Fasciite plantaire : symptômes, causes et traitements


La fasciite plantaire (ou aponévrosite plantaire) se caractérise par l'inflammation du fascia plantaire (ou aponévrose plantaire), une épaisse bande de tissu conjonctif qui traverse la plante du pied et relie l'os du talon (le calcanéum) aux orteils.
Qu’est-ce que le fascia plantaire ?
Considéré comme une sorte de prolongement du tendon d'Achille, le fascia plantaire est extensible comme un élastique épais. Cependant, d'un point de vue anatomique, le fascia plantaire relie deux os : c’est donc un ligament, et non un tendon (intermédiaire qui relie un muscle à l’os).
En soutenant la voûte plantaire et en absorbant les chocs, le fascia plantaire joue un rôle important dans la biomécanique normale du pied.
La cause la plus fréquente de douleur au talon
La fasciite plantaire est la cause la plus fréquente de douleur au talon chez l'adulte. Dans la population générale, environ 1 personne sur 10 développera une fasciite plantaire à un moment ou à un autre de sa vie, en particulier :
- Les personnes en surpoids ;
- Celles qui exercent une profession en position debout ;
- Celles qui courent ou marchent fréquemment ;
La fasciite plantaire est plus fréquente chez les personnes âgées de 40 à 60 ans et légèrement plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.
Ceci n’est pas un syndrome de l’épine calcanéenne
Dans la littérature et la communauté médicale, la fasciite plantaire est souvent appelée « syndrome de l'épine calcanéenne », mais cette appellation est erronée. Ce terme vague et non spécifique suggère à tort que les « éperons » osseux (croissance de l'os du talon causée par un dépôt de calcium) sont la cause de la douleur. Or, il n'existe aucune relation de cause à effet entre la présence ou l'absence d'« épines de talon » et les symptômes de la fasciite plantaire.
Les épines du talon peuvent également être observées chez des personnes ne souffrant pas de fasciite plantaire et constituent plutôt une découverte radiographique fortuite (présente chez environ 50 % des patients souffrant de fasciite plantaire).
Quels sont les symptômes de la fasciite plantaire ?
La fasciite plantaire se manifeste principalement par une douleur au niveau de la plante du pied, autour du talon et de la voûte plantaire, souvent accentuée après le repos ou en marchant pieds nus ou sur des surfaces dures. Nous vous expliquons plus en détail les symptômes de cette affection du pied.
Tout sur les symptômes de la fasciite plantaire
Quelles sont les causes et facteurs de risque de la fasciite plantaire ?
La fasciite plantaire survient souvent en raison de l'usure ou du stress répété sur le fascia plantaire. Elle est considérée comme une blessure de surutilisation, pouvant entraîner des micro-déchirures et une inflammation. Explorons les causes et les facteurs de risque de la fasciite plantaire.
Tout sur les causes et les facteurs de risque
Quand consulter un médecin ?
Douleur soudaine ou persistante malgré le repos, picotement, perte de sensibilité, chaleur anormale au talon… Quels sont les signes qui doivent vous pousser à consulter un médecin ? Sont-ils explicables par une fasciite plantaire ou est-ce autre chose ? Faisons le point.
Quand consulter un professionnel ?
Comment diagnostiquer une fasciite plantaire ?
Le diagnostic de l'aponévrosite plantaire repose sur l'analyse des antécédents de douleur au talon, et sur un examen physique révélant un point de douleur local près de l'origine du fascia plantaire. Les tests supplémentaires comme les radiographies ou les IRM ne sont généralement pas nécessaires.
Tout sur le diagnostic de la fasciite plantaire
Quels traitements, pour une fasciite plantaire ?
La fasciite plantaire est une affection généralement bénigne qui se résout souvent en un an. Cependant, elle peut nuire à la qualité de vie, poussant les patients à chercher un traitement. Les options sont nombreuses, mais leur efficacité est souvent incertaine et la prise en charge vise principalement à soulager les symptômes.
Tout sur les traitements disponibles
7 exercices d’étirement pour soulager la fasciite plantaire
Parmi les options possibles pour soulager la douleur liée à une fasciite plantaire, les exercices d’étirement sont sans doute les plus faciles à mettre en œuvre… Découvrez 7 exercices d’étirement à faire chez vous et réalisez-les aisément grâce à nos explications simples et aux illustrations qui les accompagnent.
Comment prévenir la fasciite plantaire ?
La fasciite plantaire cause des douleurs désagréables au niveau du talon et peut nuire à la qualité de vie de ceux qui en souffrent. Que pouvez-vous faire pour éviter d’être touché ? Est-il possible de prévenir la fasciite plantaire ?
Tout sur la prévention de la fasciite plantaire
Conclusion : quel traitement choisir ?
Des approches non invasives aux interventions chirurgicales, il existe de nombreuses options de prise en charge de la fasciite plantaire, mais toutes n’ont pas fait leurs preuves. Face à toutes les possibilités qui s’offrent à vous, que choisir et par où commencer ? Voici nos recommandations.
Le principal symptôme de la fasciite plantaire est une douleur le long de la plante du pied, autour du talon et de la voûte plantaire. La douleur se produit généralement à l'endroit où le fascia plantaire se connecte à l'os du talon à l'intérieur, mais elle peut également se produire à l'extérieur.
La douleur peut présenter les caractéristiques suivantes :
- Une douleur aiguë ou lancinante lorsque le pied est utilisé ou qu'une pression est exercée sur le talon.
- La douleur est généralement plus intense lors des premiers pas après avoir dormi, s'être reposé ou s'être assis, et disparaît progressivement après quelques minutes de marche ou d'exercice.
- La douleur peut s'aggraver lorsque l'on marche pieds nus ou sur des surfaces dures.
Découvrez les causes de la fasciite plantaire
La tension ou le stress dans le fascia plantaire augmente lorsque vous placez du poids sur le pied, par exemple en position debout, ou lorsque vous poussez sur la plante du pied et les orteils. Ces deux mouvements se produisent lors d'une marche ou d'une course normale.
En cas de surutilisation ou avec le temps, le fascia peut perdre une partie de son élasticité ou de sa résilience et peut s'irriter lors des activités quotidiennes courantes.
La plupart des personnes souffrent de fasciite plantaire dans un seul pied à la fois, mais il est possible qu'elle affecte les deux pieds à la fois.
Une blessure de surutilisation
Les causes exactes de la fasciite plantaire sont inconnues, car la plupart des études réalisées jusqu'à présent n'ont pas été conçues pour établir une relation de cause à effet.
La fasciite plantaire est souvent considérée comme une blessure de surutilisation : le stress répétitif peut provoquer des micro-déchirures dans le fascia plantaire, entraînant une inflammation du fascia plantaire, et l'étirement constant du fascia peut entraîner une dégénérescence chronique.
La fasciite plantaire peut donc être un processus multifactoriel, comprenant un processus inflammatoire aigu et un processus dégénératif chronique.
Les facteurs de risque de la fasciite plantaire
Les facteurs susceptibles d'augmenter le risque de microtraumatisme de l'aponévrose plantaire sont les suivants (liste non exhaustive) :
- Entraînement excessif (par exemple, la course à pied, en particulier une augmentation soudaine de la distance parcourue ; la danse classique ou aérobique)
- Port de chaussures qui ne soutiennent pas suffisamment le pied, comme les tongs.
- Course sur des surfaces dures (y compris certaines pistes de course synthétiques).
- Biomécanique anormale du pied. Les pieds plats, les pieds creux, une pronation (le mouvement naturel de l'articulation de la cheville et du pied lorsqu'il se déplace vers l'intérieur pendant la marche ou la course) excessive du pied ou un schéma de marche atypique peuvent entraîner une tension supplémentaire sur le fascia plantaire.
- Dorsiflexion limitée de la cheville (c'est-à-dire une capacité limitée à déplacer le pied et les orteils vers le haut, en direction du tibia), par exemple en raison d'un raccourcissement du tendon d'Achille ou du muscle du mollet (gastrocnémien).
- Marche ou station debout prolongée sur des surfaces dures, par exemple chez les ouvriers, les enseignants ou d'autres professionnels qui passent la majeure partie de leur temps de travail à marcher ou à se tenir debout sur des surfaces dures.
- Surpoids/obésité : Le surpoids exerce une pression supplémentaire sur le fascia plantaire. Il existe des preuves d'une association entre la fasciite plantaire et l'indice de masse corporelle dans la population non sportive, mais cette association ne semble pas exister dans la population sportive.
- Diabète de type 2.
Si vous souffrez de douleurs au talon, vous devriez consulter un médecin généraliste si :
- Les symptômes sont apparus soudainement après un accident ou une chute sur le pied. Il se peut que ce dernier soit cassé.
- Vous ressentez des picotements ou une perte de sensibilité dans le pied ou la jambe. Cela peut être dû à des problèmes nerveux.
- Votre talon est rouge, épais et chaud. Il peut s'agir d'une inflammation.
- Vous souffrez de diabète et de douleurs aux pieds : les problèmes de pieds peuvent être plus graves si vous souffrez de diabète.
- Vous avez une douleur constante au talon, également présente la nuit ou lorsque vous êtes assis ou couché.
- Votre douleur au talon ne s'améliore pas malgré le repos, l’évitement des facteurs aggravants et le port de chaussures qui minimisent la douleur.
- Votre douleur au talon s'aggrave ou revient sans cesse.
- Votre douleur au talon est sévère ou vous empêche d'accomplir les activités de la vie quotidienne.
Comment pose-t-on le diagnostic ?
Le diagnostic de l'aponévrosite plantaire repose principalement sur une analyse des antécédents médicaux du patient et sur un examen clinique. En général, deux facteurs doivent être présents :
- Les symptômes : antécédents de douleur au niveau du talon plantaire qui s'aggrave au début de la marche.
- Examen physique : lorsque le médecin palpe la plante du pied, il constate la présence d'un point local de tension/douleur près de l'origine du fascia plantaire, donc à l’intérieur, près du calcanéum.
D'autres tests, tels que les tests de laboratoire, l'imagerie (par exemple, les radiographies) ou la biopsie, n'ont généralement pas de valeur ajoutée par rapport à un diagnostic clinique seul et ne doivent pas être utilisés de manière systématique. Parfois, l'imagerie (par exemple, l'IRM, l'échographie) est effectuée pour exclure d'autres causes de douleur au talon.
Quels sont les traitements possibles ?
La fasciite plantaire est une affection bénigne qui se résout spontanément, généralement en l'espace d'un an. Toutefois, les patients souffrant de douleurs au talon plantaire font souvent état d'une mauvaise qualité de vie, car leurs douleurs au talon compliquent leurs activités quotidiennes et sportives. C'est pourquoi ils cherchent parfois à se faire soigner avant la rémission spontanée de leurs symptômes.
Il existe de nombreuses options de prise en charge de la fasciite plantaire. Cependant, elles sont parfois coûteuses et leur efficacité est souvent incertaine. En général, la qualité des études existantes est insuffisante, ce qui entraîne un manque de preuves convaincantes.
Il est donc important d’analyser le rapport bénéfice-risque avant d’envisager un traitement non-éprouvé et parfois cher de cette affection bénigne.
Guérison spontanée de la fasciite plantaire
La majorité des patients atteints de fasciite plantaire se rétablissent complètement avec le temps. Par conséquent, la prise en charge de la fasciite plantaire se concentre sur le soulagement temporaire des symptômes plutôt que sur des interventions à long terme.
Le traitement est donc essentiellement symptomatique et il n'est souvent pas évident de savoir si les interventions réduiront de manière significative la durée du problème. Si vous souffrez d’une fasciite plantaire, ne vous attendez donc pas à ce que les soins médicaux éliminent rapidement et complètement vos symptômes.
Combien de temps dure une fasciite plantaire ?
On sait peu de choses sur les facteurs qui influencent l'évolution naturelle et le pronostic de la fasciite plantaire. Les symptômes durent généralement de quelques mois à 18 mois et disparaissent souvent spontanément. Chez la majorité des patients, la douleur disparaît complètement en l'espace d'un an, quel que soit le traitement.
Soulager les symptômes de la fasciite plantaire en évitant les facteurs aggravants
La fasciite plantaire étant généralement une blessure de surutilisation, les conseils suivants peuvent soulager les symptômes :
- Se reposer et éviter les facteurs aggravants : Évitez ou modifiez les activités associées à l'impact du talon, telles que la course, la danse, le saut, la station debout prolongée. Réduisez la fréquence ou la durée de ces activités. Si la douleur augmente lors d'exercices sur des surfaces dures, essayez de faire des exercices sur l'herbe ou en forêt. Si la douleur persiste, choisissez un sport avec moins d'impact sur le talon/pied, par exemple la natation ou le cyclisme. Sachez qu'il n'est pas bon non plus de rester assis tout le temps, alors restez actif.
- Porter des chaussures qui minimisent la douleur : cela peut varier d'une personne à l'autre, par exemple, des chaussures qui donnent beaucoup de soutien, des chaussures à semelle dure ou des chaussures à semelle souple. Ne marchez pas pieds nus si cela aggrave la douleur.
- Perdre du poids : il n'est pas encore certain que cela puisse prévenir de futurs épisodes de fasciite plantaire, mais cela améliorera certainement votre état de santé général et votre qualité de vie, et diminuera le risque de développer d'autres maladies, par exemple des maladies cardiovasculaires ou le diabète.
Traitements de la fasciite plantaire
1. Les traitements non invasifs de première intention de la fasciite plantaire
Les exercices d’étirement
Pour soulager les symptômes de la fasciite plantaire, vous pouvez essayer de pratiquer des exercices d’étirement du fascia plantaire, du tendon d’Achille et/ou du mollet.
Sécurité : Ils peuvent entrainer une augmentation légère à modéré de la douleur.
Avantages : Ils sont faciles à appliquer et gratuits (à moins que vous vous adressiez à un kinésithérapeute pour les faire) !
7 exercices pour soulager la fasciite plantaire
Les semelles et les talonnettes
Il est possible d’acheter des semelles orthopédiques ou podologiques à mettre dans vos chaussures (semelles préfabriquées ou sur mesure, ou talonnettes en silicone). Celles-ci permettent de renforcer la voûte plantaire et/ou d’amortir la pression exercée sur le talon.
Sécurité : le risque d’effet indésirable est faible.
Avantages : C’est une mesure facile à appliquer et relativement peu coûteuse (en ce qui concerne les modèles préfabriqués en tous les cas).
Inconvénients : Les semelles ne s’adaptent pas à toutes les chaussures et il n’est pas évident de savoir quel type de semelles ou talonnettes utiliser et pendant combien de temps. Les semelles sur mesure sont plus chères.
Les attelles nocturnes
Les attelles nocturnes sont des orthèses qui doivent être portées la nuit pour continuer à étirer le mollet, le tendon d'Achille et le fascia plantaire en maintenant le pied à un angle de 90° (les orteils pointant vers le genou). Vous avez le choix entre une attelle rigide et une chaussette de Strassburg. Elles doivent être portées toutes les nuits pendant 1 à 3 mois.
Pour qui ? Elles sont utilisées chez les patients qui se plaignent principalement de douleurs et de raideurs matinales (lors des premiers pas).
Sécurité : Les données sur les effets indésirables potentiels des attelles de nuit sont rares. Certains patients supportent difficilement l’étirement constant qu’elles impliquent et ont du mal à dormir, ce qui peut les empêcher de suivre correctement le traitement.
Avantages : C’est une mesure facile à appliquer, relativement bon marché (20 à 50 euros en moyenne).
Inconvénients : Il n’est pas facile de déterminer quel type d’attelle nocturne est à privilégier.
Le taping (bande adhésive)
Ce traitement consiste à appliquer une bande adhésive sur la plante du pied douloureux ou sur la région de la cheville afin d’offrir un soutien pour soulager la douleur à court terme.
Pour qui ? Cette option est principalement envisagée pour les patients ayant reçu un diagnostic récent de fasciite plantaire avec une douleur sévère ou une douleur immédiate en position debout/aux premiers pas. Il est peu probable qu'il soit bénéfique pour les patients présentant des symptômes chroniques.
Sécurité : Il y a des risques d’effets indésirables tels qu’une réaction allergique ou une irritation de la peau, une gêne due à une bande trop serrée ou l’apparition d’une nouvelle douleur dans le membre inférieur.
Avantages : Traitement facile à appliquer et bon marché.
Inconvénients : La manière dont la bande doit être appliquée et la durée de l’application ne sont pas claires.
2. Les traitements par ondes de choc, laser ou PPAS
Thérapie extracorporelle par ondes de choc
La thérapie extracorporelle par ondes de choc consiste à délivrer des ondes ultrasonores, c'est-à-dire des « ondes de choc », dans la zone du talon. Celles-ci créent des traumatismes microscopiques qui sont censés déclencher une réaction de guérison dans le fascia plantaire.
En fait, cette technique est empruntée au traitement des calculs rénaux, dont l’aspect est assez similaire à celui de l’épine calcanéenne - que l'on trouve chez environ 50 % des patients atteints de fasciite plantaire.
La thérapie extracorporelle par ondes de choc est l'option thérapeutique la plus étudiée pour la fasciite plantaire. Bien que de nombreuses études suggèrent une diminution de la douleur et/ou une amélioration de la fonction à la suite de ce traitement, la qualité des études est généralement faible et les effets du traitement peuvent être minimes.
Pour qui ? Elle est généralement utilisée pour les patients présentant des symptômes persistants qui ne se résorbent pas, de préférence en association avec d'autres traitements.
Sécurité : Les patients décrivent souvent le traitement comme douloureux. En outre, les effets secondaires potentiels comprennent une douleur après le traitement (généralement temporaire), une rougeur de la peau, des ecchymoses, un gonflement ou un engourdissement/une altération de la sensation.
Avantages : C’est une intervention non invasive.
Inconvénients : Cette thérapie ne diminue pas la douleur chez tous les patients (la plupart des sources indiquent une amélioration de la douleur chez environ 60 à 70 % des patients) ; les résultats peuvent être imprévisibles. En outre, ce traitement est plus coûteux que d'autres stratégies non invasives (les étirements et les talonnettes préfabriquées, par exemple).
En Belgique, le traitement par onde de choc n'est pas remboursé par l'INAMI. Seule la consultation et l’éventuelle échographie qui y sont associées le seront, mais que partiellement. Si l'on se réfère aux sites web d'un certain nombre d'hôpitaux, le prix d'une thérapie par ondes de choc est compris entre 50 et 75 euros par séance et le prix total (traitement par ondes de choc + consultation + écho) est compris entre 85 et 145 euros par séance. En général, 3 séances sont nécessaires.
Thérapie au laser de bas niveau
Cette thérapie implique l'utilisation d'un rayon laser sur la face plantaire du pied, dans le but de stimuler une réaction de guérison. En Belgique, ce traitement n'est pas (encore ?) très répandu.
Sécurité : Jusqu'à présent, aucun effet secondaire n'a été signalé
Avantages : Il s’agit d’une thérapie non invasive
Inconvénients : Les paramètres optimaux du traitement, par exemple la longueur d'onde, la dose d'énergie, la durée, la fréquence, doivent encore être déterminés. Cette thérapie est en outre plus coûteuse que d'autres stratégies non invasives (les étirements et les talonnettes préfabriquées, par exemple).
Puncture physiothérapique à l’aiguille sèche (PPAS)
La Puncture physiothérapique à l’aiguille sèche (PPAS) consiste à insérer des aiguilles dans des points de douleur – appelés « trigger points » – qui se forment au sein des fibres musculaires du mollet ou de la plante du pied. L’objectif est que cette insertion crée une sorte de brève crampe à l’endroit du point, et que le muscle se détende une fois l’aiguille extraite.
Pour qui ? Le PPAS est généralement utilisé en combinaison avec d'autres interventions.
Sécurité : On peut noter des effets secondaires tels qu’une douleur pendant et après l’injection, des saignements sous-cutanés et des ecchymoses légères. Notons cependant qu’ils sont généralement bénins et disparaissent spontanément.
Avantage : Probablement moins coûteux que les thérapies par ondes de choc et laser. En Belgique, le prix varie en fonction du praticien et de son statut conventionnel.
Inconvénients : C’est une intervention invasive.
3. Les traitements par médicaments et injections
Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
Les AINS peuvent être utilisés sur une courte période, de préférence sous la supervision d’un professionnel de la santé, pour réduire la douleur et l’inflammation associées à la fasciite plantaire.
Sécurité : Les AINS peuvent avoir de nombreux effets secondaires, dont certains sont graves. C'est pourquoi ils doivent être utilisés à la dose la plus faible possible et pendant la durée la plus courte possible.
Les effets secondaires les plus courants sont les troubles gastro-intestinaux, qui peuvent entraîner des complications telles que l'ulcère gastroduodénal. À fortes doses, des effets secondaires cardiovasculaires peuvent survenir (par exemple, infarctus du myocarde). Il convient donc d'être particulièrement prudent chez les personnes ayant déjà eu des problèmes gastro-intestinaux, souffrant de problèmes cardiovasculaires, ainsi que les personnes âgées qui sont plus sensibles à ces effets secondaires. Dans de rares cas, les AINS peuvent aggraver des infections existantes, telles que les infections de la peau et des tissus mous. Ils ne doivent donc pas être utilisés chez les patients atteints de varicelle ou de zona.
Prix : Traitement médicamenteux assez bon marché.
Injections de corticostéroïdes
Des corticostéroïdes sont injectés localement dans le pied pour soulager la douleur et inhiber l’inflammation associées à la fasciite plantaire.
Sécurité : Les effets secondaires potentiels des injections répétées sont une douleur persistante (l'injection elle-même peut être douloureuse), une atrophie du tissu adipeux (absorbant les chocs) du talon, une infection du site d'injection, une lésion nerveuse ou une rupture de l'aponévrose plantaire.
Bien qu'un lien de causalité entre les injections de corticostéroïdes et la rupture du fascia plantaire n'ait pas été démontré, la plupart des lignes directrices cliniques/outils d'aide à la décision indiquent qu'il faut faire preuve de prudence lors d'injections multiples, avec un maximum de 2 à 3 par an.
Prix : Prix modéré.
Corticostéroïdes topiques
Les corticostéroïdes peuvent également être appliqués sur la peau du pied sous la forme d’une pommade pour soulager la douleur et inhiber l’inflammation.
Sécurité : L'utilisation à long terme de corticostéroïdes topiques peut entraîner des effets secondaires tels qu'un amincissement de la peau, des vergetures, une dilatation permanente des vaisseaux sanguins visibles sous la surface de la peau, une pilosité excessive, un retard dans le processus de cicatrisation et une modification de la pigmentation.
Cependant, dans la seule étude contrôlée randomisée testant les corticostéroïdes topiques en combinaison avec la thérapie extracorporelle par onde de choc, aucun effet secondaire lié à l'utilisation de corticostéroïdes topiques n'a été rapporté.
Prix : Bon marché
Injection de toxine botulique
La toxine botulique peut temporairement affaiblir ou paralyser les muscles. Les injections visent donc à produire une relaxation musculaire, réduisant ainsi la tension dans le fascia plantaire.
Sécurité : On sait peu de choses sur les effets secondaires potentiels des injections de toxine botulique dans le cas de la fasciite plantaire. Les effets secondaires sont généralement légers et transitoires et peuvent inclure une douleur passagère, une inflammation locale (gonflement, sensibilité, rougeur autour du site d'injection), une faiblesse, une fièvre, des vertiges, etc. Les effets secondaires plus graves, tels que l'atrophie du coussinet adipeux ou les lésions nerveuses, sont plus rares.
Prix : Ce traitement a un prix modéré à élevé.
Injection de plasma riche en plaquettes (autologue)
Ce traitement consiste à prélever du sang du patient et à le traiter pour concentrer les plaquettes sanguines afin de produire du « plasma riche en plaquette » (PRP). On lui réinjecte ensuite ce plasma dans le fascia plantaire – les facteurs de croissance qu’il contient étant censés aider à réparer les blessures et à stimuler la guérison.
Sécurité : L'injection de PRP est considérée comme une procédure relativement sûre (en particulier par rapport à l'injection de corticostéroïdes), car elle implique l'injection de produits sanguins du patient (= autologues), de sorte qu'elle ne devrait pas créer d'allergies ou de risques d'infection croisée. Cependant, comme pour tout type d'injection, il existe de faibles risques de saignement, de douleur, d'infection et de lésion nerveuse.
Prix : Modéré. En Belgique, l’INAMI ne prend pas en charge le traitement en lui-même mais peut rembourser la consultation et l’éventuelle échographie qui y sont associées.
4. Les traitements chirurgicaux de la fasciite plantaire
La chirurgie est rarement appliquée aux patients souffrant de fasciite plantaire. Il s'agit de la dernière option pour les patients souffrant d'une fasciite plantaire chronique grave, lorsque toutes les autres interventions moins invasives ont échoué.
Sécurité : Au-delà du prix élevé, ces opérations peuvent entrainer des complications, tels que des problèmes de cicatrisation, un gonflement transitoire du talon, une fracture de l'os du talon, des lésions nerveuses, des saignements, une infection ou l'aplatissement/affaiblissement de la voûte plantaire avec les douleurs qui en résultent.
Les deux types de chirurgie les plus courants sont les suivants :
Récession du muscle gastrocnémien
Cette opération consiste à allonger le muscle du mollet afin d'augmenter le mouvement de la cheville et la flexibilité du pied et de réduire indirectement la tension de l'aponévrose plantaire.
Libération du fascia plantaire (ou fasciotomie plantaire)
Cette opération consiste à couper directement une partie de l'aponévrose plantaire pour réduire une partie de la tension.
Exercice 1 – Étirement du fascia plantaire
1. En position assise, posez votre pied douloureux sur la cuisse de l’autre jambe. Placez les doigts de la main (celle du côté du pied douloureux) juste en dessous de la base des orteils (côté plante du pied) et tirez ces derniers en direction du tibia, jusqu’à ressentir un étirement au niveau de la voûte plantaire.
2. Palpez votre fascia plantaire pour vérifier s’il est effectivement tendu.
Maintenez l’étirement pendant 10 secondes. Répétez 10 fois. 3 fois/jour.
Exercice 2 - Étirement des mollets avec une serviette
Asseyez-vous, les jambes tendues, et enroulez une serviette autour de votre pied douloureux. Tirez la partie supérieure de votre pied vers vous.
Maintenez pendant 10 à 30 secondes. Répétez 5 fois. 2 fois/jour.
Exercice 3 - Flexion des orteils avec une serviette
Agrippez une serviette avec vos orteils. Saisissez-la et relâchez-la.
Répétez pendant 1 à 2 minutes. 2 fois/jour.
Exercice 4 - Élévation du talon
Sur une marche ou une plateforme, placez une serviette enroulée sous vos orteils. Elevez votre talon en 3 secondes et effectuez une redescente en 3 secondes. Faites une pause entre l’élévation complète et la descente.
Répétez 12 fois. 1 jour sur 2.
Exercice 5 - Cercles pied-cheville
La jambe appuyée contre une chaise, pointez et fléchissez votre pied vers l’avant. Faites ensuite des cercles avec votre pied en tournant votre cheville.
Répétez 10 à 15 fois dans chaque sens, une fois par jour.
Exercice 6 - Flexion des orteils
Debout sur un gros livre, agrippez le bord de celui-ci avec vos orteils, puis redressez-les.
Répétez pendant 2 minutes, 2 fois/jour.
Exercice 7 - Étirement des mollets en position debout
Debout, placez vos mains sur le mur et vos pieds droit devant vous, en positionnant le pied douloureux derrière l'autre. La jambe arrière doit être tendue, la jambe avant doit être pliée. Penchez-vous vers l’avant jusqu’à ressentir un étirement dans le mollet de la jambe arrière.
Maintenez 15-30 secondes, 3 fois.
Découvrez les autres traitements possibles
La fasciite plantaire étant souvent liée à une surutilisation, éviter la surutilisation peut être un moyen de réduire le risque de contracter (une poussée de) la fasciite plantaire. Ainsi, la diminution de la fréquence ou de la durée des activités avec impact talon/pied (par exemple, courir, danser, sauter) peut aider à prévenir cette inflammation.
En revanche, il n'est pas certain que le traitement des affections sous-jacentes telles que l'obésité/le surpoids ou les pieds plats puisse prévenir de futurs épisodes de fasciite plantaire.
Découvrez les facteurs de risque
L'efficacité des différentes stratégies de traitement de la fasciite plantaire n'ayant pas été démontrée de manière convaincante par des études de haute qualité, il n'est pas surprenant qu'il n'y ait pas non plus de preuves claires quant à la stratégie de traitement la plus efficace. Par conséquence, pour choisir un traitement, il s’agit de prendre en compte d’autres facteurs tels que les effets secondaires potentiels et le prix.
Avant de prendre une décision, il est important de savoir que :
- Les différentes approches thérapeutiques visent plutôt à soulager temporairement les symptômes qu'à modifier le processus de la maladie qui guérit généralement spontanément.
- Même si certains traitements semblent avoir des effets bénéfiques pour certains patients, ce n’est pas toujours le cas : il est difficile de prédire les résultats et de savoir s’ils vont durer.
- Ces traitements ont des effets secondaires potentiels.
- Ils entrainent des coûts et d’autres (dés)avantages
Sur la base de ces informations, il est essentiel de mettre en balance les avantages et les risques potentiels du traitement envisagé. Si vous estimez que votre qualité de vie est fortement affectée et que vous voulez passez à l’action au lieu d’attendre la disparition spontanée des symptômes, vous pouvez envisager plusieurs traitements (consécutifs ou simultanés), mais sans garanties quant au résultat.
- Comme les stratégies non invasives telles que les exercices d'étirement, les semelles préfabriquées, les attelles de nuit et le taping sont généralement faciles à appliquer, ont des effets secondaires relativement légers et sont peu coûteuses, elles sont généralement essayées comme traitement de première intention, soit en monothérapie, soit simultanément.
- Les traitements par ondes de choc, laser ou PPAS et les injections plantaires (par exemple, corticostéroïdes, toxine botulique, PRP) présentent généralement un risque plus élevé d'effets secondaires et sont plus onéreuses. C'est pourquoi elles ne sont généralement considérées que comme un traitement de deuxième intention en cas de symptômes persistants malgré les stratégies de traitement susmentionnées.
- Enfin, il est convenu que le traitement chirurgical doit être la dernière option pour les patients souffrant de fasciite plantaire chronique sévère et qu'il ne doit être envisagé que si toutes les autres interventions moins invasives ont échoué.