisateurs dans leurs calculs de dose d'insuline, ainsi que de conseils pour se resucrer en cas d'hypoglycémie prévue.
Pour
L'appli peut éventuellement aider à assumer le fardeau quotidien de la surveillance, du contrôle et de la prise en charge du diabète, en assurant le suivi des différents paramètres qui y sont liés. Peut éventuellement conduire à une plus grande prise de conscience et à une meilleure compréhension du diabète.
Contre
Bien que certaines études (dont certaines parrainées par l'entreprise) suggèrent que l'application a une utilité clinique, il est difficile de conclure qu'elle fonctionne vraiment et atteint son objectif d'améliorer la gestion du diabète. La plupart des résultats rapportés dans les études sont limités par leur conception d'observation rétrospective, à partir de laquelle aucune relation de cause à effet claire ne peut être établie.
Notre avis
Pour les patients diabétiques qui veulent obtenir de l'aide pour gérer leur maladie, il n'y a pas de mal à essayer l'application. Mais il ne faut pas s'attendre à ce que cela serve de guide ultime dans la gestion du diabète. Il faut quand même gérer sa maladie soi-même.

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Nous avons examiné et évalué ces applications de nutrition et de santé :
Principe
Appli gratuite, installée par défaut sur les smartphones Samsung, pour suivre divers aspects de la vie quotidienne liés au mode de vie, au bien-être et à la santé tels l’activité physique, l’alimentation et le sommeil. Via des capteurs intégrés ou des dispositifs tiers, mesure aussi la fréquence cardiaque, la consommation de caféine, la pression artérielle, la glycémie, etc. L’appli peut être connectée avec des dizaines d’autres, et les infos synchronisées. Disponible en néerlandais et en français.
Pour
Peut être utile pour avoir une idée de son style de vie et pour pouvoir analyser des paramètres liés à sa santé.
Contre
Il est peu sûr que toutes ces mesures soient correctes à 100 %. Et la question demeure, comme pour toute appli de ce genre : que faire avec cette montagne d’informations ? Vont-elles vraiment améliorer nos habitudes ou plutôt nous inquiéter et stresser ?
Notre avis
Nous ne décourageons pas l’utilisation, ni les personnes curieuses de rester (se remettre) en forme, mais nous avons des doutes sur l’utilité et le but ultime de ce genre d’appli "style de vie". Devons-nous connaître toutes ces données et les utiliserons-nous réellement ?

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Nous avons examiné et évalué ces applications de nutrition et de santé :
Principe
Notre peau peut changer avec le temps et ce, pour diverses raisons: vieillissement, prédisposition génétique, exposition au soleil, allergies... Certains changements cutanés peuvent également être le signe d'une maladie. Le cancer de la peau peut se développer très lentement et passer inaperçu, ce qui rend difficile le suivi des changements cutanés. Or, plus ce cancer est détecté tôt, plus les chances de succès du traitement et la survie du patient sont grandes. Les signes de cancer cutané peuvent être des grains de beauté irréguliers, un changement de couleur (brun/noir), de taille, une asymétrie, etc.
L'application néerlandaise (dispositif médical portant le marquage CE) aide à évaluer les taches cutanées suspectes pour les types de cancer de la peau les plus courants, via une photo prise avec son smartphone. Dans les 30 secondes qui suivent l'envoi d'une photo, on reçoit une indication de risque (faible, élevé) signalant s'il y a similitude entre votre photo et les images de cancer de la peau dans la base de données de l'appli. Elle recommande ensuite de consulter (ou non) un professionnel de la santé pour un examen plus approfondi. En outre, SkinVision présente également quelques fonctionnalités supplémentaires : des conseils personnalisés en fonction de votre type de peau et de votre profil de risque, un archivage personnel de photos pour suivre la santé de votre peau dans le temps, et l'indice UV de votre lieu de résidence.
L’appli fait partie de la plateforme belge de santé «mHealthBelgium», initiative du gouvernement belge visant à valider et à essayer d'intégrer des applications de santé mobile dans notre système de santé.
Service payant, non disponible en français.
Pour
Sensibilise à la santé générale de la peau (conseils sur le type de peau et le profil de risque, importance des mesures préventives, auto-surveillance régulière et détection précoce des lésions éventuelles), donne une première indication rapide et à tout moment. Stocke les photos dans un dossier pour suivre l’évolution de la peau, et/ou pour les partager avec le médecin.
Contre
Il n'est pas toujours facile de faire une photo, le risque d’image inutilisable est réel. On ne peut pas toujours faire confiance aux résultats : l'analyse se fait uniquement sur base d’une photo, qui n’est pas forcément fiable. La qualité des images, qui a un impact significatif sur la précision du diagnostic, peut être influencée par plusieurs paramètres. En outre, l'application ne détecte pas tous les symptômes.
Risque de faux positifs (anxiété inutile) et de faux négatifs (rassuré erronément). Enfin, ce n’est qu’une première indication, il faut quand même consulter un médecin.
Notre avis
Peut être utile pour sensibiliser à la santé de la peau, mais la technique n’est certainement pas encore au point. SkinVision indique, en clause de non responsabilité, que son service n’est pas destiné à remplacer un professionnel et que son avis ne constitue pas un diagnostic. La sensibilisation au risque de cancer de la peau et la promotion de mesures préventives restent très importantes.

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Nous avons examiné et évalué ces applications de nutrition et de santé :
Principe
Lorsque nous dormons, nous passons par différents cycles et phases de sommeil qui alternent entre sommeil léger et profond. Nous connaissons aussi des moments de sommeil paradoxal, où l'activité cérébrale se modifie radicalement - une phase propice aux rêves. Un cycle de sommeil complet dure généralement entre 90-120 minutes et se répète en principe plusieurs fois (4-5) par nuit.
L'application Sleep Cycle suit nos mouvements quand nous sommes au lit afin d'identifier ces différentes phases de sommeil, partant du postulat que des mouvements nombreux indiquent un sommeil léger et peu de mouvements, un sommeil profond. Deux méthodes de détection des mouvements : soit sonore via le micro (smartphone posé sur la table de nuit ou au sol), soit via l’accéléromètre du téléphone (posé sur le matelas). Mieux vaut le brancher sur le chargeur car l'application utilise en moyenne 30 % de la batterie.
L’application se targue aussi de réveiller l’utilisateur en phase de sommeil léger pour que son réveil soit plus naturel et donc moins «douloureux». Attention, l'application n'est pas disponible en néerlandais (mais bien en anglais).
Pour
Prendre conscience de son rythme de sommeil, voire détecter un élément perturbateur (un trouble comme l'apnée du sommeil, par exemple), peut être utile pour changer son comportement et/ou chercher un traitement.
Contre
Il faut garder son smartphone près de son lit, tout le monde n'aime pas ça.
Les algorithmes de ce genre d'appli ne sont pas validés par la littérature scientifique ni les études cliniques. Souvent, les résultats des applis de sommeil ne sont pas corrélés avec ceux d'une analyse par polysomnographie, un examen qui mesure aussi d’autres critères (respiration, activité cérébrale, mouvements des yeux, etc.).
Connaître son rythme de sommeil peut être contre-productif si ça devient une obsession (et ça rend le sommeil encore plus difficile).
Notre avis
L'application peut avoir une certaine utilité dans le sens où elle augmente la conscience de l'utilisateur quant à son sommeil et ses éventuels problèmes, du moins pour ceux qui sont curieux de le savoir. La question n'en reste pas moins de savoir ce qu'on fait de ces informations ensuite... Les personnes qui ont de gros soucis de sommeil qui affectent leur qualité de vie ont davantage intérêt à faire faire une analyse de sommeil en milieu professionnel (dans une «clinique du sommeil», par exemple). Les résultats seront beaucoup plus précis, plus rigoureux, et l'examen permettra à un vrai professionnel de donner des conseils avisés.
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Nous avons examiné et évalué ces applications de nutrition et de santé :
Principe
Un planning alimentaire (maigrir, stabiliser son poids, se muscler) où l’on encode ce que l’on mange. Beaucoup de similarités avec My Fitness Pal, notamment pour la répartition protéines/lipides/glucides (20/30/50 %) de l’apport énergétique journalier.
Pour
Le design est soigné, avec des photos. Le français est correct. Les portions proposées sont usuelles, même pour le quidam pour qui il peut être compliqué d’évaluer, et le choix est vaste (c. à café, c. à soupe, 1 morceau, 1 tasse, 100 g). La recherche est facile et efficace, même pour des produits précis. Pas d’obligation de s’inscrire pour utiliser l’app.
Contre
Beaucoup d’options, même a priori basiques comme le détail des nutriments, sont réservées à la version payante ("Passer en pro").
Notre avis
- Le programme propose un apport calorique total un peu bas (1 664 kcal) : sans doute comme s’il s’agissait d’une stabilisation après régime, cette restriction calorique volontaire étant censée éviter à l’utilisateur de reprendre du poids. Attention, stabilisation de poids n’équivaut pas à alimentation équilibrée. Les recommandations si l’on veut se muscler (2 039 kcal) correspondent davantage à une alimentation équilibrée avec une activité physique.
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Nous avons examiné et évalué ces applications de nutrition et de santé :
Comment utiliser cette application santé ?
Yuka est une application française 100 % indépendante qui promet de nous aider à évaluer les répercussions des produits (alimentaires et cosmétiques) sur la santé, et à ainsi choisir les meilleurs/moins mauvais en nous proposant des alternatives. Yuka intègre un scan qui, via le code-barres du produit, permet de connaître sa composition.
L’algorithme de notation de Yuka se base sur la composition nutritionnelle (Nutri-Score) pour 60 % du score final, les additifs (30 % du score) et la filière bio/non-bio (10 % du score). Le résultat est une triple cotation: une note sur 100, un code couleur (vert, jaune, orange, rouge) et un adjectif (excellent, bon, médiocre, mauvais).
La base de données mêle différentes sources, la plupart scientifiquement fondées, d’autres moins. On y retrouve ainsi Open Food Facts (OFF), le Nutri-Score, l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments), l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer), les labels bios "AB" (France) et "Eurofeuille" (Europe), mais aussi des études "indépendantes" et divers livres.
Les avantages de Yuka
L’objectif est louable puisqu’il s’agit de déjouer les pièges - notamment ceux des produits ultra-transformés - pour changer ses habitudes et essayer de consommer plus sainement. L’application est gratuite et permet aux consommateurs de prendre conscience de ce qu’ils consomment.
Les inconvénients de Yuka
La promesse de départ est utopique et l'app ne fait pas toujours dans la nuance. Or, en nutrition, il n’y a pas de "bons" ni de "mauvais" aliments en soi. La question est plus complexe que cela, et la réponse nuancée.
Notre avis sur l'application santé
- Yuka flirte parfois avec des présomptions (le bio est forcément meilleur, les produits avec édulcorants sont favorisés, les arômes sont classés parmi les additifs), ce qui peut fausser les résultats de l’algorithme et les alternatives présentées comme "plus saines". Des olives bios, par exemple, sont mieux cotées même si elles sont beaucoup plus salées que des non-bios. A qualités nutritionnelles égales, du miel non-bio (30/100) est qualifié de "médiocre" par rapport à son équivalent bio (60/100) décrété "bon". Or le bio est une obligation de moyens, pas de résultats.
- Yuka privilégie clairement le principe de précaution en matière d’additifs. Quitte à être alarmiste. Or les notions de "risque" et de "danger" ne sont pas identiques. Le danger est une source potentielle de préjudice. Le risque, lui, prend en compte l’exposition : c’est la probabilité que ce danger survienne (ou non). Nous avons relevé pas mal d’incohérences.
- Les qualificatifs associés aux produits sont durs, les scores parfois stigmatisants. L’application discrimine certains produits. Or, tout est relatif : un produit déclaré "médiocre" par 100 g ne pose pas de problème si l’on n’en consomme que 5 g. Autre exemple : ce n’est pas parce que des céréales petit déjeuner sont bios qu’on peut en consommer tous les matins. Yuka permet certes de prendre de la distance avec le marketing, le greenwashing et les allégations santé, mais Yuka manque aussi de nuances.
- Si le scan est plutôt bon et rapide, l’encodage collaboratif par les utilisateurs, qui permet de compléter la banque de données, peut poser problème : tout oubli/erreur d’ingrédients, ou une mauvaise évaluation de pourcentages (de fruits/légumes/noix) fausse le calcul du nutri-score et discrédite l’appli dans son ensemble.
Yuka pour les cosmétiques
Un score est attribué sur base des ingrédients présents - reconnus en scannant le code-barres du produit, ou entrés manuellement. Le score délivre quatre notes possibles : risque élevé (rouge), risque modéré (orange), risque faible (jaune) ou aucun risque (vert). Les perturbateurs endocriniens, les allergènes, les substances irritantes et cancérigènes obtiennent une mauvaise note. Si un produit obtient un mauvais score, une alternative est recommandée.
Notre avis sur l'application cosmétique
Yuka est une application pratique en termes de facilité d'utilisation et donne des résultats très simples. Mais l’app n’est pas toujours nuancée : elle ne tient pas compte de la quantité d'ingrédients, de la fréquence d'utilisation, de l'âge ni du sexe de l'utilisateur, de la durée pendant laquelle le produit reste en contact avec la peau, de l'endroit exact où il est appliqué sur la peau, du fait que la peau est endommagée ou non, etc. En outre, le score n’est pas basé sur des tests d’efficacité en laboratoire ni sur des tests d’utilisation par des consommateurs.
L'application nous semble particulièrement utile pour les personnes qui doivent éviter le contact avec certains ingrédients pour des raisons médicales, par exemple parce qu'elles y sont allergiques. Le consommateur moyen qui n'a pas de souci de ce genre pourrait être inutilement inquiété par une telle application. En résumé, nous vous recommandons d'utiliser Yuka avec modération.
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Nous avons examiné et évalué ces applications de nutrition et de santé :
Principe
On encode ses repas, soit par le nom de l’aliment, soit par reconnaissance du code-barres.
Pour
Jolie intro vidéo qui fait la part belle à la cuisine, au sport, à l’amitié, l’amusement. Les objectifs proposés sont intéressants, notons que pour une fois, il s’agit d’être en meilleure santé et pas forcément de maigrir. Le calcul des besoins énergétiques minimaux - soit un peu plus de 1 700 kcal pour une femme - est correct, mais l’appli ne demande pas le niveau d’activité. Les aliments sont facilement retrouvés (même du sirop de Liège !), les portions proposées sont efficaces.
Contre
Il faut créer un compte pour pouvoir utiliser l’appli, encoder ses données privées pour personnaliser les conseils et accepter toutes les conditions. Très vite, la version Premium est proposée pour avoir droit à davantage de fonctionnalités.
Dans la version gratuite, le détail nutritionnel des aliments n’est pas complet (réservé à la version payante), tout comme les recettes et le «Life Score».
Notre avis
- L’appli propose un apport de 20 % en protéines, ce qui est beaucoup : cela correspond à 1,5 g de protéines/kg de poids, c’est ce que l’on conseille chez les sportifs d’endurance mais c’est beaucoup trop pour M. ou Mme Tout-le-monde.
- Il y a des erreurs de portions: une tasse de cacao avec 200 ml de lait équivaut à 149 kcal (et non 752 ou 366, dixit l’application) car une portion de cacao n’est pas de 100 g, mais bien de 13 g (1 cuiller à soupe). Une bouteille de Leffe Ruby ne correspond pas non plus à 1 kcal.
- Des problèmes d’incohérences, aussi, en partie liées aux différents petits smileys d’évaluation des aliments parmi lesquels il n’est pas simple de s’y retrouver. Le sucre, par exemple est affublé d’un smiley signifiant «niveau légèrement élevé de sodium, d’acides gras saturés ou de sucre mais néanmoins une bonne source de nutriments»… Ce qui est faux. Les frites sont au top («excellente source d’éléments nutritifs essentiels et de minéraux»). L’entrecôte est définie comme neutre, «pas la meilleure source en nutriments essentiels, mais ne vous fera pas de mal non plus»… Faux, là encore.
- Le programme propose aussi des régimes sur base de quelques questions très larges, régimes assez populistes tels qu’on les voit aussi sur les réseaux sociaux (low carb, cétogène, jeûne, vegan), certainement pour coller à la demande des utilisateurs.
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Nous avons examiné et évalué ces applications de nutrition et de santé :
Principe
En scannant le code-barres des produits, on peut voir leur Nutri-Score et leur classification NOVA (une cote de 1 à 4 évaluant le degré de transformation industrielle d’un aliment). Fonctionne pour l’alimentation et les cosmétiques.
Pour
Les nutriments (graisses saturées, matières grasses, sucres, sel) sont comptabilisés et notés avec une couleur, les additifs sont répertoriés (mais sans évaluation), de même que les allergènes et la présence (ou non) d’huile de palme. Liste des ingrédients (en texte et en photo), type de conditionnement et pays de vente également indiqués.
Contre
Le Nutri-Score n’apparaît parfois pas, d’autres fois, c’est le Nova qui n’est pas calculé, alors que toutes les données sont pourtant encodées. Ce n’est donc pas systématiquement complet.
Notre avis
- Open Food Facts (OFF) a lancé le bal des applications "food" par scannage du code-barres des produits dans un but de transparence vis-à-vis des consommateurs. L’objectif des deux fondateurs était de créer une base de données collaborative dont les produits sont encodés par les consommateurs eux-mêmes. La finalité est noble, puisque l’idée de départ était de faire un "wikipedia" des produits alimentaires pour l’information du consommateur, sans but lucratif.
- L’app est présente dans de nombreux pays (30.000 produits encodés pour la Belgique), disponible dans beaucoup de langues et sa base de données est mise à disposition de tous en open source. N’importe qui peut donc l’utiliser pour en faire n’importe quoi, sur base du principe du partage du savoir. Depuis le concept de départ, des vérificateurs contrôlent les données encodées.
- OFF est plus complet sur ordinateur (via internet), et permet de jouer avec les données (aliments les plus sucrés, tri par catégories, comparaison dans la même catégorie).
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Nous avons examiné et évalué ces applications de nutrition et de santé :
Principe
Application qui propose des recettes et les promos à disposition, qui permet de préparer sa liste de courses (avec les prix si on est enregistré auprès de son magasin de préférence) et de la transmettre à Collect and go pour commander. On peut se connecter avec sa carte "Xtra", mais ce n’est pas obligatoire.
Pour
Pas mal de recettes à disposition, classées selon les types de plats (poisson, viande, etc.), avec leur analyse nutritionnelle, et dont les ingrédients peuvent être exportés dans la liste de courses. De plus, deux personnes différentes peuvent gérer la même liste de courses.
Contre
Ne fonctionne pas pour Bioplanet.
Notre avis
- On peut faire sa liste de courses en ajoutant les aliments en les cherchant directement par catégorie de produits, en scannant leur code-barres, ou encore en partant de ses derniers tickets de caisse.
- Dans les paramètres, on peut personnaliser son profil en choisissant par exemple son intolérance (lactose, gluten) et son mode de vie (sans alcool, halal, végétarien, végan): un pouce vert apparaît pour les produits qui correspondent à nos critères choisis.

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Principe
L’autre app de Colruyt, qui permet de paramétrer son profil pour définir des préférences (sans lactose, conservateurs,végétarien, vegan, sans édulcorants, sans allergènes, sans sel ajouté etc.), puis de scanner les produits pour obtenir leur Nutri-Score et savoir s’ils conviennent.
Pour
Pour beaucoup de produits, l’app propose une alternative dans ses magasins (Colruyt, Okay, Bioplanet), même si le produit correspond aux préférences.
Contre
Il faut scanner le produit pour voir les ingrédients. On ne sait pas faire une recherche de produits manuellement. Même si l'app donne accès à toute une série de recettes, celles-ci ne sont pas adaptées aux paramètres sélectionnés (on nous propose par exemple de la viande alors qu'on a coché "végétarien").
Notre avis
- Plutôt limité au niveau des fonctionnalités. Faire une recherche de produits manuellement est toujours appréciable. Il aurait peut-être été bien d’intégrer ces quelques fonctionnalités à l’app My Colruyt.

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Nous avons examiné et évalué ces applications de nutrition et de santé :
Principe
Application américaine à succès, dont le but premier n’est pas de scanner les produits pour connaître leur contenu (bien que ce soit possible), mais de gérer son alimentation et son activité physique pour mieux manger. On encode ses repas pour évaluer le nombre de calories ingurgitées, le programme déduit les calories des activités physiques de la journée. L’appli propose un journal alimentaire jour par jour, avec une synthèse des calories et un récapitulatif des nutriments.
Pour
L'objectif est personnalisé. On peut perdre du poids, le maintenir ou en prendre. On peut enregistrer un repas par défaut, par exemple un petit déjeuner habituel, ce qui est pratique.
Pour dissuader les comportements délétères pour la santé - par exemple si l’on encode des apports caloriques trop restrictifs sur une journée -, l’application préconise de revoir son alimentation et ne donne pas de message d’encouragement.
Contre
Il faut absolument créer un compte pour pouvoir l’utiliser. La recherche n’est pas évidente, le choix des portions n’est pas très intuitif (beaucoup de mesures américaines).
L’application propose sa version payante à quasi chaque étape.
Notre avis
- Une récente étude (de la KULeuven) a vérifié la pertinence des données de la base de données en la comparant avec celle de Nubel, qui est la référence en la matière en Belgique. Verdict : très bien, mis à part pour certains micronutriments, mais cela a finalement peu d’influence pour un consommateur lambda qui veut évaluer son alimentation.
- Les recommandations énergétiques sont assez basses, celles en protéines sont vraiment très hautes alors que l’on mange suffisamment de protéines. A l’inverse, les recommandations en lipides, et surtout glucides, sont plutôt basses. Les unités des nutriments ne sont pas correctes, de même que les recommandations. Dès lors, le bilan n’est pas correct et ce, sans tenir compte du fait que la base de données (gratuite) ne contient pas tous les micronutriments.
- Lorsqu’on synchronise avec un tracker d’activités (style Fitbit), on peut manger davantage. Si My Fitness Pal sous-évalue nos besoins, Fitbit, lui, surévalue les pas parcourus… Combiné à l’énorme difficulté d’évaluer correctement les portions (combien de beurre ou de confiture sur une tartine ? Les spaghetti, pesés crus ou cuits ?), on risque d’obtenir une image de son alimentation qui est loin de la réalité. Si l’on a choisi de maigrir et qu’on ingère les calories «gagnées» grâce à son activité de la journée, on augmente sa ration quotidienne et… on risque de ne pas maigrir au bout du compte.
- Nous n’avons pas testé le premium, ni la communauté sur le site internet, mais avec tant d’imprécisions dans la version gratuite, surtout pour des utilisateurs qui ne s’y connaissent pas suffisamment, il faut vraiment prendre les résultats avec des pincettes. Il faudrait paramétrer manuellement les objectifs et connaître les portions exactes des produits, ce qui est fastidieux.
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Nous avons examiné et évalué ces applications de nutrition et de santé :
Principe
Source de toutes les données de santé numériques sur l'iPhone (activité physique quotidienne, poids, maladies chroniques, sommeil, séances de méditation, fréquence cardiaque, dossiers médicaux, etc.) L'app, pré-installée, combine et assure le suivi de toutes sortes de données de santé provenant d'autres sources en un seul endroit où l'on peut les consulter.
Autre élément de cette application, le "Medical ID": équivalent numérique des données médicales d'urgence que les premiers secours (et d'autres personnes) peuvent utiliser dans les situations où l'on n'est pas en mesure de les fournir. L'ID Medical est accessible à partir de l'écran d'appel d'urgence de l'iPhone, donc, en cas d'accident, il est toujours accessible. L'app fournit les données de base comme le nom, la date de naissance, les contacts à prévenir en cas d'urgence, l'état de santé, les allergies. etc.
Pour
Potentiellement utile aux personnes qui veulent avoir un aperçu de leur santé et qui aiment pouvoir analyser une gamme de paramètres en lien avec la santé.
Contre
La mesure de tous ces paramètres est-elle correcte à 100%? Il est permis de douter. Et à nouveau, la question demeure : que faisons-nous réellement de toutes ces informations ? Le fait de les connaître peut-il vraiment changer nos comportements de santé ?
Notre avis
Configurer le tableau de bord, utiliser les (nombreuses) applications tierces, consulter les statistiques de santé... ce n'est là que la moitié de la bataille. Le vrai défi consiste à faire quelque chose de tous ces chiffres qui s'affichent sur l'écran et qui peuvent paraître insurmontables.
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Nous avons examiné et évalué ces applications de nutrition et de santé :
Qu’elles disent se soucier de nutrition ou de santé, ces applications, il ne faut pas le perdre de vue, s’inscrivent dans un contexte sociétal où la prévention règne désormais en maître. Les smartphones et autres montres connectées peuvent donner des informations en temps réel et proposer des solutions, parfois quasi personnalisées, pour justement surfer sur cette tendance du « je-veux-rester-en-bonne-santé-et-je-vais-donc-tout-faire-pour ».
De tels progrès technologiques sont évidemment prometteurs. Ils sont d'ailleurs déjà en passe de révolutionner les soins de santé (grâce à la télémédecine, p.ex.). Mais quelle est réellement la précision scientifique et la pertinence clinique de ces dispositifs ? Leurs algorithmes sont-ils assez fiables pour traduire les données en prédictions de santé valables ? Nous manquons de preuves pour affirmer haut et fort que ce genre d’applications peut être utilisé pour encourager le public à adopter un style de vie plus sain. Idéalement, cette évolution devrait mener à une meilleure information et à une plus grande responsabilisation des patients. Mais il y a aussi un risque de commercialisation déguisée des grandes entreprises de technologie et de nos données privées.
Si chaque application a évidemment ses qualités et ses défauts, on retiendra, de manière générale :
- Aucune application ne vaut les conseils d’un professionnel, et certainement en cas de problèmes de santé. On manque de preuves convaincantes que ces applications aident effectivement à améliorer notre alimentation et notre santé au quotidien.
- On manque de preuves convaincantes que ces applications aident effectivement à améliorer notre alimentation et notre santé au quotidien.
- Pas mal d’applications liées à la nutrition partent du postulat que l’utilisateur veut faire régime/perdre du poids. Elles proposent donc un apport calorique (trop) faible, parfois associé à un apport protéiné (trop) important. Comment déterminer ses besoins énergétiques ? Pas facile... Il existe des équations prédictives qui donnent une estimation de la dépense énergétique au repos (les calories brûlées par l’organisme pour fonctionner), que l’on multiplie par un facteur d’activité (de «léger» à «élevé», en fonction de sa profession, de ses déplacements, de ses loisirs). On conseille généralement un apport entre 1 800 et 2 000 kcal/jour pour une femme, et entre 2 000 et 2 200 pour un homme. Pour maintenir son poids, les calories ingérées doivent être égales à celles qui sont dépensées. Si l’un des plateaux de la balance penche d’un côté, on maigrit ou on grossit. Et les macronutriments, comment les estimer ? On peut les répartir ainsi : 15 % en protéines (0,8 g/kg de poids corporel), 30-35 % en lipides et 50-55 % en glucides.
- Excepté Open Food Facts qui fonctionne sur le principe de l’«open data» (libre accès des informations aux usagers, NdlR), la plupart des applications proposent systématiquement - plus ou moins vite et intensément - du contenu «premium», càd une version payante, le plus souvent sous forme d’abonnement. Elles demandent aussi d’encoder des données personnelles (taille, poids, sexe, âge, pays) afin d’établir un profil et des recommandations (attention au respect de la vie privée).
- La plupart des applications en lien avec l'alimentation intègrent un scanner de code-barres des produits (alimentaires, et/ou cosmétiques pour certaines applis), un compteur de calories et un suivi de l’activité physique soit par encodage manuel, soit par synchronisation avec un traqueur d’activités (Fitbit, Garmin).
- Ces nouveaux outils technologiques qui incitent à scanner ce qu’on mange, à contrôler les calories ingérées et dépensées, à chercher les additifs et autres substances potentiellement toxiques, à compter son nombre de pas au quotidien, etc., pourraient induire un comportement compulsif, voire addictif chez certaines personnes à risque de développer des troubles alimentaires (anorexie, orthorexie). Encoder ses repas à longueur de journée peut tourner à l’obsession, et il convient en outre de tout peser si on veut que ce soit correct, ce qui peut devenir de la folie. Certaines applications proposent des régimes à la mode certes (jeûne, détox, hyperprotéiné), mais qui ne font pas partie des recommandations pour une alimentation équilibrée et durable.
- Le choix des portions n’est pas toujours aisé. Soit parce qu’elles sont proposées en mesures américaines qui ne nous sont pas familières («tsp» pour cuiller à thé, «tbsp» pour cuiller à soupe, «cup» pour un verre, etc.), soit parce qu’on ne se rend pas compte du poids réel des aliments. Une pomme ou une tomate, par exemple, sont souvent plus proches de 150 g que de la portion de 100 g proposée par défaut dans la base de données. Il faut dès lors encoder 1 portion et ½ si l’on veut être honnête avec soi-même. Car cela peut entraîner une sous-estimation de ce que l’on mange réellement, surtout pour des produits assez caloriques (chocolat, huiles, biscuits, etc.). Souvenez-vous de la pyramide alimentaire.
Et vous, qu’en pensez-vous ? C’est ce que nous avons demandé à 338 d’entre vous, qui avez testé chacun entre une et trois applications parmi onze analysées sous toutes leurs facettes.
Voici vos préférées, ainsi que les principales activités pour lesquelles vous y avez recours.
Quintet de tête
Les applis les plus connues sont aussi les plus utilisées: c’est le premier constat qui ressort de notre sondage : les cinq applications que vous connaissez le mieux sont exactement celles que vous utilisez le plus. Yuka, Samsung Health, My Colruyt, Apple Health et My Fitness Pal forment le quintet de tête, les deux premières étant employées par un quart des participants à notre test. Mais on peut aussi connaître une appli sans pour autant l’utiliser: une personne sur trois connaît l’appli du groupe Colruyt, mais seulement 18 % y ont recours.
Un attrait indéniable
À la question de savoir si l’on compte à l’avenir télécharger une appli de ce genre quand on n’en utilise pas encore, la réponse est "probablement" à 87 %, et "certainement" à 22 %, ce qui confirme l’attrait indéniable qu’exercent ces nouveaux "coachs". Pour quoi faire ? Plus de la moitié des personnes interrogées comptent leurs pas. Viennent ensuite le contrôle du poids et de l’indice de masse corporelle (IMC), et le calcul des calories. On peut logiquement en déduire que pas mal d’utilisateurs de ces applis surveillent leur poids. Une personne sur cinq avoue suivre un régime particulier, mais pas forcément pour maigrir : ce peut être pour se muscler, pour éviter des intolérances alimentaires ou encore pour zapper certains nutriments (régime cétogène p.ex., très à la mode sur les réseaux sociaux).
Quelque 33 % des utilisateurs de ces applications sont en quête d’informations nutritionnelles (ingrédients, allergènes), autant scannent les codes-barres des produits en magasin, comparent les produits et autant, encore, enregistrent leurs cycles de sommeil. Enfin, certaines applis servent clairement de muse en cuisine quand retentit la question : "Mamaaan, qu’est-ce qu’on mange ce soir ?".
Yuka loin devant les autres
Connaître et utiliser ces applis, ok. Mais les aimons-nous ? Yuka est la préférée (85 % de satisfaction), suivie de Medisafe (utilisée par une minorité, mais très appréciée et conseillée aux proches et amis) et de My Colruyt. De manière générale, toutes les applications sont considérées par notre panel comme faciles à télécharger et à utiliser en se créant un compte.
Yuka décroche la palme en termes d’infos utiles (83 %), ainsi que pour son côté pratique (86 %) et clair (61 %). Par contre, Lifesum et My Fitness Pal comportent trop de pubs gênantes. Devoir payer pour des options supplémentaires est fréquent avec les applications Lifesum, Yazio et Sleep Cycle.
Maarten De Backer, notre spécialiste en sécurité internet, a soumis ces applications (sous iOS et sous Android) à une analyse complète de la façon dont elles traitent nos données et du respect de la réglementation sur la vie privée (RGPD).
« En utilisant la technique dite man-in-the-middle (technique de piratage éthique informatique baptisée aussi « attaque de l’homme du milieu », NdlR), nous avons cartographié les transmissions de données et examiné si ces applications recueillent des données personnelles, les envoient à des serveurs tiers et, si oui, si elles le font en connexion sécurisée. »
Cette partie de notre enquête s’est aussi penchée sur les déclarations de confidentialité pour vérifier leur transparence. «Enfin, nous avons vérifié si les applis demandent des permissions inutiles lors de l’installation et de leur utilisation», ajoute Maarten De Backer.
Impossible de s'y opposer
Si certaines applis indiquent qu’elles partagent vos données avec des serveurs tiers, elles restent généralement vagues sur leur identité. Souvent, il vous est impossible, en tant qu’utilisateur, de refuser de partager vos données. Quand ces applis n’envoient pas de données personnelles, cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y a pas de communication du tout : en arrière-plan, il y a beaucoup de transmissions de données à des tiers, comme des informations techniques sur l’appareil sur lequel vous utilisez l’application (système d’exploitation, modèle, version ...), sur votre fournisseur télécom, ainsi que des "identifiants uniques" qui permettent de suivre ce que vous faites dans les applis et, par exemple, d’adapter les publicités à votre profil et à vos préférences. Les destinataires sont souvent Google et Facebook (même si vous ne les utilisez pas).
Point positif, dans quasi tous les cas, les transmissions de données sont sécurisées, les parties malveillantes ne peuvent donc pas voir leur contenu. Si les applis établissent de nombreuses connexions quand elles sont utilisées, au moins elles ne suivent pas votre position en permanence et ne vont pas consulter vos e-mails ou SMS.
L’appli santé d’Apple est la seule qui n’envoie aucune donnée vers des serveurs tiers. Toutes les autres le font.
SkinVision, Migraine Buddy, Sleep Cycle et Lifesum obtiennent les moins bons résultats car elles partagent des données personnelles (âge, poids, taille, sexe, prénom, adresse e-mail), parfois sensibles (début et fin d’une crise de migraine pour Migraine Buddy, cycles de sommeil pour Sleep Cycle, p.ex.), avec des serveurs tiers. Vous pouvez toujours choisir de ne pas utiliser l’application si vous pensez que le manque de transparence et le partage de vos données collectées avec des serveurs tiers vont trop loin.